(Nous surlignons pour favoriser une lecture rapide, ER)
C’est par trois grands coups que nous sommes entrés en franc-maçonnerie, c’est ce que
nous indique le catéchisme de l’apprenti. Cette affirmation est confortée dans la plupart des rites continentaux inspirés des
modernes, à l’exception du REAA où il faut frapper deux coups et du RFM où il faut frapper un coup. Rien dans les anciennes divulgations ou les anciens rituels ne conforte l’absence des
trois grands coups. Nous en conclurons que dans le but de se différencier et de donner à la tenue rituelique un aspect moins trinitaire, certains rites ont voulu marquer une différence dès
l’instant ou le profane est amené à la porte du temple.
L’aspect trinitaire n’est pas le seul problème généré par les coups à la porte, celui de la place de cet épisode dans le processus
initiatique n’est pas sans intérêt. Pour certains rites, le cabinet de réflexion n’est pas l’épreuve de la terre partant du principe que l’homme existe tel qu’il est, ledit cabinet devient
chambre de réflexion, pour d’autres ce n’est pas le cabinet de réflexion, mais la chambre des réflexions (RFT) donnant une part plutôt méditative et philosophique à ce passage dans
l’isolement.
Nous resterons sur les principes du REP qui considère que les trois grands coups frappés à la porte du temple se situent entre la recomposition subterrestre du corps et son animation par les sens et les
émotions dans les épreuves dextrocentrées, pour finir dans l’illumination de l’esprit.
Une fois de plus, face à la porte et au moment de frapper les trois coups, nous nous interrogeons sur le sens profond du
rituel qui comme la porte qui va s’ouvrir, offre un aspect extérieur et moral et un aspect intérieur et ésotérique. La porte offre
en effet à celui qui la fait ouvrir le sens « caché » de ce qui s’y trouve conservé à l’abri des regards profanes.
Les trois coups sont liés au sens secret de la porte et à la nature profonde de
la sortie du cabinet de réflexion. Tous les rites n’entrevoient pas la même intériorité dans le sens à donner à cette « translation ».
Quels que soient les chemins empruntés par les différents rites maçonniques, ils aboutissent tous devant la porte du temple.
Dans le développement qui suit nous ne perdrons pas de vue le principe
de dé-corporation avec l’idée de la mort du vieil homme, et nous n’oublierons pas que le REP privilégie l’interprétation en miroir entre ce qui est « extérieur » et ce qui est
« intérieur ». C’est sous cette double condition que nous pouvons valablement étudier le sens à donner aux trois grands coups appelés aussi les trois coups distincts, qui sont une
opération rituelique de la « lumière trine » appliquée au candidat qui va demander la lumière. Nous ne
perdrons pas de vue le sens du mouvement général de l’initiation caractérisée par les trois verbes du catéchisme Demander, chercher et frapper. Ce mouvement abouti à réintégrer le centre de
soi-même et de découvrir qu’il se superpose au centre des centres.
I)
L’histoire, le rythme et l’intensité
Dans le sens des trois grands coups, nous avons le rituel de la loge mère écossaise de Marseille de 1751 qui est d’après
nos recherches et les affirmations de Robert Ambelain l’une des souches du REP du moins pour les deux premiers degrés. Nous avons aussi le Wilkinson de 1727, « la Maçonnerie
disséquée » de Samuel Prichard de 1730, « la Réception
d’un Frey maçon » de 1737, « l’Ordre des Francs-Maçons
trahis » de 1742, « le Sceau Rompu de 1745, « the
Three Distinct Knoks» de 1760, « Jachin et Boaz » de
1762. En sens contraire : un seul coup dans la Parfait Maçon de 1744, dans le guide du maçon de 1804 (REAA), deux coups dans le Rite Français de 1858 et 1887. À noter que le Nécessaire Maçonnique du rite français de 1817 et le Nécessaire Maçonnique du rite écossais de 1817 optent tous les deux pour les trois
coups.
Tout porte à croire en
l’antériorité historique des trois grands coups pour entrer en loge. La question subsidiaire repose sur le rythme de ces coups, ils peuvent être réguliers ou irréguliers. On apprécie l’irrégularité « profane » au sens du rythme et de l’intensité en regard de la pratique
des maillets. S’ils sont dans le rythme des maillets, cela veut dire que celui qui frappe à la porte est déjà franc-maçon. Si le rythme ou l’intensité n’est pas celui du rite, cela
veut dire qu’une présence étrangère à l’ordre est derrière la porte. Ainsi nous voyons tantôt le maître de cérémonie frapper à la porte
pour le compte de l’impétrant ( REP, R Emulation, RFT) qui assiste de tous ses sens auditifs à cette scène, soit nous avons l’impétrant qui frappe lui-même à la porte (RER, RY), les yeux
bandés se faisant guidé dans la frappe par le Maître de Cérémonie ou par l’expert. Mais nous ne leurrons pas le cherchant n’est
jamais livré à lui-même il est toujours guidé dans ses pas, sa marche, ses coups et ses réponses.
Nous en conclurons que la frappe à
la porte par trois grands coups est une manière extérieure d’exprimer son désir de rentrer dans les mystères de l’ordre maçonnique. Cette manière extérieure s’exprime aussi bien au sens
propre qu’au sens figuré.
De nos jours les trois grands coups sont requis au REP, au RER, à la SOT le
RFT, le RY, un coup au REAA,deux coups au RFGO et un nombre non déterminé au RAPMM. S’agissant des trois coups
s’ils sont égaux dans leurs intervalles, ont dit qu’ils sont le reflet d’un principe trinitaire et triunitaire, les trois coups égaux formant l’unité ; s’ils sont inégaux deux plus un, ils
signifient le processus du passage du monde binaire profane vers la découverte de l’unité sacrée. La différence n’est pas anodine si nous considérons que les maillets vont rythmer et mettre en
phase l’égrégore de la loge. Dans le premier cas, le principe est révélé, dans le second on le découvre.
A)Quand débute l’initiation ?
Débute-t-elle à l’entrée dans le
cabinet de réflexion ou au moment de l’entrée en loge ? C’est en répondant à cette question que nous établirons la nature réelle des trois grands coups.
Il existe une initiation
« extérieure» fondée sur l’évidence de la mort, de l’espoir et du cycle éternel basée sur une
recomposition élémentaire.
Il existe une initiation « intérieure» de nos sens activés par
les éléments. Nos sens deviendront créateurs d’émotions et berceau de l’âme.
-
Dans la première est « extérieure » et individuelle celle du cabinet de réflexion, c’est une démarche existentielle née de la possible mort à
soi-même qui nous fait comprendre la nature des éléments qui nous compose. C’est donc l’épreuve de la terre faisant apparaître le principe de vie et sa dissolution élémentaire, et la notion même
l’existence matérielle. Est sous-tendue l’idée d’une décomposition et recomposition organique du corps. La recomposition se fait par agrégation des éléments alchimiques autour d’un centre que
nous découvrirons dans l’acronyme V.I.T.R.I.O.L. Dans le cabinet de réflexion nous entrons sans frapper, car nous accédons à une intériorité propre à tout homme face à l’idée de la mort. C’est un simple
« mémento mori» avec des indices précieux sur la manière profane de se percevoir. Ces indices sont incompréhensibles et sans effets sans la lumière du temple. Cette épreuve de la terre est
insuffisante, car elle ne révèle que la vanité des prétentions liées au matériel et au corporel et ne fait pas apparaître les autres éléments constitutifs de l’Être. Le but de l’initiation est de
prendre conscience de toutes les composantes de l’être.
-
La seconde est intérieure dans un cadre collectif, c’est une purification ou plutôt une rectification
alchimique des sens d’un corps recomposé sorti du cabinet de réflexion. Ce corps recomposé des quatre éléments n’a pas de vie s’il n’est associé aux 5 sens, et les 5 sens n’ont aucune cohérence
s’ils ne sont animés par une âme coordinatrice. Celle-ci va se situer graduellement au-dessus des sens, des sensations, des sentiments et enfin des émotions. Le Maître de Cérémonie viendra
heurter et frapper à la porte du cabinet qui nous retient, activant ainsi la recomposition matérielle de notre être. Ce réveil du corps tiré de sa dissolution dans le vitriol, appel l’âme et
l’esprit à le compléter…
Ce supplément d’âme demandé par le corps, fait que l’homme se détache de l’animal en
élaborant des sentiments et des émotions reliées à une causalité supérieure. Ces émotions se traduisent dans un ordonnancement qui fait prendre conscience à l’homme de sa dimension et de son
altérité. La relation aux autres âmes crée le sentiment humain et la possibilité de fonder une famille une société puis un temple et une spiritualité.
C’est donc dans l’idée de bâtir quelque chose, outrepassant la simple état de vie, qu’apparaît enfin une dimension spirituelle.
Cette dimension verticalisante, se traduira par l’accueil par l’âme et par le corps recomposé et purifié d’une troisième composante appelée « Esprit ». Le corps l’âme et l’esprit sont les
composantes propres à toutes les initiations spirituelles qui spiritualisent la relation au monde et à l’homme dans leurs communes origines et destinées. Nous ne sommes
plus très loin de la recherche de la cause première.
Il existe incontestablement une corrélation entre la tripartition de l’Être, la lumière trine et les trois grands coups. C’est ce que nous tenterons de
démontrer.
Retenons simplement que l’initiation au REP et aux
rites qui frappent trois coups à commencé par la recomposition élémentaire du cabinet de réflexion. Ici l’initiation est déjà installée sur ses bases lorsque le demandeur-cherchant « pris en main » par le maître de cérémonie se retrouve yeux bandés devant la porte. C’est le MDC qui frappe à la porte 3
coups pour le compte du demandeur devenu cherchant puis frappeur !
Nous comprenons qu’a
chaque coup est attaché un verbe et que l’association des trois verbes va nous rapprocher du Verbe créateur.
B)De l’extérieur à l’intérieur. Problème de la verbalisation.
En effet le demandeur cherchant est face à sa réponse qui
se trouve de l’autre côté de la porte. Symboliquement Il faut FRAPPER trois fois sur trois portes pour trois ouvertures sur l’intériorité.
A ce DEMANDEUR, CHERCHANT nous allons lui ouvrir la porte d’accès aux mystères de l’intérieur.
Le demandeur a les yeux bandés, il est muet et il est tenu en main. Il n’a aucune autonomie. Il va donc s’exprimer et donc verbaliser par
l’entremise de son interprète le Maître de Cérémonie. Cette verbalisation sonore est réduite aux coups sur une porte. Ces coups sont le seul langage connu de l’extérieur comme de l’intérieur,
c’est un langage véritablement universel qui demande la permission d’entrer. On verbalise la demande d’entrer en frappant à la porte.
Au REP le futur initié est amené devant la Porte d'Occident du temple. Il est en tension entre l’avant et l’après. Il se
prépare à un passage entre l’extérieur et l’intérieur qui du fait des yeux bandés se passe à un double niveau : celui du corporel par le déplacement guidé de sa personne, et celui de
l’imagination activée par l’obération d’un sens.
Cet épisode nous donne la première représentation mentale de l’impétrant. Pour la première fois dans son parcours il met en
phase l’agir (trois coups) et l’image intime (ce qui est derrière la porte). Soit l’extérieur et le corporel et l’intérieur psychique. Ceci sera une habitude durant la totalité de son parcours
maçonnique.
Au REP le futur initié a les yeux bandés, le maître de cérémonie frappe trois grands coups à la porte et attends la réponse
du frère terrible qui est à l’intérieur du Temple. On dit qu’il
frappe en profane par des grands coups, car il accompagne un non initié. On parle simplement de trois grands coups qui ne sont différents de ceux habituellement frappés que par leur intensité
sonore (au REP). C’est l’intensité du coup porté qui annonce l’arrivée d’un profane et non pas comme a d’autres rites la déstructuration du
rythme. Nous avons ici la réponse à l’intensité des coups.
On découvrira dans le catéchisme le sens caché de ses trois grands
coups :
« Demandez et vous recevrez (la lumière), cherchez et vous trouverez (l’entrée du temple de lumière
ou la vérité), frappez et on vous ouvrira (les sens secrets des symboles, ou le livre fermé ou de la porte des mystères de la franc-maçonnerie donnant accès au
Centre).
Soyons clairs, les coups relatent la triple verbalisation du demander chercher frapper.
Nous comprenons d’emblée que ces coups, en regard de leurs trois significations, ne peuvent pas être irréguliers dans le rythme au risque de déséquilibrer les trois
verbes, et donc la verbalisation entre l’extérieur et l’intérieur. Si cette demande n’était pas équilibrée la porte ne s’ouvrirait pas. Ce qui est excessif et non mesuré est donc l’intensité qui
déroge aux habitudes de la loge.
Au REP le rythme sera régulier et l’intensité forte pour se conformer au
catéchisme.D’autres rites privilégient l’arythmie à l’intensité. Notons pour conclure que le qualificatif
« grand » rend compte de l’intensité mais aussi de l’importance, de la signification haute des coups quant à la cible qu’ils visent qui n’est autre que le Verbe.
Après les trois coups portés par procuration le demandeur
décline son identité.
L’association de l’identité déclinée à la demande d’entrer dans le
temple doit retenir notre attention.
La porte du temple devient par association de
circonstances notre propre porte. La porte est donc identitaire ! Cette assimilation de la porte à son propre accès intérieur est la
conséquence immédiate de l’acronyme V.I.T.R.I.O.L.
Cependant nous constatons qu’au REP (contrairement à d’autres rites) ce n’est
pas le demandeur qui frappe à la porte, mais le Maître des Cérémonies (idem R Emulation , RFT REAA.
Donc l’opération de frappe n’est pas physiquement faite par l’impétrant, mais cela reste une expérience initiatique vécue
par le demandeur. C’est son accompagnant de confiance qui l’amène à bon port sur la porte inconnue du temple. Il ya a une relation de fusion entre celui qui demande et le guide. Nous retrouvons
cet aspect de mise en confiance sur le chemin à suivre dans l’allégorie du Bon Pasteur :
« C'est moi qui suis la porte : celui qui
entrera par moi sera sauvé », Le maître de cérémonie est celui qui rassemble et guide vers le centre. Il va aller jusqu’au bout de sa mission d’accompagnement en agissant pour le
compte du candidat.
Une demande formulée pour son compte est une extériorisation de la volonté par le principe
de la procure. Cette extériorisation de l’acte et de la volonté dans la personne du MDC (procuration) a pour corollaire une intériorisation de la représentation mentale de la scène. Les yeux bandés, le demandeur assiste à sa propre demande et à ses conséquences comme dans une scène où il serait son propre spectateur.
Cette « dé-corporation » face à une porte est le premier exercice initiant la connaissance de soi en étant spectateur de sa propre démarche et de sa propre entrée. Assister à sa propre entrée en loge est
plus édifiante que celle d’un acteur maladroit, d’une scène non comprise. L’incompréhension de la scène résulte souvent de l’acte dont on ne comprend pas le sens, occupé que l’on est à l’accomplir sans le vivre pleinement. Au REP on privilégie le
ressenti d’un esprit en plein éveil. En vérité l’intérêt de cette démarche est de découvrir sa porte intérieure qui est celle du temple de l’homme.
En conséquence, l’expérience de dé-corporation qui rend le candidat spectateur de sa propre demande, va faire place à l’incorporation de la porte du temple autrement dit à la découverte en soi d’une porte pour faire entrer la lumière.
A) Mise en scène de l’intégration
Voici la scène telle quelle est prévue par les rituels du REP.
Le MDC tient le futur initié par le bras,
Le Maître des Cérémonies frappe trois grands coups à la porte du Temple.
« O » « O »
« O » (Il frappe
en qualité d’initié accompagné d’un profane donc par trois grands coups qui dérogent à l’intensité habituelle, ils sont forts et espacés)
Le Frère Terrible — Frère 2ème Surveillant, annoncez au Vénérable qu’on frappe à la porte du Temple en
Profane.
Le 2ème Surveillant - Frère 1er Surveillant, on frappe à la porte du
Temple en Profane.
Le 1er Surveillant — Vénérable, on frappe à la porte du Temple en Profane.
Le Vénérable — Frère Terrible, voyez qui frappe ainsi à la porte du Temple et écartez tout Profane qui oserait venir
troubler nos travaux.
Le Frère Terrible frappe de l’intérieur du Temple en Apprenti : « O O O » »
Le Maître de Cérémonies de l’extérieur lui répond de même : « O O O »
Le Frère Terrible - Frère Maître de Cérémonies, pourquoi frappez-vous ainsi?
Le Maître des Cérémonies - Annoncez au Vénérable que c’est un Profane qui demande la faveur d’être reçu Maçon et d’être admis à nos Travaux.
Le Frère Terrible — - Vénérable c’est un Profane qui demande la faveur d’être reçu Maçon et d’être admis à nos
Travaux.
Le Vénérable — Frère Terrible, demandez à ce Profane son nom, ses prénoms, son âge, son lieu de naissance, qui étaient ses père et mère
et sa religion.
On voit que dans cette procédure d’introduction en loge la présence d’un profane en demande n’est pas une surprise, il n’y
a pas lieu de s’armer comme au REAA d’épée pour s’en défendre, nous sommes en conscience dans un rituel dit d’initiation ou tout est annoncé et
programmé. Personne n’est surpris par la frappe à la porte. Mais la porte ne s’ouvre pas immédiatement, car il faut mettre en résonnance
ce qui se passe de part et d’autre de la porte. Une deuxième série de frappes en miroir (en réponse) entre l’intérieur et
l’extérieur va y pourvoir. J’insiste sur l’effet miroir de cette réponse qui justifie les trois coups de la demande. Elle sera « régulière » dans l’intensité et le rythme et donc au diapason de l’égrégore de la loge. C’est donc cet effet miroir de l’intérieur à l’extérieur qui va débloquer le
processus d’initiation en autorisant un non-initié à entrer accompagné et « pris en main » ou « maintenu ». Cette
réponse est un écho purifié de la présence profane. On fait déjà entendre au candidat la régularité de la frappe !.
L’effet miroir des deux
fois trois coups réguliers de l’intérieur vers l’extérieur nous donne un indice capital sur le principe de symétrie
analogique qui nourri les premiers grades du REP.
Cette symétrie joue aussi bien entre les parvis et le Hékal qu’entre le temple et l’intimité du
maçon. Le miroir est une clef hermétique majeure qui donne la relation entre le haut et le bas, mais aussi entre l’extérieur et
l’intérieur..
Maintenant que nous avons perçu la notion de porte intérieure à soi –même il faut bien souligner qu’elle s’associe parfaitement avec l’intérieur du
Temple. Toute porte fait la frontière entre l’intérieur et l’extérieur.
Il est donc logique et nous l’avons démontré que le premier acte intérieur soit un non-acte qui aboutit à une représentation mentale de haut niveau qui est elle-même de nature intérieure. Ainsi avant le début de la cérémonie dans le temple, c’est par la représentation mentale inconsciente
que nous nous intériorisons le sacré d’un temple en trois niveaux :
1)
le niveau matériel d’une porte est
imaginé
2)
le niveau corporel d’une porte d’entrée dans notre intériorité
3)
le niveau intérieur d’une vérité et d’une lumière en soi qui se déclinera entre âme et
esprit,
Nous allons retrouver cette stratification des niveaux dans le catéchisme de l’apprenti.
D’un constat de correspondance entre extérieur et intérieur nous allons déduire le sens intérieur et le sens extérieur des choses et des symboles. Soit l’ésotérisme et l’exotérisme. Ainsi le fait
de frapper à la porte séparant l’intérieur de l’extérieur les yeux bandés est déjà un acte plein de sens. Le fait qu’il soit fait pour notre propre compte par un initié dont la fonction est de
nous guider sur le chemin est encore plus symbolique.
Celui qui sait nous montre où frapper en nous et comment, pour y faire entrer la lumière !
On peut cependant relever une différence de point de vue entre la porte du temple qui permet de rentrer dans la lumière et la porte intérieure à soi que l’on entrouvre pour faire entrer la
lumière jusque dans notre centre. L’homme n’est pas un démiurge il ne peut que recevoir et transmettre. Il ne crée pas la Lumière. Il va la chercher dans un lieu consacré et dédicacé à cet effet
lumineux. Ce lieu de lumière fut conçu comme la maison de Dieu. Ce Temple de Salomon demeure la référence architecturale de la réception de la lumière et de sa diffusion dans ses trois parties
qui sont le Debhir, le Hékal et l’Ulam, soit dans une transcription anthropomorphique du Temple : l’esprit, l’âme et le corps.
C) Où frapper en nous ?
À l’évidence les trois grands coups frappés sur une porte s’adressent à
trois entrées en soi. Nous retrouvons ces trois entrées dans les trois maillets frappeurs du VM du 1er et 2nd S mais aussi
dans la légende d’Hiram. Hiram perd la vie par les trois coups assenés par trois outils ou instruments dévoyés, sur trois sorties pour le corps pour l’âme et pour l’esprit.
Sur un plan symbolique, nous pouvons affecter les trois coups à la porte sur les trois strates qui humanisent l’homme :
-
La première concerne nos sens corporels et en premier lien l’audition, une vibration entre
dans notre corps. Elle est intériorisée, tout comme la vue et les autres sens qui sont sans repères visuels « extérieures »
-
Le deuxième s’adresse à l’émotion induite par l’acte solennel et mystérieux, elle concerne
l’animation du corps autour de cet événement, l’augmentation du rythme cardiaque, la tension musculaire et l’appréhension de ce qui va se passer. C’est ici l’âme qui « réagit » aux
coups sur sa porte. Elle est littéralement mise en vibration par les émotions et en phase avec la volonté d’enter dans la lumière. La porte d’entrée de l’âme animatrice du corps est le cœur. L’intelligence de ce
cœur est vibratoire, on la dit « cardiaque ».
-
Enfin un troisième niveau est frappé, c’est celui qui entraîne l’imagination et la représentation
mentale, c’est donc l’esprit, analytique, discursif ou synthétique qui projette la « dé-corporisation » de l’expérience en regardant son corps et son âme être mis en vibration par
cette rituellie. Il y a pour la première fois dans le parcours maçonnique une tentative de séparer ou du moins de distinguer, le corps et l’esprit, comme un premier exercice.
Il y aurait ainsi trois centres en soi qui seraient frappés, celui du corps atteint par la vibration ici sonore (elle pourrait être lumineuse, tactile, olfactive, etc), celui de l’âme atteinte par le sens concerné ici l’audition. Elle est issue de
l’émotion générée par les sens dans le corps. Il y a mise en phase de l’âme et du corps. Enfin intervient le troisième centre, celui de l’esprit qui verticalise et réuni les zones du cerveau activées par les sens,
dans la recomposition d’une image mentale cohérente.
Voici résumée la signification des trois coups dont on nous dit qu’ils sont « grands » au REP ou « distinct » dans la divulgation « the three
distincts knoks »,veut dire distincts ou tranchés, voir
séparés ou formels. Cette mise en valeur des coups se fait plus au regard de l’importance des centres qu’ils vont réveiller chez ce profane accompagné..
On notera que la tripartition de l’Être rend l’homme sensible aux multiples de 3 et que le raisonnement précédent vaut pour tout système
ternaire dans ses modalités symboliques. Autrement dit le ternaire maçonnique et son
tri-unitarisme doit nous permettre de découvrir le centre en soi et le centre du Tout.
D)Acte volontaire codifié aux trois effets
Les trois coups frappés par procuration ou par soi-même ont une fonction
d’apprentissage du code universel du franc-maçon, il en sera de même avec l’épellation où pour la première fois on souffle au futur maçon la lettre à prononcer. Nous aurons le même processus
imitatif dans l’exécution des pas et des gestes.
Nous sommes indiscutablement dans un processus mémoriel d’apprentissage par imitation de ceux qui savent. On marque par les trois grands coups EXTERIEURS et par leurs réponses INTERIEURES le principe de mise en phase des trois
niveaux :
- celui de l’individu au groupe,
(du cabinet de réflexion à la loge)
- celui du corporel à l’intellectuel (imagerie mentale)
- celui de l’intellectuel à la représentation mentale ternaire ou
triangulée, en partage avec la structure de la Loge ou du Temple, le langage des trois coups et la lumière
trine.
Sur ce dernier point nous reviendrons dans une prochaine étude sur la différence existant en trois coups à intervalles réguliers ou progressifs.
Au REP la représentation mentale de l’acte de frapper et d’entrer va activer le corps dans son souffle intime appelé par
les anciens l’âme et va exaucer le niveau de notre pensée par la spiritualisation de l’acte lui-même faisant la part belle à l’esprit.
Pour les rites qui excluent les trois grands coups, la signification s’arrête au
premier stade celui de la mise en harmonie de l’individu au groupe. Ou avec les deux coups on se situe dans l’utopie au sens noble (représentation mentale) appliquée au groupe
social.
Hormis l’effet miroir des trois coups frappés régulièrement qui répondent aux
trois grands coups « extérieurs », nous allons vivre l’intégration de la périphérie au centre par les trois voyages dextrocentrés. On pourra analyser ce phénomène comme une agrégation
au groupe de l’intérieur ou comme une réintégration centripète au centre lumineux.
Mais avant l’intégration
de cet élément extérieur, il est nécessaire que le profane soit passé par une série de questionnement.
Le Frère terrible au REP fait le relais entre la porte Ouest conçue comme le cercle extérieur et le centre représenté par le Maître de
Loge. C’est donc par l’interface du Frère terrible-expert que s’organisera le questionnement identitaire. Ce questionnement porte sur les trois parties constitutives du candidat ne sera qu’une
synthèse des trois grands coups portés à la porte du temple
A)Le questionnement identitaire et le premier gnôthi seauton
Le questionnement sur l’identité et l’origine parentale ou religieuse du candidat n’est pas qu’une simple formalité. Ici se
résume la totalité du parcours profane pour aller jusque dans le temple. Le testament philosophique à permis au REP de réfléchir sur les trois niveaux d’intégration de l’être envers les siens, la société et le cosmos. Mais cette triple
interrogation n’était qu’une amorce à la découverte de soi en trois étapes.Nous mettons entre parenthèse nos ajouts :
« D. Comment avez-vous été introduit en Loge (dans votre temple intérieur)?
R. Par trois grands coups (par trois réveils)?
D. Que signifient ces trois coups?
R. Demandez (en vous), vous recevrez;(la lumière) Cherchez (en vous), vous trouverez (le chemin); frappez (en vous), et
l’on vous ouvrira (les trois portes de l’être).
D. Que vous ont produit ces trois coups?
R. Un Expert, qui m’a demandé mon nom, mes prénoms, mon âge, mon pays, et si c’était bien ma volonté d’être reçu
Maçon? »
En demandant au candidat de décliner son identité, on lui demande de répondre profondément à la question :
qui es-tu ?
Le fait de le dire qui on est entraîne une prise de conscience à
l’instant même d’entrer à l’intérieur du Temple comme de soi-même. Nous l’avons démontré, la porte est la même.
L’état civil est la synthèse des trois enquêtes et du passage sous le bandeau. Il est racinaire, on fait apparaître ses
géniteurs et ses racines sociales qui animent et son corps, il est aussi une indication sur sa spiritualité qui donne un sens à son âme, car on demande sa religion. Donc nous pouvons affirmer que la question-réponse pour entrer dans le temple repose sur la connaissance élémentaire et minimale de soi. Ceci implique
un état du corps (géniteur et filiation), un état d’âme qui penche vers le complément d’âme
apporté par le groupe initiatique et un état d’esprit (croyance ou pas) une spiritualité affirmée ou en voie de
construction. Nous avons donc ici un état des lieux de
l’Être. Nous voyons intuitivement ce que la loge peut compléter dans cet état de l’Être.
Ce sont les trois ressorts invisibles du questionnement identitaire fait par le Vénérable pour le compte de la Loge comme
pour le compte du candidat.
Ce questionnement identitaire du « connais-toi
toi-même », n’a de valeur dans ses réponses
qu’a l’issue d’un parcours mental et physique en trois temps qui sont résumés dans le catéchisme de l’apprenti à propos des trois grands coups :
B)« Demandez, Cherchez, Frappez » et Le
Verbe. Le retour au centre
Nous revenons sur les trois verbes du catéchisme que nous
qualifierons de « centripètes » et intégrateurs.
Le Verbe créateur nous est inaccessible, nous ne pouvons
que l’approcher. Nous ne pouvons qu’épeler ou n’utiliser que des verbes « centripètes » manifestant notre volonté de réintégrer le
centre.
Dans le grand mouvement des idées métaphysiques et religieuses, l’homme cherche son centre immobile, celui de la quiétude et de plénitude ultime où ni le temps ni la contingence n’ont
de prises. L’effet miroir appelé aussi loi des correspondances nous dit que ce qui est en haut est comme ce qui est en bas : donc ce
centre en soi correspond au centre du Tout.
Il n’est pas dans le privilège de l’homme de posséder le Verbe divin. Il doit se contenter des éléments de sa
« manifestation » par l’épée flamboyante et le maillet
d’un coté, et par la déclinaison verbale de l’agir de l’autre. Nous avons ainsi les trois coups qui sont associés aux trois états de l’être et aux trois verbes du retour.
D. Que signifient ces trois coups?
R. Demandez, vous recevrez; cherchez, vous trouverez; frappez, et l’on vous
ouvrira.
Nous avons compris que l’intégration en loge et l’intégration au centre lumineux autrement dit symboliquement la
réintégration de l’homme au paradis perdu. Il s’agit pour chacun de revenir à cet état édénique.
Les verbes sont l’expression d’une démarche active et volontaire pour revenir au centre.
1)
La demande est un acte volontaire et
persistant, on veut intégrer à soi une réponse. C’est un désir qui s’affirme !
Il
faut la formuler par écrit et verbalement on n’entre pas en franc-maçonnerie par hasard. La
demande se fait à une autorité supposée supérieure à soi,. Non pas que la loge soit hiérarchiquement et socialement supérieure, mais que la
demande faite à la loge est faite aussi à soi-même dans une intimité supérieure à son état d’existence. Nous revenons ici à cet état de dé-corporisation propice à une prise de
conscience. de notre tripartition (nous en retrouvons les effets dans le testament philosophique qui prépare
la mort du vieil homme.)
C’est ici l’effet miroir du rituel qui joue à plein sur la demande à soi et aux
autres. Elle se traduit par la persistance et des examens successifs par enquêtes et bandeau jusqu'à la déclinaison identitaire de ce que nous sommes vraiment, à la porte du temple. Sur la base
d’une demande faite à une position hiérarchiquement avancée sur le plan initiatique, la question de la porte de la loge ou du Temple se posera à nouveau. S’il s’agit de la loge, le système
égalitaire qui la gouverne sous l’égide des modernes ne pourra répondre à ce lien hiérarchique. Par contre c’est dans l’intériorité que ce lien hiérarchique va s’imposer. Au contraire, si nous
frappons à la porte du Temple, alors la hiérarchie s’impose à nous depuis l’Ancien Testament. Le Temple de Salomon est inégalable et non reconstruit. Il
représente l’archétype de la maison de Dieu.
L’esprit de la demande trouve ici un écho de première importance. J’en viens à la demande que vous avez formulée pour
entrer en franc-maçonnerie : avez-vous souhaité intégrer un groupe de réflexion qui ne s’inféode qu’à ses propres expectatives et où chaque maçon bâtit comme bon lui semble l’aléa de ses
pensées ? Où avez-vous souhaité rechercher un rapprochement sérieux avec le grand schéma des origines et rechercher la voie qui mène à la source ?
Dans tous les cas les murailles ne seront plus reconstruites, et les pierres serviront à bâtir des ponts, sans doute entre
les peuples, mais plus sûrement avec celui qui tient le compas.
2)
Chercher n’est pas la réponse à une énigme
comme si l’on comparaissait devant le sphinx. C’est tout simplement chercher le chemin qui conduit au temple, mais aussi ce chemin de lumière ou de vérité qui est tout autant extérieur ( la loge) qu’intérieur et archétypal (le temple de Salomon devenu temple intérieur). On
comprendra dès lors que le chemin se dessine à chaque bifurcation. Chacun aura donc son chemin, chacun marche vers l’idée qu’il
se fait de ce qui est juste beau et bon. Chercher en soi le chemin qui sera semé d’embûches, fait de nous un pèlerin de l’esprit. Or un pèlerin de l’esprit est un homme qui vit son désir
d’exaltation confronté à ses tentations. Le RER résume parfaitement cet aspect par les termes nous serons « cherchant persévérant et souffrant ».
Nous pouvons estimer que celui qui cherche s’inscrit dans une perspective de
découverte de ce qui est au-delà des apparences. C’est donc un certain regard qui s’affirme jusqu'à se retrouver intériorisé face à la porte.
Il faudra un travail constant et opiniâtre pour rester sur ce chemin et enfin atteindre la porte. L'Évangile selon Saint-Jean nous parle d’une porte et d’un chemin difficile à trouver: « Entrez par la porte étroite, large en effet est la porte et spacieuse est la route qui mène à la
perdition et nombreux sont ceux qui s'y engagent. Qu’elle est étroite la porte et qu'elle est resserrée la route qui mène à la vie, et peux nombreux sont ceux qui la trouvent. »
Il semble donc évident qu’à l’égal du pèlerin, il faille demander et chercher son chemin qui n’est autre
qu’intérieur.
3)
Frapper est ici l’objet même de l’entrée
dans le temple maçonnique et intérieur. Nous avons vu que la frappe à la porte par trois coups s’adresse à la totalité tripartite de l’Être soit le corps, l’âme et l’esprit. En loge la frappe légale se fait par le maillet qui ouvre le cœur à la lumière par la frappe de la
tête du compas. La frappe éveille ou réveille, elle met en alerte et en ordre, c’est l’appel d’une insondable
profondeur.
Si l’acte est physique, son écho et
psychique et spirituel. Pour ouvrir la porte intérieure il faut une clef, la clef est l’écho intérieur à cette frappe
extérieure ! ce sont trois coups cette fois-ci réguliers et harmonieux au comme le centre d’où ils proviennent.
La frappe de haut en bas, liant le Verbe venu du haut, à la manifestation de l’ici bas, sera une
seconde nature dans le processus initiatique du maçon. On l’illustre dès son admission par son premier travail sur la pierre. Knock est un cognement, un coup, une frappe. C’est aussi l’idée de
heurter de bouleverser ce qui est établit pour activer un nouvel état.
On retrouve l’intégralité des trois coups associés aux trois verbes et aux trois états de l’Être qui ont en commun le même centre. Le mouvement général est bien celui d’une intégration au centre lumineux au sens métaphysique du terme, et l’Évangile en général se laisse interpréter dans ce sens
assez facilement.
L’acceptation est réitérée plusieurs fois dans les Évangiles.
C) Acceptation par le gardien du
seuil
Par ces trois coups associés aux trois verbes marquant le désir du retour au
centre, on répondra
positivement :
Matthieu 7 :7 ; Demandez, et
l'on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira.
Matthieu 7 :8 ; Car quiconque
demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe.
Luc 11 :9 ; Et moi, je vous dis
: Demandez, et l'on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira.
Luc 10 :10 : Car quiconque
demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe
Il semble donc qu’à chacun, une réponse positive peut être faite. Les conditions doivent
relater un état d’esprit : La demande doit être persistante, elle fait apparaître la recherche d’un chemin de lumière et enfin la volonté doit s’engager jusqu’à l’épreuve de soi faisant
naître des sentiments profonds.
(C’est l’état de « l’homme de désir » au RER, qui infère aussi une notion de souffrance et de tension en regard des
vices qu’il doit combattre.)
La réponse de la Nouvelle Alliance qui est donnée est une
lumière faite homme.
Elle est structurée tant au plan intérieur qu’extérieur par les trois
coups et les trois verbes. Ils provoquent le réveil de l’être (corps âme esprit) et ce ne sera pas le fruit d’un hasard ou d’une attitude passive. Cette réponse évangélique est intégrée au
catéchisme maçonnique.
C’est toute la méthode maçonnique que nous retrouvons résumée à la porte du Temple. A l’évidence par les trois
coups notre rituel voit plus loin que de simples préoccupations morales ou sociales. Ce qui est visé au terme de notre initiation c’est de comprendre ce que signifie la réintégration de l’Être en
son propre centre.
Cette méthode universaliste et œcuménique est fondée sur une Esperance active, une foi maçonnique qui est celle des bâtisseurs de
cathédrales, et l’intégration charnelle de la notion de partage, de solidarité et de fraternité. Nous retrouvons les chemins d’une initiation qui ne sépare pas l’homme de la fraternité à laquelle
il appartient, ces critères typiquement occidentaux seront repris dans les grades supérieurs et notamment dans la chevalerie Rose Croix (Foi, Espérance et Charité)
Qu’y a-t-il derrière la porte ?
Bien plus qu’une assemblée de maçons célébrant la lumière
Bien plus qu’une loge pratiquant un rite traditionnel moderne ou ancien
Autre chose de plus fort et de plus intérieur et une méthode d’exaltation de l’être.
Le rapport au Temple qu’il fut celui de Salomon ou de notre intériorité renoue avec l’échelle ascensionnelle qui nous mène
vers ce centre divin.
Finalement les trois grands coups nous montrent le chemin de l’intérieur. C’est
le second secret de sagesse après celui du centre en soi révélé par l’acronyme. C’est le secret qui révèle le lieu et les étapes du passage vers un centre un jour peut-être illuminé par
l’esprit.
En frappant à la porte de la Loge et du Temple, nous souhaitons secrètement
acquérir les moyens et la connaissance qui nous permettront une réintégration dans le Jardin d’Éden. Cet accès passera par l’humanisation grandissante de l’homme de vérité qui sommeille en nous.
Ce réveil se traduira par le relèvement du maître intérieur.
Nous savons ce qu’il nous reste à faire.
Catéchisme caractéristique des Anciens Devoirs de la maçonnerie opérative
anglaise, daté de 1760 et intitulé « Les Trois coups
distincts ». Les « Trois Coups Distincts »
est la divulgation d’une cérémonie dialoguée sur la base du devoir de
mémoire qui aurait été pratiquée par les loges des Ancients.
Extrait
Degré d’apprenti
« Le maître : Y a-t-il un lien qui nous unit, mon frère ?
Réponse : Oui vénérable.
Maî.: Quel est ce lien mon frère ?
Rép.: C’est un secret.
Maî.: Quel est ce secret, mon frère ?
Rép.: La maçonnerie.
Maî.: Alors je suppose que vous êtes maçon.
Rép.: Mes frères et mes compagnons me reconnaissent et m’acceptent comme tel.
Maî.: Pouvez-vous me dire quel genre d’homme un maçon doit-il être ?
Rép.: Un homme né d’une femme libre.
Maî.: Où vous êtes-vous d’abord préparé pour devenir maçon
?
Rép.:Dans mon cœur.
…………..
Maî.: Comment avez-vous été admis
?
Rép.:Par trois coups
distincts.
Maî.: Qu’est-ce qu’on vous a dit ?
Rép.: Qui va là ?
Maî.: Qu’avez-vous répondu, mon frère ?
Rép.: Quelqu’un qui demande à prendre part au bienfait de cette très respectable loge dédiée à saint Jean, comme ont fait
beaucoup de frères et compagnons avant moi.
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Le sceau rompu en
1745 dans sa critique du Secret des Francs maçon précédemment publiés.
« A la page 68, quand il s'agit d'introduire le
candidat dans la chambre de réception, il est vrai que le parrain frappe trois coups à la porte, mais l'Auteur ne
marque pas que le premier des Surveillant frappe aussitôt trois coups sur le maillet du second, & que celui-ci lui répond par
autant de coups sur le sien ; omission, comme on voit des plus importantes. »
…………………………………………………………………………………………
« D. Comment vous y a-t'il introduit ?
R. Par trois grands coups.
D. Que signifient ces trois grands coups ?
R. 3 Paroles de l'Ecriture Sainte : Frappez, on
vous ouvrira ; Parlez, on vous répondra ; Demandez, on vous donnera. »
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D. Que signifient les trois grands, coups
?
R. Trois Paroles de l'Écriture-Sainte, Frappez, on vous
ouvrira ; Cherchez, vous trouverez ; Demandez vous, recevrez. (inversion)
D. Que vous ont-ils produits ?
R. L'ouverture de la Loge.
D. Lorsqu'elle a été ouverte, qu'est-ce que l'Expert a fait de vous ?
R. Il m'a remis entre les mains du second Surveillant.
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Extrait :
Le Terrible sort de la loge et va trouver le récipiendaire en lui disant
:
Monsieur, c'est donc vous qui vouliez apprendre les secrets des maçons et être admis parmi eux.
Lorsqu'il a répondu, il lui dit :
Armez-vous de patience et de courage !
Puis il lui fait quitter tous les métaux comme argent, boucles, agrafes, boutons de manche, habit, puis il lui fait mettre le bras droit
nu, et il lui bande les yeux et lui met le soulier gauche en pantoufle et le genou droit découvert.
En cet état, il le conduit à la porte de la Loge en lui disant :
Monsieur c'est ici qu'il faut montrer de la fermeté et ne vous étonner de rien.
Puis le Terrible frappe trois coups à la porte ce qui est le frapper de l'apprenti. Le 2 eme Survts.·. ayant entendu frapper, frappe sur le maillet du 1er et le 1er sur le sien, le maître sur
l'autel, alors le 2 eme Survts.·. dit au 1 er :
Vénérable frère 1er Survts.·., on frappe à la porte du temple en apprenti
et le 1er dit :
Vénérable Maître on frappe en apprenti à la porte du
temple.
alors le maître dit :
Vénérable frère 1er Survts.·., envoyez voir qui frappe à la porte du temple par le vénérable frère 2eme
Survts.·.
Le 1 er le dit au second et le second va à la porte où il frappe en apprenti. Le Terrible répond, le 2eme
répète et ouvre en disant d'une voix grosse et contrefaite :
Que demandez-vous?
Le terrible répond :
C'est un profane qui demande d'être reçu maçon.
Le 2ème Survts.·. ferme brusquement la porte et revient frapper sur le maillet du 1 er et le premier sur le sien, le Maître sur l'autel
alors le 2ème Survts.·. dit au premier :
Vénérable frère premier Survts.·.
c'est un profane qui demande d'être initié dans nos sacrés mystères et de voir la Lumière.
Le premier dit au Maître et le Maître dit:
Vénérable frère 1er Survts.·., envoyez le Vénérable frère 2ème Suvts.·., lui demander son nom, son âge, sa qualité et sa religion et si
ce n'est point par esprit de curiosité qu'il demande d'être initié parmi nous.
Le 1er le dit au deuxième et le 2eme va à la porte du temple où il frappe en apprenti. Le terrible répond.
Le 2ème répète et il ouvre en di