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2 décembre 2020 3 02 /12 /décembre /2020 21:09

LE PROLOGUE DE SAINT JEAN

De l'ouvrage de Paul Le Cour, nos auteurs donnent quelques notes complémentaires qui précisent la dimension ésotérique et hellénique de l'Evangile de Saint-Jean. Ces notes "éclairantes" viennent enrichir nos publications précédentes sur le Prologue.

« L’Evangile Esotérique de Saint Jean » éditions Dervy Juillet 2017

Aperçu sur l’auteur de « L’Evangile Esotérique de Saint Jean »

- Paul LE COUR (1871-1954) est le fondateur de la première société d’études atlantéennes (Sorbonne, 24 juin 1926).

- Il crée en 1927 la revue Atlantis, dont les études d’archéologie scientifique et traditionnelle, de symbolisme, d’ésotérisme et d’histoire comparée des civilisations et des religions font autorité.

- Rénovateur des traditions occidentales, il a publié de nombreux ouvrages dont beaucoup sont réédités. Outre le présent livre, les plus célèbres sont :

« A la recherche d’un monde perdu : l’Atlantide et ses traditions »

« L’Ere du Verseau : le secret du zodiaque et le proche avenir de l’Humanité »,  un best-seller.

- « Paul Le Cour... a été un des acteurs majeurs de l’ésotérisme chrétien français et de l’hellénisme ésotérique dans la première moitié du XXème siècle. »

 

Les commentaires de Jacques d’Arès (J.A.) « disciple » de P. Le Cour

- J.A. est président d’honneur du Centre européen des mythes et légendes, président de l’Académie Gérard Mourgue. Il a été le successeur de Paul Le Cour à la tête de la revue Atlantis. Il peut être considéré comme le « disciple » de P. Le Cour.

- J.A. rappelle que : « ... dans les ... années qui ont suivi la parution (en 1950) de - L’Evangile Esotérique de Saint Jean - , deux faits se sont produits :

- La publication des différents - manuscrits de la mer Morte [1] – qui peuvent remettre en cause bon nombre d’idées habituellement reçues sur les origines du christianisme...

- La publication de nouvelles traductions du Nouveau Testament,... notamment à partir des textes

originaux – le grec pour l’Evangile de Jean – et non plus à partir du texte latin de la Vulgate. Ceci pouvait avoir des conséquences importantes pour une exégèse. »

- Peu avant sa mort en 1954, P. Le Cour avait annoté le texte original de son livre. Tenant compte de ces annotations, des nouvelles découvertes de Qumran ainsi que des traductions..., J.A., a rédigé des commentaires ajoutés au texte original, texte qu’il n’a bien sûr pas modifié.

Nos notes portent notamment sur:

Le Prologue de Jean

 

L'indication - .*. ... remarque ... .*. - signale une remarque propre aux rédacteurs de ces notes.

Ces notes sont au plus près du texte de P. Le Cour ou de J.A., ce qui explique les parties en italique (texte original).

 

   Le nombre des évangiles aurait été fixé à quatre, soit ceux de Matthieu, Marc, Luc et Jean qui sont dits « canoniques », terme qui vient du grec κανονικός (canonikos), fait suivant les règles, régulier [κανών (canon) règle]. Les évangiles « synoptiques » sont ceux de Matthieu, Marc et Luc, dont les textes peuvent être présentés en parallèle et ainsi embrassés d’un seul coup d’œil. (Grand Dict. de la Bible). « Synoptique » vient du gr. Συνοπτικός (sunoptikos), qui embrasse d’un coup d’œil, perspicace, pénétrant. (Bailly)

   L’évangile de Matthieu était écrit en Araméen. Ceux de Marc, Luc et Jean étaient écrits en grec.

 

   L’évangile de Jean est celui des initiés, « L’Evangile Esotérique... » [2]. Il se rattache au gnosticisme d’Alexandrie « qui faisait du Logos la première émanation du Dieu suprême... le Logos servant d’intermédiaire entre l’homme et le Dieu suprême. »

 

La théogonie johannite vue par P. Le Cour part du Logos, le Christ qui est notre Dieu solaire :

- « ... le Christ est le Dieu de notre système solaire et planétaire... un Dieu, parmi ceux qui dirigent les innombrables systèmes... révélé[s] par l’astronomie... On est ébloui,... devant cette immense armée de Dieux secondaires [solaires], soumis à... la volonté du Dieu suprême. »

Le Christ est donc notre créateur, « notre démiurge ». Le Christ est le Fils soumis à la volonté du Père, le Dieu universel.

- En grec, langue des mystères, le Θ (thêta majuscule), « lettre essentielle » de Θεός (Théos) Dieu, est « un cercle avec un point central,... signe astronomique du soleil », déjà représenté ainsi chez les égyptiens. « Selon les Ecritures, notre démiurge... nous dit qu’il est la lumière et la vie, venues l’une et l’autre du soleil... qui est le cœur vivant et vibrant du démiurge... ».

 

.*. Ce préalable nous a paru nécessaire pour aborder ce qui suit .*.

 

   Le Prologue constitue les dix-huit premiers versets du 4ème évangile, ce qui l'associe au nombre neuf. Ces versets renfermeraient « les principaux éléments de la gnose johannite chrétienne. »

 

Voici la traduction du Prologue par le chanoine Emile Osty

 

1/ Au commencement était le Verbe (ὁ Λόγος, le Logos, la Parole), et le Verbe était auprès de Dieu (ὁ Θεός, o Theos) et le Verbe était Dieu (Θεός) ;

2/ Il était au commencement auprès de Dieu ;

3/ Par lui tout a paru, et sans lui rien n’a paru de ce qui est paru ;

4/ En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ;

5/ Et la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée ;

6/ Parut un homme envoyé de Dieu, son nom était Jean ;

7/ Il vint en témoignage, pour témoigner au sujet de la lumière, afin que tous crussent par lui :

8/ Celui-là n’était pas la lumière, mais il devait témoigner au sujet de la lumière ;

9/ La lumière, la véritable, qui illumine tout homme, venait dans le monde ;

10/ Il était dans le monde, et par lui le monde a paru, et le monde ne l’a pas connu ;

11/ Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas accueilli ;

12/ Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné pouvoir de devenir enfant de Dieu, à ceux qui croient en son nom ;

13/ Qui ne sont pas nés du sang, ni d’un vouloir de chair, ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu ;

14/ Et le Verbe est devenu chair, et il a séjourné parmi nous. Et nous avons contemplé sa gloire, gloire comme celle que tient de son Père un Fils unique, plein de grâce et de vérité ;

15/ Jean témoigne à son sujet et il crie : « C’était celui dont j’ai dit : Celui qui vient après moi est passé devant moi, parce que avant moi il était. » ;

16/ Car de sa plénitude nous avons tous reçu, et grâce sur grâce ;

17/ Car la Loi a été donnée par Moïse, mais la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ ;

18/ Dieu personne ne l’a jamais vu : un Dieu, Fils unique qui est dans le sein du Père, celui-là l’a fait connaître.

 

   Premier enseignement : « Le Logos, le Christ créateur de notre système solaire, n'est pas le Dieu universel, le Dieu tout-puissant,..., mais le Dieu des religions solaires, le démiurge intermédiaire entre l'Homme et Dieu. » C'est la distinction faite dans le Prologue, « entre le Dieu suprême désigné par - ὁ Θεός - (le Dieu) et le Logos, qui est seulement - Θεός - (un Dieu). »

 

   En 325, le concile de Nicée proclame « la divinité du Christ... L’Eglise ayant ainsi déifié le Christ, en fit la seconde personne de la Trinité - le Fils unique de Dieu - de même nature et partageant sa toute puissance, alors que les déclarations du Christ établissent, entre lui et Dieu, une différence essentielle... Les imperfections de la création et l’existence du mal montrent bien que [le Christ] ne participe pas à l’omnipotence divine. »

 

   Le Christ serait « Fils de Dieu » et « Fils unique » (versets 14 et 18). Toutefois, on s’étonne qu’il soit considéré comme « le Fils de Dieu », car d’autres créatures ont « l’étincelle divine de l’esprit » en elles ... car « tous les démiurges, créateurs de systèmes solaires et planétaires sont des - Fils de Dieu - »  C’est pourquoi Etienne Dolet voulait remplacer l’expression « Fils unique de Dieu » par « Fils du Dieu unique », proposition hérétique selon l’Eglise (et rejetée par les théologiens).

   Les juifs reprochent au Christ de « se faire Dieu » (Chap. 10, 34)... suit la réponse du Christ :  « N’est-il pas écrit dans votre loi : vous êtes tous des dieux ? ».

   Le prologue énonce au verset 12 : « il a donné pouvoir de devenir enfant de Dieu, à ceux qui croient en son nom ;... » En conséquence, « ... l’expression - Fils de Dieu - n’a pas de caractère exclusif. »

   L’Evangile désigne également le Christ comme « Fils de l’homme ». C’est « le problème de sa double nature. » Le Christ « n’aurait été qu’une créature privilégiée ».

 

Le Logos et la « Grâce »

 

ΛΟΓΟΣ est l'écriture grecque en majuscules de « Logos ». Les consonnes radicales Λ et Γ présentent respectivement l'aspect du compas et de l'équerre. « Ce sont là, selon les francs-maçons qui recherchent la parole perdue, les deux instruments du Grand Architecte de l'Univers... »

 

 

Λ o Γ oς

(LoGos)

 

Λ et Γ présentent respectivement l'aspect du compas et de l'équerre

 

Le Logos, le Verbe créateur, se retrouve exprimé avec force dans l'Evangile de Ioan :

- « le Logos est la lumière et la vie ». Ici « germerait » l'idée de la création de la vie, née dans la mer, de la semence d'Ouranos (Aour, la Lumière).

- Le Logos est aussi la lumière de la vérité, opposée aux ténèbres : « la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. » (Ioan I, 17)

- « Comme la lumière du soleil, la vérité se sent et n'a pas à être démontrée. »

 

   Au verset 17 du Prologue, le mot Χάρις (Charis) ou ΧΑΡΙΣ en majuscules, a été traduit par « grâce ». Charis ferait partie des mots qu'il ne faut pas traduire afin de ne pas altérer la signification, car ce mot serait en relation avec les mystères chrétiens.

.*. Notons ici que les consonnes Χ (khi, soit Ch en français) et Ρ (Rhô, soit R en français) sont constitutives de ΧΑΡΙΣ et se retrouvent dans le Chrisme. (voir page suivante)  .*.

 

Le(s) Chrisme(s) [4]

 

Les formes les plus connues du chrisme sont le monogramme du Christ et le chrisme constantinien.

Monogramme du Christ en haut et  Chrisme Constantinien en bas
Monogramme du Christ en haut et  Chrisme Constantinien en bas

Monogramme du Christ en haut et Chrisme Constantinien en bas

- Le monogramme du Christ comporte un Ι (Iota) et un Χ (Khi ou Chi), initiales de Jésus Christ en grec. Parmi les nombreuses significations, on le considère aussi comme « le schéma symbolique de l’observation rituelle du soleil... Ce chrisme dissimule en réalité le plan des plus anciens temples solaires ».

.*.  Par ce monogramme, le Christ est associé au culte solaire, culte du « Sol Invictus » (Soleil Invaincu) dont l’Empereur Constantin aurait été le Grand Prêtre avant sa « conversion »  .*.

 

- Le chrisme constantinien est composé des lettres grecques Χ (Khi) et Ρ (rhô), les deux premières lettres de ΧΡιστός (ChRistos). Une telle croix serait apparue dans les airs aux troupes de Constantin lors de la bataille contre Maxence sous les murs de Rome ; la victoire de l’empereur décida définitivement du christianisme comme religion officielle.

.*. Serait-ce sous le signe de la « grâce » de Dieu inscrite dans le chrisme, que cette victoire aurait eu lieu ? .*.

 

La conception du Verbe créateur viendrait de sources lointaines

 

- Parlant du Verbe, le Prologue ferait allusion à la hiérologie, ancienne science sacrée qui serait devenue la kabbale chez les juifs. La science du Verbe serait « un des moyens d’Accès à la connaissance des manifestations du démiurge. »

- « Que la lumière soit ». Selon Moïse, cette parole de Dieu aurait créé la lumière. « La doctrine du Verbe créateur existait chez les égyptiens... c'est là sans doute, que Moïse l'a trouvée... ».

.*. Cette hypothèse est vraisemblable puisque selon les Actes des Apôtres 7, 22, « Moïse fut instruit dans toute la sagesse des égyptiens » .*.

« De nos jours, la puissance de la parole s'est multipliée par l'imprimerie, la radio et la télévision, et jamais comme maintenant n'ont pu se propager les erreurs et la vérité... ».

.*. Rappelons ici que ces lignes furent écrites vers 1950... .*.

 

Qu'est-ce que le Verbe ?

 

   P. Le Cour évoque le langage et l’usage de substantifs (substance des choses), de verbes et d’adjectifs pour former les phrases. De ce point de vue, la phrase serait une manifestation trinitaire du Verbe, action créatrice utilisant le Père (substance principe) et l’Esprit (les qualités). Ce concept trinitaire se retrouverait dans l’accès à la connaissance hermétique (Astrologie, Hiérologie ou science du Verbe, Alchimie ou science de la substance principe), et, plus généralement, dans la pensée métaphysique.

   Selon J.A., au verset 1, comme les autres traducteurs, le chanoine Osty écrit « Au commencement... »  au lieu de « Dans le Principe... » seule traduction correcte du grec Eν Aρχή (En Archê), « pour tenter de définir Dieu indéfinissable avant le Fiat Lux ou le big bang, caractérisé par une vibration initiale, manifestée par le Verbe... Ce serait l'origine de « nombreuses fausses traductions. »

 

   Mais quid du verbe « être », très présent dans le Prologue ?

Couramment, « Je marche équivaut à dire : je suis marchant... il travaille : il est travaillant »… Ainsi « être » serait contenu dans « tous les autres verbes », caractérisant l’existence. Mais on attribue à Dieu l’expression « Je suis Celui qui suis » (Exode III , 14). Parlant de Dieu, on dit seulement, « il est ». « Etre... est un verbe-principe. »

 

.*.  Alors ?... « Au commencement était le Verbe » ? ... ou, « En principe était le Verbe » ?

Cette dernière traduction nous paraît contenir la notion de substance principe .*.

 

Le baptême

 

.*. Considérant les versets 12-13, … .*.

12/ Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné pouvoir de devenir enfant de Dieu, à ceux qui croient en son nom ;

13/ Qui ne sont pas nés du sang, ni d’un vouloir de chair, ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu ; .*. ... nous croyons pouvoir relier ces versets au baptême .*. 

Voici ce que P. Le Cour dit du baptême.

 

   « Baptême » vient du gr. βάπτω (bapto) plonger, immerger. Dans l’antiquité, le baptême était une immersion totale dans l’eau, par trois fois chez les Esséniens. Après une préparation, le baptême était donné à des adultes et « représentait la purification nécessaire pour être admis dans la communauté. » Dans l’église chrétienne d’origine, au baptême serait associé le rite de l’imposition des mains ; on peut se reporter à Jean-Baptiste dans Ioan I,33 et St Paul dans Actes XIX, 1 , 6. Le baptême ne serait « qu’une affiliation extérieure,... l’imposition des mains confère les dons supérieurs. » Dans Actes II, 4, les langues de feu qui se posent sur chacun des douze apôtres, seraient « une sorte d’imposition des mains divines. » Les apôtres procéderont par la suite eux-mêmes à des impositions des mains. Rappelons que les cathares, attachés au christianisme primitif, pratiquaient l’imposition par les parfaits [« Cathare » est directement issu de l’adjectif grec καθαρός (catharos) pur...)]

 

   Le baptême de Jésus « est symbolisé par la descente sur lui d’une colombe. » La colombe, Ionah en hébreu, serait à rapprocher du grec Ion (ἴον), violet, couleur de la spiritualité ; elle symboliserait l’Esprit (Une colombe était déjà descendue sur Marie, lors de la naissance de Jésus). « On a dit :

C’est l’Esprit Saint », l’Esprit du Christ qui se serait substitué à celui de Jésus. « Alors commença la mission du Christ, laquelle dura trois années....

   Jusqu’au baptême, c’est Jésus fils du charpentier, choisi pour sa valeur spirituelle pour être le tabernacle du Christ ; à partir du baptême, c’est le démiurge solaire, venant instruire les hommes... » A partir du baptême, le terme « Jésus » doit être remplacé par « Christ » ou « Jésus-Christ ».

.*. Jésus, par le baptême du Jourdain, devient le « Fils... de Dieu ». Jésus, déjà né du sang, naît de Dieu par le baptême. Selon P. Le Cour, à l’issue du double baptême (dans l’eau puis l’imposition des mains... ou baptême du feu pour les Apôtres) l’homme naîtrait de Dieu...  .*.

 

Ioan, le porteur de lumière

 

   Selon P. Le Cour, « la véritable personnalité de Lucifer [5] avant sa chute [serait] en réalité Ioan le détenteur du Graal formé d’une émeraude. » Il y aurait une confusion quasi-permanente entre Lucifer, porte-lumière avant la chute et Satan, résultat de cette chute. Lucifer qui porte la lumière est en fait l’initiateur des hommes.

   Ce point de vue serait issu d’une légende qui « repose surtout sur un texte bien imprécis d’Isaïe. »

 

.*.  Le concept de « Ioan-Lucifer » parait sous-jacent dans les versets 6, 7, et 8 du Prologue  .*.

6/ Parut un homme envoyé de Dieu, son nom était Jean ;

7/ Il vint en témoignage, pour témoigner au sujet de la lumière, afin que tous crussent par lui :

8/ Celui-là n’était pas la lumière, mais il devait témoigner au sujet de la lumière ;...

.*. Si Jean Le Baptiste annonce la Lumière, Jean l’Evangéliste, « envoyé de Dieu », témoigne de la Lumière qu’il a reçue en devenant apôtre.  En l’occurrence, témoigner, c’est « Faire paraître par ses paroles ou ses actions » (P. Larousse)... la lumière .* .

 

.*. MMSSFF, soyons tous des porteurs de lumière, mais évitons la chute ! .*.

 

Notes complémentaires de Tha.°. Coq.°. et Elt.°. Bia.°. - R.*.L.*. R.°.L.°. « Les Ecossais de l’Hermione ».

L'article sera repris dans la Revue Du Maçon N° 17 à paraître.

 

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

 

 

 

Renvois [1] à [5]

 

[1] Manuscrits de la mer Morte : Entre 1951 et 1956, le site de Qumran fait « l'objet de fouilles massives, orchestrées par le Jordan Department of Antiquities, l'Ecole archéologique française et le Palestine Archeological Museum (sous la direction de G.L. Harding et du père R. de Vaux) ». Les érudits responsables de ces recherches ne sont pas indépendants ... « De fait, après leur découverte, plus de la moitié des huit cent manuscrits exhumés ne [sera] pas publiée pendant plus de quarante ans. La communauté intellectuelle [sera] outragée par cette occultation sans précédent d'une connaissance qui aurait du être publique. »

A la lumière de ces textes enfin disponibles, il semble qu'il existe « un grand nombre de variantes [de l'A.T.] et que le texte [de la] Septante n'est que l'une d'elles » (La Septante est la première traduction en grec de la Bible).

(Cf. « La Clé d’Hiram - C. Knight et R. Lomas – p 295-298, J’Ai Lu)

 

[2] « L’Evangile Esotérique... »

- Evangile vient du gr. Εὐαγγέλιον (euaggelion), récompense, actions de grâces ou sacrifice offert pour une bonne nouvelle, ... Par la suite, au sens chrétien, « la bonne nouvelle », c. à d. la parole de J. C., NT. Matth. 4, 23, etc. ; Marc. 1, 1, etc. ... d’où évangile, εὐάγγελος (eu-aggelos).

[« εὐάγγελος » est composé de εὐ « bien » et de άγγελος « qui apporte une nouvelle, messager, messagère » (→ ange)].

L’évangile serait donc une « bonne nouvelle ».

- Esotérique, vient du gr. ἐσωτερικός (ésotérikos), « de l’intérieur », c. à d. de l’intimité, réservé aux seuls adeptes, dérivé de l’adverbe ἔσω (eso), variante de εἴσω (eiso), « à l’intérieur ». Le terme substantivé a désigné les partisans de la doctrine de Pythagore.

« L’Evangile Esotérique » serait « une bonne nouvelle réservée aux initiés... »

   L’adjectif – ésotérique - est introduit en français au XVIIIème s. comme terme de philosophie pour qualifier l’enseignement professé au sein de certaines écoles de la Grèce antique, réservé aux seuls initiés... Par extension, il se dit de connaissances qui se transmettent par tradition orale à des adeptes initiés...

- Par opposition à « ésotérique », le terme « exotérique » est utilisé à partir du XVIIIème s. pour des doctrines, notamment philosophiques, enseignées en public, vulgarisées.

(Cf. Bailly et Dict. Histor. De la Langue Fr. - Rey)

 

[3] Le démiurge

- Du gr. Δημιουργός (démiourgos), litt. l’Artisan, poète de l’Anthologie,... Le mot serait composé de δήμιος (démios) public [ou δῆμος (démos) peuple] et ἔργον (ergon) action, travail. (Bailly)

- Chez les philosophes grecs, en particulier chez Platon (Timée) : le dieu ou le principe organisateur de l’univers...

(Dict. de la Langue Philo. de Foulquié et St Jean)

 

[4] Bibliographie :

- Introduction au monde des symboles, par les bénédictins G. de Champeaux et S. Sterckx, Edition Zodiaque, 1966.

- Le Secret des Cathares par G. de Sède, collection L’aventure Mystèrieuse n° A316, Edition J’Ai Lu, 1974.

- Le Monde Secret des Croix – C. Nimosus.

[5] Lucifer: « signifie - le porte-lumière - (en latin), phosphoros (φωσ·φόρος) en grec. » Selon « … la tradition judéo-chrétienne,... Lucifer... avait pour couronne une émeraude... [il] était le plus brillant des anges, en révolte contre Dieu... il fut précipité... au fond des enfers... » (P. Le Cour).

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25 novembre 2020 3 25 /11 /novembre /2020 21:37

PYTHAGORE: vers la modélisation harmonique du réel

Le franc-maçon se conduit dans la vie suivant les trois lumières qui ordonnent et font vivre son tableau de Loge. L’image parfois idéale qu’il peut avoir du monde vient de ce qu’il le contemple et y agit porté par la Force de l’élan vital, par la Sagesse de son jugement et par la Beauté harmonisante du geste créateur et transformateur. Ces vertus comportementales sont en interactions permanentes, évitant par leur triangulation de laisser place à l’opposition, pour constamment œuvrer dans la complémentarité et la verticalisation du regard.

Une triangulation de l’invisible par le visible

Disposées en triangle rectangle, les trois lumières d’ordonnancement du réel sont reliées par le principe harmonique né du triangle rectangle de Pythagore. Si le carré est toujours visible, la racine du carré est invisible. Ici le carré de chaque côté, c’est-à-dire la matérialité visible de chaque côté, pris dans leur somme donne le réel visible, alors que la racine carrée « invisible », est l’origine du lien qui unit les deux cotés visibles. Cette « racine carrée » invisible est l’hypoténuse, étymologiquement « ce qui sous-tend » ! Comme pour l’équerre du Vénérable qui a deux côtés inégaux visibles, la mesure du côté invisible va naitre de la complémentarité des deux côtés visibles. Ces côtés visibles matérialisés « au carré » produisent une somme dont on cherche la valeur cachée, souterraine, à savoir sa racine. On voit bien que le théorème, traduit en langage symbolique, donne au réel sa profondeur, profondeur invisible au profane qui ne distingue dans le nombre qu’un simple outil de computation.

Equerre du Vénérable Maître

Equerre du Vénérable Maître

L’hypoténuse est « ce qui sous-tend ».

Nous y voici : le principe harmonique né de l’ordonnancement du cosmos allie le réel apparent et donc sensible et sa partie racinaire invisible, mais intelligible pour le « mathématicien » au sens pythagoricien ou platonicien. C’est donc la partie voilée de ce théorème qui nous intéresse. Cette part invisible est initiatique, car elle révèle l’hypoténuse et la manière de la « nombrer » dans un rapport harmonique avec les deux côtés visibles. L’hypoténuse est ce qui « sous-tend » un rapport entre deux termes complémentaires dans leurs directions et proportions. Donc l’harmonie et le beau s’appuient sur un rapport de proportion du visible qui suggère une profondeur esthétique unifiante. Il en est ainsi des colonnes (dorique, ionique corinthien) qui ne peuvent avoir d’autres proportions « académiques » qu’en regard du style décoratif défini. La proportion (hauteur et circonférence) s’associe à un décor de « style » uni par un troisième terme (hypoténuse) qui harmonise. Ce rapport triangulaire entre deux côtés visibles d’un triangle se rencontre à l’intersection de leur direction (raison commune) et sont conjoints dans leur extrême raison par l’harmonie (hypoténuse). L’hypoténuse unit les différences.

Triangle Isiaque

Triangle Isiaque

(Ci-dessus: le triangle isiaque illustre symboliquement le pouvoir harmonique de l'hypoténuse:  le côté 3 (esprit) et le côté 4 (matière) sont unis par le nombre de l’Homme (5). Horus (5) est l’enfant « ailé » appartenant au monde terrestre et céleste né d’Isis (4 la Terre) et Osiris (3 le Ciel).)

Tout carré long ou carré double, porte obligatoirement un rectangle pythagoricien de dimensions 3X4X5. Dans un carré long 1X2 [de 1 (La lumière) sur 2 (Soleil et Lune)], on va reproduire un rapport harmonique afin de rétablir un carré long soumis à ce rapport caché (Sagesse, Force et Beauté). L’image éclairée par cette équation « éthico-philosophique » sera un Tableau de loge « éclairant ». Le rapport harmonique sera appelé nombre d’or par double projection sur l’hypoténuse. Cette hypoténuse sera la diagonale qui "révèle" l’image ou la proportion comme un miroir.

Triangle rectangle - carré double et nombre d'or - diagonale miroir

Triangle rectangle - carré double et nombre d'or - diagonale miroir

La vibration de l’image par « ce qui sous-tend ».

L’image produite et ressentie, vibre d’une harmonie cachée dont il faut chercher l’hypoténuse (le nombre, la proportion qui sous-tend).

C’est le Nombre qui ordonne tout selon Pythagore. Le Nombre est aussi figure géométrique, et vibration : couleur, rythme et répétition (musique). S’engage derrière le Nombre et le jeu des proportions une série de correspondances. Notre recherche portera sur la mise en scène du Nombre relativement à son expression plastique donnant au motif géométrique représenté, une vibration, un effet qui excite notre capacité à voir au-delà de l’apparence. Cette mise en scène prendra en compte l’identification du nombre à la figure géométrique dans sa proportion son rythme. Si nous connaissons le point d’intersection des deux termes (raison commune), il nous reste à définir ce qui unit les extrêmes raisons (ce qui conjoint leur(s) différences). Nous avons toutes les raisons de croire que c’est la vibration qui unit les termes différents dans une harmonie. En effet le rapport de proportion est un rapport harmonique qui fait naitre le nombre d’or, l’harmonie dans la musique et l’harmonie des sphères. Cet aspect vibratoire né de la forme plastique ou géométrique, de la matière comme de la couleur, du rythme et de la répétition, sont unies par la vibration qui résonne en nous. C’est donc en l’Homme (5), par sa perception du sensible et de l’intelligible que l’esprit (3) et la matière (4) se conjuguent en formes esthétisantes, en  correspondance et analogies.

Tout ce qui précède donne une idée de l’intervention de « ce qui sous-tend » l’apparent et le rend harmonieux. Le rapport de proportion entraînant une consonance pour ne pas dire une résonnance vitruvienne entre la partie et le Tout, fait que l’image, l’icône ou la sculpture vibre à nos yeux. L’image devient expérience phénoménale sensible et intelligible.  Le géographe Pausanias rapporte au II-ème Siècle que la statue du chasseur Actéon fut enchainée tant sa plastique sculptée par Charon donnait l’impression d’être « vivante », au point que ses chiens pensant voir leur maitre venaient se coucher à ses pieds. Voilà ce que peut être l’image phénoménale née des mains de l’artiste. Cette résonnance entre la partie et le tout né des ressorts secrets de sa beauté, se déploiera non seulement sur l’objet représenté, mais aussi à son interprétation psychique, éthique voir métaphysique.

Ainsi la Géométrie issue du Nombre porte l’ouverture à l’intelligible au phénoménal qui dépasse le sensible apparent par le truchement des proportions, vibrations, analogies et correspondances.

E.°.R.°.    T.°.  "Les Ecossais de Janas"

 

1 /La modélisation harmonique et l’art optique contemporain


Le sensible associé au Nombre et à la proportion surinterprète le réel. L’art optique transforme les deux dimensions d’un plan en trois dimensions et plus, grâce à la notion de déplacement, de cinétique et d’instabilité de l’image…On va tenter de jouer sur trois critères qui sont la reproduction du motif (pavage), l’instabilité de l’image par effet d’optique qui donne non seulement un rythme, un mouvement, mais aussi une vie à l’œuvre.
La Tetractys continue à travailler l’imaginaire contemporain 2500 ans     après son apparition avec Pythagore, le nombre et la musicalité apparaissent en peinture avec Vasarely. 
Des correspondances sont recherchées entre l’art plastique et la musique à savoir : 
- le phénomène vibratoire (couleurs et sons sont des longueurs d’onde fonctionnant sur le principe harmonique cher à Pythagore).
- l’occupation de l’espace et du temps via la perspective et la profondeur du champ relativement au motif représenté, appelé modèle ou module d’architecture ou encore tracé régulateur
- la parenté entre la programmation de l’œuvre plastique fondée sur le nombre et la forme ou la couleur répétée et la partition musicale,
– rythmes : répétition, variation, développement, recherche d’équilibre 
Tout se joue sur le mode de fonctionnement de notre perception (ambiguïtés et illusions perceptives, illusion de la proportion parfaite par le nombre d’or). L’art pictural devient programmable sous l’influence de Vasarely.
Selon Denise Demaret-Pranville professeur de mathématique et plasticienne : « Il y a deux façons différentes de rencontrer les mathématiques dans le domaine de l’art, soit comme un outil aidant à la création d’une œuvre, comme, par exemple avec l’utilisation de la perspective, soit, au contraire, lorsque l’artiste choisit de prendre des objets mathématiques comme sujet, ce qui est très présent dans l’art géométrique ou dans l’art fractal. On peut dire que, dans le premier cas, les mathématiques constituent un outil au service des artistes, et que, dans le second cas, les mathématiques deviennent un sujet de l’art. » 
F.°.R.°.

 


2/ Du pavage au Module


Nous abordons l’art du pavage qui est par nature un art artisanal et non pas libéral.
Notre pavé mosaïque est un carré multiple et contrasté avec un effet dynamisant qui valorise une image centrale appelée Tableau ou Tapis de Loge. Vasarely va développer la technique du contraste pour en faire un art optique et géométrique. Le franc-maçon retiendra que l’effet optique donne à l’objet représenté une apparence de relief ou de mouvement. On peut donc trouver dans une image plane en 2 dimensions une « impression » optique d’une autre nature. Il y a donc plusieurs couches dans la représentation du monde : le réel simple (plan), le réel ressenti (effet relief) et le réel profond (effet mouvement). Le réel est donc un phénomène, c'est-à-dire un réel ressenti ou intuitif de ce qui est donné à voir…L’objet secret de l’œuvre d’art ultime est de dépasser les trois dimensions (Ligne, Plan, Volume) pour atteindre la fameuse profondeur du réel que recherchait Saint Bernard, c'est-à-dire la dimension qui dépasse la représentation même pour atteindre la fulgurance du Verbe originel. Cette tendance recoupe la notion de Chef d’œuvre qui donne à la forme une dimension qui dépasse ses simples contours, car ceux-ci sont dépassés ici par l’effet optique. 
Qui dit optique dit miroir : les anciens disaient qu’on ne voit la totalité du Ciel que dans le reflet porté par un miroir. L’œuvre d’art optique est donc par sa nature même une représentation d’une réalité ayant plusieurs « point de vue » suivant notre capacité à voir le réel profond. On peut en dire autant de la lecture d’un texte sacré ou hermétique qui par sa nature même offre plusieurs niveaux de lecture.
Vasarely est un Grand Maitre dans l’art de donner à voir.
VASARELY fait largement usage de la géométrie par l’alternance du fond et de la forme en un jeu de combinatoire répétitive du pavage, et, par une perspective contradictoire liée à l’axonométrie, en travaillant sur l’axe vertical, horizontal ou diagonal (telle une croix « tridimensionnelle ») il crée un effet en 3D appelé « art optique ». Part la perspective dynamique d’une trajectoire, l’artiste crée l’effet, l’illusion de la 4ème dimension « l’art Cinétique ».                      

 

Effet cinétique: carré et trapèze

Effet cinétique: carré et trapèze

(Modélisation de l’auteur, le carré plan devient trapèze par effet relief inhérent au mouvement, au changement de « point de vue ».)
       


La notion de répétition est cousine de la notion mathématique de symétrie. « Le rythme est au temps ce que la symétrie est à l'espace », écrit Francis Warrain. Dans un tableau de Vasarely, la symétrie peut aussi prendre le visage des symétries propres à certaines figures géométriques, tels l'hexagone ou l'octogone.
 

Superposition du cube sur une cube - effet optique

Superposition du cube sur une cube - effet optique

(Modélisation en trompe-l’œil part l’auteure, il s’agit superposition du cube sur et dans l’hexagone, à partir des motifs Vasareliens. Ici on voit parfaitement que l’effet optique assimile le cube en perspective à l’hexagone et inversement. On ne serait dire si le petit cube est en relief ou en creux sur l’hexagone. La forme par effet d’optique est instable comme le vivant.)


On appelle « pavage du plan » l’ajustage de polygones de formes différentes couvrant une surface plane, sans interstice ni chevauchement. Ces arrangements sont périodiques ou non-périodiques, comme celui-ci, composés de deux polygones seulement : c’est un pavage de type Penrose, qui a ouvert la voie à la compréhension des substances appelées quasi-cristaux. 
 

Effet optique avec pavage de deux types de trapèzes

Effet optique avec pavage de deux types de trapèzes

(Analyse structurelle d’un motif de pavage Vasarelien fondé sur le pavage de la surface avec deux types de trapèzes. On perçoit les variations de points de vue créant une vibration dans l’art optique)


À travers les siècles, des artistes du monde entier ont eu recours à la science du pavage pour réaliser de superbes assemblages décoratifs en forme de mosaïques, sur des parquets, des tableaux ou des panneaux muraux.
Aussi dans le monde naturel, le pavage apparaît sur toutes sortes de surfaces : la carapace d’une tortue, les écailles d’un poisson, les cellules de notre peau :  « Le Grand Architecte de l’univers à tout réglé avec mesures, nombres et poids… »
Alors si les molécules d’un solide sont ordonnées ou cristallines (la glace, les diamants, le sel de table…) nous parlons de symétrie de la nature (symétrie du grec sumetria : avec mesure)  

 

3/ Modélisation harmonique et la répétition à l’infini


Nous abordons la mathématique de la répétition qui est un art libéral au sens propre. Nous passons de l’aspect sensible du nombre et de la forme à la reproduction du motif modulaire, moins par la main de l’artisan (pavage reproduction exogène) que par le motif lui-même (reproduction endogène). 
Notre vision se laisse entrainer par notre cerveau qui parfois suit une logique de l’apparence qui nous trompe. Nous avons du mal à définir ce qui sous-tend la représentation et nous laissons enfermer dans l’apparence. Ici la répétition est endogène et ne sort pas du cadre prescrit.

 

Triangle de Penrose

Triangle de Penrose

Ici le motif géométrique se reproduit sur lui-même en effet trompe-l’œil. Il s’agit du triangle de du mathématicien Penrose.
Autre effet trompe-l’œil bien connu est ce cube tel qu’exposé par Merleau-Ponty dans « Phénoménologie de la perception » édition Gallimard Paris 1976. Sur cette représentation d’un cube, on peut se demander qu’elle est le premier plan : le carré ABCD ou EFGH ?

 

Cube de Merleau-Ponty - déterminer le 1er plan

Cube de Merleau-Ponty - déterminer le 1er plan

Nous avons aussi une répétition séquencée dans l’art fractal, mathématique par sa nature. Le motif se reproduit par lui-même, il est donc endogène, mais se développe hors du cadre premier mais prenant "racine" sur son module de base.
Nous le retrouvons dans l’arbre de Pythagore qui est l’illustration du théorème de Pythagore sous forme géométrique. Il est composé uniquement de carrés (le nombre 4) et de triangles isocèles rectangles (le nombre 3), et sa construction se fait avec la règle graduée, l’équerre et le compas. 

 

Les deux arbres de la fractale pythagoricienne

Les deux arbres de la fractale pythagoricienne

(Arbre développé à partir d'un triangle isocèle issu de la pierre cubique à pointe et arbre suivant triangle rectangle du VM en 3-4-5. On notera que tout part du triangle dit de Kepler : qui selon Sudarskis  associe le théorème de Pythagore et le nombre d’or par la figure construite à partir du rectangle d’or (parfois appelé le visage de Dieu), où les dimensions respectives des côtés du triangle sont : Φ, 1 et racine de Φ.)

 

À travers cette stéréotomie (ou art du trait) on découvre que l’équerre du VM se reproduit à l’infini. Cette reproduction peut se faire aussi à partir de la pierre cubique à pointe projetée en deux dimensions, la différence portant sur les petits côtés du triangle qui seront égaux ou pas.

 Le tracé du motif devient module ou tracé directeur « réplicable » par sa « théorie » c'est-à-dire par ce qu’il a de puissance divine (Theos) en lui. Pour le triangle rectangle, Theos se serait invité dans la deuxième clef de Pythagore :  « Dans un triangle rectangle, le carré de la longueur de l'hypoténuse est égal à la somme des carrés des longueurs des deux autres côtés ». Le jour de cette découverte, la légende dit que Pythagore aurait offert un holocauste de 20 Bœufs à Zeus… Cette découverte est en réalité une reprise habilement formulée de connaissances égyptienne plus clairement formulées. Pour autant la main divine dans "ce qui sous-tend" le réel s'impose  en transformant la différence apparente en complémentarité sous-jacente.

Ce "Theos" est dans l’hypoténuse comme dans le module réplicable en toute construction ! Serait-ce les prémices d'une analogie universelle fondée sur la proportion et  sur "ce qui sous-tend"? Analogie fondée sur le non apparent, mais sur l'intelligible "mathématique" ou "géométrique"?

Ce mystère lié à la reproduction-réplication du motif, crée une relation harmonique en relation avec une dimension sacrée. La géométrisation de l’espace implique une relation harmonique entre la forme née de la matière et la Lumière venue du ciel: "point de forme nommée sans Lumière". Or le Nombre est Nom à part entière qui peut être démultiplié et demeure analogique par l’enveloppement de l’Un.

Cette relation harmonique entre la forme et la Lumière est issue du savoir-faire d'Épiméthée. Ce savoir-faire est un « tour de main », autrement dit c’est « une clef » de lecture et « une clef » de réalisation. La réalisation consiste à faire entrer le concevable dans le construit. Le réel n’existe à nos yeux que par la Lumière. Le profane ne connait ni la clef de lecture (clef d’Or) ni la clef de réalisation (clef d’Argent). Cette clef est l’apanage de l’initié qui d’une part maitrise « ce qui sous-tend » (l’hypoténuse) et d’autre part ont le « tour de main »,. Ce tour de main est un secret de fabrication né de l’imitation, de la captation du secret du Theos. C’est une approche clairement démiurgique.

Donc la géométrie et l’arithmétique qui font naitre formes et proportions « analogiques » sont de nature sacrée. Le 5em Art libéral est alors une science du sacré, car la géométrie est née du rapport entre les nombres eux-même nés de la Monade pythagoricienne et de la Terre productrice des formes. Cette divine naissance donne à l’image l'harmonie et la beauté qui fascine comme elle le fait pour le temple ou la cathédrale. La géométrie sacrée est fondée sur l’arithmétique modulaire qui induit une réplication à différentes échelles et plans, d’un tracé directeur ou proportion cachée. Le module « cage dorée du Theos » devient « théorie » c'est-à-dire « contemplation du divin  et agencement du monde » repris par le Tableau de Loge éclairé par la lumière d’ordre « Beauté ». La Beauté est appelée aussi « Harmonie » lorsqu’elle sert la réplication des formes et leurs interactions, la répétition des sons, des mots, des gestes et des couleurs, ce qui est le cas en Loge ...

F.°.R.°. et E.°.R.°.    -  R.°.L.°. « Les Écossais de Saint-Jean » 

Arbre  et fractale Pythagoricienne

Arbre et fractale Pythagoricienne

(L’arbre de Pythagore, ou fractale du Theos fondée sur un module née d’un théorème)

Les illustrations numériques sur les arborescences pythagoriciennes sont tirées de l’article d’Étienne Ghys, Jos Leys — «Un arbre pythagoricien» — Images des Mathématiques, CNRS, 2013

 

4/ Modélisation harmonique et la Tetractys en loge : de l’Un au Tout en passant par l’Être.

La Tetractys est une grille de lecture du réel qui trouve sa première clef de lecture dans la puissance quasi métaphysique du point.

Nous disions précédemment que la Tetractys fondée sur le Nombre dont on tire la proportion et qui s'associe à une Tetrade (1+2+3+4) serait une "analogie universelle". On pourrait donc en retrouver la trace symbolique dans la structure même du réel. Voyons si la Loge maçonnique, lieu symbolique par nature , mais bien réel par son agencement, se prête à l’application plastique de la Tetractys en l'associant à l'hypoténuse issue du théorème de Pythagore. Notre objectif est d'établir un lien symbolique et analogique entre une tétrade élémentaire chère aux franc-maçons, les 3 styles des colonnettes ou piliers disposées en triangle rectangle est le dispositif ternaire de la lumière orientale. 

Quoi de plus remarquable  en loge que le carré long sous tendu par le pavé mosaïque qui répète à l’infini le déterminisme d'une dyade (case noire et case blanche). La représentation géométrique de notre Temple serait née du Théorème de Pythagore, car la dimension de la diagonale de ce triangle rectangle résulte toujours de la racine carrée issue de l’addition des carrés de ses côtés. Ce triangle rectangle est marqué aux 3 angles par les colonnes « Sagesse de style corinthien, Force de style dorique et Beauté de style ionique » (nombre 3 ou ternaire dans le Hekal au REP).

Donc la figure dite du « carré long » en damier, « triangule par trois vertus »  donc à l'aune d'une éthique, la "révélation" d’une image du monde, représentée symboliquement par le Tableau de Loge du grade concerné. Cette « imago mundi » est le point central de notre circumambulation dans les trois plans relevant de la connaissance de soi et du monde à savoir :  le plan physique, psychique et intelligible. C’est la superposition des trois plans parfaitement alignés qui produira cette fameuse résonnance spirituelle qui est véritablement l’aspiration de l’Homme.

Si on en croit les méthodes ancestrales de création et de fondation des bâtiments sacrés, le carré long serait une image synthétique du plan solaro-terrestre, une table de projection du Ciel sur Terre. C’est aussi un Mundus mémoriel, qui selon la Genèse et les anciennes sagesses, serait né de la combinaison des quatre éléments. Eau, Terre, Air et Feu (nombre 4) sont associées aux trois vertus architecturantes ou « formatrices » : Force, Sagesse et Beauté, associées aux styles des colonnes de l’art antique.

Nous allons voir que ces vertus sont pour l’homme des hypostases du Divin. Ces vertus nous relient au Divin.

En effet, si nous mettons en scène le 4 (éléments) et le 3 (lumières d’ordonnancement Sagesse, Force et Beauté) sur le plan de circumambulation de la loge, nous devons rechercher leur source "éclairante" sur un autre plan moins accessible. Nous cherchons alors la monade ou l’unité principielle. Pour cela nous devons nous poser la question d’où vient la Lumière qui illumine en Sagesse, en Force et en Beauté notre vision du monde (résumée dans le Tableau de loge) ? D’où vient cette lumière qui inspire notre maillet qui agit sur le ciseau et donne forme harmonieuse aux 4 éléments combinés ?

Elle vient de l’Orient pour descendre jusque dans la matière, puis pour faire le chemin du retour ascensionnel dans sa source. Cet aller-retour nous le retrouvons dans le rituel "vibratoire" à trois voix des trois porteurs de maillet. Cette réversibilité (descente et remontée) est une des constantes du système analogique introduisant une descente en soi ou dans la matière puis une remontée, suivant en cela les lois de correspondance.

L’aboutissement dans la remontée est un sommet qui comme tous les sommets faisant axe, se prête à l’interprétation anagogique. Ici, le centre de soi, le centre du Hékal, le centre du monde s'alignent dans un même axe "vibratoire". Nous verrons plus loin que le chemin de l'axe est généré par la progression axiale qui résulte d'une triangulation  née de la transformation d’opposés en complémentaires dans chaque niveau. La Tetractys qui repose sur l’harmonie des proportions et des rythmes est un modèle parfait de triangulation axiale, car son sommet est l'Un d’une décade de base quatre. Par sa représentation la Tetractys est une combinatoire nombrée et proportionnée, fondée sur la triangulation axiale bien présente en loge.

Le Principe produit l’Un, la philosophie de l’Un sera développée avec succès par les néo-platoniciens : les nombres et les choses sont issus de l’Un qui se démultiplie. Les nombres sont issus de la monade qui se duplique en une dyade polarisante qui détermine la succession. Le réel harmonieux est dérivé d'un Principe unique. Tout part de l'Un jusqu'à la multiplicité du réel, puis par le jeu de l’analogie réversible, la totalité remonte à sa source première.

La Monade est donc à l’Orient, lieu sacré de naissance de la Lumière appelée aussi "porte des Dieux".

Cette Lumière est représentée, selon les rites maçonniques, par un Triangle plus flamboyant que rayonnant, équilatéral représentatif d'une trinité, parfois centrée du Nom divin (RER), ou d’un Œil au centre d’un triangle (REAA), d’une Étoile à 6 branches dite Hexagramme (REP)... L'hexagramme reprend clairement une double Tetractys superposée et inversée. C'est un signifié géométrique portant le principe de réversibilité anagogique versus littéral : ce qui est en haut (sens anagogique) et comme ce qui est en bas (sens littéral), etc. Peut-on dire dans ce cas que la loge organise par son cheminement symbolique réversible, les structures cachées de l’hermétisme ?

Précisons que cette Étoile orientale, représentée dans « l'essence » de son flamboiement (et non pas dans « le sens » du son rayonnement); cette source primordiale, est relayée par l’épée flamboyante du VM médiateur céleste. Le VM s'exprime par son maillet et sa parole. C’est donc que l’Étoile, la Lumière, le Fiat Lux, le Verbe, la vibration au sens premier, seraient « la » ou « les » sources de la manifestation et de la vie. Voilà donc l’attribut, le prédicat du Nombre pythagoricien en loge : c’est le symbole en correspondance "vibratoire" dans les 4 plans analogiques de la Tétractys. 

Pas plus que l’Un, aucune Étoile n’est accessible directement aux Hommes si ce n'est par la vibration qu'elle diffuse (longueur d'onde lumineuse). Chaque étoile à sa longueur d'onde qui symboliquement dépend du nombre...de ses branches et donc son niveau d'intervention vibratoire dans le spectre visible du réel . Le symbole de l'Etoile en correspondance des 4 plans est un médiateur reprenant la puissance harmonique propre au Nombre. Ce médiateur harmonique porté ontologiquement par la monade (alias l'Etoile), s’établit pour la première fois dans le passage de la monade à la dyade, l’ensemble créant évidemment un triangle équilatéral "axial".

Les deux termes constituant la dyade (Lune et Soleil, ou Équerre et Compas), créent une dynamique, un contraste par une opposition devenue complémentaire, mais toujours harmonique, susceptible de générer à son tour dans un plan inférieur. Cette harmonie « apparente » sera qualifiée « d’harmonie des sphères » fondatrice d’un Cosmos au milieu du Chaos. Par déclinaisons successives et compte tenu de son caractère générateur et universel, le principe harmonique est susceptible de donner la vie et les formes géométriques parfaites, le beau et le bien.

Sur ce fameux plan solaro-terrestre, nous constatons les jeux cycliques du Soleil en son rythme solsticial et de la Lune en son rythme sélénaire. C’est pourquoi nous travaillons de Midi à Minuit sur deux fréquences qui dicte l'émergence de la vie. Cette émergence correspond au caractère déterminant de la diade. La dyade céleste constituée par le Soleil et la Lune, trouve son pendant, sa correspondance dynamisante avec la case Blanche et la case Noire du plan solaro-terreste, ou la lettre J et B des colonnes humaines. Cette géométrie binaire « dynamisante » sera un véritable crible nécessaire à l’élaboration des tracés directeurs fondés sur l’harmonie géométrique du théorème de Pythagore.

Tétractys en loge

Tétractys en loge

(Dans ce schéma tiré des archives de la R.°.L.°. La Lumière Ecossaise, on remarque une possible permutation dans deux niveaux, celui des éléments entre eux et des vertus, la variabilité des permutations est fonction des complémentaires dirimantes choisies dans la dyade et donc implique des correspondances dans les niveaux inférieurs. On remarquera que si la Monade est indéterminée par sa nature enveloppante du Tout, la Dyade est une traduction d’un point de vue, d’un parti pris fondateur. La dyade est toujours « déterminante ».)

Ainsi et pour conclure, l’adaptation du schéma de la « sainte Tetractys » par le franc-maçon est une combinatoire analogique des 4 éléments sous couvert de trois vertus (3) dynamisées par l’opposition devenue complémentaire de la Lune et du Soleil (2). Cette combinatoire nous montre le chemin de la source « flamboyante » principielle et harmonique des formes et de la vie (1). Cette source enveloppante porte en elle une analogie universelle réplicable en bien des domaines. C’est cette source originelle et universelle qui donne à l’agencement harmonique de l’ennéade issue de la monade sa dimension sacrée. Ainsi le franc-maçon en interposant l’homme armé de ses vertus, en médiation entre les 4 éléments et le Principe, réussit à allier la puissance de l’Un et la puissance de l’Être en une seule grille de lecture.

Dans une belle combinatoire, le franc-maçon résout la disputatio philosophique de la prééminence du Principe ou de l’Être dans le Réel. Il opère un réalignement des trois plans (ou Tableaux de loge) correspondant aux trois initiations qui mènent des Petits Mystères aux Grands Mystères.

Ce schéma d'une triangulation axiale de la Tetractys reformulée, réadapté par la franc-maçonnerie à des fins symboliques, mariant l’Un et l’Etre, est insuffisant à rendre compte des liens connexes existant entre les éléments et les vertus situées aux bords de la figure.

Cette carence peut être compensée par une autre présentation. Il s’agira donc d’une décade à trois cercles nés d’un Centre ontologique.  Elle s’applique au centre du Hekal et exprime la superposition des 3 grades « bleus » de la franc-maçonnerie. Elle emporte les trois termes de projection de la monade dans 3 cercles : L’Un (1) génère la dyade (2) du premier cercle, qui diffuse dans le triangle (3) du second cercle pour finir dans le carré (4) du troisième cercle. Ainsi chaque constituant d’une table supérieure entre en contact avec la totalité des constituants de la table inférieure et par le cercle.

Le schéma provisoire ainsi posé nous renvoie à une autre question toute aussi passionnante, portant sur la quadrature du cercle; mais ceci est une autre aventure...

 

(Ci-dessous variante de la représentation de la Tetractys en décade concentrique, permutations possibles de B et F et des éléments suivants le rituel. On notera que le carré peut être "orienté" de manière cardinale avec par exemple la Terre en noir à l'Occident, le feu en jaune à l'Orient, l'Eau en vert au Septentrion et l'Air en bleu au Midi. On trouve cette autre "orientation" : l'Air en jaune à l'Est, le Feu en rouge  au Sud, l'Eau en bleu à l'Ouest et la Terre en noir au Nord.)

Tétractys en Décade concentrique en loge, plusieurs versions possibles

Tétractys en Décade concentrique en loge, plusieurs versions possibles

E.°.R.°.   R.°.L.°. "Ecossais de Saint Jean"

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31 octobre 2020 6 31 /10 /octobre /2020 18:03

En loge, la Bible est placée sur le plateau du Vénérable, ouverte à la page du Prologue de Jean. L’équerre et le compas la recouvrent. Elle est le symbole d’une tradition immémoriale qui dicta nos règles de vie et notre morale collective.

La présence de la Bible est confirmée par les rituels les plus anciens. L’évangile de Jean est un livre capital de la spiritualité chrétienne. Le caractère ésotérique de ses écrits le distingue des évangiles dits synoptiques. Très tôt au sein de la première diaspora,  les adeptes de Jean se voulaient les gardiens de la part cachée de la tradition par opposition aux tenants de l’Eglise de Pierre exotérique et dogmatique.

Si un certain nombre de loges maçonniques s’intitulent « Loges de St Jean », la raison est peut-être due à cette particularité. La F.M. se plaça sous le patronage des deux St Jean. Le baptiste est considéré comme le précurseur et l’initiateur, Jean l’évangéliste, lui, nous appelle à nous ouvrir aux mystères de la vie de l’Esprit.

Pour ma part, je remercie la franc-maçonnerie qui me l’a fait redécouvrir, car depuis de nombreuses années, Jean l'évangéliste est devenu mon « Maître ». Je prends donc le parti d'exprimer mon ressenti de franc-maçon-chrétien. Comme un viatique, ce prologue qui lui est attribué traduit l'essentiel de ma démarche maçonnique. 

Par contre c'est une tâche délicate que d'aborder ces sujets devant des Sœurs et Frères de sensibilités hétérogènes.

         Le Prologue - 1/18 - « Pro-logos » (avant le discours) ; c’est avant tout un hymne au LOGOS qui condense la pensée de Jean. Il emploie un langage poétique car il n’y a pas de mot qui sache exprimer de façon adéquate sa pensée. C’est un langage allusif qui indique quelques directions, quelques indices orientés pour qui a le désir de s’y aventurer. « La poésie n’est pas un jeu mais un moyen de haute connaissance » disait Henri Bosco.

Le cadre historique

En quelques versets (1/18), Jean nous plonge dans un espace-temps qui se contracte pour nous projeter dans la fulgurance d’une rencontre qui va changer le monde : nous sommes dans ces temps instables et anxiogènes où la culture vétérotestamentaire était battue en brèche par les occupations grecques puis romaines et les nombreuses invasions qui l’ont précédée.

De ce fait, au sein de ce peuple qui souffre et s’interroge, la résurgence de l’idée d’un sauveur que l’on pourrait dire « miraculeux », un Messie roi, « fils de David » qui viendrait libérer Israël du joug de l’occupant se fait de plus en plus prégnante.   Mais le profil de cet envoyé de Dieu reste flou; en effet de qui parle-t-on ? D’un messie prêtre ? D’un messie chef des armées ?

L'évangile de Jean vient interrompre ce temps d'incertitude : il fallut l’apparition de Jésus/Yeshoua sur les bords du Jourdain pour que le rideau se lève dévoilant un paysage inattendu. En effet, comme le décrit Jean, il est au-delà des schémas habituels : ce n’est pas un messie davidique au sens où on l’entend, il fuit ceux qui veulent le faire roi et proclame devant Pilate que sa royauté est d’en haut... C'est évidemment incompréhensible pour qui l'entend.

Tel que je le perçois, Jean prend le prétexte de la rencontre de Jean Baptiste et de Jésus-Yeshoua qu’il décrit comme capitale, comme un basculement : nous sommes à la croisée des chemins, au point de jonction de la Première Alliance abrahamique, l’ancien monde et l'Avènement d'une Nouvelle Alliance qui porte en elle le concept d’Amour et de Vie éternelle et cette Nouvelle alliance, Jean va clairement  l'identifier à une personne : Yeshoua,  l'Unique de Dieu.  Le Logos divin préexistant qui se manifeste au sein du monde.

Pour Jean, le message de Yechoua/Jésus, commence véritablement ce jour-là, au bord du Jourdain. Cette histoire s'inscrit dans l'histoire universelle... comme l'image d'un grouillement improbable et une Présence, une présence « discrète et irradiante ». Jean nous convie à nous approcher de ces textes avec audace, à les scruter, à nous ouvrir à l’appréhension des mystères, il nous fait entrer, en présence d’une « Altérité que ni l’intellect ni le cœur ne peut contenir ». Ces écrits sont, pour moi, comme une épiphanie...

Ceci traduit ma quête essentielle, et tout ce vers quoi je tends. Jean  me donne à entrevoir tout un contenu qui n’est pas explicitement signifié. Il m’apprend à voir « au-delà » et avec une plus juste mesure...  C’est, pour moi, la mise en état de regard avec cette Présence qui rencontre mon désir de sens et m’invite à une aventure... comme Yeshoua le dit simplement à Jean et son ami André qui lui demandaient : « Où demeures-tu », ils voulaient dire « Dis-nous ta vraie nature ». Il répond simplement : « Venez et voyez... ». 

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Avant d'étudier ce message transmis par Jean:

Qui était-il ce Jean, ce « disciple bien-aimé » auteur du quatrième évangile ?

Un personnage historique : Johannes - homme savant du clan Cohen ?  ou Jean, fils de Zébédée, l’Apôtre, frère de Jacques ? Ou une figure symbolique, l’archétype du disciple idéal ?

A-t-il été écrit en grec ou en araméen ? Les conjectures abondent et qu’importe de ne pas savoir exactement  qui  il était,  cela nous montre d’ailleurs  le degré d’humilité et de retrait qui l’habitait.

Innombrables sont les figures de Jean. L’Église chrétienne a remplacé le culte romain de Janus par celui des deux saints Jean en plaçant leurs fêtes aux dates des solstices. Jean le Baptiste ouvre la porte estivale et annonce le cycle d’obscuration. Jean l’Évangéliste ouvre la porte hivernale et annonce le cycle d’illumination.  L’évangéliste rapporte lui-même dans son évangile les paroles du Baptiste « Il faut que lui grandisse et que je décroisse ». Elles croisent ces belles paroles de François Cheng : "Vraie Lumière, celle qui jaillit de la Nuit" ... "Vraie Nuit, celle d'où jaillit la Lumière".

Ces fêtes sont restées présentes dans l'univers de la franc-maçonnerie, comme lente et sage respiration que rythment nos banquets d’ordre, notre fête solsticiale et les rites de notre année maçonnique. J’aime la figure sur les tableaux des loges des deux tangentes de part et d'autre du cercle avec son point de centre : le dernier des prophètes de l'ancienne alliance et le premier des témoins de la nouvelle alliance qui touchent au plus près la "figure" du Logos.   

Pour de nombreux francs-maçons (je cite Hubert Greven Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil de France), je cite « Jean fut un prodigieux médium, son évangile est essentiellement ésotérique... L’ésotérisme des écrits de Jean fait comprendre au mieux, en le faisant murir, le fond commun et traditionnel de toutes les religions... C’est un bâtisseur du Temple dont il présente les dimensions à l’échelle universelle, participant au Cosmos. L’Homme est comme un dieu en devenir.  Son message a pour but de dégager l’homme de son état strictement humain, de rendre effective la capacité qu’il possède d’accéder aux états supérieurs. » Jean est le patron des francs-maçons et des Templiers. 

Il poursuit : « Peut-on considérer que  l’évangile de Jean n’est que réflexions analogiques, intuition et actions symboliques, attribuées à des personnes... on peut considérer que ces personnes ont existé, nier leur réalité historique ou les regarder comme des archétypes comportementaux, selon son intime conviction personnelle, et selon l’adage : « tout est symbole ? L’important est de s’attacher au cheminement initiatique évoqué par les textes »

Quant à René Guénon il suggère : « L’idée principale... est que l’Être a de multiples états dont l’espèce humaine ne fait qu’en occuper un, mais que de l’un à l’autre de ces états on peut s’élever par des actes volontaires de son esprit, par son activité psychique et intellectuelle jusqu’à parvenir sur ce plan à l’identité suprême... Pour cela  il faut une initiation et des rites initiatiques.  Dans les états mystiques au contraire, il est enseigné depuis Abraham, que l’on ne peut obtenir une certaine élévation que par la grâce de Dieu qui répond à un désir... ce qu’il appelle le mysticisme passif... ».

Mais pour un grand nombre d’exégètes, Jean était avant tout un théologien sublime à la fois gnostique et mystique. Toute son intelligence et son amour disent la manifestation de l’Être ; il s’est élevé très haut dans la contemplation de cette manifestation... son emblème est l’aigle qui, seul, s’élève, porté par le vent de l’esprit jusqu’au zénith.

La lecture que nous pouvons faire de ce prologue sera donc polysémique, elle peut être vue sous un angle ésotérique, théologique ou mystique. « Notre cerveau est un « organe de tâtonnements, ce serait lui faire injure que de lui imposer des certitudes ».

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Et « Jean le Baptiste » : Qui était Iohanân ?

Il a été dit que Jean Baptiste avait été un adepte des communautés esséniennes. C’est une hypothèse plausible. Cette secte juive de stricte observance prêchait l’ascétisme et la repentance,  l'immersion quotidienne et même le célibat.

Leur théologie était une gnose-dualiste et eschatologique,  elle attendait et se préparait pour la fin des temps lors d'événements apocalyptiques décrits comme un gigantesque combat opposant les Fils de Lumière aux Fils de Ténèbres. 

Deux Figures eschatologiques étaient donc attendues intensément par cette communauté : un Prophète qui devait annoncer la venue d’un Messie, et ce Messie à la fois sacerdotal et royal. « Mashia’h » en araméen, c’est celui qui a reçu l’onction (Samuel a consacré David). Mais en élargissant cette fonction à l’image du « Parakletos grec », c’est celui qui intercède, vient en aide ou console.

Jean le Baptiste semble s'inscrire dans cette mouvance. Il va se retirer dans le désert. Il prophétise et baptise. Il prêche le renoncement et la conversion, la redécouverte des fondamentaux de la religion... et devient Jean le Précurseur, une « figure » dans la vie religieuse et politique de ce pays, et les gens viennent à lui en grand nombre.  Il est la voie qui crie : "Dans le désert déblayez, frayez les chemins du Seigneur ».

Appelé par Yeshoua « le plus grand parmi les fils de la femme », Fils de ce terreau qu’est notre humanité, il clôt le cycle des prophètes de la première Alliance. Il prêche la Téchouva... le retournement. Il est, pour nous francs-maçons,  un initiateur. Cette figure est essentielle, elle nous incite au grand déblaiement de notre "moi", avant tout choix de vie pour cheminer vers la Lumière, car il s'agit bien là de traversée du désert, de dépouillement, d'abandon, de dé-sécurisation.

A ce vide nécessaire, comme la « table d’attente » en héraldique,  répond, le « lâché prise », la vacuité totale d'esprit, d'âme et de corps qui nous est nécessaire pour  accueillir l'Infini/ la conscience du « Soi »,  l'Axe de notre condition humaine.

En une longue suite de mutations Mort/résurrection/ Mort/résurrection,  nous devons petit à petit nous détacher, mourir à nos attachements, accepter parfois de ne plus rien comprendre, comme notre père Abraham, mort à lui-même, devant son fils Isaac qu’il croyait devoir immoler.  Longue et périlleuse est la route qui nous conduit à notre verticalisation.

Jean le baptiste est le Précurseur, témoin de la Lumière. Notre mission d’initiés est d’être nous-même des témoins de la Lumière. 

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Alors entrons dans le texte : nous avons parlé de Jean l'évangéliste, et nous avons évoqué sa rencontre avec Jésus / Yeschoua.

 Verset 1 : Ce premier verset, on peut l’énoncer de différentes façons, issues de traducteurs, tous théologiens : « Au commencement était le verbe » , « Au commencement, le Logos, Le Logos est vers Dieu/Le Logos est Dieu », «Entête lui le Logos/ et le logos, lui pour Elohîms / et le logos, lui, Elohîms »,  « D'abord il y avait le Langage... », « Dans le principe, le verbe... »   Enfin, "Au commencement était la Parole, la Parole était en compagnie de la Lumière, la Parole était la Lumière », cette dernière traduction de Hubert Greven pour qui « ces écrits sont essentiellement un message ésotérique qu’il faut décrypter ».

Nous pouvons en effet l’interpréter selon ce point de vue car « tout est symbole » et Jean, le poète, l’ami fidèle de Yeshoua, nous y invite, son évangile et particulièrement le prologue est, pour moi, un rougeoiement qui attend notre désir mêlé au souffle divin pour nous illuminer. Sa lecture nous demande de rester ouverts ... « le vent, on ne sait d’où il vient, ni où il va... » comme une parole lancée, on ne sait pas où elle va aboutir.

Ce n’est donc pas à proprement parler de la « lecture comparée », mais plutôt une approche collégiale. C’est mon choix, mon interprétation en est une parmi d’autres.  Il n’y a pas d’interprétation unique. Nous verrons que plus on approche et plus le sens se révèle infini en tant qu’il est inépuisable.

Ainsi Verset 1) : La première question qu’on ne peut éviter : « Au commencement... »  Jean Yves Leloup (philosophe et théologien) nous invite à poser cette question fondamentale : « Au commencement de quoi ? et quel commencement ?  Le commencement du monde, de cet espace-temps.  Mais avant ce commencement ?...  De rien, rien ne peut sortir ».

 On se souvient du premier mot de la Genèse : Bereshit.  André Chouraqui en bon exégète bibliste nous fait signe : avant le « beth » il y a « l'aleph », ce mystère qui est et qui nous dit qu'il y a quelque chose plutôt que rien.

Jean-Yves Leloup précise : « Il faut garder cette question ouverte car elle est fondamentale dans notre démarche de maçon : Connaître son origine, c'est connaître sa fin... ce pourquoi nous sommes faits.  Elle me force à m'identifier : quel est le lieu d'où je viens ?... Car le commencement n'est pas à chercher hier, autrefois, mais ici et maintenant ».  Qu'y a-t-il à l'origine de mes actes, à la source de mes pensées, de mes émotions, de mes sentiments ? A la source d'une pulsion, d'un cri, d'une angoisse ? ».

On rejoint la question de Jean et André : « Maître, d’où est-tu ?». On rejoint aussi, nous le verrons plus loin, l’analyse d’Annick de Souzenelle.

Si nous revenons au texte, en tout premier lieu, Jean nous invite à une réflexion : pour le premier verset, nous avons plusieurs traductions possibles.                                      

Mais avant tout, première digression :

On parle là de Dieu, ou plutôt des noms des dieux, tous improbables ...car comme le dit Sylvie Germain : « On a tous une certaine conception de Dieu, et selon le nom qu’on lui octroie, cela peut déterminer le sens d’une croyance ou d’un comportement ».

Il faut rappeler que, pour les croyants « Dieu n'existe pas, il n'est rien de ce qui existe, Il est Incréé... il n'appartient pas au règne des Etants... il n'est pas du monde. Il est "l'Incréé" d'où vient toute créature ».

Et les francs-maçons précisent que « Dieu n’a rien à voir avec les religieux, dieu est un nom qui s’applique à aucune chose en particulier, bien qu’il les concerne toutes singulièrement. Du fond de leur réalité finie, exprime leur commune appartenance à une totalité infinie. »

C’est ainsi que dans beaucoup d’ateliers il est nommé « Grand Architecte De L’Univers », (pour moi, c’est un vocable « technique ») c’est la « Sagesse divine ».  

Au REP nous disons « Dieu » et parfois le « GADLU », les Juifs ne le prononcent pas, il est יהוה, ils l’appellent « Chaddaï » ou « Adonaï » ou « Eloïms ».

D’autres le nomment « l’Être », «la Lumière », « le Soi », « la Conscience ».

Les chrétiens disent « Yahvé » (c’est à mon avis une traduction hasardeuse), ou « Abbah /Père » comme l’appelle le Fils.  D’autres enfin ne veulent pas nommer ce qu’ils rejettent comme irrecevable.

Quelques précisions : Quand Jean parle du « Père », c’est l’origine, le fondement...

Pour Hubert Greven, c’est le père spirituel, l’initiateur, le Maître.

Le Fils : "Être fils", c’est entretenir une relation d'intimité avec ce qui sans cesse nous fonde et nous "origine". Pour Hubert Greven : « fils » c’est le disciple privilégié, l’Initié, le fils spirituel.

Et « l’Esprit » est la relation (pneuma / souffle) spirituelle.  Relation de Présence-à-présence, présence du souffle humain au Souffle qui anime « tout ce qui vit et respire ».

Nous le voyons, autant de lectures et de sensibilités intéressantes. C’est la pluralité des lectures et leurs interprétations qui nous ouvrent à la connaissance de ce texte. Quant au LOGOS, j’ai retenu en premier lieu ce vocable pour la richesse d'interprétations qu'il offre :

 « Logos », selon un helléniste italien, le professeur Morani, est un mot clé qui pourrait résumer à lui tout seul l’expérience culturelle des grecs anciens : « LOGOS signifie parole, pensée, rationalité, capacité de l’être humain de relier et développer ses propres pensées ». Il note que la signification originelle de Logos est le fait de parler, d’être en capacité de communiquer quelque chose de rationnel. Logos n’est pas simplement la parole, mais un mot qui exprime l’intelligibilité (intelligence, parole, verbe, information créatrice...).

Ainsi nous parlons du Logos qui est « Parole créatrice ». Pour les sémites, parole et évènement sont liés ; c'est la Parole (Dabar en hébreu) de Dieu qui crée. C'est le concept d’information : pour qu'une chose existe, elle a besoin d'être informée.

« Au commencement, à l'origine, » il y a donc cette Intelligence, cette « Parole créatrice » qui informe toutes choses, elle est « agir et réalisation ».  Plus généralement  la parole est « créatrice » au sens où elle donne du sens et crée de la relation.

Osons aller au-delà, « la Parole » engendre « l’écoute, le lien », elle donne vie à « la relation ».  Dire (en 1) : « Au commencement : le Logos / Le logos est vers Dieu », c'est admettre et dire que ce qui est premier est de l'ordre de la « Relation » et qu’il y a « mouvement et orientation ».  Et Jean ajoute que ce « Logos est Dieu », en nous disant cela, il nous informe que ce Logos contient tout Dieu. Et comme nous le dit Jean Grosjean : « Il contient la totalité de sa source.  Il ne fait qu'un avec la lumière qu'il donne à contempler ». Il évoque là, en particulier « le mystère divin personnifié ». Je le cite : « Le Logos et le Théos sont distincts. Ils ne sont pas séparés. Ils ne sont pas confondus ou mélangés : ils sont Un... Entre l'aleph, l'inconnaissable et la création, il y a ce Logos ce "dialogue", qui pose la dualité et dans le même mouvement appelle et rend possible l'Unité... non l'unité indifférenciée ou fusionnelle, mais l'unité de relation. L'Unité n'est pas détruite par l'Altérité, l'Altérité n'est pas anéantie par l'Unité ».

Avec Jean, le regard plonge donc dans l'intime de l’Être. Nous  entrons  dans le mystère trinitaire.

Hubert Greven, lui parle de fusion : « La Parole était en compagnie de la Lumière, la Parole était la Lumière" Ceci revient à dire que la parole existe depuis l’origine du monde créé et accompagnait la Lumière. Tout a donc été fait par la Parole et par la Lumière... "la fusion de ces deux concepts implique un seul principe créateur qui est à la fois Parole et Lumière. »  Ailleurs, il dit : La parole est dans la Lumière, et la Lumière se manifeste par la Parole, celle de la sagesse suprême, envoyée sur la terre pour y révéler les secrets de la volonté divine et c’est ce postulat, cette espérance qui fonde la quête du F.M. »

Annick de Souzenelle a une vision toute différente et passionnante que je tente de résumer : elle rejette le terme « au commencement » pour « Dans le Principe, le Verbe ». Cette traduction nous projette dans ce qu’Annick de Souzenelle appelle « le temps ontologique », qui n’est plus « le temps historique » composé du passé, présent et futur, c’est au contraire « l’instant » Hic et Nunc, qui nous relie au divin, c’est le « non temps » de l’éternité.

Dans le Principe est le Verbe qui nous habite, ici et maintenant : c’est le temps et le lieu de l’accompli et du non-accompli. Cet inaccompli qui verra son accomplissement au fur et à mesure des dimensions de conscience successives qui nous habitent et nous habiteront. C’est une réflexion fondamentale qui nous met, non pas au pied du mur, mais aux pieds de l’échelle de Jacob et des nombreux paliers qui nous attendent. 

Puis Jean précise, il répète, et c’est un indice (en 2) : « Il est au commencement avec Dieu ».  C'est la révélation que Jean nous livre : le dévoilement de l'Uni /Trinité de l’Être. Quand j’ai pris conscience de cela, ce fut, pour moi, libérateur, car cette unité n’a rien de statique. Tout est Mouvement / Relation et Vie...        

Si l’on adopte cette révélation, il n’est plus question d’un Être solitaire et Omnipotent, mais d’une relation d’Amour. Pour Jean, l’Amour est avant tout le cœur et l’ADN de chaque chose. Il le dit plus loin (en 4) : « de tout être il est la vie... ». Lorsque rien n’existait à part l'Uni /Trinité de l’Être, il y avait donc l’Amour. Tout est contenu dans ce mot : mouvement/relation /vie

Fidèle de Jean, j’ai donc cette intuition toute personnelle, que ma vie, ici et maintenant, est pétrie de cet Eternel qui me fait.... Il me constitue, il me structure. Il est "L'AMOUR qui tient toutes choses ensemble. Inouï et Irreprésentable ». Le Logos n’est plus un "objet de connaissance", "quelque chose à comprendre", mais le dévoilement d'une Présence qui s'offre à mon intuition, à ma liberté et m'introduit dans son mouvement "vers l’Infini / l'Altérité absolue et l'Inconnu d'où nous venons ».

(En verset 3) – « Tout existe par Lui - Sans Lui : rien ». Traduction au plus près : « Le tout, en Lui, sa genèse et rien n'a de genèse en dehors de lui ». Pour Jean-Yves Leloup : « Il importe de s'éprouver sans cesse en genèse, en voie de création. Nous ne sommes pas faits une fois pour toute. Le Logos est sans cesse à l'œuvre pour nous tenir hors du Néant ».

Et pour Jean Grosjean, je cite : « L'univers est tramé, tout le temps, par le mouvement même de la parole. Et comme on ne sait jamais où va aboutir une phrase, on ne sait pas non plus où va l'histoire du monde... » question !!

(En verset 4) - « De tout être, Il est la vie. La vie est la lumière des hommes. »

(En verset 5) - « La lumière luit dans les ténèbres, les ténèbres ne peuvent l'atteindre ».

Jean proclame que Logos est la vie de nos vies. Il contient l'univers et tous les univers possibles... tout être vivant est « demeure de l’infini/Réel ». 

La lumière est par elle-même invisible, invisible au cœur même de tout ce qu'elle donne à voir ; cette Lumière incréée qui habite dans les profondeurs de l'être n'est pas accessible à l'esprit « sec », elle est d'une autre nature.  

Cette gnose, ce Souffle, nous donne à voir le Logos dans tous les êtres. C'est faire l'expérience de la Transfiguration, c’est le symbole du mont Thabor. Nous devons donc tenter de percevoir le Logos qui anime toutes choses : si nous l’oublions, le monde devient profane à nos yeux, « profané », vidé de la présence qui l'habite, vidé de sa Lumière.

Pour Hubert Greven : « De même que le soleil illumine la route, de même la lumière (c’est-à-dire illumination) est ce qui éclaire le chemin divin : c’est le principe même de l’initiation. La lumière est symbole de vie aux ténèbres de la captivité (le profane prisonnier de ses passions) s’opposant à la lumière de la libération et du savoir. »

« La vie de l’Esprit fait sortir l’homme des ténèbres.  La lumière de l’Esprit va lui permettre de s’ouvrir pour avoir la vision d’une autre réalité. C’est la source et le fondement de la Connaissance qui est symbole de ce qui éclaire la vie intérieure, de ce qui oriente. La véritable Lumière, c’est la Parole, l’ultime réalité qui est en « tout homme venant dans ce monde ». C’est un message qui demeure éternellement en accomplissement. »

(En verset 6) – « Paraît un homme, envoyé de Dieu - Iohanan est son nom ».

(En verset 7) « Il vient comme Témoin pour rendre témoignage à la Lumière afin que tous y adhèrent »

(En verset 8) – « Il n'est pas la Lumière mais témoin de la lumière ».

Jean le Baptiseur est l'archétype de l'envoyé, l’apôtre, « l’Ad Verbum ».  Il porte la Lumière et sa présence est pure capacité de l'Autre.

Jean le baptiste est nommé, il est l’envoyé de Dieu : être appelé par notre nom, est fondamental, au sens strict du terme. Quand Socrate nous dit : « Connais-toi toi-même », il nous invite à une introspection, soit, mais se « connaître soi-même », c'est se connaître comme individu, quand le soi est pris comme objet de connaissance ou d’investigation, on s’aperçoit qu'en vérité, on ne sait rien de soi, l'essentiel nous échappe. Mais si cette connaissance est vécue en une lente maturation, en toute humilité, par une attention toute intérieure à chacune de nos pensées, de nos silences, comme notre initiation doit être vécue et continue de l’être, on devient de plus en plus conscient de son souffle, de son axe et de ce qui nous entoure, conscient du Soi qui nous crée et constitue à chaque instant.

Car notre nom usuel n'est que nom substitué ; cette exigence d’identité demeure notre démarche fondamentale : rejoindre le tréfonds de nous-même pour nous placer dans l'axe du Très-Haut.

Exigence constante, comme l’est l’exigence de la transmission qui rejaillit à chaque étape de notre existence de Maître Maçon. A l’instar de Jean le Baptiste, notre mission d’initiés n’est-elle pas d’être nous-même des témoins de la Lumière pour que nos Frères humains soient eux-mêmes illuminés.

 (En verset 9) – « Le Logos est Lumière véritable qui éclaire tout homme. »

 (En verset 10)« Il est dans le monde, le monde existe par lui, le monde ne le connaît pas. »

 (En verset 11) – « Il vient chez les siens, les siens ne le reçoivent pas. »

Traduction de Hubert Greven : « La Parole était lumière, la vraie, celle à laquelle il appartient d’éclairer tout homme ; elle fit à ce moment son entrée dans le monde. »

Toute parole de vérité, quelle que soit son origine, est inspirée de l'Esprit.

Jean le baptiseur disait : « Il y a au milieu de vous quelqu'un que vous ne connaissez pas ».

Le monde est l'histoire des hommes, c'est ce que l'homme fait de l'Univers pour le meilleur et pour le pire, en harmonie avec le Logos qui l'anime ou au contraire contre Lui. Et Jean comprend qu’il n'y a pas de place pour l’Éternel dans notre temps, pas de place pour l'infini dans notre finitude.

Annick de Souzenelle nous le dit : « Le monde est comme dans un état "d'ignorance" (de non vision) qui n'est pas manque de savoir, mais oubli de l'Être, l’ignorance du Soi, à côté de ce qu'on est et de ce pour quoi on est fait vraiment, histoire purement horizontale, oublieuse de notre verticalité, de notre ouverture à la transcendance ». « Le monde extérieur est fait de compensations.  Nous sommes dans  l’archaïsme.  Nous pratiquons un humanisme à l’horizontal avec les valeurs de l’exil. Adam se croit devenir Dieu, il se croit accompli. Il a perdu conscience de son être intérieur. Nous n’avons que notre identité biologique. » Il s’agit alors de retrouver notre dimension ontologique : « Être dans le monde, sans être du monde ».

Le LOGOS s'incarne toujours aussi difficilement. L'homme n'est jamais "forcé" de croire ou d’accepter l’amour qui le constitue et qui lui offre une absolue liberté... C’est certainement un concept des plus difficiles à accepter, difficile à y adhérer.

 (En verset 12) – « A tous ceux qui le reçoivent, à ceux qui croient en son Nom, Il donne d'être Enfants de Dieu ».

(En verset 13) – « Engendrés ni du sang, ni de la chair, ni d'un vouloir d'homme mais de Dieu ».

De verset en verset, Jean nous conduits à nous ouvrir à cet exhaussement, ceux qui se font « capacité », le Logos les investit « Shema Israël... ». L'Ecoute conduit à la « fiance ». Croire en son Nom, c'est adhérer au dynamisme de vie, d'intelligence et d'Amour qu'il signifie, c'est devenir « enfant de Dieu » et ceux-là entrent dans une nouvelle dimension. Ils sont « d'ailleurs », ils sont « nés d'en haut, ainsi nait l'homme nouveau ! ».

Et comme le suggère Hubert Greven : « Lorsqu’il reçoit la lumière, l’Apprenti, mort aux séductions du monde phénoménal et des « demeures » profanes, entre dans la demeure initiatique, dans la voie de la Connaissance. De profane (hors de Temple), il devient initié (celui qui commence). Pénétrant dans le sanctuaire, il voit se dévoiler les mystères sacrés, s’ouvrir les seuils jadis interdits, éblouissants de lumière ». Nous sommes à la recherche de la Parole perdue, c’est une aventure (intérieure) spirituelle initiatique. La quête de perfectionnement ».

 (En verset 14) – « Le Logos a pris chair. Il a fait sa demeure parmi nous ». Le logos a fait sa genèse dans la chair (humanité corps et âme). « Et nous avons contemplé sa gloire, la gloire de l'Unique du Père, plein de grâce et de vérité. »

Le Logos nous a rejoints dans notre « histoire » en venant nous dire Dieu dans une « vie humaine ». L'Eternel est entré dans le temps. La matière est ici sanctifiée comme demeure du Logos/ Dieu.

Ce corps humain fragile abrite la Présence Divine et l'information qu'elle contient. Comme le dit Jean Grosjean, le poète : « Il a dressé sa tente de nomade parmi nous. Il campe, il est de passage, le temps de dire et de manifester aux hommes l'Amour dont ils sont aimés dès l'Origine. Depuis Abraham l'installation n'est pas notre nature, nous sommes des passants, nous sommes tissés de temps, notre vie est un mouvement imprévisible, le mouvement même du langage qui est venu en personne partager nos déplacements incertains ».

(En verset 15) – « Iohanan lui rend témoignage. Il crie : Voici celui dont j'ai dit : lui qui vient derrière moi est passé devant moi, parce qu'avant moi, Il était ».

Nous connaissons bien cet appel en Franc-Maçonnerie : « Il faut que je décroisse pour que lui grandisse ».  Qui a des oreilles, entende !

(En verset 16) - « De sa Plénitude, nous avons tout reçu, et grâce sur grâce ».

(En verset 17) « La Thora nous a été donnée par Moshé. La Grâce et la Vérité nous sont venues par Ieschoua, le Messie. »

On peut avancer cette explication : la grâce de la création en genèse, puis la grâce de la Thora par Moïse, enfin la grâce de la filiation. 

Jésus incarne la Thora, l'éclaire du dedans en la vivant comme une expression de l'Amour.  Il nous révèle que nos actes n'ont de valeur que par la liberté et l'amour qu'on y introduit. C'est ce qui leur donne leur « poids » de gloire.

Leloup : (En verset 18) – « Nul n'a jamais vu Dieu. Le Fils unique qui demeure au sein du Père, Lui, nous le fait connaître ». On ne connaît Dieu que par son Logos.  Personne n'a jamais vu Dieu. Le propre de Dieu est d’être inconnaissable. Le Logos est son Unique, ce Fils est le seul à connaître sa source. Cet Unique est entièrement dans le secret du Père puisqu'il en est l'expression parfaite.

Ieshoua ne dit pas : « J'ai la vérité », mais « Je suis la vérité ». Par-là, Jean affirme que Jésus est Vérité de Dieu et Vérité de l’homme, sans confusion, sans séparation. Il nous invite à changer de regard, à voir toutes choses enveloppées d'Invisible. Il nous montre que la moindre virgule d'humanité contient en secret le Nom Divin, fait à la fois d'intériorité et d’extériorité. Il nous oriente avec Lui sur le chemin de l'existence vers « le Père ».

Voilà, avec Jean, je vous ai dit mon angle de lecture.  Je suis sur le chemin... un chemin initiatique que je découvre à chaque instant.  Tout l'évangile de Jean dira que l’œuvre  du Logos dans le monde sera de rendre à l'homme Son Esprit (pneuma), son BON sens, tourné vers le Père/Origine et le restituer dans sa dimension de Fils. Ce sera en soi une invitation au retour dans cette intimité, qui est participation à la vie Trinitaire, à la vie intérieure de Dieu.

« Présence de l'infini dans les corps et le souffle fragile que nous sommes ».

« Que demandez-vous, mon frère ? La Lumière ! »

M.°.L.°.  -  R.°.L.°. « Le Chardon Ecossais » à l’O.°. de Besançon.

Auteurs cités :

Hubert GREVEN - Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil de France.

ORDO AB CHAO : Réflexions dur l’enseignement de St Jean.

Allocations faites en qualité de Ministre d’Etat, Grand Orateur du Suprême Conseil de France à l’occasion de la St Jean d’hiver de décembre 1989.

Jean-Yves LELOUP : Ecrivain, psychologue et philosophe, théologien orthodoxe. Fondateur de l’Institut pour la rencontre et l’étude des civilisations et du Collège international des thérapeutes. Il a donné des traductions et des interprétations innovantes de l’évangile, des Épitres et de l’apocalypse de Jean, ainsi que des évangiles considérés comme apocryphes (Philippe, Marie, Thomas).

André CHOURAQUI : (1917 en Algérie /+ 2007 à Jérusalem) Ecrivain, penseur, homme politique, traducteur et commentateur de la Bible, (hébraïque et évangiles).

Jean GROJEAN (1912 / +2006) Ecrivain, poète,  philosophe et exégète . Traducteur et commentateur de la Bible,  de l’évangile et de l’Apocalypse de Jean et du Coran.

Ami de Malraux,  Jean Grosjean participa à l'aventure NRF (éditions et revue) en tant que lecteur et éditeur, aux côtés de Claude Gallimard, Raymond Queneau et J.M.G. Le Clézio notamment.

Annick de SOUZENELLE :  née le 4 Novembre 1922. Infirmière anesthésiste pendant 15 ans, elle a suivi une formation Jungienne de psychothérapeute puis fait des études de théologie chrétienne orthodoxe et d'Hébreu biblique. Depuis 40 ans elle est écrivain et conférencière.  Elle est l'auteur de nombreux ouvrages de spiritualité. Sa recherche s'inspire de la spiritualité cabaliste. Citons « Le symbolisme du corps humain ».

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30 septembre 2020 3 30 /09 /septembre /2020 11:17

par  Christophe Knight et Robert Lomas (1997) - Editions J’AI LU -   Traduit de l’anglais par Arnaud d’Apremont

4ème et dernière partie des notes de lecture.

de Tha.°. Coq.°. et Elth.°. Bia.°.  «  Ecossais de l'Hermione  » GLSREP

 

Table des matières des notes de lecture (4 parties)

(La pagination est celle de l’édition « J’AI LU »  ; elle sert d’indexation  pour les paragraphes et les chapitres de ces notes, nous recommandons l'achat de l'ouvrage pour bien suivre le déroulement des notes.)

Appendice 1 : Le développement de la franc-maçonnerie moderne et son impact sur le monde

La Réforme anglaise et les conditions de l’émergence - La Réforme - 521

Le roi qui bâtit le système des loges - Jacques Ier (et William Shaw) -  524

L’architecte du second degré - Francis Bacon - ……………………… 530

La nouvelle hérésie - Copernic, Galilée -     …………………………..  532

Les Anciens Devoirs     ………………………………………………..  537

L’ascension des républicains - Oliver Cromwell -  …………………..   546

La Royal Society émerge -    ………………………………………….   554

La franc-maçonnerie s’adapte - Jacobites et Hanovre -  …………….   557

L’expansion de la franc-maçonnerie -………………………………..   561

Le développement de la maçonnerie en Amérique -

                                       l’empreinte maçonnique - ……………………    565

 

Appendice 2 : Loges maçonniques en Ecosse antérieures à 1710 (non reproduit)…………………    572

Appendice 3 : Premiers Grands Maîtres de la maçonnerie anglaise (non reproduit)………………     573

Appendice 4 : Premiers Grands Maîtres de la maçonnerie écossaise (non reproduit)………………   574

Appendice 5 : Chronologie  (non reproduite, nous renvoyons à la lecture de l'ouvrage)………………………….  576

Cartes :

1/ l’Egypte et les deux piliers, 2/ Le pays de Sumer, 3/ Plan de Jérusalem (non reproduites)…….  584-586

 

 

Appendice 1

Le développement de la franc-maçonnerie moderne et son impact sur le monde.

 

La Réforme anglaise et les conditions de l’émergence - La Réforme -

 

(p 521-522) Avec l’avènement de la Réforme, la puissance du Vatican diminue. La F.M. reste secrète jusqu’en 1717, année de la formation de la grande Loge d’Angleterre. Le mouvement de la Réforme « entendait purger l’Eglise de ses abus médiévaux… c’est ce qui amena la rupture entre l’Eglise catholique romaine et les réformateurs, dont les croyances et les pratiques furent appelées protestantisme »

- « la Réforme [commence] en Allemagne, le 31 oct. 1517, quand Martin Luther, un professeur d’université (théologie) augustinien de Wittenberg, [rend] publiques  quatre-vingt quinze thèses invitant à discuter de la légitimité du commerce des indulgences [73]. Luther « gagne... un large soutien populaire ; il [croit] que le salut [est] un don gratuit offert à tous par le pardon des péchés que l’on [doit] à la seule grâce de Dieu… inutile d’avoir un pape … une telle pensée [rappelle] celle du Jésus des origines...  Luther [est] excommunié en 1521 … ».

(p 522-523) L’Angleterre a son propre mouvement religieux réformateur fondé sur les idées de Luther. La réforme anglaise interviendrait en raison de la volonté de Henri VIII qui veut divorcer de Catherine d’Aragon. La rupture avec le pouvoir pontifical est supervisée par Cromwell, premier ministre du roi, qui fait voter par le parlement en 1534, la « loi de suprématie » qui définit totalement le contrôle royal sur l’Eglise.

- L’Eglise catholique romaine est remplacée par l’Eglise d’Angleterre. Il n’y aura qu’une brève interruption entre 1553 et 1558, pendant le règne de Marie Ier Tudor, fille de Henri VIII et de Catherine d’Aragon(répudiée car elle n’avait pas su donner d’héritier mâle). Marie Ier rétablit le catholicisme et l’autorité du pape… elle hérite du surnom de Marie la Sanglante (Bloody Mary) pour les nombreuses exécutions de protestants qu’elle suscite ; elle épouse finalement le roi Philippe d’Espagne ; de 1558 à 1603, sous le règne de son successeur, sa demi-sœur, la reine Elisabeth Ier (fille d’Henri VIII et d’Ann Boleyn)[74], l’Angleterre devient une nation puissante et protestante.

Loges et Maçonnerie de métier 1598 Statuts de Shaw : William Shaw portrait à la plume

Loges et Maçonnerie de métier 1598 Statuts de Shaw : William Shaw portrait à la plume

Le roi qui bâtit le système des loges - Jacques Ier (et William Shaw) -

 

(p 524 « … après la construction de Rosslyn (1440-1490), le concept de loges - opératives - (composées de tailleurs de pierre et d’artisans maçons qualifiés) [continue] à se développer en intime association avec les loges supérieures - spéculatives - (composées d’aristocrates qui y ont été admis après une résurrection - vivante - ) ». « Les cérémonies se [perpétuent]…, lentement... inexorablement, on finit par ne plus comprendre leurs origines ».

 

(p 525-527) « James VI », né le 19 juin 1566, est l’unique enfant de la reine d’Ecosse Marie Stuart et de son deuxième époux Henri Stuart. Henri est assassiné en 1567, et les nobles écossais obligent Marie Stuart à abdiquer. James n’a que quinze mois quand il succède à sa mère catholique sur le trône d’Ecosse. Le jeune James VI est intelligent ; il est élevé dans la religion protestante et reçoit une excellent éducation de la part de son tuteur principal, George Buchanan [75], un érudit formé dans les universités de Saint Andrews (Ecosse) et de Paris ; en 1583, James Stuart devient James VI (d’Ecosse) ; il commence à diriger personnellement l’Ecosse. ; sa mère Marie Stuart est exécutée pour trahison en 1587.

- James VI « affermit sa position à la tête de l’Eglise et de l’Etat écossais, en parvenant à surpasser les nobles qui conspirent contre lui ». Quand Elisabeth Ier meurt en 1603, elle n’a pas d’héritier ; James VI a trente sept ans et devient roi d’Angleterre sous le nom de Jacques Ier ; il est le premier roi à régner simultanément sur l’Ecosse et l’Angleterre [76].

- James VI est « également le premier roi connu pour avoir été f.m. (initié dans la loge de Scoon et Perth… à l’âge de trente-cinq ans - Cf.Year Book of the Grand Lodge of Ancient Free and Accepted Masons of Scotland 1995) ». « James [est] un maçon spéculatif et [écrit] des ouvrages… Significativement, il [commande]… une nouvelle version officielle de la Bible, à laquelle il [laissera] son nom : la Bible du roi James, également appelée - Bible de 1611 - » ; c’est la Bible souvent mentionnée par Chris et Rob et qui omet les deux livres des Maccabées anti-nazôréens. Voici un extrait de l’introduction à la Bible du roi James :

« … si bien que, d’un côté, nous serons calomniés par les papistes ici ou à l’étranger, qui donc nous diffameront parce que nous sommes de pauvres instruments pour vouloir faire en sorte que la Sainte vérité de Dieu soit connue de plus en plus de personnes ; personnes qu’ils désirent garder dans l’ignorance et les ténèbres... ».

- Ce passage traduit « une nouvelle conception où la - connaissance -  et l’ - individu - sont vus comme des notions qui devraient aller de pair » ; ce n’est pas la conception de « l’Eglise catholique de l’époque ».

 

(p 527-530) « Le roi James… [comprend]... que le mouvement maçonnique croissant [a] besoin d’être formalisé. ». « … deux ans avant de devenir maçon et cinq ans avant de monter sur le trône d’Angleterre, il ordonne que la structure existante se dote d’une direction et d’une organisation »William Shaw, un maçon majeur, devient son « Surveillant général des maçons »(Général Warden of the Craft) chargé d’améliorer  la structure de la maçonnerie ; le 28 déc. 1598, Shaw rend publics « Les statuts et ordonnances devant être observés par tous les maîtres maçons de ce royaume ».

- « Shaw n’[accorde] pas de pensée... à la famille Saint Clair qui avait dirigé… la cour des métiers (Court of Crafts)… deux cents ans plus tôt sous le règne de Robert Bruce… En dépit du déclin de la famille Saint Clair, les maçons écossais [restent] fidèles à la tradition et [rejettent] l’offre de Shaw d’un mandat royal pour l’Ordre, si le roi James [est] accepté comme Grand Maître… ».

- William Shaw formalise les rituels de la maçonnerie opérative et spéculative, en donnant les trois degrés de la maçonnerie de métier tels que nous les connaissons aujourd’hui ; pour ce faire, il supprime  la séparation et fait des maçons opératifs des assistants de rang inférieur des maçons spéculatifs. Il instaure des structures d’ « incorporation » des maçons opératifs, toutes rattachées à une loge de maçons spéculatifs. Tout candidat à une loge spéculative doit être un homme libre, autrement dit « franc », en anglais, free, du district dans lequel la loge se situe ; ainsi le maçon spéculatif aura le titre de  franc-maçon. Les loges spéculatives ne sont pas tenues d’être rattachées à une Loge.

- La F.M. a maintenant une structure de loges qui se répand bientôt dans l’Angleterre, puis dans le monde entier.

Francis Bacon 1610 - tirage philatélique

Francis Bacon 1610 - tirage philatélique

L’architecte du second degré - Francis Bacon -

 

(p 530-532) Shaw insère « un niveau supplémentaire de maçonnerie spéculative, entre les degrés d’Apprenti et de Maître… On créa le grade de Compagnon (Fellowcraft), [qui dériverait]… du fait que ces maçons  n’étaient pas des ouvriers travaillant la matière, mais qu’ils œuvraient dans le - métier associé - (- fellow craft -) de la maçonnerie spéculative ». Chris et Rob ont la certitude « que ce degré fut un développement du degré de maçonnerie de Marque et non l’inverse comme la plupart des maçons le croient ».

- « Quand James VI d’Ecosse [devient] James Ier d’Angleterre en 1603,… [il confère] la chevalerie à Francis Bacon… ».« ... Francis Bacon [est] un des philosophes les plus admirables de l’Histoire. Il [cherche] à libérer l’esprit humain de ce qu’il [appelle] les - idoles - ou  - les tendances à l’erreur - . Il [prépare] le plan d’une grande œuvre, l’Instauratio Magna (- La grande Restauration … sous-entendu des - sciences -), devant exposer ses idées pour restaurer la maîtrise de la nature par l’homme... »(Cf. pages 531-532 pour plus de détails). « De nombreux.. scientifiques du XVIIème s. comme -  Isaac Newton, Thomas Hobbes,... - [tiennent] ses travaux en haute estime. Un siècle plus tard,… Voltaire et Diderot [décrivent] ce penseur anglais comme… - le père de la science moderne - ».

- Le Frère Bacon aurait largement influencé William Shaw pour donner « le style du nouveau second degré ».

Nicolas Copernic 1473-1543

Nicolas Copernic 1473-1543

La nouvelle hérésie - Copernic, Galilée -

 

(p 532-534) « … la pensée libérale conduit à l’invention par le Vatican d’une nouvelle forme d’hérésie… L’Eglise catholique romaine [persécute] ceux qui [étudient] la science et [aboutissent] à des conclusions entrant en conflit avec la vision dogmatique que les cardinaux [ont] des Saintes Ecritures.

- Galilée… [utilise] les nouvelles techniques pour confirmer que c’[est] le Soleil et non la Terre qui est au centre l’univers… concept déjà... décrit par l’égyptien Erathostène [77] au IIIème s. avJC... ». Galilée est qualifié de « - copernicanisme - , du nom de son partisan le plusrécent, le polonais Nicolas Copernic 1473-1543… le Saint-Office de Rome [78][promulgue] un édit contre ce système… [en] 1616... Francis Bacon [déciderait] immédiatement d’incorporer cette nouvelle vérité de la nature dans son second degré récemment créé ».

 

(p 534-537 « Il est important de rappeler que le degré de Compagnon n’[est] pas une invention : il [est] constitué à partir d’éléments empruntés à la maçonnerie de Marque et peut-être aux deux degrés originels (le degré d’entrant et le rang de Maître), auxquels s’[ajoutent] quelques nouveaux éléments partout où cela [semble] idoine ».

- Les auteurs relatent une contradiction dans le rituel de passage et une confusion qui serait faite entre Josué, successeur de Moïse à la tête du peuple d’Israël, et … Josué/Josuah ou Yehoshua, ou encore Jésus…  En même temps, ils donnent une « explication du signe de Compagnon ou de second degré... »(cf. pages 535-537).

 

Les Anciens Devoirs

 

(p 537-541) « … les Anciens Devoirs (Old Charges) provenant de la tradition orale furent… mis noir sur blanc pour éviter les déviations. William Shaw est connu pour avoir cherché à protéger les - anciens landmarks [79] de l’Ordre - »(Les anciens devoirs sont évoqués aussi en pages 39-41). On aurait retrouvé des document qui permettent aujourd’hui « de savoir ce qu’était la maçonnerie avant les modifications… exécutées notamment par Shaw et Bacon… . », en particulier :

- « Le Manuscrit d’Inigo (ou Nigo), évoqué au chapitre X et attribué à ce célèbre architecte et f.m… le véritable auteur… pourrait être un membre de la Loge Inigo Jones [80].

- Le Manuscrrit de Wood écrit en 1610,… de trente-deux pages. Il commence en identifiant les sciences auxquelles la maçonnerie a toujours été associée… : Grammaire, Rhétorique, Logique, Arithmétique, Géométrie, Musique et Astronomie… disciplines du monde classique, perdues dans le monde chrétien au cours de l’âge des ténèbres » (1008-1120 ? selon la chronologie) ; l’intérêt pour ces disciplines revient à partir du Xème s. « grâce aux contacts avec les érudits arabes… et… aux penseurs grecs à Constantinople ... »

Le manuscrit « fait commencer l’histoire de l’Ordre aux deux piliers découverts après le Déluge de Noé ». Sur l’un de ces piliers on inscrivit « les secrets des sciences à partir desquelles les sumériens développèrent un code moral qui passa aux égyptiens, par l’intermédiaire du sumérien Abraham et de son épouse Sarah ». Le texte décrit « Euclide [81] enseignant la géométrie aux égyptiens,…[géométrie] que les israélites apprirent… et emportèrent… à Jérusalem, où elle servit pour construire le Temple de Salomon ».

- « Certains manuscrits du XVIIème s. ne font pas allusion à Hiram Abif »…Cependant, [ce nom] n’était qu’une désignation parmi d’autres pour ce personnage central : on l’évoque encore sous le nom d’Aymon, Aymen, Amnon, A Man (en anglais - un homme - ) ou Amen et parfois Bennaim ». En pages 539-540, différentes hypothèses sont développées sur chacun de ces noms…

- Chris et Rob rappellent un passage de la cérémonie de second degré où on demande au candidat : « quels sont les objets particuliers de votre recherche dans ce degré ? - La réponse requise est : Les mystères  de la nature et de la science.. - A la fin de l’initiation, on dit au nouveau Compagnon : Vous devez maintenant faire des sciences et des arts libéraux [82] l’objet de votre étude… une invitation que les grands f.m. du XVIIème s. ne pouvaient décliner ».

 

(p 541-546) James VI, le roi f.m., meurt en 1625 ; son second fils, Charles lui succède (Henri, son fils aîné est mort en 1612). « Comme son père, Charles Ier [croit] fermement dans le droit divin des rois, ce dont il [témoigne] avec une grande arrogance… Charles n’[a] pas le flair de son père pour la gestion politique et, conséquence de sa confrontation permanente avec le Parlement, il finit par régner onze ans sans le moindre Parlement… le royaume [commence] à devenir instable sous le règne autocratique de Charles ».

- Selon Chris et Rob, « il y aurait des parallèles pertinents entre cette période du XVIIème s. et le contexte… en Israël à l’époque de Jésus et du mouvement nazôréen ».

- « Le premier de ces parallèles concerne un conflit dans le principe de relation à Dieu ». Pour Chris et Rob, « Jésus n’était rien d’autre qu’un républicain, essayant d’établir le règne des personnes - droites - , tandis que lui-même aurait été le chef légitime faisant respecter les lois de Dieu… il n’est pas déraisonnable de le décrire comme un puritain de son temps : un homme qui recherchait avant tout la simplicité, la rigueur religieuse et la liberté… , et n’avait pas peur de se battre pour cela ». « Aux XVIème et XVIIème s., L’Eglise catholique [est] animée par de riches conservateurs qui [ont] perdu de vue la piété sous leurs ego boursouflés et leur insistance à dire que seul le pape [a] le droit d’entrer en rapport avec Dieu [éloigne] d’eux tous ceux qui [ont] l’esprit et l’opportunité de penser par eux-mêmes ». « Certaine paroles attribuées à Jésus dans le passage QS 34 (de l’Evangile reconstitué - Q - )… [sont] encore tout à fait d’actualité au XVIIème s. » (cf. extrait page 544).

- La seconde « connexion entre les deux périodes concerne la fin du pouvoir papal en Angleterre et la confusion des autorités sacerdotale et séculière dans la seule personne du roi. Pour la première fois, depuis la fondation de l’Eglise, l’ambition de Jésus de réunir en un seul les piliers sacerdotal et royal [est] réalisée ». « … une gravure du XVIIème s. [montre] en détail les piliers royal et sacerdotal… représentés exactement... [comme dans] les anciens textes juifs… La seule véritable différence… [est] le personnage qui [fait] office de clé de voûte… le roi Charles Ier… [qui assume] le rôle des deux piliers en s’identifiant à la clé de voûte qui les [réunit]… En utilisant ce symbolisme, le roi Charles Ier [emboîte] … les pas de Jésus, mais le roi n’[a] pas la grande intelligence du leader juif et sa clarté républicaine ».

 

Néanmoins, l’Angleterre trouvera un nouvel ordre social, « une solution unique [aux] différences », solution qui viendra de l’Art Royal, pendant que les nations voisines passeront leurs souverains au fil de l’épée.

 

L’ascension des républicains - Oliver Cromwell -

 

(p 546-548) Oliver Cromwell naît le 25 avril 1599, d’une famille riche grâce aux faveurs de Thomas Cromwell, qui était ministre d’Henri VIII et oncle de l’aïeul  d’Oliver… Oliver est « éduqué... par Thomas Beard, un puritain de premier plan… Oliver [fréquente] ultérieurement le Sydney Sussex College et l’université de Cambridge, essentiellement puritains, tout en étudiant le droit à Londres… En août 1620, Il [épouse] Elizabeth Bourchier... ».

- En 1628, Cromwell devient membre du parlement (pendant 10 ans) … il [manifeste] une attitude clairement puritaine ». En 1640, il revient au Parlement quand le conflit entre Charles Ier et les puritains devient inévitable ; le 22 août 1642, la guerre civile éclate entre le Parlement dominé par les puritains et les partisans du roi.

- « A la fin de la première année de guerre, les royalistes… [surnommés aussi les - cavaliers -tiennent] la majeure partie de l’Angleterre, à l’exception de Londres et du côté oriental du pays ». En 1644, Cromwelldevient lieutenant-général ; il mène « à la victoire les forces parlementaristes(connues sous le nom de « têtes rondes »  à cause de la forme de leurs casques)au cours de la bataille cruciale de Marston Moor (2 juillet 1644) »… lui et son régiment héritent du surnom de « Côtes de Fer » (Ironsides). « Bataille après bataille, les têtes rondes [poursuivent] leur progression jusqu’à la chute de la capitale royale, Oxford, le 24 juin 1646. Charles se [rend] aux écossais... »

 

- (p 549-551) « L‘une des meilleures sources d’information sur la F.M. pendant cette époque est le journal d’Elias Ashmole… » quiéclaire  « ... la période et les événements qui conduisirent à la formation de la Société Royale ».

- « Elias Ashmole est le contrôleur du matériel militaire du roi au moment de la reddition. Il est aussi l’une des figures les plus importantes de l’histoire officielle de la F.M.. Quatre mois après [avoir] vu son camp perdre la guerre, Ashmole se [rend] à Warrington pour être initié dans l’Art Royal(le 16 oct. 1646)… » ; ce voyage est probablement « long et ardu, mais dès le lendemain de son initiation Ashmole [repart]… pour le bastion parlementariste de Londres ». Ashmole est « encore récemment un officier du roi en vue ,… il ne peut espérer se promener incognito » … sans avoir de bonnes raisons ni disposer de garanties de protection. « … une note... du 14 mai 1650 confirme la nature inhabituelle de la visite et montre également qu’il ne s’[agit] pas d’un arrangement temporaire : - Il [Ashmole] doit résider à Londres en dépit de l’Acte du Parlement contraire - … Il ne fait... aucun doute qu’il [doit] ce statut privilégié au fait qu’il [est] f.m., et, par conséquent membre de la seule organisation non religieuse et non politique qui [offre] une structure fraternelle dans laquelle un - royaliste - [peut] rencontrer [un] - cromwellien - et où un catholique [peut] côtoyer sans peur... un puritain... Ashmole, f.m. royaliste [est] en mesure de vivre ouvertement à Londres pendant de nombreuses années et [de fréquenter] les parlementaristes de haut rang ». On note dans son journal qu’il rencontre un f.m. notoire, « le docteur Wilkinsdirecteur du Wadham College d’Oxford(et chargé de cours...)avant de devenir… un des fondateurs de la Royal Society ». Parlementariste et puritain, bénéficiant d’une autorité considérable, Wilkins est le beau-frère de Cromwell et l’ancien chapelain du Protecteur lui-même…

 

(p 551-553) Pendant ce temps, soit six années, Charles Ier avait relancé la guerre avec l’aide des écossais… Défait, il sera condamné à mort et décapité publiquement le 30 janvier 1649. Cromwell soumet ensuite l’Irlande et l’Ecosse, détruisant les châteaux royalistes et les églises catholiques. 

- Ces violences étant passées, Cromwel maintient « une paix et une stabilité relatives… » avec « une certaine dose de tolérance religieuse... » sauf pour les catholiques. En 1655, il autorise le retour des juifs exclus d’Angleterre depuis 1290 ; cette action serait motivée par sa connaissance du rituel maçonnique. A l’étranger,  l’Angleterre bénéficie d’un prestige dont elle n’a pas joui depuis plus d’un demi-siècle.

- Après l’exécution de Charles Ier, le trône d’Angleterre est vacant et le pays devient la première république parlementaire au monde. Ce régime est appelé Commonwealth (littéralement « bien public »). Charles II, le fils du roi défunt débarque en Ecosse où il est couronné roi en 1651. Il poursuit la guerre contre l’Angleterre, mais il est facilement battu à Worcester ; il s’enfuit en France.

 

(p 553) Tout au long de cette période tumultueuse, Ashmole, le contrôleur de l’ancien roi, vit sans être inquiété dans le Londres de Cromwell ; il fréquente « certains des hommes les plus intelligents et les plus influents de chaque camp ». « Ashmole [a] manifestement reçu des sphères les plus élevées la permission de poursuivre une mission qui [transcende] la pure politique… ». Il devient « l’ami et la relation » de tous ceux qui font « progresser leur connaissance des mystères cachés de la nature et de la science, comme le second degré de la maçonnerie redéfini par Francis Bacon leur [demande] de le faire ».

- L’idée [commence à se répandre qu’il existe un « invisible collège, une société de savants qui ne [peut] être identifiée en tant que groupe, mais dont la présence est évidente ».

 

(p 553-554) Cromwell décède de mort naturelle le 13 sept. 1658 ; il est inhumé à l’abbaye de Westminster. Son fils Richard, qu’il avait désigné comme son successeur, ne parvient pas à conserver le pouvoir. En mai 1660, le général Monk, commandant de l’armée en Ecosse, marche sur Londres avec ses troupes et sauve le pays de la chute dans l’anarchie. Il rappelle le Parlement et lui fait restaurer la monarchie en plaçant Charles II sur le trône.

Pour se venger, Charles II profanera la tombe et la dépouille de Cromwell.

 

La Royal Society émerge

 

(p 554-555) En 1662, Charles II accorde un mandat royal à l’« invisible collège » en créant la Royal Society, « … première assemblée de savants et d’ingénieurs au monde se [consacrant] à comprendre les merveilles créées par le - Grand Architecte de l’Univers - Les libertés élaborées dans le cadre de la F.M. avaient engendré un embryon de république qui échoua, mais ces libertés donnèrent naissance à l’organisation qui pousserait les limites de la connaissance humaine pour donner un âge de Lumières... ».

- Après cette brève expérience républicaine, « les monarques [oublient] la notion primitive de règne de droit divin et [occupent] leur fonction de par l’affection du peuple et sous l’autorité de la Chambre des communes, qui s’[exprime] au nom de la volonté démocratique... ». A ce point de leur recherche, Chris et Rob n’ont « aucun doute que la F.M. porte en elle la semence de l’esprit des nazôréens et plus particulièrement de Jésus ». La Royal Society aurait germé de la pensée que Bacon avait libérée en mettant en forme la définition du second degré de la F.M.. L’histoire officielle de la Royal Society, commandée par la hiérarchie maçonnique des premiers temps, ne fait « aucune mention des règles maçonniques » (imprudemment révélées par le mathématicien Wallis).

 

(p 556-557) « Les grands homme de l’époque [cherchent] tous à rejoindre la Royal Society. Et le plus grand de tous [est] peut-être sir Isaac Newton », élu membre associé (Fellow) de la Royal Society en 1672 ; il publie notamment Philosophiae Naturalis Principia Mathematica(Principes mathématiques de philosophie naturelle) appelé aussi tout simplement les Principia…« de l’avis général, le plus grand livre scientifique jamais écrit ».

- « … au fil du temps la F.M. apparaît s’être retrouvée de plus en plus en retrait au sein de sa dernière émanation : ce rassemblement de l’intelligentsia n’ a plus besoin du secret et de la protection de l’Art Royal pour surmonter les obstacles religieux et politiques… La plupart des intellectuels les plus en vue de la F.M. consacrant leur temps et leur énergie à la nouvelle société, il semble que l’Art Royal à Londres ait alors souffert d’un certain désintérêt ».

 

La franc-maçonnerie s’adapte - Jacobites et Hanovre -

 

(p 557-561) En 1717, le « Métier » souffre d’une crise ; il n’existe plus que quatre loges qui se réunissent régulièrement dans la région de Londres [83]…« Cependant, dans le reste du pays, les loges maçonniques... [deviennent] de plus en plus populaires. Une Grande Loge - formée à une date inconnue antérieure à 1705 - se [réunit] régulièrement à York et cette première Grande Loge,… continuellement soutenue par des membres de la noblesse, [revendique] le titre de - Grande Loge de toute l’Angleterre - ».

- Les quatre loges de Londres réagissent. Elles se réunissent, et finalement organisent une réunion plénière le 24 juin 1717 où un Grand Maître est élu ; il est chargé de gouverner tout l’Ordre. La nouvelle Grande Loge anglaise établit un certain nombre de règlements (cf. extrait pages 558-559). « En formant une grande Loge sous l’autorité d’un Grand Maître élu, les quatre loges [mettent] efficacement en place un système de contrôle de la maçonnerie… elles pouvaient déclarer une loge régulière ou l’exclure de la liste des loges régulières ». D’autres maçons contestent le droit de faire  cela, notamment les maçons de York…

- « Au terme d’une longue période de luttes internes, la nouvelle structure finit par rassembler tout le monde et les plus hauts échelons de l’Ordre [sont] lentement récupérés par la famille royale, qui [cherche] à maintenir son influence au sein de l’organisation la plus républicaine du monde ». Selon Chris et Robert, ce serait la raison principale de la survie de la monarchie britannique. Cependant, « … la F.M. écossaise [restera] aussi intimement associée avec les lords du royaume qu’avec les plus humbles des maçons roturiers ; tradition… toujours entretenue fièrement jusqu’à aujourd’hui ».

 

Jacques II: influence de l'exil Jacobite sur la franc-maçonnerie

Jacques II: influence de l'exil Jacobite sur la franc-maçonnerie

- « … l’Ordre se répand dans le monde entier. C’[est] l’influence fondamentale de la F.M. sur les révolutions américaines et françaises, et la tendance des f.m. écossais à soutenir la cause jacobite [84], qui [incite] finalement les souverains anglais hanovriens à  adopter l’Art Royal… les souverains Hanovre [utilisent] le système maçonnique comme un moyen démocratique pour s’assurer la loyauté de leurs sujets maçonniques. La maçonnerie anglaise [est] sur... les rails pour devenir le club select qu’elle est devenue aujourd’hui. Elle [commence] déjà à oublier son héritage originel et ses vrais secrets sont en train de se perdre ».

 

L’expansion de la franc-maçonnerie

 

(p 561-564) « … le second Grand Maître de la Grande Loge de Londres, George Payne, [rassemble] de nombreux manuscrits sur... la maçonnerie, dont des exemplaires des Anciens Devoirs. En 1720 il [est] décidé de publier le Livre des Constitutions ». A partir de 1722 on prend « l’habitude de voir des nobles du royaume se succéder dans cette charge... Plus jamais on ne [verra] des roturiers occuper… l’office de Grand Maître… ni même celle de Député Grand Maître (Adjoint au Grand Maître anglais) ».

- L’organisation administrative se développe. « En 1727, l’office de Grand Maître provincial [est] instauré pour aider au fonctionnement de l’Ordre, qui [connaît] une croissance considérable tant numériquement que géographiquement » en Grande Bretagne comme à l’étranger. En 1730, «… François, duc de Lorraine, grand duc de Toscane - devant plus tard devenir empereur d’Allemagne - » est le premier prince de sang royal initié… L’Ordre devient « un club select pour la noblesse ».

- « En 1733, cinquante trois loges [sont] représentées à la Communication annuelle (Convent) de la Grande Loge ; l’étendue du pouvoir et l’influence de cette dernière ne [cessent]… de s’étendre… En 1738, James Anderson (alors Grand Secrétaire) [publie] une édition révisée du Livre des Constitutions… cet ouvrage sur l’histoire de l’Ordre… [amènera] certains auteurs à lui attribuer la création de la maçonnerie de métier ».

- Cependant, des patentes accordées par la grande Loge de Londres empiètent sur le territoire de la Grande Loge d’York ; les relations amicales cessent  entre les deux Grandes Loges ; la rupture sera totale en 1738. « Le 15 août 1738 la Grande Loge Ecossaise... initie Frédéric le Grand de Prusse dans une loge réunie à Brunswick... Frédéric [installe] une grande Loge à Berlin sous l’autorité de la Constitution écossaise ». C’est « une victoire majeure dans cette quête de la suprématie à laquelle se [livrent] les différentes Grandes Loges... ».

 

Le développement de la maçonnerie en Amérique - l’empreinte maçonnique -

 

(p 565-568) Chris et Rob examinent brièvement le développement des Etats Unis d’Amérique.

« … la maçonnerie fut une force motrice majeure derrière la révolution américaine et la fondation de la République des USA ». En 1773, « la partie de thé de Boston » [85] (Boston Tea Party), manifestation spectaculaire, est organisée par les membres de la Loge Saint-Andrew.

- « Les hommes qui créèrent les USA étaient soit f.m. eux-mêmes, soit ils avaient des contacts étroits avec des f.m.. Ils utilisèrent les idées qui s’étaient développées en Grande-Bretagne au cours du siècle précédent comme des briques pour leur propre constitution ». En se rattachant aux principes maçonniques, sans le savoir, il essayaient  de bâtir une nation dirigée par un Ma’at redécouvert, nation qui serait l’héritière de la grandeur de l’ancienne Egypte. La réussite ne sera que partielle… il aura notamment fallu « une terrible guerre civile pour mettre une fin  à l’esclavage de la population noire du Sud... Comme la F.M. elle-même, les USA représentent un idéal imparfait... ».

- « Parmi les hommes qui signèrent la déclaration d’indépendance, le 4 juil. 1778, les suivants étaient f.m. : William Hooper , Benjamin Franklin, Matthew Thornton, William Whipple, John Hancock, Philip Livingston et Thomas Nelson » … qui représentaient à eux seuls une majorité. La plupart des chefs militaires étaient aussi maçons, notamment le marquis de Lafayette et George Washington...

 

(p 568-571) « Quand Washington prêta serment en entrant dans sa fonction en tant que premier président de la République, le 30 avril 1789, ce fut le Grand Maître de New York (Robert Livingston) qui reçut sa prestation et la Bible sur laquelle Washington jura était le Volume de la Loi Sacrées de la Loge Saint-John n°1 sur le tableau de la Grande Loge de New York »… George Washigton avait été initié trente-sept ans plus tôt dans la loge maçonnique de Fredericksburg (Aujourd’hui n°4 de Virginie).

- « Washington posa la première pierre de fondation de la Maison-Blanche - le 13 octobre 1792, l’anniversaire de la crucifixion de Jacques de Molay ! Cette année là, le dollar fut adopté comme unité monétaire des USA . Son symbole est un S majuscule barré d’une double barre verticale - bien qu’en imprimerie il apparaisse plus couramment avec une barre verticale unique. Le S fut emprunté à une vieille pièce de monnaie espagnole, mais les deux barres verticales étaient les deux piliers nazôréens de mishpat et tsedeq… Boaz et Jakin, les piliers du porche du temple du roi Salomon. Aujourd’hui les billets américains portent l’image d’une pyramide avec un œil à l’intérieur. Ce motif représente Dieu (sous la forme d’Amon-Rê) : son œil est toujours présent et observe Son peuple pour juger chaque action accomplie… Telle était la base de Ma’at : la mesure par Dieu de la bonté dont on avait témoigné dans la vie ».

- «  Le 18 sept. 1793, George Washington posa la pierre angulaire du Capitole à Washington. Lui et ses compagnons étaient tous revêtus de leurs insignes maçonniques ».

 

Selon Chris et Rob, « l’expérience maçonnique qui a trouvé refuge... [aux USA] connaîtra une conclusion beaucoup plus grandiose, parce que c’est une étape de plus dans un voyage qui a commencé dans le sud de l’Irak actuel, il y a au moins six mille ans ».

Renvois aux notes complémentaires (histoire, étymologies,…) numérotés  de [73] à [84]

 

[73] (p 521-522) [« … la légitimité du commerce des indulgences. » « …indulgences » : Rémission vénale par l’Eglise catholique des peines que les péchés méritent, que ce soit sur terre ou au-delà.]

 

[74] (p 522-523) [… la reine Elisabeth Ier, fille d’Henri VIII et d’Ann Boleyn, deuxième épouse du roi « dont certains voudraient parfois faire une - sorcière - , autrement dit une initiée de la religion Wicca, qui se présente aussi sous le nom de la « Vieille religion », la religion païenne ancienne à tendance féminine. »]

 

[75] (p 525-527) [George Buchanan« avait vécu en Europe continentale pendant trente ans, où il avait acquis la réputation d’être l’un des principaux humanistes de l’époque. »]

 

[76] (p 525-527) [… en 1603  James VI a trente sept ans et devient roi d’Angleterre sous le nom de Jacques Ier ; il est le premier roi à régner simultanément sur l’Ecosse et l’Angleterre.

En 1606 Jacques Ier aurait créé un drapeau commun entre l’Ecosse et l’Angleterre ; il superpose notamment la croix d’Ecosse, croix de St André, et la croix d’Angleterre, croix à quatre branches orthogonales, les branches verticales étant un peu plus courtes… c’est une croix grecque avec la branche verticale plus courte, peut-être pour l’adapter au format du drapeau… Suivant ce principe de superposition, l’Union Jack sera officialisé en 1801 après l’union en 1800 des royaumes de Grande Bretagne et d’Irlande (Note du rédacteur).]

 

[77] (p 532-534)[Erathostène(276-196 avJC), Philosophe et astronome, … un des plus remarquables représentant de l’école d’Alexandrie.]

 

[78] (p 532-534) [le Saint-Office de Rome, plus connu sous le nom d’Inquisition, et qui s’appelle depuis Paul VI la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.]

 

[79] (p 537-541)  [« William Shaw est connu pour avoir cherché à protéger les - anciens landmarks  de l’Ordre - » - landmark - littéralement - borne - , mais la maçonnerie francophone a conservé tel quel le terme landmark sans le franciser. » 

- « Au sens maçonnique du terme, un landmark est une règle constitutionnelle à laquelle il est interdit de toucher sous peine d’irrégularité » (d’après le Dictionnaire de la F.M., op. cit….)]

 

[80] (p 537-541)(p 537-541) [Inigo Jones (1573-1562) est considéré comme le premier des grands architectes classiques anglais. Ce maître de cérémonies auprès des rois Stuart a importé du continent la discipline de l'architecture de la renaissance italienne - Extrait de Wikipédia]

 

[81] (p 537-541) [« Euclide  enseignant la géométrie aux égyptiens,… » :

- Euclide - En grec Eukleidês (de eukleês « illustre, de bonne renommée » : Mathématicien grec du IIIème s. avJC. Fondateur de l’école d’Alexandrie, il enseigna au Musée, institution réunissant des savants de toutes disciplines. Son œuvre, très étendue, ne nous est que partiellement parvenue… - Extrait du Petit Robert des Noms propres]

- Le Temple est déjà construit au VIème s. avJC… Comment Euclide a-t-il pu aider les juifs ?

 

[82] (p 537-541) [arts libéraux :

- Les sept arts libéraux sont identifiés au début du manuscrit de Wood vu précédemment page 538 : Grammaire, Rhétorique, Logique, Arithmétique, Géométrie, Musique et Astronomie.

- « Est libéral un art pratiqué par un homme libre de son jugement, cet art ne concerne que les disciplines libres de toutes contingences. Notre définition fait rejoindre le point de vue antique qui s’affranchit de la matière et le point de vue moderne du libre arbitre détaché du cadre corporel, fut-il religieux. Ainsi les arts libéraux sont les servants de la description et de la compréhension de l’essence des choses » - Livre du Compagnon, Rite Ecossais Primitif, page  285, par Eric Romand]

 

[83] (p 557-561) [En 1717 il n’existe plus que quatre loges qui se réunissent régulièrement dans la région de Londres… :

- L’Oie et le Gril (The Goose and Gridiron), dans la cour de la cathédrale St Paul,

- La Couronne (The Crown), dans Parker Lane, près de Drury Lane,

- La Taverne du Pommier (The Appletree Tavern) dans Charles Street, à Covent Garden,

- La Taverne de la Coupe et des raisins (The Rummer and Grapes Tavern), dans Channel Tow, à Westminster.]

 

[84] (p 557-561) [« ... la tendance des f.m. écossais à soutenir la cause jacobite... » - Les jacobites sont « Les partisans des Stuarts, voulant rétablir cette famille sur le trône à la place des Hanovre »]

 

[85](p 565-568) […« la partie de thé de Boston... » :

- Les anglais avaient imposé aux colons d’acheter exclusivement - et en quantité excessive - le thé de la Compagnie des Indes orientales. Dans la nuit du 16 déc. 1773, des colons déguisés en Indiens mohawks montèrent à bord du Dartmouth, un navire de la compagnie qui était bloqué depuis quinze jours sans pouvoir débarquer sa cargaison. La totalité du thé (une valeur de 10.000 livres) fut jetée à l’eau. L’opération s’effectua sans violence...]

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31 août 2020 1 31 /08 /août /2020 20:02

«  LA CLE D’HIRAM »

par  Christophe Knight et Robert Lomas (1997) - Editions J’AI LU -      

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Arnaud d’Apremont

« 3 ème  partie des notes de lecture (en 4 parties)

de Tha.°. Coq.°.  et Elth.°. Bia.°. «  Ecossais de l'Hermione  »

 

3ème partie

 

X. Mille ans de luttes ……………………………………………………………….. 265

Les débuts de la nation juive - Israël et Juda -   …………………………………   265

L’exil à Babylone - 586 avJC destruction du temple de Jérusalem - ……………   268

Le prophète de la nouvelle Jérusalem - Ezéchiel, « que Dieu rende fort » - ….   274

Le temple de Zorobbabel - « fils de Babylone » - ……………………………..    283

Nouvelle menace pour Yahvé - La pensée grecque, Alexandre le Grand - …….    285

 

XI. Le pesher de Boaz et Jakin …………………………………………………..   294

Les manuscrits de la Mer Morte - La « vérité » face aux dogmes de l’Eglise romaine - ..   294

Les livres des Maccabées manquants - Une différence entre les Bibles romaine et protestante -  301

Les élus de Juda - La communauté de Qumran - ……………………………….   303

Midrash, pesher et parabole ……………………………………………………. 310

Les secrets de Qumran - L’« Assomption de Moïse etc. » - …………………….  313

Les piliers jumeaux ……………………………………………………………… 320

 

Planches photographiques (non produites)…………………………………     336-351

 

XII. L’homme qui changea l’eau en vin …………………………………………   352

La course contre le temps ... pour libérer la Terre Sainte de la « loi romaine » - .  352

La nouvelle voie vers le royaume de Dieu - « Faites attention aux mots... » - …  366

L’arrestation du pilier royal - « La prophétie de l’étoile » - ………………….     372

Le procès et la crucifixion - « deux mille ans d’antisémitisme » - ……………     380

Les symboles de Jésus et Jacques …………………………………………….     388

L’ascension du menteur - « Saül-Paul » - …………………………………….      394

Le trésor des juifs - La guerre de 66-70 - Les trésors sacrés cachés sous le Temple -  405

 

XIII. La résurrection ……………………………………………………………    414

Les survivances de l’Eglise de Jérusalem - L’Eglise celtique………………....   414

Le manuscrit de la « Jérusalem céleste » - Symboles maçonniques -   ………   430

L'impact des manuscrits nazôréens - Un siècle de construction de Cathédrales, d’abbayes  438

 

XIV. La Vérité éclate ……………………………………………………………   441

La prophétie devient réalité - Bereshit Rabbati - L’Inquisition -   ……………   441

La crucifixion de Jacques de Molay   ………………………………………..      453

La preuve physique - « Le Linceul de Turin » - La fin des « âges sombres » -.    458

Le message se répand - Le voyage vers La Merica -   …………………………  462

Le pays de l’étoile appelée La Merica ……………………………………….    466

 

XV. La redécouverte des manuscrits perdus……………………………………… 471

Le refuge écossais - William Wallace, Robert Ier Bruce - ………………………. 474

Retour à Rosslyn ………………………………………………………………… 483

Que la lumière soit - Rosslyn, un sanctuaire, pas une chapelle -………………..   489

Le secret perdu de la maçonnerie de Marque redécouvert - Les premiers et deuxième degrés - ….  498

Le protecteur qui épargna Rosslyn - Oliver Cromwell - ……………………….  507

Sous le sceau de Salomon - Si tatlia jungere possis sit tibi scire possis - ……….  510

Exhumer les manuscrits nazôréens     ………………………………………….. 513

Post-scriptum (Préliminaires à d’éventuelles fouilles)    …………………………. 517

 

3ème partie

 

X. Mille ans de luttes

 

Les débuts de la nation juive - Israël [31] et Juda [32] -

 

(p 265-266) La mort du roi Salomon intervient « presque… mille ans avant celle du dernier et plus célèbre prétendant au - titre de roi des juifs - ». Ces mille années se caractérisent par la recherche d’une identité et l’élaboration d’une théologie et d’une structure sociale qui seraient propres au peuple juif.

Après la mort de Salomon, le pays d’Israël au Nord et le pays de Juda au Sud sont séparés.

- Pendant des siècles Israël est en proie à « la guerre », au « meurtre » et à « la traîtrise » ; le général Jéhu « l’individu le plus infâme de cette époque » se livre à des massacres et assassinats, souvent dans un but politique, mais il est « dit que ces – nobles - actions réjouirent Dieu » (cf. extrait du 2ème livre des Rois 10, 30, p 266).

- Juda s’efforce de maintenir  une stabilité pendant 3 siècles et demi. « La lignée royale davidique » perdure plus de 400 ans, ce qui contraste avec les « huit changements dynastiques révolutionnaires » vécus par Israël, pendant les deux premiers siècles.

 

(p 266-268) Pourquoi Israël et Juda ont-ils évolué aussi différemment ? La géographie de Juda, pays d’accès plus difficile aux envahisseurs, ne serait pas une explication suffisante. Pour Chris et Rob, « la continuité de la lignée royale davidique sur une période aussi longue s’explique principalement par le fait » qu’on lui reconnaît un « droit divin de régner », … suivant la tradition égyptienne. Au royaume de Juda, diverses cérémonies annuelles suivraient les modèles égyptiens et babyloniens, montrant l’importance centrale du roi et réaffirmant le droit ancien et sacré du roi à gouverner.

 

L’exil [33] à Babylone [34] - 586 avJC  destruction du temple de Jérusalem -

 

(p 268-269) En 721 avJC les assyriens envahissent le royaume d’Israël, puis en 597 avJC, celui de Juda. Le grand roi babylonien Nabuchodonosor (Nebuchad-nezzar) s’empare de Jérusalem ; il emmène en exil le roi Joiakîn (Jehoiachin) avec sa cour et les intellectuels du pays ; il désigne un nouveau roi à sa solde, Sédécias (Zedekiah). 3.000 personnes auraient été emmenées à Babylone ; on a retrouvé des tablettes cunéiformes (dans les ruines de Babylone) qui concernent les captifs et nomment le roi Joiakîn et ses 5 fils.

Pour libérer Juda, en 589 avJC, une rébellion est provoquée par des éléments pro-égyptiens de la cour de Sédécias (l’Egypte est l’ennemi de Babylone). Nabuchodonosor réagit immédiatement, attaque les villes de Juda et reprend Jérusalem en 586 avJC ; Jérusalem et son temple sont détruits en grande partie. Sédécias est contraint  d’assister à l’exécution de ses fils et on lui crève les yeux. D’après Jérémie 52, 29, huit cent trente-deux nouveaux captifs sont envoyés en exil.

 

(p 269-270) Au Vème s. avJC, l’historien grec Hérodote  visite Babylone, ville cosmopolite qui s’étend sur les deux rives de l’Euphrate, en formant un carré qui ferait 25 km de côté ; il décrit la splendeur de cette ville gigantesque. « Dans Babylone, s’[élève] la haute ziggourat de Bel, pyramide à 7 niveaux – aux couleurs du soleil, de la lune et des 5 planètes – en forme de tour, et au sommet de laquelle se [trouve] un temple » ; cette magnifique structure aurait été la source d’inspiration  de l’histoire de la tour de Babel. Aujourd’hui, « l’archéologie vient appuyer le témoignage d’Hérodote et le confirme comme un témoin digne de foi ».

 

(p 270-272) A leur arrivée à Babylone, les exilés découvrent la monumentale et resplendissante porte d’Ishtar avec les dieux de la ville : Mardouk – divinité-dragon - , Adad - dieu du ciel sous forme de taureau - , et Ishtar - déesse de l’amour et de la guerre symbolisée par un lion -. Jérusalem et son temple sont vraisemblablement bien humbles à côté de Babylone.

- Cependant, les juifs découvriraient une théologie « étonnamment familière » car dérivée d’une ancienne source commune sumérienne, comblant même les vides dans leurs propres histoires tribales de la Création et du Déluge.

Yahvé reste le dieu particulier de la nation juive, mais les exilés adopteraient les dieux babyloniens dès leur arrivée, par respect du dieu ou des dieux du lieu « visité » ; à l’époque, chaque dieu est considéré comme ayant une zone d’influence sur un territoire donné.

- Il est généralement admis que les intellectuels juifs rédigent pendant leur captivité à Babylone, la plupart des cinq livres de la Bible. En se servant des informations sur le commencement des temps obtenues auprès de leurs ravisseurs, les juifs seraient en mesure de reconstruire la Création du monde par Dieu et d’enrichir l’histoire d’événements comme le Déluge. Ces écrits sont un « mélange... de faits historiques... de mémoires culturelles... de mythes tribaux… » et d’« inventions » pour combles les vides historiques ou pour transmettre « un message ».

 

(p 273-274) Voici un exemple qui concerne le choix des noms de personnes :

Les noms de la Bible ne sont pas « de simples désignations populaires » ; ils véhiculent « des significations importantes ». Le philologue allemand John Allegro, spécialiste des langues sémitiques a découvert que « le nom de Jacob [découle] directement du sumérien IA-A-GUB, signifiant « pilier », ou plus littéralement « pierre levée. Dans la Genèse 28, 18, … Jacob dresse une pierre comme une stèle pour relier le ciel et la terre à Béthel… Plus tard, dans... Genèse 31, 45, il en élève une autre, peut-être à Miçpa… Béthel signifie - maison de Dieu - un point de contact entre le ciel et la terre …  Miçpa signifie - tour de guet - lieu de protection contre l’invasion ». Les auteurs de la Genèse communiquent sans doute « quelque chose de très important en appelant ce personnage « Jacob  … quand le texte biblique [change] son nom en « Israël*, cela [signale] … que les piliers du nouveau royaume [sont] en place et que la nation [est] prête à recevoir son propre nom… antécédent… nécessaire à l’établissement d’une royauté ».

 

Le prophète [35] de la nouvelle Jérusalem - Ezéchiel [36] , « que Dieu rende fort » -

 

(p 274-275) Selon Chris et Rob, le prophète Ezéchiel serait « une des figures les plus étranges - mais des plus importantes » dans leur reconstitution de l’exil babylonien. « … les écrits qui lui sont attribués… ont nourri la théologie de Qumran » et les personnes qui formeront l’Eglise de Jérusalem. Ezéchiel est l’architecte du Temple imaginaire et idéalisé de Yahve;ce Temple serait le plus important de tous.

 

(p 275-276) Ezéchiel était un prêtre du Temple et membre de l’élite envoyée en exil en 597 avJC ; la chute de Jérusalem et la destruction du Temple ont une signification importante pour lui : « Les juifs avaient désobéi aux lois divines et profané les choses sacrées, y compris le Temple… La destruction de Jérusalem et celle du Temple  représentaient une mort, tandis que la nouvelle cité attendue et le Temple reconstruit seraient une résurrection... ».

 

(p 276-278) En nov. 591 avJC Ezéchiel est dans sa maison de Nippour en Mésopotamie. Les Anciens de Juda en visite sont assis en face de lui ; ils sont venus pour entendre des messages de Yahvé. Le prophète tombe en transe, et comme s’il était dans le Temple de Jérusalem « … il vit toutes sortes d’images murales représentant de - misérables abominations - et toutes sortes de scènes mythologiques, autant de motifs qui semblaient restituer des pratiques syncrétistes d’origine égyptienne. Soixante-dix anciens de la maison d’Israël participaient aux mystères secrets et tenaient des encensoirs » (Peake’s Commentary on the Bible, op. cit.). La vision montre que ce sont les Anciens eux-mêmes qui sont impliqués dans ces rites secrets ; le verset (Ezéchiel 8, 8) introduit cette vision et explique comment le prophète « espionne » ce qui se passe. Serait-ce en rapport avec la tentative infructueuse pour obtenir de Sekenenrê Taâ II les secrets du sacre ? … sachant qu’on n’est plus dans le Temple de Thèbes avec les secrets originels, mais dans le Temple de Jérusalem avec les secrets substitués.

 

(p 279-280) On imagine les propos du prophète : «  … vous avez exécuté vos mystères secrets, venant de l’Egypte païenne, fondés sur le culte du soleil et n’accordant aucune place au Dieu de nos pères. Vous êtes les plus grands pêcheurs de tous et il est juste que Yahvé vous ait punis ».

- La réponse des Anciens déjà brisés par l’exil serait : « Mais ce sont les secrets donnés à la Maison royale de David par Moïse lui-même ! … Que devons-nous faire ? »

- Les conseils du prophète seraient : « … d’abord reconstruire le Temple dans vos cœurs et le Temple de pierre suivra… garder vos secrets, … mais expurger l’histoire égyptienne et utiliser les grandes vérités qui y sont tout de même contenues pour votre œuvre de reconstruction du Temple. Ayez connaissance de vos secrets… mais ayez d’abord connaissance de votre Dieu. » 

- Telle serait l’explication de cette importante vision d’Ezéchiel. A ce moment de l’histoire du peuple juif, l’histoire de Sekenenrê deviendrait celle d’Hiram « qui fut perdu » parce que Ezéchiel voulait enlever les traces du rituel égyptien.

- Le livre d’Ezéchiel « prophétise » aussi la réunification des pays d’Israël et de Juda, et une Alliance renouvelée avec Yahvé qui a retrouvé son sanctuaire au milieu de son peuple.

 

(p 280-282) En 573 avJC Ezéchiel est en captivité depuis environ un quart de siècle ; il exprime sa vision la plus célèbre où apparaissent « ce qui ressemble à une ville », puis le Temple qu’il évoque avec de nombreux « échos » maçonniques (se reporter au livre pour les descriptions)…. Et…

« Finalement l’imagination d’Ezéchiel établit les règles du clergé qui deviendraient celles des esséniens de Qumran (R. Eisenman et M. Wise, The Dead Sea Scrolls Uncovered, op. cit) … Le modèle du nouvel ordre est né et l’image du – temple à venir – va devenir plus importante que le Temple perdu ».

 

Le temple de Zorobbabel, « fils de Babylone »

 

(p 283) En 539 avJC Cyrus roi des perses s’empare de Babylone sans effusion de sang ; il permet aux juifs de retourner à Jérusalem et  restitue les trésors que Nabuchodonosor avait pris dans le Temple. Juda devient une province perse. Les enfants qui avaient quitté Jérusalem y reviennent vieillards ; le retour d’exil est un choc pour les exilés comme pour ceux qui sont restés. Les exilés ramènent des idées qui ont « incubé en captivité » et bâtissent « une nouvelle et puissante alliance avec Yahvé ». Le roi Zorobbabel [37] (Zerubbabel), descendant de David, fait reconstruire le Temple (avant la fin du VIème s. avJC).

 

(p 284) Pendant la captivité à Babylone, le terme « juif » (c. à d. « membre de la tribu de Juda ») aurait été instauré, ce qui serait à l’origine d’un nouveau et puissant sentiment de nationalité qui se développe ; ce sentiment se fonde sur la reconstruction du Temple, l’application de règles religieuses strictes et d’obligations issues du livre de la Loi imposé par les exilés. Les bâtisseurs de la nouvelle Jérusalem (s’)imposent la vision spécifique de « peuple de Yahvé » ; ils protègent cette spécificité par « des mesures comme la proscription des mariages avec des non-juifs. De cette manière les tribus du Levant – autrefois distinctes - [deviennent] une race ».

 

Nouvelle menace pour Yahvé - La pensée grecque, Alexandre le Grand -

 

(p 285) L’influence des babyloniens et des perses est manifeste dans les écrits de l’A.T.. Mais, au milieu du IVème s. avJC, apparaît la culture grecque, « radicalement nouvelle », qui aura un impact beaucoup plus profond sur le judaïsme.

 

(p 285-286) « Pendant qu’à Jérusalem l’ordre social s’[organise] autour du clergé et de l’apaisement d’un Dieu exigeant, les penseurs grecs [produisent] une nouvelle classe de philosophes, de scientifiques et de poètes. Le monde  [prend] connaissance de cette nouvelle puissance majeure » par les exploits du roi macédonien Alexandre [38] le Grand, un des plus grands chefs militaires de l’histoire. Il constitue un empire qui regroupe l’Egypte, la Perse, l’Afghanistan et le sous-continent indien ; il instaure « un mode de vie... international » où les connaissances comme les marchandises sont échangées dans le monde entier, de sa nouvelle cité Alexandrie (en Egypte) jusque dans la vallée de l’Indus. La langue grecque est celle du commerce, de la diplomatie et du savoir ; « le mode de vie et de pensée hellénistique [est] adopté.. par tous les intellectuels. Ceux qui ne [peuvent] lire et écrire en grec [sont] exclus de la nouvelle élite internationale ». Agé de 24 ans, Alexandre débarrasse l’Egypte de l’envahisseur perse ; la société égyptienne le nomme « fils de dieu et pharaon incarné ».

Alexandre meurt de fièvre à Babylone à 33 ans en 323 avJC. L’influence hellénistique en Egypte perdurera grâce à la lignée des pharaons ptolémaïques, dont Cléopâtre…

 

(p 286-287) « … les dieux égyptiens se [fondent] aux dieux grecs… Les colonnes jumelles représentant les deux pays [deviennent] les colonnes d’Hermès [39] », dieu qui absorbe les attributs du dieu-lune égyptien Thot, incarnation de la sagesse et frère de Ma’at. « … ce dieu possédait toute la connaissance secrète sur 36.535 rouleaux cachés sous la voûte céleste… qui ne pouvaient être découverts que par des hommes dignes qui utiliseraient une telle connaissance pour le bien de l’humanité » (36.535 est environ le nombre de jours dans un siècle).

Thot et Hermès sont importants en F.M. et leurs noms désignent en fait la même personne.

 

(p 287-289) Les Anciens Devoirs (Old Charges) de la F.M. rapportent l’implication d’Hermès/Thot dans le développement initial de la science comme le montre la citation du texte daté de 1.607 d’Inigo (ou Nigo) Jones (pages 288-289). La F.M. rappelle dans cette citation « comment les grecs  [élaborent] leurs croyances à partir des légendes égyptiennes. La datation - Anno Mundi - signifie  depuis le commencement du monde », soit, « selon la F.M., 4.000 ans avJC, époque où la civilisation sumérienne serait sortie… de nulle part ! »

 

(p 289-291) Au IVème s. avJC, l’ordre règne dans la société juive. Mais bien des juifs oublient promptement les contraintes de leur Alliance avec Yahvé et se tournent vers le « nouvel ordre du monde cosmopolite » ; « la nouvelle race » juive se répand et établit « un quartier propre dans presque chaque ville hellénistique... Les juifs [deviennent] rapidement des agents respectés du nouveau commerce qui [anime] l’Empire grec » ; ils apportent « avec eux leur croyance en Yahvé et leurs livres sacrés [sont] traduits en koiné - version citadine commune du grec classique - ». Cette version est « la Septante » (déjà vue précédemment).

- « Les premières écritures [existent] maintenant en hébreu, en araméen de l’Empire perse et en koiné » qui seront les langues utilisées pour les nouvelles œuvres religieuses. Mais les juifs grécophones d’Alexandrie, d’Ephèse et d’autres villes qui traduisent leurs écritures ne peuvent manquer d’en modifier l’atmosphère et le sens car « la langue grecque s’est développée au sein d’un peuple cosmopolite, rationnel et libre penseur qui utilisait la rhétorique et la philosophie avec la plus grande efficacité. Par contraste, le peuple inspiré et irrationnel qui manifesta l’hébreu avait une conception différente du monde ».

 

(p 291-292) « On [appelle] Diaspora le monde juif hors de Judée ». Au grand effroi des juifs restés à Jérusalem, les juifs de la Diaspora « interprètent] la Loi à leur guise et, le pire de tout, ils [transgressent] l’Alliance avec l’invention de la synagogue », terme grec signifiant « rassembler » ; originellement la synagogue est un lieu où les juifs se rencontrent et organisent les besoins de leur communauté ; puis ce lieu d’assemblée se transforme en Temple alors que Yahvé ne pouvait être adoré que dans Sa  maison à Jérusalem. La synagogue est une idée scandaleuse et épouvantable pour « les fidèles de Dieu... dans la Cité sainte ».

 

(p 291-292) Cependant, la religion juive attire les occultistes qui lui conférent « une tout autre signification … le nom même de... Yahvé... écrit YHVH, [revêt] une signification particulière. Les grecs [appellent] ce nom divin le « Tetragrammaton » et ils [considèrent] les textes juifs comme la source d’une ancienne sagesse ésotérique supposée ». Des Gentils (des non-juifs) prennent ce qu’ils veulent dans le judaïsme et forment des groupes qui seront « le terreau d’un culte à mystères grec » : le christianisme.

 

(p 292-293) CONCLUSION

De ce chapitre retenons « comment Sekenenrê Taâ II [est] devenu Hiram Abif, le roi qui fut perdu. C’[est] l’œuvre d’Ezéchiel, ce personnage autoritaire, qui cherchait à expliquer pourquoi Dieu n’était pas parvenu à protéger son propre Temple face à ses ennemis ».

 

XI. Le pesher de Boaz et Jakin

 

Les manuscrits de la Mer Morte - La « vérité » face aux dogmes de l’Eglise romaine -

 

(p 294-295) A l'époque du Christ, la communauté d'Israël la plus importante - non pas en nombre mais spirituellement - serait celle de Qumran à l'origine des manuscrits de la Mer Morte… Qumran, les esséniens, les nazôréens et l’Eglise originelle de Jérusalem ne seraient qu'« une seule et même entité ».

- Il a bien été trouvé une filiation « entre cette communauté et les anciens égyptiens » qui conforterait l'hypothèse du développement de la F.M. à partir de ce groupe (cf. chap. IV et V). Néanmoins il manque encore « des preuves directes de comportements et de rites maçonniques ».

 

(p 295-296) Entre 1951 et 1956, le site de Qumran fait « l'objet de fouilles massives, orchestrées par le Jordan Department of Antiquities, l'Ecole archéologique française et le Palestine Archeological Museum (sous la direction de G.L. Harding et du père R. de Vaux) ». Les érudits responsables de ces recherches ne sont pas indépendants ; ils ont « une foi à protéger et une organisation à maintenir... De fait, après leur découverte, plus de la moitié des huit cent manuscrits exhumés ne [sera] pas publiée pendant plus de quarante ans. La communauté intellectuelle [sera] outragée par cette occultation sans précédent d'une connaissance qui aurait du être publique ».

 

(p 297-298) A la lumière de ces textes enfin disponibles, il semble qu'il existe « un grand nombre de variantes [de l'A.T.] et que le texte [de la] Septante n'est que l'une d'elles ».

« … le christianisme repose entièrement sur l'idée qu'un jour un dieu fait homme est mort (bien que temporairement) sous la torture pour la rémission des péchés des hommes qui Le vénéraient ». L'« unique témoignage relatif à cet événement charnière … [étaient] les trois Evangiles synoptiques du Nouveau Testament … On sait maintenant que l'histoire de Jésus racontée par ces Evangiles est dans une large mesure une fiction mise en scène pour habiller ses enseignements... L'analyse  des Evangiles de Matthieu et de Luc montre qu'ils sont un amalgame… fondé sur une combinaison de l 'Evangile de Marc et d'un Evangile perdu ancien auquel on fait référence »... l'Evangile « Q » ou « Quelle », en allemand « source ». On sait également aujourd'hui que le récit de la naissance de Jésus dans Marc et Luc est une totale invention... ».

- Des « spécialistes comme Morton Smith, ont détecté l'existence d'un Evangile secret… sous-jacent dans les quatre évangiles du N.T (Jean, Luc, Marc, Matthieu… ordre à vérifier) … qui serait antérieur à l'Evangile de Marc (M. Smith, The Secret Gospel, op. Cit.)… Cette hypothèse est corroborée par les manuscrits de Qumran qui démontrent qu'il existait une tradition secrète que les membres devaient jurer de ne jamais divulguer... (D.S. Russel, The Method and Message of Jewish Apocalyptic) ».

- En dehors de ces textes, on ne trouverait quasiment aucune référence à Jésus dans les documents connus, même pas par « des historiens comme Flavius Josèphe, Philon et Pline l'Ancien [qui] recensaient presque tout ce qu'il y avait à noter à l'époque… les premiers inventeurs du christianisme » auraient supprimé les preuves de l'existence mortelle de Jésus « qu'ils voulaient représenter comme un Dieu ».

 

(p 299-300) « … (p 297) le judaïsme et la plupart des autres religions se fondent sur un large corpus social et théologique ». « Le boudhisme n'a pas besoin de Gautama Boudha pour exister, et sans Mahomet, l'islam vit quand même. Mais sans la résurrection de Jésus, le christianisme (tel qu'il se présente actuellement) n'est rien. Le christianisme est aujourd'hui exposé à la lumière de la vérité … il ne peut être juste de dissimuler la vérité, parce que la vérité est certainement l'essence de Dieu. Il doit exister un moyen pour l'Eglise de survivre en repensant ce qu'elle sait être des idées fausses... la religion n'a rien à faire avec la vérité historique, mais avec la foi… [cependant] dans notre monde moderne, la foi aveugle n'est... plus tout à fait suffisante. Si la religion veut survivre, elle ne doit pas se détourner des informations nouvelles.

Mettre les dogmes au-dessus de la vérité n'est pas une bonne manière d'honorer Dieu ».

 

Les livres des Maccabées manquants - Une différence entre les Bibles romaine et protestante -

 

(p 301) L'accession de Jonathan Maccabée à la haute prêtrise serait, selon « l'histoire officielle », un évènement populaire et conforme au droit. Grâce aux écrits de Qumran, nous savons que les hassidims [40] (juifs de stricte observance) rejettent ce choix qui place « la politique devant Yahvé ». Après l'assassinat de Jonathan, son frère Simon lui succède et proclame un droit héréditaire  pour sa famille à occuper la charge de grand prêtre ; le Psaume 110 fait allusion à cette accession illégalel à la haute prêtrise. Qumran dénonce « La Cité de Jérusalem dans laquelle le prêtre maudit exécutait ses abominations et profanait le Temple de Dieu (1 QpHab 12, 7-9) ».

 

(p 302-303) Le fondateur de la lignée qui s'empare de la haute prêtrise s'appelle Mattathias et son fils Juda sera appelé « Maccabée [41] ». La lignée qu'ils engendrent est désignée par les hasmonéens (ou asmonéens), de Ashmon (Hasmon) arrière grand-père de Mattathias (selon Flavius Josèphe). Dans cette descendance, Aristobule [42] sera le premier à se dire « roi des juifs » autant que grand prêtre… (cf. p 302 pour plus de détails).

- Dans les 1er et 2ème livres des Maccabés, « La Bible catholique romaine de Douai fournit une histoire… de cette période... de « corruption généralisée et décrit les asmonéens comme des héros juifs... La Bible du roi James est muette sur cette question ».

- Pourquoi la Bible romaine admet-elle la légitimité des asmonéens, légitimité ignorée par la Bible protestante ? Les conteurs, beaucoup plus tardifs de la Bible protestante auraient-ils rejeté les asmonéens ?

L'illégitimité des prêtres et rois asmonéens n'aurait été connue (et dénoncée) que par « les membres de la communauté de Qumran qui méprisaient  ces faux grands prêtres et leur soumission politique aux romains ». Les qumraniens disparaissent au cours de la guerre contre Rome en 66-70 apJC.  Néanmoins, « En enterrant la véritable histoire juive sous la forme de manuscrits, le message parvint finalement entre les mains des auteurs de la Bible protestante… grâce aux fouilles des chevaliers templiers au début du XIIème s. ».

 

Les élus de Juda - La communauté de Qumran -

 

(p 303-304) « Zorobbabel... et les membres de son groupe intérieur » reviennent de Babylone « avec la cérémonie secrète de la lignée royale de David », cérémonie modifiée par Ezéchiel mais « globalement... intacte ». Toujours suivant le plan d'Ezéchiel, un nouveau Temple est bâti, une nouvelle et « inébranlable » Alliance avec Yahvé est contractée… Mais il est très probable que les descendants de Zorobbabel et de son groupe intérieur,... les hassidims, quittent Jérusalem… entre 187 et 152 avJC. ; le manuscrit « Ecrit de Damas » livrerait le meilleur indice sur la fondation de la communauté de Qumran à cette époque [« Ceux de Damas (Damascus) » est un autre nom de la communauté de Qumran] ; on peut se reporter à un extrait du manuscrit page 304. 

 

(p 305) « Nous pouvons être certains que la communauté [est] en place en 152 avJC. quand les qumraniens s'[élèvent] contre l'accession  de Jonathan, le chef des Maccabées, à la haute prêtrise... Les manuscrits récupérés dans les grottes de Qumran… - Manuel de Discipline et les… deux premiers chapitres du livre d'Habacuc - évoquent  leur aversion… pour cette désignation ».

« Les qumraniens « Retirés dans le désert,… se [voient] comme le peuple de la nouvelle Alliance avec Yahvé, - les élus de Juda - » ; leur « règle » deviendra « le modèle des ordres  chrétiens » (monastiques).

 

(p 306-307) La communauté de Qumran est divisée en trois groupes : Israël, les Lévites et Aaron. Israël désigne l'appartenance ordinaire ; les lévites sont les prêtres de rang inférieur ; Aaron désigne les prêtres les plus élevés et les plus saints.

« Il existe un certain nombre de ressemblances spécifiques entre la F.M. et Qumran ». Pour devenir membre de la communauté, tout postulant passe un entretien ; sa candidature est examinée « pour établir sa rectitude » et on procède au vote. Une fois admis, le candidat reste « à un grade inférieur pour la durée d'un an, période au cours de laquelle il ne doit pas mêler sa richesse à celle de - la multitude - (les autres membres) » . Au bout d'un an, « le candidat [subit] un examen pour évaluer sa connaissance... de la Thorah… Comme en F.M. jadis, la majorité des membres de Qumran ne [peut] dépasser le second degré d'appartenance… au terme d'une année supplémentaire, quelques individus élus [peuvent] accéder à un troisième degré,... [approchant] le « Conseil secret de la Communauté »… Comme chez les chevaliers templiers, au terme de leur première année, les initiés [doivent] remettre toute leur richesse… » procédure que la F.M. ne peut adopter. « Les vertus positives enseignées dans la communauté de Qumran sont … : vérité, rectitude, bonté, justice, honnêteté et humilité associées à l'amour fraternel… ».

« Les trois degrés de la communauté de Qumran  ressemblent tant à ceux de la F.M. qu'il ne peut s'agir d'une pure coïncidence ».

(p 308-310) A Qumran comme en F.M., on exige des candidats d'être « sains de corps et d'esprit, et tout handicap physique est supposé empêcher l'admission » (la règle n'est plus rigoureusement appliquée - On se reportera à la note de bas de page 309 à propos de la justification de telles disqualifications).

- La communauté qui vit à Qumran pendant 250 ans est souvent qualifiée de « monastère essénien ». Cependant Qumran n'est pas un rassemblement de célibataires voués à la prière, bien que « le célibat [soit] tenu en haute estime » sans être obligatoire.

- « La communauté de Qumran... [changera] spectaculairement au cours de son quart de millénaire d'existence, particulièrement vers la fin sous l'influence de Jésus et Jacques ».

 

Midrash, pesher et parabole

 

(p 310-312) « Il est... incontestable que le christianisme était un culte juif et que tous ses - acteurs originels – (Jésus, Jacques, Simon-Pierre, André, Juda, Thomas, etc.) étaient des gens qui pensaient en terme de midrash, pesher et parabole » :

- « … midrash correspond pratiquement au mot - exégèse - , … - l'étude et l’interprétation des Ecritures hébraïques dans le but de découvrir les vérités et instructions théologiques à suivre - ».

- « … pesher [est] une méthode pour donner un sens à tout ce qui [survient] autour d'eux »… [suivant] des schémas types… déchiffrés grâce à l'étude des Ecritures ».

- « … parabole (du grec parabolê - comparaison - ) … Jésus Christ utilisait cette forme narrative… comme – une explication imagée pouvant contenir une allégorie,… une métaphore,… permettant de transmettre un enseignement plus profond… - . Ces histoires n'étaient pas seulement… de simples analogies... pour aider à comprendre la Loi… ».

« la seconde génération (Paul, Matthieu, Luc, etc.) était assez différente et utilisait des processus intellectuels plus héllénistiques... ». Les Evangiles du N.T. auraient été écrits par cette génération, « après la destruction de Jérusalem et de Qumran et la mort des acteurs originels ». C'est pourquoi, « Pour séparer le fait de la fiction dans le N.T., il faut enlever le littéralisme grec pour retrouver le courant de pensée juif et protochrétien... sous-jacent ».

 

(p 312-313) C'est à partir de 1956 que des parallèles sont faits au travers des textes entre les qumraniens et l’Eglise de Jérusalem. Deux extraits de textes sont cités dans le livre pour faire un comparatif. Ces citations s'accordent aussi avec la F.M. et la construction d'un temple spirituel (cf. vision d'Ezéchiel), surtout « … la pierre de fondation dans l'angle nord-est » ; l'angle Nord-Est est la place attribuée dans la loge au nouvel admis en F.M..

[43] Note n°2 de bas de page 312  [« … Nouveau Testament ou... Nouvelle Alliance » ]

 

Les secrets de Qumran - L’« Assomption de Moïse etc. » -

 

(p 313-315) Le « Maître de Justice ou de Rectitude » montre « la Voie » aux esséniens contraints de quitter Jérusalem. « La communauté s'établit alors sur des bases solides à Qumran … les manuscrits de Qumran… donnent rarement les noms des individus ». Le « Maître de Justice [est] très probablement… un descendant sacerdotal de Sadok. Il [révèle] à sa communauté qu'ils [vivent] à une époque qui [verra] - la fin des jours – comme l'avaient prédit les anciens prophètes ».

Les qumraniens se désignent eux-mêmes par : « la Communauté », « la Multitude », « la Congrégation d'Israël » et « les fils de la Lumière » ; l'homme qui les conduit « à la fin des temps », le Messie davidique, porte des titres comme « le Puissant », « l'Homme de Gloire » et « le « Prince de Lumière » qui vaincra le « Prince des Ténébres » et la « Congrégation de Bélial » (Satan)… Cependant Dieu [sauvera] Son peuple grâce à deux hommes qui se [léveront] à la fin des temps : l'un [sera] du - Rameau de David - et l'autre [sera] - l'Interprète de la Loi » (D.S. Russel, The Method and Message of Jewish Apocalyptic, op. cit.).

 

(p 315-320) Selon les manuscrits qumraniens, il existerait des livres secrets… sur ces événements futurs, ainsi que des références à certains rituels révélés par Dieu ; ils auraient été « transmis selon une longue ligne de tradition secrète ». Parmi ces documents, on a trouvé des rouleaux d'écritures cryptées,... des écrits secrets ?

- Le Dr Hugh Schonfield découvre un code hébreu destiné à crypter les noms d'individus, le « code Atbash » (H. Schonfield, The Essene Odyssey, op. Cit.). En 1988, il s’aperçoit que des mots clés, utilisés par les templiers et par la F.M., sont eux-mêmes des codes Atbash… à l'exemple de « Baphomet » que les templiers auraient adoré ; ce terme jusqu'ici incompris, a été transcrit en hébreu et, par le code Atbash, devient Sophia, « sagesse » en grec.

- Parmi ces mystérieux textes qumraniens, certains concernent Noé et Enoch, détenteurs de secrets divins transmis par « les ancêtres mythiques de la race humaine… On retrouve ces récits dans… la littérature apocalyptique,… [récits] aussi anciens que le livre de la Genèse, ils proviennent… de quelque autre source non identifiée… [et] il y eut… une tradition secrète inexpliquée attachée au nom d’Enoch »… … . En F.M. « de vieux rituels [évoquent] la tentative de Sem, Japhet et Ham (Sham ?) pour ressusciter Noé et,… le degré de Noachite (Ark Mariners), déjà mentionné… continue cette tradition des secrets de Noé ». Serait-ce « les secrets oraux de la cérémonie de résurrection » ?

- Il aurait existé « beaucoup plus d’écrits attribués à Moïse qu’il n’en subsiste aujourd’hui, [comme] l’Assomption de Moïse [44] - considérée comme une œuvre essénienne »… où Moïse donne à Josué une instruction pour qu’il cache des livres secrets « avant la fin des jours,… à l’endroit qu’Il fit dès le commencement de la création du monde » (cf. citation page 317). Pour les juifs, « l’endroit de la Première création » ne peut être que « le rocher sous le Saint des Saints... du Temple de Jérusalem ». Les qumraniens, « fervents étudiants de la Loi », auraient suivi cette instruction de Moïse « parce… qu’ils pensaient voir la fin des temps... ». Chris et Rob sont de plus en plus persuadés que les templiers qui ont fouillé le site du Temple durent trouver des rouleaux secrets.

- Dans le texte de l’Assomption de Moïse (qui aurait été écrit du vivant de Jésus), apparaît le personnage de Taxo, ou encore Tacho, que le code Atbash traduit « Asaph, … celui qui assista Salomon pour la construction du Temple ». En F.M. Tacho est aussi le nom du G.M. (en Espagne). Les qumraniens écrivent que Tacho et ses fils se retirent dans une grotte « pour mourir sans trahir leur foi. Leur mort doit être le déclencheur de l’intervention de Dieu... ».

Pour Chris et Rob, ce serait la confirmation que Tacho fait référence au Maître de Justice des dernières années d’existence de la communauté (Peake’s Commentary on th Bible, op. cit.). L’exhortation dans le texte « mourir plutôt que trahir sa foi » se retrouve au 3ème degré de la F.M. dans les paroles d’Hiram : « Je préfère mourir plutôt que trahir la vérité sacrée dont je suis le gardien ».

 

(p 320) « le chef de la communauté de Qumran était considéré comme le descendant spirituel de l’architecte originel du Temple de Salomon,  autrement dit l’homme que les f.m. appellent aujourd’hui Hiram ».

- Il faut maintenant revenir sur l’autre motif principal du symbolisme maçonnique, les deux piliers et leur histoire, si importants pour les deux premiers degrés de la F.M..

 

Les piliers jumeaux

 

(p 320-321) A partir d’une position qu’ils croient « élevée », les chrétiens modernes s’autoriseraient à étudier et à considérer les esséniens/qumraniens comme un simple groupe parmi beaucoup d’autres existant en Terre Sainte à l’époque du Christ. Ce jugement sur les qumraniens est inadéquat car ils seraient la « quintessence » des aspirations juives et « la judéité incarnée ».

 

(p 321-325) « … les plus anciens manuscrits parlent du premier Maître de Justice et les plus récents du chef spirituel ultérieur identifiable sous le nom de - Jacques le Juste - ... le frère du Christ et le chef de l’Eglise de Jérusalem... » qui serait la même communauté que Qumran (conclusions de R. Eisenman et M. Wise spécialistes indépendants). L’historien Hegésippe (Hegesippus au IIème s. apJC) appelle le frère du Christ « Jacques le Juste » ; il le décrit comme un « nazirite » qui intercède « dans... le Temple pour le salut des hommes » et le présente comme le « droit », respectueux de la règle de vie qumranienne.

- Selon le « Manuel de discipline », le Conseil de la communauté consiste en « douze parfaits saints hommes », « piliers » des qumraniens ; deux de ces piliers représenteraient les aspects royal et sacerdotal de la création et du maintien du « Royaume des cieux » qui désigne en fait une existence terrestre dans la paix et la prospérité sous le règne de Yahvé. On peut faire le lien avec Boaz et Jakin qui ornaient la porte orientale du Temple de Salomon, « piliers spirituels » hérités de la Haute et de la Basse Egypte unifiées.

- « Jakin fut le premier grand prêtre du Temple » ; Jakin est aussi la « colonne sacerdotale » à Qumran, personnification de la sainteté associée au « concept fondamental de tsedeq » (ou « zedek »), traduit par « vertu », « rectitude »... Ce concept est fondamentalement… celui de Ma’at en Egypte. Pour les cananéens, tsedeq était associé au dieu-soleil. « Quand les juifs fusionnèrent les croyances cananéennes avec leur concept de Yahvé, tsedeq devint une des caractéristiques de ce dernier… le mot conserva son association avec la lumière solaire et… l’opposition avec les ténèbres et le chaos » (Norman Cohen, Cosmos, Chaos, and the World to come, op. cit.)… Notons « … ici des ressemblances... entre... la… divinité égyptienne Amon-Rê et Yahvé : tous les deux utilisent leur pouvoir solaire… pour combattre les forces de ténèbres et de chaos ».

- « Boaz … était l’arrière-grand-père de David, roi d’Israël ». Pour les qumraniens c’est le pilier royal, symbole de la maison de David et du  « concept de mishpat » relié à l’autorité gouvernementale et à l’administration de la justice. « Ce fut à Miçpa (Mizpah, autre orthographe de mishpat) que Jacob érigea une colonne et … Saül fut proclamé premier roi d’Israël ».

(Suite p 321-325) « Quand ces deux piliers spirituels sont en place avec le Maître de  Justice (tsedeq) à gauche de Dieu et le roi davidique terrestre (mishpat) à sa droite, l’arche de l’autorité de Yahvé est en place avec la clé de voûte du « shalom » fermant le tout au centre. Pour les qumraniens, shalom signifie plus que la « paix »… il induit « le bien-être en général » obtenu en établissant la loi de Yahvé, « un ordre moral de gouvernement, supporté simplement par les piliers royal et sacerdotal ».

Les piliers frères et la clef

Les piliers frères et la clef

(p 325-326) L’essence et la mission de la communauté sont rendues compréhensibles par ce symbole transcrit et vraisemblablement enterré avec les autres textes sous le Temple d’Hérode.

- Selon le philologue John Allegro (traducteur du rouleau de cuivre), la racine du mot Qumran (« Qimrôn » à l’époque de Jacques et Jésus) signifierait « voûte, arche, porte... » ce qui rappelle le schéma évoqué précédemment. « Les deux seules bases de colonnes trouvées dans les ruines de l’établissement se trouvent de chaque côté de la porte Est menant à leur lieu de culte de remplacement ».

- A l’approche de la « fin des temps », il aurait été urgent pour Qumran de trouver les hommes incarnant ces piliers… « ces fonctions ne pouvant être immédiatement occupées en raison de l’occupation romaine,... les candidats étaient appelés messies,… autrement dit… des chefs à venir ».

 

(p 325-327) Pour Chris et Rob, bien des éléments permettent de dire que les qumraniens seraient les précurseurs de la F.M. moderne. De plus, en maçonnerie, « Jakin » a le sens d’« établir », ce qui est « la fonction du Messie sacerdotal » (tsedeq) qui doit « établir la justice sur la terre d’Israël, pour que le Temple puisse être reconstruit ». « Boaz... signifie la - force - pour les maçons… c’est le pilier du Messie royal ou mishpat, responsable de la force du royaume... en matière de défense... », d’exécutif… « Les f.m. disent que l’union des deux donne la - stabilité - … - shalom - . Les f.m. utilisent les deux piliers du Temple du roi Salomon exactement de la même manière que la communauté de Qumran ».

 

(p 327-328) L’Ecrit de Damas (et d’autres manuscrits de Qumran) fait référence aux « Messies d’Aaron (sacerdotal) et Israël (royal) » ; l’Evangile de Matthieu 3, 3, décrit Jean le Baptiste comme une « voix qui crie dans le désert », formule précise utilisée par la communauté de Qumran. A l’époque de la rédaction des Evangiles (Luc, etc.) Jean le Baptiste était considéré comme le Messie, mais « au cours des quarante dernières années, bon nombre de membres de la communauté théologique traditionnelle ont admis que Jean et Jésus avaient pu être des messies conjoints (K.G. Kuhn, Die Beiden Messias Aarons und Israël). Si le terme de Messie est pris dans son acception correcte  originelle, il est… naturel de voir Jean comme le Messie sacerdotal et Jésus comme le pilier mishpat, le Messie royal ».

 

(p 329) Jean est la personnification de la rectitude qumranienne ; il prêche des « sermons...cinglants » à l’encontre des autorités « corrompues » de Jérusalem. Dans le désert, Jean vit durement et purifie l’esprit des fidèles qui viennent l’écouter en les immergeant dans l’eau du Jourdain, ce qui est « le rite esséno-qumranien de purification par le baptême... technique favorite des qumraniens » (qui utilisent plutôt l’eau de leurs citernes). « Certains observateurs pensent que Jean était le Maître de Justice », mais il n’y aurait pas de preuves suffisantes.

 

(p 329-330) « L’histoire du baptême de Jésus décrit dans le N.T. est un récit délibérément mis en scène par les auteurs des Evangiles… On découvre... que l’idée d’un Jésus baptisé par Jean [est] une invention de Marc… il est probable que le prétendu baptême administré par Jean [serait] en réalité le premier degré d’initiation  au sein de la communauté ». L’image de la colombe qui descend sur Jésus est « une manière ordinaire pour les hébreux d’exprimer l’acquisition de sagesse ».

- D’après le N.T., après son baptême, Jésus part dans le « désert » où il jeûne quarante jours et quarante nuits ; il n’est pas dit qu’il quitte le désert après son jeûne. La Bible du roi James dit même qu’il demeure là pendant trois ans, plus précisément de 27 à 31. Tout au long des manuscrits de la Mer Morte, le terme « désert » [45] désigne la communauté de Qumran et non pas un véritable désert où Jésus resterait seul (selon les chrétiens de Rome). Jésus resterait donc à Qumran où il franchit vraisemblablement les trois degrés de l’initiation ; au plus haut de son initiation, il aurait appris le rituel de la cérémonie royale de résurrection, rituel transmis depuis Moïse.

 

(p 330-332) Jésus et son jeune frère Jacques seraient des élèves brillants et des qumraniens hautement qualifiés. Jésus étant de lignée davidique, Jean le Baptiste lui aurait demandé s’il pouvait être «  celui qui doit venir,... le Messie royal, l’autre pilier à côté de lui ». Jésus aurait répondu par un pesher : « Les aveugles voient, les boiteux marchent, ... »  selon lequel « l’expulsion du péché devait guérir le malade ». Ainsi Jésus aurait été « d’accord avec Jean sur le fait que la - fin des temps - était imminente et qu’il était l’homme qui aiderait à préparer la - Voie - », le pilier royal.

- Flavius Josèphe (« Antiquité judaïques »)  rapporte que Jean fut exécuté (en 32) par Hérode Antipas qui avait peur que les activités de Jean puisse conduire à une révolte. Le ministère messianique de Jean aurait duré six ans.

- Pour reprendre la fonction clé d’un de ses piliers, Qumran devait remplacer Jean à la tête de la communauté ; « Jacques le Juste » reprendra ces fonctions ; son frère plus âgé qui s’était présenté aussi, est « Jésus ».

 

(p 332-335) Après l’assassinat de Jean, tout est bouleversé. Pour Chris et Rob, il s’agit maintenant de découvrir ce qui se passe au cours de cette période clé et d’« examiner la vie du pilier royal, le Christ Jésus lui-même », ainsi que ses rapports avec Jacques.

XII. L’homme qui changea l’eau en vin

 

La course contre le temps pour libérer la Terre Sainte de la « loi romaine »

 

(p 352-353) Selon Chris et Rob, Jésus se révèle être « un personnage  immensément puissant et exceptionnellement impressionnant…  première chose… la durée totale de son ministère : un an seulement, de la mort de Jean le Baptiste à sa propre crucifixion... Ce [bref] laps de temps [sera] riche en violence et en lutte politique interne ».

 

(p 353-354) Les qumraniens sont sans doute heureux que Jésus soit le pilier gauche de mishpat, c. à d. le Messie royal, le roi des juifs à venir, mais ils ne peuvent l’accepter comme pilier droit. « La Bible dit que Jésus s’assoira à la droite de Dieu le Père. Cela signifie qu’il est le pilier de gauche : si l’on regarde à l’intérieur du Temple à travers la porte orientale, on voit Dieu faisant face à l’Est, le pilier mishpat étant à sa droite mais sur notre gauche ». Jésus ignorant l’appréciation des qumraniens, aurait proclamé être « les deux axes de connexion terrestre de la sainte trinité qui [a] Dieu à son apex ». Peut-être est-ce « l’origine de la Trinité catholique :Dieu le Père - Dieu le Fils - Dieu le Saint Esprit - » ?

- Le 22 mars 1993, dans le programme de la BBC « Horizon » le professeur Eisenman déclare : « Ce dont nous parlons dans notre nouvelle approche des manuscrits de la Mer Morte, c’est d’un mouvement messianique en Palestine beaucoup plus agressif, beaucoup plus apocalyptique, beaucoup plus militant et beaucoup plus orienté sur les choses de ce monde : une sorte d’armée de Dieu dans les camps sis au bord de la MerMorte, ou dans le désert, un groupe se préparant pour une guerre apocalyptique ultime contre tout mal sur terre ».

- « G.W. Buchanan fait observer… qu’il n’[est] pas possible pour un historien objectif d’écarter toutes les implications militaires liées aux enseignements de Jésus... C’[est] le rôle de Jésus de mener au combat et de devenir le nouveau roi ».

 

(p 355-361) Jésus sait qu’il doit agir vite. Il a de « puissants ennemis » qui ont déjà abattu un « pilier ». Il applique « une stratégie de déplacement permanent » avec de brefs arrêts en chaque lieu ; il constitue sa garde rapprochée dont les principaux « gardiens » sont Jacques et Jean qu’il appelle les « fils du tonnerre », Simon « le zélote » [46] et l’autre Simon « le terroriste » (barjona) et enfin Judas « l’homme au couteau » (sicarius, sicaire [46] ). Ce ne sont pas des hommes de paix...

Pour réussir, Jésus a besoin de plus de partisans et de plus d’argent :

- « Partout où il [va], il se [met] à élever les individus ordinaires qu’il [rencontre] au statut d’initié qumranien de premier degré… un coup de génie [47] » qui effraie  et scandalise beaucoup de membres de Qumran. « Le premier miracle de Jésus [est] sa transformation de l’eau en vin lors des noces de Cana. En fait [ce serait] la première tentative de Jésus pour recruter hors de la communauté, ... - changer l’eau en vin - est une expression commune équivalente à … - changer du plomb en or - … Dans le... contexte, cela signifie que Jésus utilise le baptême pour transformer des individus ordinaires en des personnes prêtes,… en vue… du - royaume des Cieux - ».

- « Dans la terminologie qumranienne, les profanes [sont] l’eau,… les initiés et… purifiés [sont] le - vin - , de même que les initiés sont les « vivants » alors que tous les autres humains sont les « morts ». « Religieusement parlant, la communauté  de Qumran [pense] qu’il ne peut y avoir de  - vie - qu’au sein de la communauté et, selon certains juifs, la - vie - ne [peut] même exister que sur la terre de Palestine une fois libérée de la loi romaine... Il [est] courant à cette époque qu’une secte juive considère que tous les juifs d’autres sectes [soient] religieusement morts ».

- Jésus utilise les mêmes techniques que Qumran. « Quand il fait de quelqu’un un membre dissident de la secte qumranienne, il change - l’eau en vin - et chaque fois qu’il initie un nouveau candidat dans le  cercle intérieur, celui-ci est - relevé ou ressuscité d’entre les morts - ». Jésus offrirait ainsi « un savoir simple à - la multitude – mais un savoir – secret - aux - élus - ». Clément d’Alexandrie et Valentin (Valentinus, maître chrétien du milieu du IIème s .) évoquent cette tradition secrète et ces mystères, ce que le N.T. (Marc 4 , 11) confirme : « Et il leur dit : - A vous le mystère du Royaume de Dieu a été donné ; mais à ceux-là qui sont dehors tout arrive en paraboles...- ».

- « L’initiation [est] réversible pour ceux qui [contreviennent] aux règles de la secte ; dans ce cas,... l’individu concerné [est] - enterré - ou - tombé - … [c’est] l’exclusion [d’un] - mort - ... [ou] le renvoi parmi les - morts - ». Certains sont exclus du cercle intérieur avant d’y être réadmis, c’est « une mort temporaire ». Lazare [48] serait un exemple ; vers la fin de la vie de Jésus, les évènements se durcissent ; Lazare expliquerait à ses sœurs Marie et Marthe (de Béthanie) qu’il a peur et qu’il quitte le cercle interne. Marie raconte ensuite que Lazare ne serait pas « mort » si Jésus lui avait parlé. Alors Jésus serait allé trouver Lazare pour le persuader de revenir parmi les « vivants ». Chez les chrétiens « orthodoxes », « La résurrection de Lazare a toujours été considérée comme le phénomène le plus stupéfiant de tous ceux que rapportent les évangiles ».

 

(p 361-363) « Jésus n’[est] pas un homme tendre, doux, dispensant l’amour et la bonté partout où il [va]. Selon la norme d’aujourd’hui, il [est] extrêmement dur et [demande] à ses principaux partisans, son cercle intérieur, de rompre tous liens avec leurs familles comme lui-même... Dans le N.T. jamais Jésus ne mentionne son propre père… Dans la Prière du Seigneur (le Notre Père), Jésus apprend à ses apôtres qu’ils doivent appeler Dieu notre - Père - , comme une sorte de complet remplacement de leur géniteur naturel ».

 

(p 364-365) Chris et Rob livrent une « traduction » du « Notre Père »… « A partir de là, on comprend qu’il est assez curieux que des non-juifs utilisent cette prière totalement israélite pour leurs propres objectifs… Jésus n’a jamais... d’intérêt pour qui que ce soit hors de son petit royaume, il ne [s’agit pas] d’autre chose que d’une requête à l’endroit d’un dieu juif pour qu’il crée les conditions de l’autodétermination en Israël. Les autres termes qu’il [utilise] comme - frères et prochains – [ne sont] censés s’appliquer qu’aux membres de sa communauté, et en aucune manière au monde au sens large ».

- Il serait aujourd’hui largement admis que « les paroles de Jésus n’[ont] qu’une signification politique juive strictement locale... » (même par des ouvrages chrétiens parfaitement dans la ligne comme le Peake’s Commentary on the Bible). « … Jésus n’a jamais parlé que de son combat politique de libération définitive des juifs de toute tutelle étrangère ».

 

La nouvelle voie vers le royaume de Dieu - « Faites attention aux mots... » -

 

(p 366-368) Pour Jésus, la tâche principale est d’amener une amélioration dans le peuple afin de mettre en place « shalom » pour toujours.

- Jésus réalise une « chose fantastique… afin de trouver des recrues » acquises à sa cause : il accepte « les impurs, comme les hommes mariés, les invalides et même… les femmes. Pour Jésus, ils [sont] tous également capables de pécher devant Dieu et [ont] donc autant que d’autres - si ce n’est d’avantage - besoin d’être sauvés. Cette idée d’égalité, révolutionnaire pour l’époque, [devient] la marque de ses enseignements ».

- Jésus a besoin d’argent et doit aller logiquement vers les riches. Jésus choque les « juifs dignes » et les qumraniens « en pénétrant dans les demeures d’individus tels que les... publicains » (Hommes riches chargés du recouvrement de l’impôt) ; Jésus [est] accusé de frayer avec les pêcheurs,  les ivrognes, les courtisans ou les prostituées ». Ces termes désignent en fait des « personnes... respectables et saines » mais qui ont des contacts avec les Gentils (des non juifs, donc des personnes impures), d’où ces termes méprisants… Un publicain devient un apôtre de Jésus (c’est Matthieu, identifié à Lévi le publicain, et à qui est attribué le 1er Evangile) ; Zachée (Zaccheus) était un chef des publicains avant d’être « ressuscité d’entre les morts » ; il donne « la moitié de ses biens en réparation de ses injustices passées et l’autre moitié… aux - pauvres - , un des termes utilisés pour désigner la communauté de Qumran ».

 - Dans les Evangiles gnostiques, les enseignements de Jésus ressemblent à une liste et, l’Evangile source « Q » n’est pas construit comme une histoire. Dans le N.T., une bonne partie de ces enseignements est assemblée comme une biographie ; ceux qui sont restés sous forme de liste se trouvent dans le « Sermon sur la Montagne » (Voir Matthieu 5 à 7 ou Luc 6, 17-49). Selon Chris et Rob, « la plupart de ces déclarations et instructions [seraient] rassemblées ici, sous la forme de cet - événement - unique... ».

 

(p 368-372) Sur les paroles de Jésus, Chris et Rob considèrent qu’« à la lumière de ce que nous savons maintenant, leurs significations sont devenues très claires ». Les Béatitudes (Mattieu 5, 3-12) seraient « simples à interpréter » :

- « Heureux les pauvres en esprit car le Royaume des cieux est à eux » : Luc se contenterait de parler ici des « pauvres », terme qui désignerait les « initiés du troisième degré » à Qumran.

- « Heureux les affligés, car ils seront consolés » : Chez Luc « les affligés »  seraient les qumraniens et les autres juifs pieux qui pleurent « le Temple de Jérusalem tombé aux mains des indignes ».

- « Heureux les doux (ou les humbles), car ils hériteront de la terre » : A la lumière  des manuscrits de la Mer Morte, les « doux » et « humbles » indiqueraient l’attitude des qumraniens pour que le « Royaume de Dieu arrive ». Les membres de la communauté se désigneraient ainsi.

- « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés » : Les qumraniens sont ceux qui cherchent « tsedek » (justice ou rectitude). Ils ne seront pas comblés « avant l’avènement du royaume de Dieu ».

- « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » : Comme dans le Notre Père, Dieu pardonnera aux justes de Qumran leurs erreurs mineures, parce qu’eux mêmes pardonnent les plus petites fautes de leurs frères.

- « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » : Les qumraniens gardent « les mains propres et le cœur pur... condition pour pénétrer dans le Temple de Sion [afin d’être] les témoins de la venue du Royaume de Dieu ».

- « Heureux les artisans de la paix, car ils seront appelés fils de Dieu » : Il ne faut pas voir dans « les artisans de la paix » des « pacifistes de quelque sorte... ». Il s’agit de ceux qui œuvrent pour l’instauration du « shalom,... état de paix, de prospérité et de bien-être en général... » (cf. le chapitre précédent sur les piliers).

- « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux » : Allusion aux persécutions dont la communauté de Qumran a toujours souffert (Jean Baptiste avait été capturé,..).

- « Heureux êtes-vous lorsque l’on vous insulte ou que l’on vous persécute, ou lorsque l’on prononce faussement toute sorte d’infamie contre vous à cause de moi » : Luc utiliserait le mot « haïr » à la place d’« insulter », probablement une allusion à l’hostilité des partisans de Jacques au sein de la communauté de Qumran, quand la fracture entre les frères était la plus grande (quelques mois avant la crucifixion).

Les chrétiens « orthodoxes » utiliseront le texte littéral du discours de Jésus pour soutenir leurs propres croyances,  sans comprendre « le contexte juif complexe » qui est la toile de fond des paroles de Jésus pendant cette période.

 

(p 371-372) Dans les ouvrages contemporains qui sont exclus du N.T., on trouve certains des principes essentiels des enseignements de Jésus.

- « Dans le « logia 114 » de l’Evangile de Thomas (le frère jumeau de Jésus), « Jésus explique sa croyance selon laquelle les femmes sont égales aux hommes » ; un extrait du texte est donné pages 371-372 avec son interprétation. Dans le passage cité, Jésus entend « ressusciter [Marie] d’entre les morts afin de faire d’elle la première femme membre de l’élite, [ajoutant] que toutes les femmes pourraient faire de même… [Aujourd’hui] un certain nombre de prêtres continuent de s’opposer… à l’ordination des femmes » [de même qu’il existe des loges maçonniques exclusivement masculines ou … féminines (note du rédacteur)].

- Dans le « Livre secret de Jacques » qui serait écrit par le frère de Jésus après la crucifixion, Jésus explique comment ses partisans doivent suivre ses enseignements : « Faites attention aux mots. Comprenez ce que vous apprenez. Aimez la vie. Et personne d’autre que vous-même ne pourra vous persécuter ou vous opprimer ».          

Cette « sagesse » n’est -elle pas étonnante « au milieu d’un tel climat de guerre et de dissensions » ?

 

L’arrestation du pilier royal - « La prophétie de l’étoile » -

 

(p 372-375) « Jésus et ses partisans se [rencontrent] en secret et [prêchent] dans des lieux à l’écart » ; ils veulent « susciter une révolte de masse à Jérusalem contre les romains et les saducéens... Jésus [doit] montrer au peuple de Jérusalem qu’il [est] le roi annoncé par les prophètes, qui [doit] se dresser pour les sauver de la domination étrangère… Pour… obtenir le plus grand retentissement..., Jésus se [dirige] vers le Temple… [et provoque] une émeute en renversant les tables des marchands et des changeurs qui [font] injure au lieu saint ». Jésus dénonce le « comportement impie » de la foule qu’il terrorise vraisemblablement, puis s’éclipse rapidement...

- Pour éviter la propagation de l’émeute, les autorités juives et romaines agissent rapidement « pour mettre un terme aux troubles émanant de cette secte de Qumran... Jacques [est] arrêté et un avis de recherche concernant Jésus [est] placardé … [fournissant] une description visuelle de l’homme… En dépit de la censure chrétienne une copie (redécouverte au XIXème s.) de la description de Flavius Josèphe survécut dans les textes slavons [49]. Elle brosse [un] portrait… différent de l’image traditionnelle [de Jésus] » 

« Un homme de simple apparence, d’âge mûr, à la peau sombre, de petite taille, haut de trois coudées (1,50m), bossu avec un long visage, un long nez et des sourcils se rejoignant, à tel point que l’on peut être effrayé en le voyant, et enfin  une chevelure clairsemée avec une raie au milieu, à la mode des nazarites, et une barbe courte ».

D’autres témoignages sur « la très petite taille de Jésus » existeraient dans les Actes de Jean (exclus du N.T.) et dans Luc 19, 3 »… on peut se reporter aux textes cités pages 374-375.

 

(p 376-378) Jésus est rapidement arrêté dans « le jardin de Gethsémani » [50] . « Jésus [choisit] le moment et le lieuà trois cent cinquante mètres face à la porte orientale du Temple - la porte juste - (appelée aussi porte de justice [ou] porte de tsedek) entrée principale pour la célébration... du Nouvel An, c. à d. la Pâque [51]. Cette porte est importante dans la vision d’Ezechiel  qu’il débute  en disant qu’elle intervient au début de l’année… (chap. 40, puis 43, 44 et 46) ». Suivant cette « vision », … dans « la nuit de la nouvelle lune du début de l’année, [Jésus] vient se prosterner… près du seuil du porche oriental... Il se [voit] comme le prince d’Israël, attendant d’être couronné pour exécuter les instructions d’Ezéchiel, et donc - établir la justice et la rectitude - (mishpat et tsedeq)… Jésus [attend] que l’étoile du matin… se lève à l’orient [étoile] qui jadis, annonçait l’arrivée du nouveau roi d’Egypte… ». Jésus est arrêté par les gardes du Temple « avant l’aube ».

- On retrouve « la prophétie de l’étoile... tout au long des manuscrits et dans le livre des Nombres 24, 17… ». « ... les chrétiens… par confusion, en [feront] une caractéristique de [la] naissance [de Jésus] et non celle de son bref moment de royauté ».

 

(p 378-379) Le manuscrit trouvé dans la grotte 1 de Qumran et intitulé « Règlement de la Guerre des Fils de Lumière contre les Fils des Ténèbres », révélerait que, selon « la prophétie de l’étoile », Jésus aurait imaginé « qu’en respectant les étapes menant à la guerre,... il provoquerait un soulèvement populaire ; insurrection qui serait le coup d’envoi de la  - guerre pour la fin des temps - ».

- Dans l’Evangile de Thomas, « les dits secrets de Jésus » sont retranscrits par Judas Didyme [52] - qui serait « le frère jumeau de Jésus,... donc appelé Thomas, qui signifie - jumeau - ». Dans le « dit 16 », Thomas raconte :

« Les disciples dirent à Jésus : Nous savons que tu vas nous quitter. Qui doit devenir notre chef ? - Jésus leur répondit : Où que vous soyez, vous devez rejoindre Jacques le Juste, pour qui le ciel et la terre furent créés ».

- Jacques et Jésus auraient donc oublié leur division, mais Jésus a une vision sombre  pour son propre avenir. « Trois siècles plus tard, Constantin [exclura] l’Evangile de Thomas de sa Bible - officielle - dans la mesure où l’Eglise romaine [préférera] faire de Pierre, et non de Jacques, le successeur de Jésus… une erreur manifeste ».

 

Le procès et la crucifixion - « deux mille ans d’antisémitisme » -

 

(p 380-381) Ponce Pilate [53] (Pontius Pilatus), le procurateur romain, a fait arrêter Jacques et Jésus, ceux qui prétendent être  « les piliers de la secte subversive » à l’origine de « ce dangereux mouvement messianique ». Pilate  sait qu’il suffit  d’en exécuter un pour « saper le plan » ; il laisse le choix à la foule pour libérer l’un des deux. « Les deux hommes mis en balance [sont] appelés Jésus (référence à leur rôle de « Sauveur », en hébreu Yehoshua)… ». Jésus est « le roi des juifs » ; Jacques est « Barabbas - le fils de Dieu (le fils du Père) » - , le Messie sacerdotal. Le choix de Pilate est stratégique et n’a pas de rapport avec « La prétendue coutume de libérer un prisonnier pour la Pâque... totale invention de l’Eglise ultérieure ».

- « Pour l’essentiel, la foule [viendrait] de Qumran et [soutient]... Jésus Barabbas … peu de voix [s’élèveraient] en faveur de - Jésus, le roi des juifs - . Il [est] donc déclaré coupable… et crucifié sur une croix en forme de - T – avec les mots - Roi des Juifs - placés au dessus… ».

 

(p 382-385) Chris et Rob citent des passages du « Tosefta Shebuot… texte rabbinique des... premiers siècles de notre ère », vraisemblablement authentique car non issu d’une tradition chrétienne… Dans la dernière partie du passage 1, 4 ,  sont reportées les paroles de Jacques (le frère de Jésus), peut-être quelques minutes après la descente de croix. Quand Jacques « demande aux juifs de la communauté assemblés s’il faut à l’heure présente mesurer vers le sanctuaire ou vers le parvis (selon une instruction du Deutéronome 21, 1-9 pour attribuer la culpabilité d’un meurtre), il veut signifier qu’eux, les prétendus juifs dignes, [sont] aussi coupables que le Sanhédrin [54] qui avait réclamé la mort de Jésus dés lors qu’ils avaient désigné Jésus pour mourir ».

- Ces paroles de Jacques sont omises dans le N.T., sans doute dans une politique de disqualification de son rôle de leader  de l’Eglise après la mort de Jésus, au profit de Pierre qui passera sous l’influence de Paul.

 

(p 385-387) « L’histoire de Ponce Pilate apporte la preuve que le texte rabbinique contient bien les paroles prononcées par Jacques : en se lavant les mains, le procurateur montre que s’il [autorise] la crucifixion, il n’[ accepte] pas la responsabilité de cette mort. Or le fait de se laver les mains n’[est] pas une pratique romaine, mais une coutume qumrano-essénienne ». Ce n’est donc pas une description exacte des évènements. « Ce lavement de mains vient précisément du passage du Deutéronome qu’[évoque] Jacques, mais il est dit qu’il ne s’[applique], comme signe d’innocence, qu’après un meurtre et sûrement pas avant son exécution ».

- « Les auteurs des Evangiles synoptiques [ont] clairement à l’esprit cette manière vétéro-testamentaire de clamer son innocence… Matthieu place ces paroles dans la bouche de Pilate (27, 24-25) » :

« Voyant qu’il n’aboutissait à rien, mais qu’il s’en suivait plutôt du tumulte, Pilate prit de l’eau et se lava les mains en présence de la foule, en disant : - Je suis innocent du sang de cet homme juste ; voyez-le vous-mêmes ! -

Alors tout le peuple dit : - Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! - ».

- Pilate « était sûrement au courant des paroles que Jacques avait prononcées après la crucifixion et il restitua à sa manière cette accusation de responsabilité partielle de la foule assemblée » ; les paroles de Jacques auraient été déformées, et rendraient coupable de « théocide » toute la nation juive. « L’affirmation selon laquelle la foule se serait damnée en disant - Son sang est sur nous et sur nos enfants - est un affreux mensonge, responsable de deux mille ans d’antisémitisme ».

- « En étudiant plus avant l’œuvre rabbinique, [Chris et Rob découvrent] une référence dans Mishnar Sotah 6, 3 qui est... une allusion à la décision de la foule de voter pour Jacques, le pilier droit, de préférence à Jésus, le pilier gauche » ; le texte fait comprendre aussi que « Jacques [hérite] du droit de son frère défunt à être considéré comme le nouveau chef de la lignée royale de David, tout en étant le Maître de Justice ».

(p 387-388) « Un débat n’a jamais cessé sur le point de savoir si Jésus [est] mort sur la croix ou si un autre avait été crucifié à sa place… Comment se fait-il que certains soient convaincus que Jésus fut crucifié, alors que d’autres sont autant persuadés qu’il ne le fut pas ? La réponse est remarquablement simple. Ils pensent tous avoir raison parce qu’ils ont tous raison. Deux fils de Marie furent jugés ensemble. Tous deux avaient prétendu… être les Sauveur ou le Messie et portaient donc le nom de - Jésus - . L’un mourut sur la croix, l’autre pas. Le survivant fut Jacques, le moindre des deux, mais celui qui était le plus en vue. Il n’est pas étonnant que… [certains] aient pensé qu’il avait échappé à la croix ».

Les symboles de Jésus et Jacques

 

(p 388-394) L’« étoile de David »  ne serait pas d’origine juive. « Les pointes du sommet et de la base de cette étoile sont les apex [« sommet » en latin] de deux pyramides superposées. La pyramide pointée vers le haut est un ancien symbole du pouvoir royal (dont la base repose sur la terre et le sommet atteint le ciel). L’autre pyramide incarne le pouvoir du prêtre (établi dans le ciel et descendant sur terre)… on retrouve la marque du double messie » (royal ou mishpat, et sacerdotal ou tsedeq). Ce serait « le seul véritable signe de Jésus... [qui] représente [aussi] l’étoile lumineuse de la lignée de David qui se lève le matin ».- Cette étoile serait utilisée au départ comme « motif décoratif occasionnel  parmi d’autres images moyen-orientales... au Moyen Age elle apparaît sur un grand nombre d’églises chrétiennes,… les plus anciens exemples se [trouvent] sur des édifices [templiers]. Elle n’[apparaîtra] que beaucoup plus tard dans les synagogues ».

- Si l’on enlève les deux lignes horizontales de l’étoile pour ne laisser que les flèches pointant vers le le haut et vers le bas, on obtient le compas et l’équerre  des f.m.. [Ce passage de l’étoile aux compas+équerre est possible

nonobstant le fait que l’angle droit (90°) de l’équerre n’est pas celui de la pointe  du triangle équilatéral (60°) qui symbolise l’apex de la pyramide (Note du rédacteur)]... La pyramide sacerdotale ou céleste devient l’équerre du tailleur de pierre… pour vérifier l’exactitude et la rectitude des bâtiments, et, de manière figurée,… - la qualité [humaine] que les Egyptiens appelaient… Ma’at. La pyramide royale ou terrestre est représentée sous la forme du compas  qui [en F.M.] marque le centre du cercle autour duquel aucun Maître maçon peut matériellement s’égarer, c. à d., l’étendue du pouvoir du roi ou du chef ».

Superposition d'une triangulation matérielle et spirituelle.

Superposition d'une triangulation matérielle et spirituelle.

- Mais « quel devrait être le symbole du judaïsme ? Réponse : la Croix. Nous parlons du Tau (« T »),… forme de la croix sur laquelle Jésus fut crucifié et non la croix à quatre branches avec une branche plus courte au dessus [à la] verticale ».

- « Le Tau était la marque de Yahvé… les qénites le portaient sur leur front bien avant que Moïse ne les rencontre… (cf. Chap. IX)

C’est également le symbole magique qui fut peint sur les portes au moment de la Pâque de l’Exode ».                                                                                  

- Chris et Rob découvrent que la croix... « crucifix » de l’Eglise chrétienne est un hiéroglyphe égyptien qui véhicule « le sens très précis de … - Sauveur - » – (traduit en hébreu par « Josuah » et en grec par « Jésus »).

La forme du crucifix n’est pas un symbole,c’est le nom de Jésus lui-même !

 

- « Le symbole le plus important du degré de Royal Arch (Arche  royale ou Sainte Arche royale de Jérusalem) est le Triple Tau...

Ces trois Tau attachés représentent le pouvoir du roi, du prêtre et du prophète ».

 

- Le poisson est « perçu comme un symbole chrétien... c’est un très ancien insigne de la prêtrise et il fut indubitablement le symbole des - nazôréens - , … ce terme est une forme du mot Nazrani (ou nasrani) qui signifie à la fois - petits poissons - et - chrétiens - en arabe moderne, exactement comme il y a deux mille ans, en araméen... les chrétiens l’utilisèrent  pour identifier leurs lieux saints dans Jérusalem au 1er s. ».

 

- « Jacques le Juste devint le 1er évêque (en hébreu, le Mebakker) il se mit à porter une mitre comme insigne de sa charge,… coiffe … aujourd’hui portée... par les évêques… ». La mitre [55] aurait été rapportée d’Egypte par Moïse. « C’est exactement l’hiéroglyphe représentant « Amen » (ou Amon), le dieu créateur de Thèbes qui plus tard se [fondra] au dieu-soleil de Basse-Egypte, Rê, pour devenir Amen-Rê... ».

 

- Aujourd’hui « Amen » est vocalisé par les chrétiens à la fin de la prière. Serait-ce qu’à l’origine on faisait venir la bénédiction du dieu Amen pour qu’une requête se réalise ? « Thèbes [est] la ville de Sekenenrê Taâ… il [est] concevable qu’une telle prière [se soit] transmise aux israélites par l’intermédiaire de Moïse et de la cérémonie de résurrection. … ensuite la langue hébraïque [aurait utilisé]… ce terme – Amen – pour clore une prière avec le sens de - ainsi, soit-il - , et c’est aux hébreux que les chrétiens l’emprunteront ».

Symbolique du point de passage

Symbolique du point de passage

L’ascension du menteur - « Saül-Paul » -

 

 (p 394-397) « Après la mort de Jésus, Jacques le Juste… [assume]... simultanément la charge des... Messies royal et sacerdotal ». Retiré à Qumran, Jacques serait « un chef puissant et fanatique… [qui respecte] une vie parfaitement droite » ; les Actes des Apôtres 12, 17 confirment qu’il est « désormais important dans l’Eglise primitive » (cf. extrait page 395).

- « La mise à mort du - roi des juifs - par un procurateur romain [aurait eu] un retentissement, dans tout Israël et au-delà… les gens [commencent] à s’intéresser au mouvement messianique », notamment  Saül, un citoyen romain, originaire du sud de la Turquie actuelle, élevé en juif de la diaspora… très loin de la « pureté » de Qumran. « La tâche de Saül [est]... de réprimer pour le compte des romains tout mouvement d’indépendancePendant près de dix-sept ans Saül - alias Paul - [sera] le fléau du mouvement d’indépendance juif, jusqu’à ce qu’il [soit] frappé de cécité en 60 sur la route de Damas ». Mais l’autorité de Saül ne s’étendrait pas jusqu’à Damas ; « la destination de Saül [est]… Qumran », connu aussi sous le nom de Damas (Damascus)… ce qui « est  corroboré par les Actes des Apôtres 22, 14... (cf. citation page 396). Sa cécité puis son recouvrement de la vue [symboliserait] sa conversion à un groupe de la cause nazôréenne ».

- « Il est certain que Paul [n’est] pas admis à partager les secrets de Qumran, parce qu’il ne [fait] là qu’un bref séjour… Il ne se [convertira] jamais à la cause de Jean le Baptiste, Jésus et Jacques… il [invente] un nouveau culte auquel il [donne] un nom grec : - chrétiens - , qui se [veut] la traduction du mot hébreu - messie - . Il [appelle] Jésus un homme qu’il n’[a] jamais connu - Christ -  et il commence à réunir des disciples autour de lui… Paul n’[a] aucune compréhension de la terminologie nazôréenne… il [serait] le premier à prendre littéralement ce qui n’est qu’allégorie dans les enseignements de Jésus… un patriote juif [qui] serait devenu un dieu-homme faiseur de miracles. [Paul] prétend avoir le soutien de Simon-Pierre, … un mensonge… Simon-Pierre met en garde contre toute autorité, sauf celle du chef des nazôréens (cf. page 397 citation tirée des Reconnaissances dans l’ouvrage de Hugh Schonfield, Those Incredible Christians) ».

 

(p 397-400) Selon l’« interprétation des textes de Qumran de Robert Eisenman, [il n’y aurait] plus de doutes concernant l’identité de Paul avec le - verseur de mensonges - qui s’oppose à Jacques, le - Maître de Justice - … Le commentaire d’Habacuc (Habakkuk Pesher) dit clairement que cet individu - [verse] sur Israël les eaux du mensonge - ... ».

- « Dans la Première Epitre aux Corinthiens 9, 20-22.26, [Paul] n’a pas peur d’admettre son dédain pour l’Eglise de Jérusalem et montre ouvertement qu’il est un menteur sans scrupule » (cf. extrait page 399).

- « Dans l’Epitre aux Romains 10, 12 et ailleurs, Paul exprime son désir de fonder  une communauté qui ne - ferait aucune distinction entre juifs et grecs - … ambition qui [caractériserait] la famille hérodienne [56] et ses partisans … Paul se donne beaucoup de mal pour légitimer les forces d’occupation ... [il] mérite] bien sa citoyenneté romaine »... Son accès aisé au cercle du pouvoir hérodien est explicité dans les Actes des Apôtres, et identifie Paul comme un probable conspirateur contre Jacques. Paul... ne [veut] pas reconnaître Jacques le Juste comme le Messie incontesté et [raconte]… que Pierre [est] le chef de l’Eglise de Jérusalem ».

 

- (p 400-404) « Le chapitre 21 des Actes des Apôtres montre à quel point Paul [est] impopulaire [à] Jérusalem… la foule… [le reconnaît] comme l’homme qui avait prêché contre le peuple de l’Alliance et contre la Loi, quand il se trouvait à Epĥèse [57]. L’émeute éclate… la Bible nous dit que tout Jérusalem [est] en effervescence ».

- « Paul [échappe] à l’émeute de Jérusalem, mais en 62, [c’est] au tour de Jacques d’être attaqué dans le Temple de Jérusalem ; Jacques est assassiné par les « prêtres ». « Le N.T…. [exclut] les détails de cet assassinat. Mais un Evangile rejeté par l’Empereur… Constantin, La Seconde Apocalypse de Jacques, rapporte l’événement » (cf. extrait page 402).

- A cette date, la construction du Temple était en cours. Hégesippe, une autorité de l’Eglis du IIème s. relate le coup mortel porté par un gourdin sur la tête de Jacques, ce qui « n’est pas considéré comme un fait historique,.. [mais serait] une tradition ultérieure ajoutée par les qumraniens pour créer un parallèle… avec Hiram Abif... le martyre de Jacques, le Maître de Justice, aurait été perçu comme une répétition de la mort de l’architecte du premier Temple, celui de Salomon (et donc de la mort de Sekenenrê Taâ). Un coup au front tua Hiram qui se trouvait dans le premier Temple lui aussi presque achevé. Les parallèles sont trop évidents pour être de pures coïncidences ».

- « Flavius Josèphe raconte que les habitants de Jérusalem furent très choqués par l’exécution de Jacques » ; le grand prêtre Anan (Ananus) aurait été révoqué suite à une démarche secrète auprès du roi Agrippa II.

 

Le trésor des juifs - La guerre de 66-70 - Les trésors sacrés cachés sous le Temple -

 

(p 405-408) Il semble « que la guerre juive de 66-70 [résulte] des tensions engendrées par le meurtre de Jacques le Juste … Origène (un père de l’Eglise du IIème s.) [fait] référence aux observations de Josèphe ». On peut se reporter à ce qu’il écrit (cf. page 405), une confirmation de ce point de vue.

- « Le ministère de Jésus [n’aura duré] qu’un an et celui de Jacques vingt ans. Il paraît évident que ce dernier devait être la personnalité la plus populaire à l’époque. Les anciens textes évoquent… la position et l’influence de Jacob, le frère de Jésus, mais l’enseignement catholique [fait] l’impasse sur celles-ci ».

- « La guerre qui [éclate] en 66 [est] le théâtre de quatre années de férocité et de sauvagerie… Les nazôréens qui [croient] dans le pouvoir du glaive pour restaurer la loi de Dieu sont appelés zélotes  … ils s’[emparent] de Jérusalem et du Temple en novembre 67. Sous la conduite de Jean de Gishala, les zélotes… mettent à mort tous ceux qui… [veulent] pactiser avec les romains… Deux ans plus tard, Titus s’[empare] de Jérusalem… et finalement les derniers juifs qui connaissaient les secrets des nazôréens [meurent] quand toute la population réfugiée dans la forteresse de Massada se [suicide] au lieu de se rendre aux romains ».

- « Au printemps 68, la décision [avait été] prise de dissimuler les trésors du Temple (y compris les manuscrits). Les secrets venus de Moïse et transmis aux nazôréens furent donc déposés comme l’avait prescrit le prophète, dans une cache sous les fondations du Temple, aussi près du Saint des Saints que possible. D’autres ouvrages furent dissimulés dans au moins cinq autres lieux…, dont les grottes [de] Qumran. L’un des manuscrits [re]trouvé [est] gravé sur une feuille de cuivre de huit pieds de long sur un pied de large… roulée depuis ses bords vers le centre pour former des colonnes jumelles ». Ce manuscrit a été restauré et reconstruit.

- John Allegro interprète le Rouleau de Cuivre ; celui-ci donne un inventaire des trésors sacrés et indique qu’il y a « au moins un autre exemplaire de cette liste, déposée dans le Temple lui-même... Le - Rouleau de Cuivre - dresse la liste de quantité d’or, d’argent, d’objets précieux et d’au moins vingt quatre rouleaux manuscrits à l’intérieur du Temple. Des directives sont fournies pour trouver soixante et une caches différentes ».

- « Nous savions que les chevaliers templiers avaient découvert des manuscrits avant 1119. Maintenant nous [comprenons] pourquoi ils avaient passé encore huit années à fouiller sous les ruines du Temple… la soudaine notoriété de l’Ordre et son enrichissement subit [ne sont] plus un mystère ! ».

 

*

 *     *  

(p 409-410) « Jésus avait été un révolutionnaire et un pionnier de la pensée démocratique. A cause de Paul et du culte hiérarchique non juif qu’il développa, les vrais enseignements de Jésus furent enterrés et oubliés… Nous savions qu’ils étaient destinés à ressusciter… nous [avons] pu distinguer un fil ininterrompu, partant du meurtre de Sekenenrê Taâ... jusqu’à la destruction des esséniens et du Temple.

- Il… [reste] encore un gouffre de plus de mille ans  à combler » (jusqu’à l’apparition des templiers). Chris et Rob décident de poursuivre les recherches « en étudiant … ce qui [est] arrivé aux survivants de l’Eglise de Jérusalem après la destruction du Temple par les romains : il s’agit de voir comment celle-ci pourrait être reliée à l’Eglise Celtique ». Cette Eglise « avait exercé une très forte influence sur le développement de la société écossaise à cette époque ancienne… elle pouvait fort bien avoir eu quelque influence sur Robert Bruce et sa renaissance celtique qui coïncida avec la chute des templiers ».

 

(p 410-413) Voici quelques éléments de la conclusion de ce chapitre :

- « … l’hypothèse selon laquelle il y avait  eu deux Jésus-Christ [est] maintenant avérée… nous savons que celui qui mourut était Yahoshua ben Joseph - le roi des juifs - et son frère Jacques ou Yacov ben Joseph, était Jésus Barabbas - que l’on a qualifié de - fils de Dieu - ...». « ... le discours - longtemps perdu - que Jacques prononça sur le parvis des Gentils après la crucifixion de son frère... fut ultérieurement déformé par les chrétiens pour fonder près de deux mille ans d’antisémitisme ».

- « … la naissance de l’Eglise chrétienne n’[a] rien à voir avec Jésus. [Elle est] l’invention d’un étranger appelé Saül, et plus tard Paul… Ce [sont] Paul et ses partisans qui, incapables de comprendre le paradigme du pilier, [inventent] cette idée singulière et éminemment non juive de sainte Trinité, en voulant trouver une explication à ces concepts juifs qui leur [échappent] ».

- « L’utilisation des piliers et certaines descriptions présentant par exemple Jésus-Christ comme la - pierre angulaire -  fournissent des connexions puissantes avec la F.M.. ».

 

XIII. La résurrection

 

Les survivances de l’Eglise de Jérusalem - L’Eglise celtique...

 

(p 414-416) Quelques survivants auraient échappé à la guerre juive de 66-70 ; ils auraient transmis le message de Jésus à des régions étrangères, dont les îles britanniques, à partir d'Alexandrie (Egypte). Les qumraniens s'identifiaient aussi aux « ébionites » (ou « ébionim »), « les Pauvres » ; c'est également le nom d'une secte qui descend directement de l’Eglise de Jacques, dont les enseignements sont tenus « en haute estime » par les membres… les ébionites considèrent Jésus comme un grand maître et … un mortel (et non pas un dieu) ; des écrits montrent qu'ils détestent Paul, l'« ennemi de la vérité ». L’Eglise romaine ne différencie pas les nazôréens et les ébionites qu'ils accusent d'hérésie. « … tous les descendants de Jérusalem [pensent] que Jésus [est] un homme et non un dieu [exceptée] la branche paulinienne ».

- Selon Rob (auteur de cet ouvrage avec Chris) et les enseignements gallois reçus dans sa jeunesse, « le christianisme [serait] arrivé d'Alexandrie en Irlande via l'Espagne - peut-être dès l'an 200 - ... l'isolement de l'île par rapport à l'Europe romanisée [aurait permis] les développements d'un type distinct de christianisme ».

- Patrick [58] serait arrivé en Irlande en 432, puis aurait fait naufrage sur la côte nord d'Angleterre ; selon la légende, le saint arrive « sain et sauf au pays de Galles » où il construit l'église de Llanbadrig « pour remercier dieu de l'avoir sauvé… une autre église, plus récente, [est] dédiée à Patrick (Sant Patrig en gallois) dans la ville elle-même… Les écrits de Patrick ont survécu et le présentent comme un disciple de l' - hérésie arienne - » [Selon Arius (cf. Concile de Nicée page 106) : pas de croyance en l'Immaculée Conception,... Jésus est un mortel, pas un dieu,…]. La version catholique fait venir Patrick de Rome, ce qui n'est pas crédible et serait « une tentative typique de l’Eglise romaine pour récupérer un saint local… » et normaliser son histoire.

 

(p 416-417) Aux « … Vème et VIème s., les monastères irlandais [deviennent] de grands centres d'enseignement sous les auspices de l’Eglise celtique - et non de Rome - , et [envoient] des missionnaires comme les saints Columba, Iltut et Dubricius vers les quatre coins de l'Europe celtique ». L'« Irlande [vit] une époque dorée... [et], l'essentiel de l'Europe… un - âge des ténèbres - ... L’Eglise celtique se [répand] de l'Irlande au pays de Galles, à l'Ecosse et au Nord de l'Angleterre. Ses ermites et ses prêtres [construisent] de nombreuses petites églises dans les parties les plus sauvages de la Grande Bretagne occidentale… Comme Qumran, elles [sont] des avant-postes isolés dans des zones sauvages où les religieux [peuvent] affiner leurs vertus ».

 

(p 417-419) L'influence théologique des sumériens a déjà été évoquée ; il existerait « un noyau de la pensée celtique qui possède des affinités avec le judaïsme - et donc le christianisme de Jacques - , qui s'était développé à partir du pays de Sumer ; or dans la tradition celtique, il y [aurait] de fortes ressemblances avec la religion sumérienne... En s'entendant raconter l'histoire de Jésus, un roi celtique l'accepta d'emblée, parce qu'il dit que - cela faisait mille ans qu'ils connaissaient le christianisme ! - » (C. Matthews, The Elements of the Celtic Tradition.).

- Cependant, les considérations sur l'ADN de certaines communautés celtiques isolées actuelles (page 143) devraient être réexaminées à la lumière de l'ethno-anthropologie moderne (cf. note 1 de bas de page 417)

- « … se fondant avec… des croyances druidiques, la nouvelle religion finit par recouvrir l'Irlande, l'Ecosse, le pays de Galles et le Nord et le Sud-Ouest de l'Angleterre. L’Eglise celtique [diffère] du christianisme romain qui a balayé le reste de l'Europe. Elle ne [croit] pas : en l'Immaculée Conception, en la divinité de Jésus, que le N.T. [remplace] l'A.T., que le péché originel était inévitable, mais qu'il [peut] être racheté par la volonté individuelle et de bonnes actions ».

- « Au terme d'une controverse de  cinquante ans, l’Eglise romaine [absorbe] officiellement l’Eglise celtique au synode de Whitby, en 664. Mais le courant spirituel nazôréen sous-jacent [aurait continué] de couver sous la surface catholique... ». Cependant, la connexion très probable de l’Eglise celtique avec le mouvement nazôréen, ne peut « expliquer la pureté et le niveau de détail  que l'on retrouve dans les rituels de la F.M.. ».

 

(p 419) Rendant visite à une autre loge, Chris et Rob trouvent « un petit livre... vert »… relatif à la maçonnerie de Royal Arch, « une édition privée imprimée en 1915,... antérieure aux modifications du rituel de Holy Royal Arch (Sainte Arche Royale), sous la pression de la Grande Loge, à partir de sources extérieures à la maçonnerie ». Cet opuscule donne « le rituel originel... avant tous les changements et innovations récents, réalisés par des hommes qui n'avaient pas compris l'importance de la tradition qu'ils [retouchaient]… ce petit ouvrage ne [présente] rien moins que l'histoire complète et inaltérée de l'exhumation des manuscrits du Temple ».

 

(p 419-429 auxquelles on se reportera) Chris et Rob déroulent « l'histoire... » relatée dans le « petit livre vert ». On apprend que « la Première Loge ou Sainte Loge aurait été ouverte par Moïse, Aholiab et Bezaleel au pied du mont Horeb dans le désert du Sinaï ; la Seconde Loge ou Loge Sacrée... aurait été tenue par Salomon, roi d'Israël, Hiram roi de Tyr et Hiram Abif, dans les entrailles du mont Moriah… Apparemment, l'instant de la découverte [du] manuscrit contenant le texte de la Très Sainte Loi... était l'heure du grand midi, c. à d.  le moment précis où Sekenenrê Taâ achevait ses dévotions à Amon-Rê et où le soleil était sur son méridien… » C'est aussi la découverte d'« un petit autel de marbre pur... recouvert d'un voile dans sa partie supérieure… » où est gravé le Mot Sacré … celui que « nul n'était autorisé… à prononcer... sauf le Grand Prêtre,… une fois par an lorsqu'il pénétrait seul dans le Saint des Saints... ». Le mot explicité « Jah-Bul-On » [59] est traduit dans ce rituel par « Je suis et serai, Seigneur dans le Ciel, Père de tout » ; pour Chris et Rob, cette interprétation semble « totalement inepte »… - Jah-Bul-On - … [serait] simplement la suite des noms des trois grands dieux : celui des juifs, celui des Cananéens et celui des Egyptiens » (les interprétations de  Jah-Bul-On par le rituel Royal Arch et par les auteurs sont en note annexe [59]).

L'idée d'un dieu unique sous différents noms n'est pas exceptionnelle : elle est centrale dans la F.M..

 

- (p 428-429) Selon Chris et Rob, les f.m. ne seraient pas à l'origine de l'histoire confuse et complexe relatée dans ce rituel du Royal Arch. L'histoire serait parvenue sans que sa signification originelle ait été clairement expliquée. « Telle que l'histoire est présentée, on a l'impression d'avoir affaire à des juifs de Babylone fouillant les ruines du premier Temple… Mais il ne peut s'agir que du Temple d'Hérode… [car] le type d'arche décrit  au cours de la cérémonie - un assemblage de pierres… pour former une structure courbe supportant toute la  charge - était inconnu à l'époque de Zorobbabel… il est absolument certain que le cadre de l'histoire  reconstituée dans le rituel est le Temple d'Hérode, construit selon les principes de construction romains… Il faut bien remarquer la partie la plus importante de ce récit : pour avoir accès à la salle cachée, les maçons de passage mais - hautement qualifiés en architecture - , ôtent les clés de voûte d'un arc et passent en dessous sans étayer d'une quelconque manière le reste de l'arche… ce qui n'est pas l'attitude de maçons supposés - hautement qualifiés en architecture - », mais plutôt l'entreprise « d'une bande de chevaliers chercheurs de trésor, fouillant dans les salles souterraines sous les ruines du Temple d'Hérode ». La légende maçonnique du Royal Arch a-t-elle voulu préserver le récit de la découverte des manuscrits par les neuf chevaliers templiers ?

 

(p 429-430) En 1894, le lieutenant Charles Wilson dirige un groupe du Royal Enginers (Génie) ; ces militaires effectuent un excellent travail sous les ruines du Temple d'Hérode. Les chambres et passages qu'ils trouvent disposent souvent d'arcs à clé de voûte. Ils constatent également qu'ils ne sont pas les premiers visiteurs en trouvant des objets templiers abandonnés sept cent quarante ans plus tôt (cf. également page 53).

- Pour Chris et Rob, l'hypothèse templière est maintenant une quasi-certitude. Néanmoins, il manque « la preuve formelle que c'étaient bien les neuf chevaliers templiers conduits pat Hugues de Payns qui avaient découvert les manuscrits ».

 

Le manuscrit de la « Jérusalem céleste » - Symboles maçonniques -                                     

 (p 430-433) « Vers 1119, Hugues de Payns et son petit groupe d'archéologues primitifs [ouvrent] une voûte sous les décombres du Temple d'Hérode et [trouvent] les manuscrits secrets de la communauté de Qumran... ces chevaliers [sont] totalement illettrés… Mais… Ils [savent] qu'ils [ont] trouvé quelque chose de très important… Ils [décident] de les faire traduire » par un homme de confiance, le chanoine Lambert, un érudit du chapitre de Notre Dame de Saint-Omer. C'est Geoffroy de Saint-Omer (Godefridus de Sancto Andemardo), le second de l'Ordre, qui serait parti avec « quelques manuscrits... pour le long voyage de retour vers sa ville d'origine ».

- Lambert serait « l'homme le plus sage et le plus érudit… Il [a] passé de nombreuses années à compiler une encyclopédie de la connaissance humaine... Aujourd'hui, l'un des travaux les plus célèbres de Lambert de Saint-Omer est sa copie réalisée à la hâte d'un dessin représentant la Jérusaleme céleste (La copie de Lambert serait aujourd'hui   à la Bibliothèque universitaire de Gand). Cette illustration montre que les deux piliers de la cité céleste sont tous les deux appelés - Jacob - , et qu'apparemment le fondateur fut Jean le Baptiste. On ne voit pas la moindre mention de Jésus dans ce document prétendument chrétien. Ce n'est donc pas une image ordinaire »  … Chris et Rob pensent « qu'elle n'a pu venir que d'un seul endroit : les caveaux du Temple d'Hérode.

 

(p 433-435) « Le symbolisme que l'on retrouve sur cette gravure est maçonnique à l'extrême et confirme que Jacques était simultanément les deux piliers des nazôréens… Le document précède de plus de cinq cent ans la première utilisation officielle du symbole maçonnique de l'équerre et du compas ».

- (Se reporter aux illustrations pages 346-347) « L'illustration montre les trois énormes équerres plantées de manière incongrue dans les balcons. Les compas corrélatifs sont directement au-dessus dans le sommet de chaque tour. Ces trois tours se trouvent sous les piliers jumeaux de Jacques, indiquant leur situation subordonnée… celle de droite est identifiée à André (Andreas) et celle du centre à Pierre (Petrus) » ; celle de gauche n'est pas identifiée. « … ce manuscrit confirme… que Jacques fut le chef de l’Eglise de Jérusalem et que Pierre fut une personnalité… subalterne », en contradiction de « l’Eglise catholique qui prétend être la descendant directe de l'autorité de Jésus par l'intermédiaire de Pierre ».

- « L'agencement des trois tours, avec leurs équerres et compas, est en totale harmonie avec la F.M. moderne, en ce sens qu'elles représentent trois figures clés d'une loge maçonnique : le Vénérable et ses deux Surveillants qui symbolisent le soleil (Rê), la lune (Thot) et le Maître de la loge ». Chris et Rob font un autre rapprochement avec le rituel maçonnique auquel on peut se reporter page 435 « … qu'est-ce que le centre ? » Etc.

Ces symboles maçonniques avaient du être utilisé par l’Eglise de Jérusalem. Le document original daterait de la période « des dix-neuf années séparant la crucifixion de Jésus de la lapidation de son frère » (cf. page 434).

 

(p 436-437) « … le concept de Jérusalem céleste ou de nouvelle Jérusalem [apparaît] dans les manuscrits exhumés de cinq grottes différentes de Qumran. Tous se [fondent] sur les visions d'Ezéchiel qui décrivent la nouvelle cité en détail, avec ses mille cinq cent tours, toutes de cent pieds de haut ».

- « En maçonnerie, une « planche à tracer... est une compilation visuelle des thèmes de l'Ordre ». La planche à tracer du degré de Royal Arch tourne totalement autour de la fouille des ruines du Temple… (cf. illustration page 437 et descriptif complet de la planche à tracer page 436).

- Selon Chris et Rob, le manuscrit de la Jérusalemen céleste et l'histoire corrélative dans le degré de Royal Arch confirment « que les templiers avaient trouvé les secrets de leur Ordre, inscrits sur les rouleaux dissimulés par les nazôréens et qu'ils exécutaient des cérémonies d'initiation fondées sur une résurrection - vivante - , à l'instar de Jésus jadis ».

 

L'impact des manuscrits nazôréens - Un siècle de construction de Cathédrales, d’abbayes...

 

(p 438-439) « … l’Ordre fondé en 1118 par Hugues de Payns… [devient en quelques décennies] l’une des forces les plus puissantes de la chrétienté...  A partir de  1170,… quelque chose de tout à fait extraordinaire [survient] en France… ». « ... en un seul siècle, pas moins de quatre-vingts cathédrales et presque cinq cents abbayes [sont] construites dans la seule France[engageant] plus de travaux de maçonnerie et de matières premières qu’il n’y en eut jamais dans toute l’histoire de l’ancienne Egypte ! » (C. Frayling, Strange Landscape).

- « Sur les chantiers de ces édifices et sur d’autres dans tout le pays, les maçons étaient dirigés par les chevaliers templiers[qui présentent] leur mission comme la volonté de - reconstruire Jérusalem - selon un nouveau et glorieux style architectural, mariant piliers, tours et flèches s’élançant vers le ciel... La cathédrale de Chartres est un exemple classique de ces superbâtiments... ».

- Ainsi, les templiers seraient devenus « les maîtres architectes d’une  Jérusalem céleste dans leur pays d’origine ». Dans « … les caveaux du Temple de Jérusalem, les neuf chevaliers avaient retrouvé les instructions cachées là par les nazoréens juste avant d’échouer dans leur propre entreprise d’édification du Paradis sur terre.... Les templiers auraient repris pour leurs propres buts initiatiques les anciens secrets maçonniques spéculatifs inspirés par le Ma’at de Jésus et Jacques, et se seraient efforcés d’offrir au monde un suprême degré de maçonnerie opérative. La résurrection battait son plein !… Grâce à la découverte [des manuscrits], les templiers étaient devenus des maîtres tant en maçonnerie spéculative qu’en maçonnerie opérative  » [60] .

- Chris et Rob veulent « comprendre maintenant comment une survivance de [l’Ordre du Temple s’est] transformée pour finalement donner la F.M. moderne ».

 

(p 439-440) Dans la conclusion de ce chapitre nous retenons que :

- L’Eglise celtique rejette notamment les dogmes  de « l’Immaculée Conception et la divinité de Jésus » ; elle a été absorbée par l’Eglise romaine au milieu du VIIème s., mais il semble « qu’une bonne partie de la vieille pensée avait survécu sous une forme souterraine. Celle-ci devait rendre l’Ecosse particulièrement réceptive à la pensée nazôtéenne que les templiers apportèrent avec eux ultérieurement ».

- La légende maçonnique avait conservé l’histoire de la découverte des manuscrits par les premiers templiers. La Jérusalem Céleste de Lambert - du chapitre de Notre Dame de Saint Omer - serait une copie de l’un de ces manuscrits ; elle révèle l’utilisation flagrante de l’équerre et du compas ; elle confirme que Jacques constitue les deux piliers centraux de la nouvelle Jérusalem.

XIV. La  Vérité éclate

 

La prophétie devient réalité - Bereshit Rabbati - L’Inquisition -

 

(p 441-443) Dans la littérature post-guerre juive de 66-70, - Bereshit Rabbati – est une croyance selon laquelle « la puissance de la prophétie reviendrait en Israël en 1210, et, peu après, le Messie réapparaîtrait de sa cachette dans la Grande Mer de Rome » (lettre de Malmonide aux juifs du Yémen). C’est ce qui semble se produire...

- En 1244, trente quatre ans après ce retour théorique, c’est la naissance de Jacques de Molay… qui rejoint les Chevaliers du Temple à vingt et un ans (c’est le plus jeune âge possible). Il devient le Maître du Temple en Angleterre avant d’être fait Grand Maréchal (responsable du commandement militaire de l’Ordre). Quand Thibaut (ou Tibald) Gaudin, le Grand Maître des templiers meurt en 1292, Jacques de Molay est élu à ce poste - le plus haut de l’Ordre - .

- A cette époque, les mamelouks musulmans se sont emparés d’Acre et le royaume chrétien de Jérusalem est vers sa fin. Cent soixante quatorze ans après la la création de l’Ordre, Molay dirige encore « la force la plus puissante de la chrétienté, rivalisant avec le Vatican ». L’Ordre possède des propriétés dans toute l’Europe, une excellente armée  avec une flotte de combat, une compagnie commerciale et bancaire internationale... « L’Ordre avait accru sa richesse et son influence à une vitesse trop remarquable apparemment pour être le simple résultat d’une croissance organique... Les premiers templiers durent trouver l’or, l’argent et les autres trésors enterrés par les juifs pendant la guerre de 66-70... et ne le révélèrent pas… ».

- Molay réimpose « la pleine observance de toutes les règles et [réclame] une discipline absolue au sein de l’Ordre. Totalement illettré lui-même, il interdit aux autres chevaliers de perdre leur temps à lire, préférant laisser de telles tâches aux clercs ». L’Ordre est francophone et fait directement ses rapports au pape.

 

(p 443-446) Le roi Philippe IV, dit le Bel, est orgueilleux et ambitieux ; il cherche à manipuler à son profit, mais en vain, le pape Boniface VIII (Le roi veut prélever des taxes sur l’Eglise française). Une épreuve de force s’engage ; elle se termine par la mort de Boniface VIII, quelques semaines après que Guillaume de Nogaret et son équipe l’aient molesté (le 8 septembre 1303). Le nouveau pape, Benoit XI, ne cède pas plus aux pressions du roi ; il meurt empoisonné sur l’ordre de Philippe le Bel. Le roi « choisit » alors Bertrand de Goth, archevêque de Bordeaux, un homme ambitieux qui devient le pape Clément V. En 1305, « A peine solvable, Philippe [lève] immédiatement un impôt, la décime, sur les importants revenus du clergé français. Quatre ans plus tard, le pape marionnette [transfère] le siège du pouvoir du Vatican à Avignon, situation qui perdurera pendant les trois quarts de siècle suivants ». Philippe le Bel dispose désormais du pouvoir qu’il désire.

- Philippe le Bel a besoin d’argent. Guillaume de Nogaret, « l’éternelle âme damnée du roi » planifie soigneusement et avec habileté l’arrestation de tous les juifs (22 juillet 1306) qui sont « envoyés en exil - naturellement sans leurs propriétés qui [sont] immédiatement transférées à la Couronne ».

- Philippe le Bel, roi cupide, tourne son attention vers les richesses des templiers… Il ne peut cependant « espérer s’en tirer par un acte de piraterie… contre un ordre aussi élevé… Les chevaliers templiers ne [répondent] à personne en dehors du pape et ils se [trouvent] au-dessus des lois des différents pays… Malheureusement, le caractère très secret de leurs pratiques [permet] de donner efficacement une apparence de crédibilité aux fausses accusations... De faux témoins [dénoncent] des histoires d’actes vils et le roi… [se sent] – obligé – d’informer le pape de cette situation grave ».

 

(p 446-450) D’autre part, le pape aurait « dans l’idée de fusionner les chevaliers du Temple de Salomon et les chevaliers de l’Hôpital de Saint Jean de Jérusalem en un ordre unique qui serait appelé les - Chevaliers de Jérusalem - »… alors qu’il existe une rivalité entre ces deux ordres et que le pape avait déclaré sa préférence en faveur des hospitaliers qu’il voulait voir prendre le rôle majeur.

- Molay invité à une rencontre, prend « la précaution d’amener un document… en faveur de l’indépendance de son Ordre » et se rend à Paris où il est « accueilli avec tous le honneurs  par le roi… Mais… il [commence]  à entendre toutes les rumeurs qui se [répandent] sur les - méfaits - des templiers ».

« … l’année précédente, Nogaret avait eu  une excellent expérience d’arrestations de masse simultanées, en capturant l’intégralité de la communauté juive ». Suivant ce principe, « quelque quinze mille templiers » sont arrêtés le vendredi 13 octobre 1307. « Le principal faux témoin [est] Esquin (ou Esquieu) de Floyran (ou de Floixan, ou encore Squin de Flexian… cette dernière dénomination est donnée par le chroniqueur florentin Giovanni Villani) ; il avait été expulsé de l’Ordre et incarcéré pour hérésie et autres délits… il fournit des - preuves - contre l’Ordre en échange de sa grâce et de sa libération de prison. L’inquisition [reçoit] l’ordre d’extraire toutes les confessions [61] et de n’épargner aucune torture pour atteindre cet objectif ». Le public « fut horrifié quand il entendit que les templiers… admettaient avoir renié Dieu, le Christ et la Vierge Marie… A la lumière des connaissances actuelles, il est aisé d’écarter ces accusations inventées… et sorties tout droit de l’imagination des accusateurs ».

(p 451-453)  De nombreux pays mettent peu de zèle à appliquer les ordonnances papales contre l’Ordre. Le Portugal, l’Irlande, l’Ecosse et l’Angleterre n’exécuteront pas cette instruction avec joie. « En juin 1311, l’Inquisition installée en Angleterre [obtient] quelques informations très intéressantes... » ; des templiers importants témoignent de propos tels que : « Jésus n’était pas un dieu, mais un simple mortel » et qu’ils devaient croire au « grand Dieu tout-puissant, qui fut l’architecte du ciel et de la terre, et non en la crucifixion » (on trouvera plus de précisions page 451). Selon les spécialistes, « ces affirmations... ne correspondent à aucune croyance théologique de l’époque, même pas à celles de sectes hérétiques comme les cathares ». Les propos rapportés expriment une conception provenant « des vrais enseignements de Jésus,... conception antérieure au culte paulinien de la - crucifixion - ... Dans l’Eglise de Jacques,... la crucifixion était considérée comme un puissant symbole de - loyauté jusque dans la mort - à l’image de Hiram Abif et rien de plus ».

- Les templiers détenaient « leur connaissance spéciale qu’ils ne délivraient qu’au sein de leur Ordre et [exécutaient] leurs propres cérémonies secrètes qu’ils considéraient, à l’instar des f.m. modernes, comme complémentaires de leur foi chrétienne. Les chevaliers templiers furent trahis par une Eglise et un pape qu’ils avaient bien servis ».

 

La crucifixion de Jacques de Molay

 

(p 453-458) « Le Grand Inquisiteur de France, Guillaume Imbert  s’investit personnellement dans l’extraction de la confession du - plus grand hérétique de tous - : Jacques de Molay » qui est vraisemblablement « horriblement torturé » ; ce puissant guerrier s’effondre et confesse des crimes qu’il n’a pas commis. Ainsi, c’est « un prêtre [qui torture] une autre prêtre... ».

- Selon Chris et Rob, Imbert aurait infligé au Grand Maître une crucifixion en suivant le « scénario » des Evangiles et de la Passion du Christ. « Endurant cette même agonie abominable qui fit momentanément perdre sa foi à Jésus quelque mille deux cent quatre-vingts ans plus tôt, Jacques de Molay se confesse immédiatement sur la croix. Il est descendu de son supplice ». Imbert aurait fait « mettre Jacques de Molays sur le linceul même que le Grand Maître utilisait pour parodier le Messie… Les tortionnaires... rabattent [la toile] sur le corps de Molay pour le recouvrir totalement ». On peut imaginer que « Imbert suggère [à Jacques de Molay] à peine conscient d’essayer de se relever tout seul, s’il se croit aussi important que le vrai Christ ! ».

 

*

*    *

(p 458) L’Inquisition aurait reçu l’ordre strict de ne pas tuer le Grand maître des templiers. Jacques de Molay sera soigné par la famille de Charnay, ainsi que le précepteur Geoffroy de Charnay (de Charney ou de Cernay) qui a subi lui aussi la question. Ils rétracteront publiquement leurs aveux et mourront ensemble sept ans plus tard, « lentement brûlés sur des charbons ardents... ».  

 

La preuve physique - « Le Linceul de Turin » - La fin des « âges sombres » -

 

(p 458-461) « Le linceul… utilisé pour envelopper le corps blessé du grand Maître  recouvrait encore Molay lorsque celui-ci voyagea jusqu’à la demeure de Geoffroy de Charnay. Là le tissu fut lavé, plié et rangé…. En 1357, cette pièce de lin de  quatorze pieds de long fut sortie… et exposée publiquement à Livey ». Pourquoi ce tissu pouvait-il intéresser le public ?

- « A cause du traumatisme de la crucifixion, le corps de Jacques de Molay avait  - peint - l’image de sa souffrance sur son propre linceul - maçonnique - ». « … de la sueur mêlée à du sang riche en acide lactique… s’étaient répandus librement autour de son corps en tachant le tissu qui l’enveloppait… Les traits du corps de Molay s’étaient imprimés sur le tissu en raison d’une réaction chimique : l’acide lactique s’étant échappé … du corps pour imprégner le linceul avait réagi au contact de l’encens utilisé comme agent blanchissant et qui était, lui, riche en carbonate de calcium... l’image sur le linceul était remarquablement claire… » et s’accordait « parfaitement avec l’image connue du dernier Grand Maître... ».

- « Les premières personnes qui virent le linceul ainsi marqué… pensèrent qu’elles contemplaient Jésus. Aujourd’hui, cette pièce de tissu s’appelle … le Linceul de Turin ». Alors que bien des personnes recherchent les origines du Linceul, celui-ci n’est « qu’une pièce de puzzle comme une autre qui aide à compléter le tableau » réalisé par Chris et Rob « dans leur enquête pour retrouver Hiram ».

- En 1994, le Vatican autorise des expertises du linceul (carbone 14) ; « ces analyses [montrent] que la matière du Linceul ne peut être antérieure à 1260… Très étrangement, les résultats des analyses… furent publiés un 13 octobre, la date même de l’arrestation de Molay… !... Le Vatican a toujours nié que le Linceul de Turin soit une sainte relique parce que lEglise connaît sa véritable  origine... ».

 

(p 461-462) Pendant les trois premiers siècles apJC, l’Empire romain ne cesse de perdre son pouvoir politique, jusqu’à ce que l’empereur Constantin mette en place une nouvelle organisation : « … le peuple… [est] utilisé  comme producteur de biens et de richesse en temps de paix et fournit la soldatesque en temps de guerre. En récompense de leurs petites vies tristes et ignorantes, on leur [promet] la résurrection et une après-vie merveilleuse ».

- Sous l’influence de Paul (60 apJC), « le verseur de mensonges », et, après le Concile de Nicée (organisé par Constantin en 325 apJC), « L’Eglise de Rome [fait] de la foi aveugle une vertu… elle étiquette - gnostique - … la littérature chrétienne qui... [permet à]... l’individu d’accéder à la connaissance… et elle [fait] de - gnostique - un synonyme de - mal - . Or - gnostique - vient... du grec signifiant - connaissance - . Ce n’est pas une coïncidence si la période à laquelle on fait traditionnellement référence sous le nom d’- âges sombres - correspond au laps de temps séparant la naissance de l’Eglise romaine de la crucifixion de Jacques de Molay ! ».

Le message se répand - Le voyage vers La Merica -

 

(p 462-466) Le vendredi 13 octobre 1307, de nombreux templiers échapperaient « aux mailles du filet ». Les gardes venus arrêter  la flotte templière amarrée à La Rochelle, trouvent les quais vides. « … on ne [reverra] plus jamais les navires de l’Ordre, il n’en [ira] pas de même de leur pavillon de combat, le crâne et les os croisés ».

- « … il existe... maintes histoires de navires templiers se rendant en Ecosse et au Portugal,… - deux refuges - ». Il est probable que des templiers repartent du Portugal après s’être approvisionnés, mettent « le cap plein ouest, suivant ce que l’on appelle aujourd’hui le quarante-deuxième parallèle… [pour] atteindre cette terre marquée par l’étoile qu’ils connaissent grâce aux manuscrits nazôréens et qui [est] appelée Merica ».- « Il est pratiquement certain qu’ils [débarquent]... dans le   Nouveau Monde,... [en fait] dans le secteur de la presqu’île  du cap Cod ou  de Rhode Island dans la future Nouvelle Angleterre dans les premières semaines de 1308,... presque un siècle et demi avant… la naissance de Christophe Colomb...

-  A Westford, petite ville du Massachusetts, un chevalier  aujourd’hui célèbre est gravé « par une série de trous percés sur une paroi rocheuse… Il est coiffé d’un heaume et porte l’habit d’un ordre militaire,… le pommeau de l’épée reproduit le style de celui d’un chevalier européen du XIVème s….le plus fascinant est l’écu du personnage... [qui]... représente un unique vaisseau médiéval faisant voile vers l’ouest… vers une étoile ».

- « A Newport (Rhode island) , on rencontre… une… tour construite dans le style des églises rondes templières… Sa datation [la] situe… en plein dans le siècle qui vit disparaître la flotte templière, [et]… sur une carte européenne de 1524,… le navigateur... Giovanni da Verzano marque l’emplacement de la tour... et la mentionne comme une - villa romaine - existante ».

- « La chapelle de Rosslyn (évoquée à la fin du chapitre V)[est] un lieu où les templiers se réunirent après l’attaque du roi Philippe le Bel et du pape ». Comme Chris et Rob l’ont montré,… « les épis de maïs (maïs indien) et d’aloès sont gravés dans la pierre en guise de motifs décoratifs… deux plantes dont les écossais  ne pouvaient avoir connaissance… [sauf] si les hommes qui dirigèrent les maçons de la chapelle de Rosslyn avaient visité l’Amérique au moins un quart de siècle avant Colomb ».

- Le chevalier de Westford, et la tour de Newport sont bien « d’authentiques vestiges templiers sur le territoire des Etats Unis d’Amérique ».

 

Le pays de l’étoile appelée La Merica

 

(p 466-467) On pourra se référer au livre afin de voir pourquoi le continent américain a bien emprunté son nom à l’étoile de l’Est appelée Merica (« l’étoile qui selon les nazôréens, marquait l’emplacement d’une terre parfaite de l’autre côté de l’océan du  soleil couchant ») et, non pas à « l’explorateur - amateur - » Amerigo Vespucci… L’erreur vient d’un certain Waldseemüller, erreur propagée rapidement et largement car « il dirigeait une petite équipe qui avait accès à une presse d’imprimerie ». Waldseemüller rétractera « publiquement son affirmation selon laquelle Amerigo Vespucci [aurait] découvert le Nouveau Monde… le mythe accidentel de Vespucci [ferait] partie du folklore culturel dans le système éducatif américain ». Ce serait « un exemple classique d’Histoire (pour paraphraser Henri Ford) qui - ment - … ceux qui désirent réellement comprendre l’Amérique et les forces qui créèrent les Etats Unis modernes ont besoin de suivre la chaîne de l’évolution de la pensée nazôréenne ».

(p 469-470) Retenons dans la conclusion de ce chapitre que :

- « L’attaque contre l’Ordre templier par un roi cupide et sans grande envergure se [révèle] être le premier pas vital dans un long processus d’émancipation : en se libérant du principe en vigueur de castration intellectuelle, exercée par le Vatican, le monde chrétien allait pouvoir construire une civilisation fondée sur le désir de connaissance et la reconnaissance de la valeur de l’individu. Cette évolution de l’autocratie vers la démocratie en matière de gouvernement et de l’aristocratie vers la méritocratie en matière de structure sociale, dans un contexte de tolérance théologique,  n’a nulle part été aussi ostensiblement recherchée - et en partie réalisées - qu’aux Etats Unis d’Amérique (America) ».

 

XV. La  redécouverte des manuscrits perdus

 

 (p 471-472) « Pourquoi les Etats-Unis d’Amérique existent-ils ? ». Comment les USA ont-ils pu « devenir en moins de deux siècles [62] le cœur de la culture mondiale et la nation la plus puissante du monde » ?

 

- Voici un extrait du discours d’adieu de George Washington, premier président des USA élu en 1789 et f.m. de longue date : «  Etre juste et de bonne foi vis-à-vis de toutes les nations ; cultiver la paix et l’harmonie à l’égard de tous. La religion et la morale nous enjoignent d’adopter cette conduite, et la bonne politique n’en fait-elle pas autant ? Il sera digne d’une nation libre, instruite et, à brève échéance, grande, de donner à l’humanité l’exemple magnanime mais aussi inédit d’un peuple toujours guidé par un haut sentiment de justice et de générosité » (W.M. Thayer, George Washington).

- Ces parole « rappellent étrangement les enseignement… de Jésus, évoquant - la liberté,… l’instruction,… la paix,… la bonne foi,… la justice,… la générosité -  … construire une - grande nation - et relier religion et morale ». Mais évoquer la présence templière sur la côte Est des USA « n’explique pas comment cet ordre français… pourrait avoir influencé les principes fondateurs de cette nation ».

 

(p 472-474) « .. de nombreux templiers s’établirent en Ecosse après la chute de leur Ordre… quantité de preuves sont encore visibles aujourd’hui. L’église de Kilmartin, près du Loch Awe (comté d’Argyll) abrite de nombreuses sépultures templières… également dans le cimetière nombre de tombes maçonniques ». Chris et Rob trouvent  d’autres sépultures templières ou maçonniques [63] dans les environs : « … un contingent assez important de templiers [se serait] réfugié dans le comté d’Argyll… au début du XIVème s. ».

- « Au début du XIVéme s. les templiers possédaient de nombreux domaines en Ecosses et le peuple écossais leur manifestait beaucoup d’affection et de respect ». Dans « ce secteur de l’Ecosse », cette présence sera renforcée par le mariage de Hugues de Payns avec Catherine de Saint Clair . « En fait, la première commanderie templière hors de terre sainte [sera] construite sur les terres de Saint Clair en un lieu au sud d’Edimbourg appelé aujourd’hui Temple  » [64] .

 

Le refuge écossais - William Wallace, Robert Ier Bruce -

 

(p 474-475) « En 1286, la mort du roi Alexandre III [marque] la fin de la lignée des rois celtiques (d'Ecosse)… Les luttes internes [affaiblissent] le pays et le roi Edouard Ier d'Angleterre [profite] de la situation : il [accorde] son soutien à John Balliol, l'un des prétendants au trône… pour… prendre la Couronne écossaise [mais demande] que Balliol devienne un vassal du roi d'Angleterre… Balliol [est] un roi impopulaire... » ; il sera destitué et partira en exil en France. «... le roi d'Angleterre [prend]… directement le contrôle de l'Ecosse... il emporte le symbole de l'indépendance écossaise : l'ancienne - Pierre de la Destinée - , également connue sous le nom de - Pierre de Scone  - [65] , … petit bloc rectangulaire… sur lequel les rois d'Ecosse ont longtemps été couronnés... ». Les écossais seront « lourdement opprimés » par l' « autorité dictatoriale » du roi d'Angleterre.

 

(p 476-478) Le nationalisme écossais ressurgit rapidement. Le noble William Wallace venge le meurtre de sa femme en mai 1297 en assassinant le shérif de Lanark ; Wallace reçoit le soutien du peuple ; « le soulèvement populaire [prend] une telle ampleur qu'il aboutit à une véritable bataille face aux troupes anglaise »… qui sont défaites à Stirling Bridge le 11 sept. 1297.

- Après avoir fait la paix avec les français, l'année suivante, Edouard Ier bat Wallace à Linlithgow ; Wallace s'échappe et obtiendrait les soutiens de Philippe le Bel, du pape Clément V, et surtout, de la famille Moray, continuellement liée aux templiers et à la F.M.. « une bataille  entre les écossais et les anglais à Roslin, en 1303, [est] remportée [par Wallace] avec le concours des chevaliers templiers, emmenés par un St Clair ». Wallace demeure un hors-la-loi pendant sept ans. Il est finalement trahi, emmené à Londres, torturé et exécuté… en 1305.

- « Pendant cette période de troubles, deux écossais [ont] une prétention… au trône : Robert Bruce, huitième comte de Carrick, et John Comyn ». Robert est un homme ambitieux qui doit manœuvrer contre Comyn, favori du pape et apprécié du roi Edouard Ier. « Il sait qu'il [existe] une résurgence celtique balbutiante ». Bruce insulte publiquement le pape et le roi, tout en « levant l'étendard de guerre de la renaissance celtique » et, assassine Comyn « le collabo »… « Le 10 févr. 1305, le pape répond en annonçant l'excommunication de Robert Bruce ». Néanmoins, « treize mois plus tard, Bruce, fort du soutien total des seigneurs celtiques, était couronné roi d'Ecosse par la comtesse Buchan à Scone... ».

 

(p 478-480) « Telle [est]… la situation en Ecosse quand une partie de la flotte templière prend la direction d'Argyl et de Firth of Forth... » (Estuaire de la Forth, au fond duquel se trouve Edimbourg). «… l'excommunication de Robert Bruce et les liens anciens de la famille St Clair avec Rosslyn… »… font que l'Ecosse est un des rares lieux où le pape ne peut  atteindre les templiers.

- Edouard Ier décède ; Edouard II sont fils se retire en Angleterre, laissant Robert Ier Bruce s'occuper de ses ennemis en Ecosse. Après bien des revers, Bruce reconquiert son royaume sur l'Angleterre ; son plus grand triomphe est la bataille de Bannochburn, le 24 juin 1314. L'année même où Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay sont brûlés vifs à Paris, sir William St Clair, Grand Maître des templiers, aurait emmené la force templière à la bataille de Bannochburn [66] où il assure la victoire des écossais  et instaure l'indépendance du royaume de Bruce. Les combats cessent en 1328 quand l'Angleterre reconnaît l'Ecosse comme une nation libre.

 

(p 480-482) Les templiers ont « une relation symbiotique avec le roi d'Ecosse » ; ils sont en sécurité et offrent leur talents de stratèges et de guerriers à la couronne écossaise. Mais l'excommunication est un danger, car tout souverain chrétien est libre d'entreprendre une croisade contre l'Ecosse considérée comme une terre païenne.

- En 1317, le pape Jean XXII tente d'imposer une trêve aux anglais et aux écossais, mais les écossais continuent à guerroyer… En 1320, le pape rend une nouvelle sentence d'excommunication contre Bruce, James (le Noir) Douglas et le comte de Moray. En réponse, « le 6 avril 1320,... les barons écossais publient la déclaration d'Arbroath... » (les signataires de cette lettre extraordinaire sont huit comtes et trente et un autres nobles écossais). On peut se reporter aux extraits cités dans le livre ; cette déclaration concerne Robert Bruce, roi d'Ecosse et donne en même temps la définition de la royauté. « Les principaux lords d'Ecosse [sont] templiers ou des parents de templiers. Il n'est donc pas surprenant que le mode de pensée - nazôréen - soit présent dans ce document inhabituellement démocratique, qui donne une image du roi plus présidentielle que royale ».

- « En Angleterre, cent ans avant la déclaration d'Arbroath, la Magna Carta (Grande Charte) fut signée par le roi Jean sous la pression d'un groupe de seigneurs parmi lesquels on comptait des templiers ». C'est un « document de la Constitution anglaise qui peut être vaguement comparé à la déclaration des Droits (Bill of Rights) des USA - document … totalement d'inspiration maçonnique » (voir plus loin).

- Quand « le sujet du pouvoir populaire ou  de la volonté du peuple » apparaît dans l'histoire occidentale, « il est… symptomatique que la pensée nazôréo-templaro-maçonnique soit présente en de nombreuses occasions… ».

 

(p 482-483) « En octobre 1328,... le pape Jean XXII [lève] la sentence d'excommunication qui [frappe] Robert Ier ». Le 3 juin 1329, Robert Ier décède. Son fils David II lui succède ; il n'a que cinq ans. Lord Randolph, oncle du comte de Moray est désigné comme régent.

- Robert Ier aurait fait vœu « de voir, après sa mort, son cœur placé dans une cassette, emporté à Jérusalem et enterré dans l'église du Saint-Sépulcre ». Ce serait en accomplissant ce vœu que sir William de St Clair et sir James Douglas sont tués en route lors d'un combat… Le cœur de Bruce sera finalement  enterré dans l'abbaye de Melrose ; sir William sera inhumé  à Rosslyn.

- « … l'Ecosse fait de nouveau... partie de la chrétienté … ». « … dans la mesure où le Vatican [peut] poursuivre ses ennemis dans toute l'Europe... les templiers se [dissimulent]… en devenant une société secrète ». Lord Randolph, le régent, est un membre de la famille templière Moray, ce qui permet de « planifier l'avenir de l'organisation qui a déjà remplacé l'Ordre condamné. [Les templier peuvent ainsi] conserver les grands secrets dont ils ont la garde ».

 

Retour à Rosslyn

 

(p 483-486) La chapelle de Rosslyn (vue au chapitre IV) a été construite par William St Clair (1440-1490). Cette construction a été d'une grande importance pour les recherches de Chris et Rob qui reviennent sur ces lieux, quatre ans après leur première visite. La chapelle de Rosslyn  fournirait l'interface entre les templiers et la F.M..

- « La chapelle de Rosslyn [exsude] une sensation de spiritualité vivante, l'impression d'être là ici et maintenant tout en étant plongé dans un passé infini… une chaude sensation qui s'empare de vous... ».

- Chris et Rob rencontrent dans la chapelle, une femme pasteur, la révérende Janet Dyer ; elle évoque les cactus aloès et maïs  sculptés dans la pierre… et fait « allusion à un élément attesté par des documents : le prince Henry de Sinclair (autre orthographe ultérieure de Saint Clair), le premier Jarl (comte, en anglais earl) Saint Clair des Orcades (Orkneys) avait, grâce à l'argent des templiers, armé une flotte de douze navires pour un voyage vers le - Nouveau Monde - . Sous le commandement d'Antonio Zeno, la flotte avait débarqué en Nova Scotia (Nouvelle Ecosse) et exploré avant 1400, la côte orientale de ce qui est devenu les USA. La date est certaine car Henry Sinclair [est] assassiné à son retour cette année là … La famille Sinclair raconte que [le] chevalier James Gun était mort dans les Amériques… L'image du chevalier médiéval que l'on voit à Westford (Massachusetts) est, prétend-elle, sa pierre tombale ». Chris et Rob trouveront « des éléments soutenant cette affirmation dans la crypte sous la chapelle... ».

 

(p 487-489) Dans la chapelle, Chris et Rob découvrent des « colonnes non encastrées ; il y en a quatorze au total. Douze ont la même forme et deux - les plus à l'Est - … assez splendides. Le pilier de gauche (en regardant l'orient) est connu sous le nom de - pilier du Maçon - … ouvrage d'une grande élégance. Le pilier droit est… différent. Appelé - pilier de l'Apprenti - , il est somptueusement décoré... ». La reconstitution du passé permet de comprendre : « Le pilier dit - du Maçon - est en fait une restitution du pilier sacerdotal appelé Jakin chez les f.m. et Tsedeq chez les nazôréens, quant au pilier dit - de l'Apprenti - , c'est le pilier Boaz des maçons, représentant le pouvoir de Mishpat ».

- « En haut de l'angle où les murs Sud et Ouest se rencontrent, au niveau de l'orgue Hamilton, on aperçoit une tête [avec] un sévère coup à la tempe droite et dans l'angle opposé du mur occidental, on a la tête de l'homme qui l'assassina… L'histoire... admise raconte qu'il s'agit  de la tête d'un apprenti assassiné et que la tête dans l'angle opposé est celle de son maître qui l'a tué »… par jalousie, car cet apprenti aurait conçu et réalisé tout seul le pilier royal qu'on peut admirer aujourd'hui. « Cette histoire ressemble à une version déformée de la légende maçonnique d'Hiram ». «... c'est William St Clair qui dirigea… la construction… [et] supervisa… les moindres détails de l'ouvrage… [il] fit venir d'Europe les plus habiles maçons… » qu'il logea et paya « une très belle somme ». Il est très improbable qu'« un simple apprenti  ait été en mesure de produire la pièce maîtresse de tout l'édifice... Les gardiens actuels de la chapelle de Rosslyn… ignorent [que] la tête faisant face au Nord-Est est une représentation de Sekennenrê Taâ, le dernier vrai roi d'Egypte » [67] .

 

Que la lumière soit - Rosslyn, un sanctuaire, pas une chapelle -

 

(p 489-491) Force est de constater que la « chapelle de Rosslyn [n'est] pas construite comme un lieu de culte chrétien ». « Plus [on regarde] le décor, plus ce fait [devient] évident. Le symbolisme est égyptien, celte, juif, templier et maçonnique à profusion… Les seuls véritables motifs chrétiens viennent des modifications victoriennes ultérieures : les vitraux, le baptistère… et une statue de Madone à l'enfant ». Pourtant, une frise montre une crucifixion, mais bien des détails prouvent qu'il s'agirait du « martyre du dernier Grand Maître des chevaliers templiers, Jacques de Molay. »… On remarque « ici une gravure où des personnages tiennent le - linceul de Turin - avec le visage de Molay… clairement visible dessus ». L'histoire de la souffrance et de l'image du Grand Maître « miraculeusement apparue sur son propre linceul rituel » était vraisemblablement connue des templiers écossais.

- « Même après son achèvement, [Rosslyn] ne fut jamais utilisée comme une chapelle, car il y avait une chapelle familiale dans le château... à… peu de distance de là ».

 

(p 491-493) Chris et Rob prennent conscience que Rosslyn ne serait pas une simple chapelle, mais un sanctuaire post-templier ; de fortes présomptions leur font penser qu'il aurait été construit pour abriter les manuscrits trouvés par Hugues de Payns et les siens sous le Saint des Saints du dernier temple de Jérusalem. « Les nazôréo-qumraniens reçurent l'instruction (par l'intermédiaire de l'Assomption de Moïse) de déposer leurs manuscrits les plus précieux sous le Saint des Saints vers 69… ». Ces manuscrits relateraient « l'histoire de la lutte nazôréenne : la véritable histoire de Jésus-Christ,... ce texte doit, en tant que tel, être l'Evangile perdu - Q - , l'Evangile qui fut la matière source de Matthieu, Marc, Luc et Jean ».

- Une curieuse histoire d'incendie dans le château de William St Clair (en 1447) raconte la fuite des occupants et l'action du chapelain qui risque sa vie pour sauver du feu « les quatre coffres » où se trouvent tous les écrits de son maître. Du point de vue de Chris et Rob, l'inquiétude que manifeste William St Clair pour ces quatre coffres médiévaux et massifs, dépasse le cadre de la perte de papiers personnels et divers titres de propriétés ou autres, qui en aucun cas ne peuvent tenir un tel volume… Si ces coffres contenaient les manuscrits de Jérusalem, on comprend la « désolation » de William lorsqu'il voit l'incendie. Sauvés, les manuscrits auraient pu être détruits avant l'achèvement du sanctuaire auquel William avait consacré sa vie, pour les abriter.

 

(p 494-498) Lors de la construction du sanctuaire, on considère généralement « que les fondations prirent un temps étrangement long ». Par ailleurs, « Vue de l'extérieur, Rosslyn est une représentation en pierre de la Jérusalem céleste, telle que la présente la copie de Lambert... A l'intérieur, la disposition [reproduit] les ruines du Temple d'Hérode, avec des décorations reprenant le symbolisme nazôréen et templier... ».

- Chris et Rob constatent que le plan du bâtiment est conforme à la description qu'en donne le rituel de Royal Arch. On retrouve notamment les quatorze piliers… « disposés de telle manière que les huit colonnes les plus à l'Est - incluant Jakin et Boaz - forment un triple Tau » (cf. texte du rituel cité page 496 et plan du sanctuaire page 514). « Tous les piliers de Rosslyn sont disposés en fonction d'un plan précis fondé sur un ancien savoir et restitué dans le rituel du Royal Arch ! ». « William St Clair n'[a] rien fait au hasard. Chaque partie de son fascinant édifice [existe] pour raconter une histoire ».

 

 

Le secret perdu de la maçonnerie de Marque redécouvert - Les premier et deuxième degrés -

 

(p 498-500) Chris et Rob évoquent le rituel (développé pages 499-500) utilisé pour le grade maçonnique appelé « maçonnerie de Marque (Mark Masonry - cf. Robert Brydon, Rosslyn : A History of the Guildes, the Masons and the Rosy Cross.) ». A la fin de la cérémonie, le candidat « devient… maçon de Marque (Mark Mason). On lui donne une marque (un petit symbole) qui devient son emblème personnel de métier... Dans le sanctuaire de Rosslyn, on voit gravées des centaines de semblables marques de tailleurs de pierre ».

 

(p 500-502) Lors de la construction du sanctuaire, « William St Clair [est] confronté à un… problème de sécurité. Les maçons… [doivent] connaître le plan et l'agencement du caveau souterrain… » ; ils vont comprendre que cet étrange édifice doit abriter quelque chose de grande valeur… William sait qu'il doit « s'assurer de la loyauté et de la fidélité de ses tailleurs de pierre, afin qu'ils gardent ses - secrets légitimes aussi sûrement que s'ils étaient leurs - 

Il est attesté qu'il [dispose] de deux grades de maçon sur le site : les maçons ordinaires (ou apprentis)… et les - maçons de Marque - (qui [ont] l'honneur de posséder une marque personnelle…) ».

- Chris et Rob soupçonnent William St Clair de concevoir « le premier degré de la maçonnerie de métier et le degré de maçonnerie de Marque pour donner à ses maçons opératifs un code de conduite et les faire ainsi participer à un secret sans leur révéler le… grand secret de la résurrection - vivante - qui [est] réservé aux maçons spéculatifs ». Ces deux grades dévoileraient « le secret du pilier royal ou Boaz et… [seraient] appelés - comme ils le sont encore aujourd'hui, Apprenti entré - , et, à ceux qui [ont] le rang le plus élevé, on [expliquerait] en outre l'importance de la clé de voûte des arcs parce qu'ils [sont] les - maçons de Marque - . Jamais ces catégories de maçons n'auraient été autorisées à découvrir le secret du pilier sacerdotal ou la signification des piliers jumeaux associés à la clé de voûte… La plus grande formule qui garantissait la stabilité dans l'ancienne Egypte devait être préservée et réservée aux philosophes : les maçons spéculatifs, comme William St Clair lui-même ».

 

(p 502-503) « Le point de départ de la F.M. aurait été la construction de la chapelle de Rosslyn, au milieu du XVème s.. Des développements historiques ultérieurs viennent confirmer cette vision des choses, parce que les membres de la famille St Clair de Rosslyn devinrent les grands Maîtres héréditaires des Métiers, Guildes et Ordres d'Ecosse ; plus tard ils occupèrent la fonction de Maître des maçons d'Ecosse jusqu' à la fin des années 1700 ».

- Contrairement à une croyance répandue parmi les f.m. modernes, « ce furent les maçons spéculatifs (templiers)  qui adoptèrent les maçons opératifs (tailleurs de pierre) et les initièrent à certains secrets de moindre importance relatifs au Temple de Salomon ».

 

(p 503-506) « D'après tout ce que les historiens ont pu rassembler, … il n'y eu jamais de chambre du milieu dans le Temple originel. Cependant, le sanctuaire de Rosslyn en possède une… ». Dans la crypte, c'est un petit personnage insolite, gravé sur le mur à côté de la cheminée, qui intrigue Chris et Rob ; ce personnage rappelle St Pierre mais il ne tient qu'une seule grande clé dont la poignée est un carré parfait (« un signe vrai et sûr pour reconnaître un f.m. »). Selon Chris et Rob, « Cette petite gravure murale ne [tiendrait] rien d'autre que - la Clé d'Hiram - [et]... La pièce que l'on appelle à présent la crypte, était la chambre du milieu du Temple reconstruit, parce qu'elle reliait la partie supérieure de l'édifice aux souterrains qui accueillaient les manuscrits sacrés… Avant que les caveaux n'aient été scellés lors de l'achèvement de l'édifice, plusieurs de ces derniers templiers se virent accorder le droit d'être inhumés à côté des manuscrits sacrés… dans leur armure complète,... privilège réservé aux rois seuls.

Sir Walter Scott [68] [immortalise] cette pratique dans son poème - Le Lai du dernier Ménestrel - :

 

Elle semblait en feu cette fière chapelle,

Où les chefs de Roslin reposent hors de leur cercueil :

Chaque baron, comme dans un linceul de sable [69],

Revêtu de sa panoplie de fer…

Il y a vingt de ces hardis barons de Roslin

Gisant là enterrés dans cette majestueuse chapelle ».

 

Le protecteur [70] qui épargna Rosslyn - Oliver Cromwell -

 

(p 507-509) « Pendant la guerre civile anglaise (1643-1646), Cromwell et ses forces parlementaristes [écument] l'Irlande, le pays de Galles… l'Ecosse [et] l'Angleterre. Ils dégradent les propriétés royalistes et catholiques… Cromwell… [visite] Rosslyn. Mais alors qu'il détruit toute église papiste…, il n'égratigne même pas cet édifice ». « Les St Clair... se [trouvent] naturellement du côté royaliste et le château de Roslin [est] totalement détruit par le général Monk en 1650… une fois de plus, le sanctuaire de Rosslyn n'est pas touché ».

- « Les éléments circonstanciels » dont disposent Chris et Rob suggèrent que le « Lord Protector » (Cromwell) est un f.m. de haut niveau, ne serait-ce que parce qu'il épargne Rosslyn ; ce serait aussi l'avis des gardiens actuels du sanctuaire.

- Aujourd'hui, à proximité de Rosslyn, le site appelé Temple, ancien quartier général des templiers en Ecosse, existe toujours, mais pas le bâtiment. « Dans le cimetière [on trouve] de nombreuses tombes maçonniques... arborant le symbolisme du degré de Royal Arch [71], et beaucoup montrant l'ancien motif des deux colonnes et du linteau ».

- Le guide vendu sur place, révèle que William St Clair était (aussi) Chevalier de la Toison d'Or… « la F.M. dit d'elle-même qu'elle est - plus ancienne que la Toison d'Or ou l'Aigle romaine - »… ce qui signifierait « que le rituel n'[est] pas une invention des St Clair… pas seulement antérieur à leur famille, mais aussi au grand Empire romain ». Ce guide évoque aussi les caveaux de Rosslyn qui « peuvent être beaucoup plus que de simples tombes », et la possibilité d'« y découvrir des indices guidant vers certains trésors d'un grand intérêt historique ». D'autres commentaires [72] montrent qu'on a toujours su que l'édifice a une valeur dépassant ce que l’œil voit.

- Pour Chris et Rob, le fait de « Refuser de fouiller les salles souterraines pourrait continuer de priver le monde d'une grande et ancienne sagesse... ». Sur les murs de Rosslyn, ils trouvent une inscription latine qui viendrait des manuscrits nazôréens : « Le vin est fort, le roi est plus fort, les femmes sont encore plus fortes, mais la vérité conquiert tout ».

 

Sous le sceau de Salomon -  Si tatlia jungere possis sit tibi scire possis -

 

(p 510-511) Nous avons vu que « les piliers principaux les plus à l'Est de la chapelle [forment] un triple Tau… l'emblème de la F.M. de Royal Arch, mais aussi un… signe antérieur à Moïse ». Voici maintenant « la définition ... telle que le rituel originel de ce degré la donne : Le triple Tau, signifie, entre autres choses occultes

{Templum Hierosolyma, - Le Temple de Jérusalem -}

{Clavis ad Thesaurum, - Une clé vers un trésor -}

{Theca ubi res pretiosa depositur, - Un endroit où une chose précieuse est dissimulée -}

{Res ipsa pretiosa, - La chose précieuse elle-même -}

La configuration centrale du sanctuaire [serait] une façon symbolique de dire que l'édifice représente le Temple de Jérusalem et que [ce serait] un lieu où un trésor… est dissimulé ».

- Toujours selon le rituel : « Le bijou du grade de Royal Arch est un double triangle parfois appelé sceau de Salomon, à l'intérieur d'un cercle… Au bas de l'étoile se trouve un parchemin portant les mots : Nil nisi clavis deest - Rien n'est désiré sauf la clé - , et sur le cercle apparaît la légende Si tatlia jungere possis sit tibi scire possis – Si tu peux comprendre ces choses, tu en sais assez - ». Ces références auraient-elles été « créées pour servir d'indices à ceux qui un jour, élucideraient le mystère de Rosslyn » ?

 

(p 512-513) Sur le plan du sanctuaire, Chris exécute quelques tracés au compas et fait apparaître deux triangles équilatéraux qui forment un sceau de Salomon (La page 512 détaille le tracé et le schéma final est sur le plan page 514). « Au centre… de ce sceau, sur le plafond voûté, il y a une… excroissance suspendue, en forme de tête de flèche…, qui pointe vers le bas en direction d'une clé de voûte encastrée dans le sol… [c’est probablement] cette pierre qui doit être enlevée pour pénétrer dans le caveau reconstitué du Temple de Salomon et retrouver les manuscrits nazôréens ». Selon Chris et Rob, « l'explication des symboles [aurait été] ajoutée au degré de Royal Arch, par William St Clair… » pour la future génération qui devait découvrir la « clé ».

 

Exhumer les manuscrits nazôréens

 

(p 513-516) Rosslyn serait donc bien le sanctuaire des manuscrits nazôréens. Mais ces manuscrits sont-ils toujours dans les sous-sols du sanctuaire ? Il n'existerait aucune preuve historique ou physique d'une intervention dans les fondations du bâtiment. La véritable histoire du christianisme attend sans doute d'être exhumée...

- En localisant l'ultime lieu de repos des manuscrits, Chris et Rob auraient « retrouvé le dernier maillon d'une chaîne reliant tout f.m. aux rites mystérieux  de l'ancien sacre égyptien. » 

« … l'histoire s'arrête ici en attendant qu'une  fouille soit entreprise et que le contenu des manuscrits  soit enfin disponible pour l'humanité ».

Chapelle Rosslyn et ses points de passages

Chapelle Rosslyn et ses points de passages

Post-scriptum

(Préliminaires à d’éventuelles fouilles)

 

(p 517-520) Depuis le début de leurs recherches, Chris et Rob considèrent être trop impliqués dans leur sujet ; c’est pourquoi ils partagent leurs découvertes avec un Maître maçon passé (Past Master) et un ecclésiastique de l’Eglise d’Angleterre qui commentent leurs travaux ; le Maître et l’ecclésiastique considèrent finalement que Chris et Rob ont trouvé quelque chose qui aurait « beaucoup de sens ».

- Avant de présenter le manuscrit de « La Clé d’Hiram » à leur éditeur originel Century, Chris et Rob révèlent aux personnes concernées par Rosslyn, ce qu’il y a dans leur livre. Après plusieurs rendez-vous et réunions, ils sont informés que le droit est « - accordé par le comte actuel - de fouiller les caveaux ».

- Une rencontre est aussi organisée pour présenter leurs découvertes avec le groupe des « Amis de Rosslyn »… environ trente personnes viennent… historiens, membres de la Grande Loge d’Ecosse, deux ecclésiastiques, les plus importants Chevaliers templiers d’Ecosse et le baron St Clair  Bonde, un descendant direct de William St Clair. Après la présentation, plusieurs auditeurs viendront leur dire qu’ils ont des informations importantes qui peuvent appuyer leur thèse…

- En préparant les supports des présentations pour cette rencontre, Chris et Rob découvrent que le plan des fondations de Rosslyn « est une copie très fidèlement exécutée » des fondations du Temple d’Hérode (Cf. page 520 Comparaison des fondations du Temple d’Hérode et du plan de la chapelle de Rosslyn). 

« Et les parallèles continuent à l’extérieur du bâtiment,… le lieu même [a] été choisi parce qu’il [reflète] l’exacte topologie de Jérusalem. A l’Est on a l’équivalent écossais de la vallée du Cédron et au Sud court la vallée de Hinnom ».

- « Forts de cette nouvelle compréhension… [Chris et Rob pensent] avoir... résolu l’énigme du message codé laissé  par le comte, pour moitié gravé dans la pierre et pour moitié intégré dans le rituel maçonnique ». Maintenant, Chris et Rob sauraient « exactement où est caché le Rouleau de cuivre, la carte au trésor des esséniens et des templiers ».

Renvois aux notes complémentaires (histoire, étymologies,…) numérotés  de [31] à [72]

 

[31] (p 265-266) [Israël en hébreu, « Dieu s’est montré fort ». C’est le nouveau nom donné à Jacob après sa nuit de lutte à Péniel (Le Grand Dictionnaire de la Bible). On retrouve la même étymologie dans Le Petit Robert des Noms Propres].

 

[32] (p 265-266) [Juda est le nom du 4ème fils de Jacob et Léa. Selon Genèse 29.35 son nom signifie « il loue » ou « loué » (Le Grand Dictionnaire de la Bible).

- Selon Le Petit Robert des Noms Propres, l’étymologie est à rapprocher de l’araméen « terrain encaissé, ravin »]

 

[33] (p 268-269) [Origines et étymologies du terme « exil »

- L’exil est une expatriation volontaire ou forcée. Pour certains mystiques, il désigne la Terre ou la vie mortelle par opposition au Ciel (Déf. du Larrousse en 2 tomes. Edition de 1922).

- Le terme exil viendrait du latin exsilium et du verbe exsilio - sauter hors, s’élancer hors, bondir. Mais cette étymologie est douteuse (Dict. Littré) à cause de la forme parallèle exsul ou exsulare. On peut aussi proposer la forme latine exsolo - hors du sol -  dont le sens s’apparente à celui de l’exil.

- Cependant, la racine sul de exsul se retrouve dans, insulasul est proche de solium - siège - …. (même racine pour consul…). Voyons maintenant le sens de ces derniers termes  :

> exsul ou  ex solum, se traduit du latin par  - exilé, banni…

> insula se traduit par  - île - ou - maison isolée - , mais aussi par - temple - (Lat. Ecclés.).

- L’hypothèse étymologique de la forme « parallèle exsul » ne paraît pas pouvoir éviter celle de  ex-sol, hors (du) soleil  (ce n’est que l’hypothèse du rédacteur de ces notes)car si on n’est pas éclairé par le Soleil, on se trouve dans les « ténèbres » ; l’exil serait ainsi associé à un manque de « lumière », voire aux « ténèbres » ...

- Insula - le temple - auquel accède l’initié, se distinguerait de exsul(a) qui serait un domaine hors (ex-) du temple, … le monde profane. Le profane par sa définition étymologique reste devant (pro) le temple (fanum), sur les parvis, donc hors du Temple.

(Termes latins ré-examinés par le rédacteur avec le Gaffio, dictionnaire de référence latin-français)]

 

[34] (p 268-269) [Babylone vient du sumérien « porte de Dieu ». L’hébreu « babel » est traduit par « Babylone » - Le Grand Dictionnaire de la Bible. On retrouve la même étymologie dans Le Petit Robert des Noms Propres]

 

[35] (p 274-275) [Prophète vient du grec - prophêtês – prophète…

« Qu’est-ce qu’un prophète ? Dans la conception populaire, un prophète est quelqu’un qui prédit l’avenir. Il n’en  est pas ainsi dans la Bible : un prophète est d’abord un porte-parole de Dieu… Dans l’A.T., l’appellation « homme de Dieu » sert encore à désigner des prophètes… » - Le Grand Dictionnaire de la Bible - Ed. Excelsis]

 

[36] (p 274-275) [Ezéchiel en hébreu « que Dieu rende fort » - Le Petit Robert des Noms Propres. Pas d’étymologie évoquée dans Le Grand Dictionnaire de la Bible]

 

[37] (p 283) [Le roi Zorobbabel (Zerubbabel), descendant de David, fait reconstruire le Temple…

Zorobbabel  - « fils de Babylone » est une étymologie donnée par Chris et Rob. Le Grand Dictionnaire de la Bible l’écrit Zorobabel et indique que l’étymologie est incertaine. Le Petit Robert des Noms Propres ne donne pas d’étymologie.]

 

[38] (p 285-286) [... Alexandre le Grand, un des plus grands chefs militaires de l’histoire.

Alexandre « qui protège les hommes », du gr. alexô « repousser (le danger) » et anêr, andros « mâle » - Le Petit Robert des Noms Propres. Le Grand Dictionnaire de la Bible ne donne pas d’étymologie.]

 

[39] (p 286-287) [« ... Les colonnes jumelles représentant les deux pays devinrent les colonnes d’Hermès. »

- Hermès probablement issu du gr.  herma « tas de pierres » - Le Petit Robert des Noms Propres.

- Selon Le Grand Dictionnaire de la Bibl,  à l’origine, Hermès est l’esprit qui habitait l’herma ou tumulus de pierres érigé pour servir de point de repère ou pour marquer une limite. D’où les hermès des portes d’Athènes, pierres phalliques grossièrement sculptées, et la fonction du dieu guide des vivants et des morts…]

 

[40] (p 301) [… les hassidims (juifs de stricte observance)…  

Hassidim vient « de l'Araméen,…  - pieux . On utilise également le nom d'assidéens, hassidéens, voire chassidim. Il s'agit des juifs  qui, à partir  du IIIème s. avJC, se sont opposés aux innovations grecques dans le sein du Judaïsme. Au XVIIIème s. une secte juive a repris ce nom en Pologne et reste vivace, bien que minoritaire.]

 

[41] (p 302-303) [« Maccabée »  vient de l’hébreu « maqqèbeth », « marteau », allusion aux qualités guerrières ... C’est le surnom de Judas, fils du prêtre Mattathias… Il fut chef de guerre jusqu’à sa mort... Par extension, le surnom de Maccabées fut donné aux cinq fils de Mattathias, puis à une autre famille de sept frères dont le martyre... est rapporté dans le Deuxième Livre des Maccabées (ce serait l’origine des mots français macchabée et macabre) - Le Petit Robert des Noms Propres]

 

[42] (p 302-303)  [Aristobule ou Aristobule 1er, surnommé Philhellène. Aristobule vient du grec « aristoboulos », « d’excellent conseil »...  - Le Petit Robert des Noms Propres]

 

[43] Note n°2 de bas de page 312  [« … Nouveau Testament ou... Nouvelle Alliance » :

- « Le terme « testament » dans les expressions « Ancien et Nouveau Testament » est la traduction des mots hébreu et grec correspondant au latin - testamentum - qui serait mieux rendu par Ancienne et Nouvelle Alliance.

- Le terme grec« diatéké » peut avoir le sens de « convention » et de « testament ». C’est celui qu’ont choisi les traducteurs de la Septante pour rendre l’hébreu berith « alliance ». La Bible étant le livre de l’Alliance… il arrive de la qualifier d’Ancienne et de Nouvelle Alliance…  (d’après Le Petit Robert de Noms Propres)]

 

[44] (p 315-320) [… l’Assomption de Moïse… :

-  Assomption vient du lat. adsumptio, action de prendre, choisir, emprunter (Dictionnaire de latin Gaffiot).

- Dans le cas de Moïse,  G. Bastide (Grands thèmes moraux, 8) dirait : « Qui dit mission dit (…) assomption désintéressée de responsabilité personnelle en vue d’une fin transcendante à l’individu. » (Dictionnaire de la langue philosophique  de Foulquié et Saint Jean).

- Dans le dogme catholique, c’est l’élévation au ciel de la mère de Jésus.]

 

[45] (p 329-330) [Tout au long des manuscrits de la Mer Morte, le terme « désert » désigne la communauté de Qumran... :  Pages 50-51, les Templiers s’appellent aussi « Les Pauvres Soldats du Christ et du Temple de Jérusalem » et s’autoproclament « gardiens des routes du désert de Judée menant à Jérusalem ». Outre le terme « désert », « les pauvres » désignent toujours la communauté de Qumran comme on le voit en page 367. Serait-ce une forme de codage, sachant ce que les templiers doivent à Qumran ? (note du rédacteur)]

 

[46] (p 355-361) [« zélotes » (et sicaires) :

- Zélote vient du grec zêlôtês « passionné, rempli de zèle pour le Seigneur »… juifs partisans intransigeants de la théocratie. Flavius Josèphe y voit parfois le quatrième des « partis » juifs (→ esséniens, pharisiens, sadducéens), en précisant qu’ils n’ont rien de commun avec les autres… la seule chose qui les différencie des pharisiens est leur refus de reconnaître aucun autre seigneur que Dieu. Il en fait des - brigands - fanatiques… le fondateur serait un Judas de Gamala… Certains zélotes sont nommés « sicaires », du latin sica « poignard », qui leur permettait d’assassiner des impies ; ils semblent avoir activement participé à la révolte de 66, instauré un régime de terreur dans Jérusalem assiégée et fait partie des défenseurs de Massada - Le Petit Robert des Noms Propres.

- Zélote ou zélé, en grec zèlotès. Un des douze  apôtres est appelé Simon le Zélote ou le Zélé (Lc 6.15 ; Ac 1.13) ; à cause de son tempérament actif, ou bien en raison d’une association avec le parti des zélotes. Paul se décrit lui-même commes zélé, comme ayant été un partisan farouche de la cause de Dieu (Ac 22.3 ; Ga 1.14)…

Le parti des zélotes, présenté par Flavius Josèphe comme étant la « quatrième philosophie » parmi les juifs..., a été fondé par Judas les Galiléen, qui dirigea une révolte contre Rome en 6 apJC… - Le grand Dictionnaire de la Bible]

 

[47] (p 355-361)  [Parlant de Jésus, « Partout où il allait, il se mit à élever les individus ordinaires qu’il rencontrait au statut d’initié qumranien de premier degré… un coup de génie  » :

Nous avons vu page 307 que « Comme chez les chevaliers templiers, au terme de leur première année, les initiés (de Qumran) devaient remettre toute leur richesse… ». On peut supposer que ceux qui sont initiés par Jésus ont aussi cette obligation… accélérée. (Note du rédacteur)]

 

[48] (p 355-361) [Lazare, de l’hébreu Elâzâr « Dieu a aidé ». Voir aussi Eléazar dont Lazare serait le diminutif - Le Petit Robert des Noms Propres]

 

[49] (p 372-375) [« … textes slavons » :

Le slavon est un dialecte slave archaïque d’où dérive le bulgare moderne - Larousse Universel de 1923]

 

[50] (p 376-378) [« ... le jardin de Gethsémani » : Gethsémani - Etymologie araméenne « le pressoir à huile ». Domaine ou jardin au pied du Mont des Oliviers, à Jérusalem, où selon les Evangiles, Jésus trahi par Judas l’Iscariote, pria parmi ses disciples endormis, avant son arrestation… - Le Petit Robert des Noms Propres]

 

[51] (p 376-378) [« la célébration... du Nouvel An, c. à d. la Pâque  » dont la date était fixée d’après la nouvelle lune suivant l’équinoxe de printemps et qui tombait donc entre la fin mars et début avril]

 

[52] (p 378-379) [… Judas Didyme - qui serait « le frère jumeau de Jésus,... donc appelé Thomas, qui signifie - jumeau - » :

« Judas Didyme » ou « Thomas Didyme » : Didyme est le surnom de Thomas. Thomas de l’araméen t’ômâ « jumeau » et Didyme, du grec didumos « jumeau » - Le Petit Robert des Noms Propres]

 

[53] (p 380-381) [Ponce Pilate :

- En latin Pontius Pilatus, viendrait du grec pontios « marin » et du latin pilatus « armé d’un javelot (pilum) » - le Petit Robert des Noms Propres.

- Ponce Pilate était un romain de l’ordre équestre (classe moyenne supérieure) ; son praenomen (« prénom ») est inconnu, mais son nomen (« nom »), Ponce (Pontius) suggère une origine samnite ; son cognomen (« surnom »), Pilate (Pilatus), pourrait lui avoir été transmis par des ancêtres militaires… - Grand Dictionnaire de la Bible]

 

[54] (p 382-385) [Sanhédrin :

- Mot araméen, du grec synedrion « assemblée, conseil ». Haute cour de justice pour toute la Palestine antique. Institué au IIIème s. avJC, le Sanhédrin comprenait 70 membres et un président (nasi « prince ») choisis parmi les chefs de la noblesse sacerdotale et civile (→ sadducéens) comme parmi les docteurs pharisiens. Sa puissance fut considérable sous les romains face auxquels il représentait les affaires juives ; seule parmi les sentences prononcées par ce tribunal, la peine de mort devait être ratifiée par le procurateur romain… Il siégea dans l’enceinte du Temple, jusqu’à l’incendie de dernier en 70 – Le Petit Robert des Noms Propres.

- Selon le Grand Dictionnaire de la Bible, le mot « sanhédrin » résulte de la transcription dans le Talmud du grec sunedrion… Le mot désignait, avant et pendant l’époque de Jésus, le tribunal suprême des juifs qui se réunissait à Jérusalem…]

 

[55] (p 388-394) [La mitre : Le mot « mitre » lui-même vient de l’égyptien mythra, « bandeau »]

 

[56] (p 397-400) [« la famille hérodienne … » : Une secte hérodienne, recrutée parmi les partisans de la famille de Hérode, est citée dans les Evangiles (notamment Matthieu 22, 16). On les disait juifs de naissance et païens de coeur.]

 

[57] (p 400-404) [Paul… l’homme qui avait prêché contre... la Loi... à Epĥèse  :

- « A cette époque Ephèse (Turquie du Sud actuelle) avait une population cosmopolite incluant l’une des plus grandes communautés juives hors d’Israël.  Comme les juifs d’Alexandrie, beaucoup étaient des thérapeutes, une secte de guérisseurs étroitement liés aux esséniens de Qumran » (Dans les ruines de Ephèse, on a trouvé une grande pierre sur laquelle est gravé le signe des  - Therapeutai - un bâton et un serpent, le caducée devenu le symbole universel de la médecine). Dans l’amphithéâtre, Paul se serait adressé aux foules… mais les juifs d’Ephèse étaient « bien informés » et n’auraient eu « aucun temps à accorder à Paul et à sa stupidité ». Paul « le prêcheur auto-désigné fut incarcéré… ». Chris et Rob se demandent à quel point le monde serait meilleur s’ils avaient gardé l’homme enfermé...(cf. ouvrage p 401)]

 

[58] (p 414-416) [Patrick (ou Patrice) serait arrivé en Irlande en 432 :  Son origine est imprécise...

- Apôtre de l’Irlande. Enlevé par des pirates d’Irlande, il passa là six ans en esclavage, acheva sa formation en Gaule, sans doute à Auxerre auprès de saint Amatre, puis de saint Germain, et repartit évangéliser l’Irlande (en 432) sans qu’on puisse préciser le détail de son action. Patron de l’Irlande, où la saint Patrick (17 mars) est fête nationale.

- Etymologie : Patrice vient du latin Patricius « le patricien, celui qui appartient à la noblesse » (de pater « père ») - Le Petit Robert des Noms propres]

 

[59] (p 419-429) [- Jah-Bul-On - (pages 426-427)  que l'on peut aussi écrire : Jabulon, Jabulum, Zabulon, Zébulon.

>>> Voici l'interprètation de Jah-Bul-On par le rituel du Royal Arch (page 426) <<<  

« … le mot  Jah-Bul-On...

- Jah, … le premier membre est le nom chaldéen (sumérien) de Dieu et représente son essence et sa majesté incompréhensibles. C'est aussi un mot hébreu signifiant - Je suis - et - Je serai - , et exprimant de ce fait l'existence présente, future et éternelle du Très Haut.

- Bul est un mot assyrien signifiant Seigneur ou Puissant ; c'est lui-même un mot composé signifiant dans ou sur ; et Bul incarnant le Ciel en haut, ce mot signifie donc Seigneur dans le Ciel ou en Haut.

- On est un mot égyptien signifiant Père de Tout, et c'est aussi un nom hébreu impliquant force ou pouvoir et exprimant l'omnipotence du Père du Tout.

Toutes les significations de ces mots peuvent donc être ainsi rassemblées :

Je suis et serai, Seigneur dans le Ciel, Père de tout - ».

>>> Chris et Rob révisent cette interprétation (page 427) <<<

-  Jah... « est le mot hébreu pour leur dieu, et il a très probablement une connexion sumérienne. On peut le retrouver sous cette forme dans le nom du prophète Elijah (le prophète Elisée, disciple d'Elie),... en fait Elie-Jah, signifiant - Jahvé est mon Dieu - (El étant l'ancien mot pour dieu) ».

Bul... « est presque phonétiquement [correct], mais ordinairement… s'épellerait plutôt - Baal - , c. à d. le nom du grand dieu cananéen qui signifie en réalité - Seigneur dans le ciel - ».

On : « l'ancien mot égyptien pour - père - était It et pas On, comme on le prétend ici. Mais On était le nom originel d'Héliopolis, la cité du dieu-soleil Rê, là où il naquit du vide avant de créer la terre elle-même ». De ce point de vue, il serait possible d'accepter la définition donnée. Notons « que les grecs identifiaient Baal avec leur dieu-soleil Hélios et sa cité Héliopolis ».

« Jah-Bul-On - … [serait] simplement la suite des noms des trois grands dieux... juifs,... cananéens et... égyptiens ».]

 

[60] (p 438-439) [« … les templiers étaient devenus des maîtres tant en maçonnerie spéculative qu’en maçonnerie opérative » : On se demande comment des chevaliers templiers « totalement illettrés » (cf. paragraphe précédent « Le manuscrit de la Jérusalem céleste ») peuvent devenir  des «  maîtres tant en maçonnerie spéculative qu’en maçonnerie opérative », voire des « maîtres architectes ». L’« Organisation de l’Ordre » décrite en pages 59-60 ne semble pas faire appel à ce type de compétence, sauf peut-être parmi les ecclésiastiques qui sont les seuls érudits (Note du rédacteur).]

 

[61] (p 446-450) [« L’inquisition reçut l’ordre d’extraire toutes les confessions... », ce qui aurait-été le « travail » des dominicains et, dans une moindre mesure, des franciscains (Note du rédacteur).]

[62] (p 471-472) [Comment les USA ont-ils pu « devenir en moins de deux siècles le cœur de la culture mondiale et la nation la plus puissante du monde » ? :

« … en moins de deux siècles... », soit de 1789 à 1989 ?... année de la chute du mur de Berlin (note du rédacteur).]

 

[63] (p 472-474) [sépultures templières ou maçonniques : « … un livre évoque ces tombes écossaises templières et maçonniques et présente un certain nombre de photos de celles-ci : Michael Baigent et Richard Leigh, Des templiers  aux francs-maçons, la transmission du mystère. Ed. Du Rocher, Paris, 1991)]

 

[64](p 471-472) [« un lieu au sud d’Edimbourg appelé aujourd’hui Temple » :

Le lieu - non loin de la chapelle de Rosslyn - s’appelait auparavant Balantrodoch (le « secours des guerriers » en gaélique). Ce fut le quartier général de l’Ordre templier en Ecosse.]

 

[65] (p 474-475) [La Pierre de Scone a été enfin rendue en 1997, à l'occasion du sept centième anniversaire de la bataille de Stirling remportée par William - Braveheart - Wallace et du référendum sur l'autonomie de l'Ecosse qui a vu les partisans de celle-ci l'emporter.]

 

[66] (p 478-480) [sir William St Clair, Grand Maître des templiers, aurait emmené la force templière à la bataille de Bannochburn, … le 24 juin 1314 : Les chroniqueurs rapportent que de « mystérieux chevaliers arborant le baucent (l'étendard de combat des templiers) » auraient assuré la victoire aux écossais.]

 

[67] (p 487-489) [« la tête faisant face au Nord-Est est une représentation de Sekennenrê Taâ, le dernier vrai roi d'Egypte... » comme les deux colonnes reconnues sous les noms de Jakin et Boaz sont issues des colonnes représentant la Haute et la Basse Egypte depuis les origines (Note du rédacteur)]

 

[68] (p 503-506)   [« Sir Walter Scott... L'immortel auteur d'Ivanhoé et de Rob Roy, lui-même maçon écossais qui aurait décliné en 1823 la Grande Maîtrise des Chevaliers Templiers d'Ecosse qui lui avait été proposée… »]

 

[69] (p 503-506) [« un linceul de sable... » : En héraldique, le terme « de sable » signifie - de couleur noire -]

 

[70] (p 507) [« Le protecteur... , Lord Protector, titre que s'attribua Oliver Cromwel, protecteur de l'Angleterre. »]

 

[71] (p 507-509) [« … le symbolisme du degré de Royal Arch ... , la pelle et la pioche… commémorant la fouille pour retrouver les manuscrits. »]

 

[72] (p 507-509) [D'autres commentaires montrent qu'on a toujours su que l'édifice a une valeur dépassant ce que l’œil voit : D'autres commentaires… cf. « Tim Wallace-Murphy, An Illustrated Guide to Rosslyn Chapel, op. cit. »]

 

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31 juillet 2020 5 31 /07 /juillet /2020 18:13

2ème partie

Nous abordons ici la 2ème partie des notes de lectures sur  « La Clé d’Hiram » par C. Knight et R. Lomas – J’AI LU. Nous devons ce travail de synthèse à Tha.°. Coq.°. et Elth.°. Bia.°. « Écossais de l'Hermione » (Mai 2020). Nous conseillons au préalable, la lecture de la première partie des notes parue fin Juin 2020 sur notre blog, mais aussi la lecture en parallèle de l’ouvrage cité plus haut.

 

VI. Au commencement l’homme créa Dieu   131

Le jardin d’Eden - Sumer - ……………………… 131

Les villes de Sumer ………………………………  134

Ur, la cité d’Abraham …………………………     141

Dieu, le roi, le prêtre et les bâtisseurs ………….   144

La figure d’Abraham, le premier juif ………….  148

 

VII. L'héritage des égyptiens ………………… 156

Les débuts de l'Egypte - « Genèse égyptienne » - Osiris - ……...  156

La stabilité des Deux-Pays - Les deux colonnes - Ma'at - ………  161

Le sacre d'un roi - La cérémonie secrète - ………………………  168

Prouver l’improuvable ………………………………………….   176

La preuve silencieuse - Un rituel silencieux…  .…………………  177

L’étoile du matin resplendit de nouveau  - Vénus - .……………  183

 

VIII. Le premier franc-maçon .……………………………..    188

Hiram Abif retrouvé - « Le roi qui fut perdu » - .……………….   189

L’effondrement de l’État égyptien - Nomades sémites et hyksos - 191

Les rois hyksos .…………………………………………………..   194

La perte des secrets originels - Apophis le serpent des ténèbres - ..197

La preuve biblique - Chronologie reconstituée - Joseph contemporain d’Apophis -  203

Le meurtre d’Hiram Abif - La momie de Sekenenrê Taâ II - …..  208

Les assassins d’Hiram Abif et leurs complices - ............………..  213

La preuve physique - Une « momie » hors norme - …………….   221

La preuve maçonnique - L’incantation de Ma’at..., les « observances » ésseniennes - 224

Sekenenrê Taâ le Sans Peur ……………………………………   228

 

IX. La naissance du judaïsme ……………………………….   237

Moïse le législateur ………………………………………………  237

Le dieu de la guerre des montagnes du Sinaï - Moïse rencontre le dieu des madiânites - 245

Et les murs tombèrent - La « Terre Promise » - ………………… 249

La datation de l'Exode.…………………………………………..  251

David et Salomon - Josué, Gédéon, Samuel et les autres…  ……   252

 

2ème partie (notes de lectures)

 

VI. Au commencement l’homme créa Dieu

 

Le jardin d’Eden - Sumer -

 

(p 131-132) Les philologues (qui étudient l’évolution des langues) ont trouvé des points communs à des centaines de  langues. Ils ont établi l’existence d’une source ancienne commune au sous-continent indien, à l’Asie occidentale, à l’Europe et à certaines parties de l’Afrique du Nord. Quand les peuples s’étendent ou se déplacent, ils emportent leur langue, leurs légendes et leurs dieux. Pour Chris et Rob, ce qui s’applique au langage serait valable pour des « connexions entre religions apparemment différentes ».

Presque toutes les langues de l’histoire de l’Ancien Monde (Cf. liste des langues p 132) proviennent du « proto-indo-européen », mais à quelle époque était-il une langue vivante ? La connaissance détaillée du passé repose sur le stade d’évolution ultérieur : l’écrit. Le livre de la Genèse aurait été « transcrit la 1ère fois il y a environ 2700 ans, bien avant l’époque du roi Salomon »[ ?… le roi Salomon serait décédé en  931 avJC (Note du rédacteur)].

Nous savons que l’écriture est née au moins 2 fois plus tôt dans le pays baptisé du nom de Sumer, lieu de naissance « officiel » de la civilisation.

 

(p 132-134) Toutes les cultures moyen-orientales et européennes seraient issues de la civilisation sumérienne dont l’origine est incertaine. Les sumériens pensent venir de Dilmun, aujourd’hui Bahreïn (côte ouest du Golfe Persique). 4000 ans avant notre ère, Sumer a une existence florissante entre le Tigre et l’Euphrate (Irak du Sud), regorge de ressources agricoles et industrielles, et bénéficie d’une structure sociale sophistiquée. Les sumériens inventent de nouvelles matières comme le verre et sont d’admirables artisans qui travaillent l’or, l’argent, le cuivre et le bronze. « Ce peuple fantastiquement doué » aurait inventé la roue. Les bâtiments sont en briques de boue séchée et tombent en ruine en quelques générations. Dans leurs nombreuses innovations, on trouve la colonne inspirée du tronc du dattier, le seul bois qui pousse localement (trop flexible).

Les merveilleux produits de la civilisation avancée de Sumer permettent des échanges avec « tous les coins du monde connu ». La plus grande partie des matières premières arrive par voie fluviale sur des bateaux qu’on démantèle « pour récupérer leur bois précieux ». Hors des voies fluviales, les ânes assurent les transports (le cheval est inconnu). Pour les constructions en pierre, en l’absence de carrières, les blocs taillés arrivent aussi par voie fluviale et par un système élaboré de canaux jusqu’au site requis.

 

Les villes de Sumer

 

(p 134-135) Les principales villes de Sumer sont Ur, Kish, Eridou, Lagash et Nippour (sans oublier Larsa, Haram,...). Chacune a son roi et son clergé. Au centre de la ville se trouve le temple ou maison de Dieu. Le roi est un dieu inférieur responsable de la prospérité de la communauté. Les prêtres contrôlent tous les aspects de la communauté : administration, justice, enseignements scientifiques et théologiques, rituel religieux. Les écoles (« edduba ») dispensent un enseignement général et professionnel ; elles forment des « chefs cultivés ».

 

(p 135-136) La langue sumérienne(et quelques langues)est totalement indépendante du proto-indo-européen ; quelques éléments du sumérien sont toujours en usage aujourd’hui. On est tenté de rechercher aussi des éléments de théologie qui pourraient être la source de croyances religieuses, tout en gardant un noyau identifiable.

Des ruines de Nippour, on exhume des milliers de tablettes d’argile qui racontent l’histoire de ce peuple. Les premiers écrits dateraient de 3500 avJC et utilisent des pictogrammes représentant des objets, des figures … ; l’écriture devient peu à peu alphabétique. Notre alphabet doit beaucoup à Sumer, par exemple le « A » tourné à 180° représente une tête de taureau en triangle avec des cornes ; cette figure transitera par les phéniciens et les grecs. « Aujourd’hui notre langue contient encore quelques mots de sumérien quasi purs, comme alcool, canne (la plante), gypse, myrrhe et safran. »

 

(p 136-138) Les sumériens nous auraient transmis la roue, le verre, notre alphabet, les divisions temporelles du jour, les mathématiques, l’architecture,… Ils nous auraient donné aussi… Dieu. « Les étymologistes ont démontré que l’histoire du Jardin d’Eden dans le livre de la Genèse est celle de Sumer ». Les villes de Ur, Larsa  et Haram sont mentionnées dans la Genèse qui nous livre l’histoire de la création. Un extrait est donné p 137.

Chris et Rob donnent en comparaison un récit babylonien de la Création ou « Enuma », écrit en babylonien et en sumérien, environ 1000 ans avant la Genèse. Ce récit a été trouvé presque intégralement sur 7 tablettes cunéiformes.  « cette épopée mésopotamienne de la Création est sans aucun doute la source de la légende de la Création de la Genèse ». Les références aux édifices... construits pas Dieu (en fait par les sumériens) ne passent pas chez les juifs qui sont des nomades.

(p 138-139) « Yahvé… Dieu de la Genèse », n’apparaîtra que « plusieurs centaines d’années après la rédaction de ces tablettes cunéiformes » et, « d’après de nombreux spécialistes, les dieux des civilisations ultérieures sont des développements des dieux sumériens de la fertilité et de la tempête ». « Le responsable du Grand Déluge » à l’origine de la « légende de Noé » serait un dieu de la tempête qui a un pouvoir sur les eaux. L’intérêt est maçonnique « dès lors que l’Art Royal consacre tout un grade – le degré de Noachite (Ark Mariners)  - avec un rituel complet et détaillé,  à la préservation de l’histoire du capitaine Noé et de la légende du déluge ». « Il est impossible de savoir si un constructeur de bateaux appelé Noé a ou non réellement existé, mais nous pouvons être certains que le grand Déluge eut bel et bien lieu » , vraisemblablement dû à une crue « particulièrement cataclysmique » du Tigre et de l’Euphrate. Cette crue serait entrée « pour toujours dans le folklore ».

 

(p 139-140) Des analyses de la Genèse (en particulier la généalogie  de Seth et de Caïn) feraient remonter le récit de la Création à Sumer. Selon des listes trouvées à Larsa, 10 rois auraient régné  à Sumer, chacun sur une durée de 10.000 à 60.000 ans... ; la liste s’achève par ces mots : « Après le Déluge, la royauté vint des cieux ». Est-ce un nouveau début pour les rois de la 2nde liste dont le dernier est Ziusundra ou Utanapishtim, héros de l’histoire babylonienne du Déluge(Cf. 11ème tablette de l’épopée de Gilgamesh). Enoch, 7ème roi de la liste sumérienne, posséderait une sagesse spéciale ; « les Écritures disent qu’il marchait avec Dieu » et, selon la tradition ultérieure juive, il serait « monté au ciel sans mourir »… Chris et Rob n’ont plus le moindre doute que la Genèse « utilise » l’histoire sumérienne … passée dans la tradition juive primitive.

 

On peut se demander aussi pourquoi les descendants antédiluviens de Seth ont de telles longévités ? Etait-ce pour signifier « le changement de conditions de vie avant et après le jugement divin du Déluge » ? Il a été suggéré que « les nombres astronomiques des listes royales sumériennes » viendraient de « spéculations astrologiques » sur des règnes mythiques. Les auteurs juifs auraient revu les nombres de la liste pour les adapter à la chronologie entre la Création et la construction du Temple de Salomon ; cette période est divisée en époques dont la première, de la Création au Déluge, dure 1656 années (Peake’s Commentary on the Bible).

 

Ur, la cité d’Abraham

 

(p 141-142) Au IIIème millénaire avJC, Ur est une des grandes cités-états du monde. Elle atteint « son zénith sous Ur-Namma » vers 2100 avJC où une grande partie de la ville est reconstruite et développée (au moins 50.000 habitants). La grande ziggourat est agrandie ; au sommet de la tour, se trouve le temple de la divinité de la ville, Nanna, dieu de la lune.

En 2.000 avJC, Ur et 16 autres cités sumériennes sont mises à sac par les élamites. Cette défaite est imputée à la divinité qui abandonne son peuple, car celui-ci la négligerait. Ur survit, mais a perdu sa gloire. Au XVIIIème s. avJC, Ur n’est plus qu’une ville relativement mineure.

Le concept de « dieux personnels », reliés à chaque individu, prend de l’importance. Ce sont des dieux que nous pourrions appeler des « anges gardiens »… Le dieu personnel accompagne chaque individu, veille sur lui et le défend, même contre les dieux supérieurs ; le dieu personnel est aussi la conscience de chacun.

 

(p 142-143) Dans la période de déclin entre 2.000 et 1.800 avJC, un certain Abram décide de quitter Ur, à l’opposé de la direction de Dilmun, terre sacrée de ses ancêtres. Abram se dirige vers le Nord ; il devient Abraham, le père du peuple juif. Il devrait apporter les concepts les plus importants dans ce que Chris et Rob ont besoin d’apprendre… En vérité, il a fallu attendre les découvertes majeures en Mésopotamie de l’archéologue français  Paul Emile Botta,  car jusqu’au milieu du XIXème s., on savait peu de choses de Sumer.

 

(p 143) La culture sumérienne commence à se diffuser il y a plus de 5.000 ans. Les Celtes sont un des exemples les mieux connus de développement culturel à partir d’un foyer nord-africain/sud-ouest asiatique. Le déplacement se fait à travers toute l’Europe centrale, et l’installation, dans les zones côtières de l’Espagne occidentale, du pays de Galles, de l’Irlande et de l’Écosse. Aujourd’hui, l’analyse de l’ADN de communautés celtiques isolées montre qu’il  y a équivalence avec l’ADN de groupes ethniques d’Afrique du Nord.

Personne ne peut dire avec certitude  combien a duré Sumer, mais tout ce qu’on sait serait postérieur au Déluge.

Dieu, le roi, le prêtre et les bâtisseurs

 

(p 144) D’autres mythes diluviens que celui de Noé existent. Le roi mésopotamien Utanapishtim sauve des graines et des animaux  du déluge envoyé par Enlil pour terroriser d’autres dieux. Dans la mythologie grecque, Deucalion et sa femme Pyrrha construisent une arche pour échapper à la colère dévastatrice de Zeus.

La preuve d’une inondation gigantesque, vieille de 6.000 ans a été trouvée : une couche de sédiment de 2,50m occupe la largeur de la vallée entre le Tigre et l’Euphrate, du Nord de la Bagdad moderne au Golfe Persique.

 

(p 145) Les traces de la période la plus ancienne et la plus longue de l’histoire de Sumer auraient disparu dans le cataclysme [15] , ce qui expliquerait l’« apparition » (« en termes archéologiques ») des sumériens 4000 ans avJC.]

- Pour les sumériens, le besoin soudain et urgent de reconstruire, « recréer », « le monde entier » aurait engendré « une nouvelle conception basée sur la construction de fondations à l’équerre, nivelées et droites d’un nouvel ordre », ce qui aurait donné naissance à « une connexion entre la science de la maçonnerie et le concept de  résurrection : le monde lui-même avait fait l’expérience d’une - mort – et il ressuscitait des eaux de la Création ».

- Après ce cataclysme, beaucoup de sumériens auraient quitté leur pays, en quête d’un nouveau havre. Ils auraient  emmené avec eux leur langage (aussi sophistiqué que bien des langues actuelles), leurs connaissances avancées, leurs dieux et leurs mythes… Pour des peuples moins évolués d’Europe et d’Asie, ils ont pu apparaître comme des dieux.

 

(p 146-147) Chris et Rob cherchent des éléments prouvant l’influence de Sumer sur d’autres cultures, et ils en trouvent de plus en plus. On peut se reporter aux pages 146-147 et voir à quel point le rôle de cette culture est extraordinaire ; parmi les exemples, est citée la construction d’une ziggourat à Babylone,... la tour de Babel. Les histoires du Déluge et de la tour de Babel sont introduites dans la Genèse en combinant diverses légendes et en donnant une « conception du monde »

(p 148) Comme les Écritures le racontent, « le monde était une immensité désertique avant que Dieu ne décide de le repeupler grâce à la lignée de Noé. De ce fait, il pouvait parfaitement promettre le pays de Canaan aux fils de Sem sans avoir une pensée pour les peuples qui se trouvaient là avant eux ».

« Depuis ses débuts à Sumer, - Dieu - a emprunté différentes voies pour atteindre les vallées du Nil, de l’Indus et peut-être même du Fleuve Jaune, en donnant naissance aux grandes religions du monde. Cette évolution intervint il y a très longtemps et l’une des toutes dernières variantes de la théologie sumérienne fut le dieu des juifs ».

 

La figure d’Abraham [16] , le premier juif

 

(p 148-150) Abraham aurait quitté Ur en raison des nomades « impies » qui venaient du Nord et envahissaient la vie quotidienne. « La Bible dit qu’Abraham s’éloigna de l’ordre créé par l’homme alors que la loi de Dieu avait été rejetée. C’est une allusion au renversement des représentants de Dieu sur Terre : le roi d’Ur et ses prêtres ».

Il est vraisemblable qu’Abraham voyage vers le pays de Canaan en se faisant passer pour un nomade, ce qui a un sens pour les 1ers rédacteurs de la Bible qui sont aussi nomades.

- Chris et Rob découvrent que, le terme « hébreu » dérive du terme « habiru » (ou Apiru) apparemment péjoratif,  utilisé par les Égyptiens pour décrire les tribus sémitiques qui errent comme les Bédouins. Les juifs descendraient de Sem, fils de Noé, personnage de légende sumérienne et plus tard d’Abraham qui quitte Sumer pour trouver la « Terre Promise »… bien d’autres sumériens doivent également faire la route vers le Nord et l’Ouest (vers l’Égypte). Ils seraient devenus une partie des peuples errants qui forment la nation juive.

« Tout prouve que les juifs ne forment pas une nation historique comme ils en sont venus à le croire. Ils sont un amalgame de groupes sémites qui, apatrides, finirent par former et adopter une histoire théologique fondée sur un sous-groupe sumérien ».

 

(p 151) On pourrait penser que le pays de Canaan est « un juste don de Dieu à Son peuple élu ». Mais l’ « acquisition... de cette Terre promise » serait une spoliation, car les Hébreux se seraient emparés du pays des Cananéens. Ce peuple, selon de récentes études archéologiques, était une civilisation avancée avec des villes fortifiées, d’innombrables bourgades et villages, des systèmes sophistiqués de production alimentaire, de manufacture et de commerce international. Le dieu hébreu est alors synonyme de dévastation.

 

(p 152) On admet généralement que les voyages d'Abraham ne sont pas antérieurs à 1900 avJC ni postérieurs à 1600 avJC. Dans l'hypothèse tardive de ce laps de temps, il aurait vécu au milieu de l'occupation de l'Égypte par les « hyksos » [17]ou « rois pasteurs » qui envahissent et oppriment les égyptiens de 1786 à 1567 avJC environ. Il y a peut-être une « connexion » entre Abraham et les Sémites qui viennent de la région de Jérusalem et envahissent l'Égypte.

 

(p 153-154) Mille trois cents à mille ans s'écoulent avant que l'histoire d'Abraham ne soit écrite. Durant cette période, ce récit n'est qu'une légende tribale. Quand elle est transcrite, les rédacteurs trouvent naturel que le dieu d'Abraham soit Yahvé, en dépit du fait que celui-ci n'apparaît pas avant l'époque de Moïse. Quand Moïse « guide les israélites hors d'Égypte, il leur dit que son message vient du - dieu de leurs pères - ... une manière strictement sumérienne de faire référence à un dieu personnel qui appartient à la descendance d'Abraham »(John Sassoon, From Sumer to Jérusalem). A cette époque, une infime partie de ces asiatiques déplacés (proto-juifs) descendaient d'Abraham ; devant ces esclaves en Égypte, il n'était pas possible d'évoquer Yahvé ou un quelconque dieu qui supplante toutes les autres divinités, mais tous acceptent le « message dû - dieu de leurs pères - ». Abraham n'est pas à l'origine d'une tribu qui prend son nom, mais son dieu personnel, le « dieu d'Abraham », devient la caractéristique de son futur peuple.« L'âme d'un sumérien [aurait donné] la base des trois religions monothéistes du monde ».

 

(p 154-155) Pendant la période de formation de la nation juive, Abraham passe quelque temps en Égypte. A-t-il des connexions directes ou indirectes avec les rois hyksos d'Égypte qui règnent de 1786 à 1567 avJC ? Ultérieurement des juifs occuperont des situations relativement prééminentes dans ce pays. Chris et Rob auraient toutes les raisons de s’orienter vers un héritage égyptien.

VII. L'héritage des Égyptiens

 

Les débuts de l'Égypte - « Genèse égyptienne » - Osiris -

 

(p 156-158) Les premiers Égyptiens seraient influencés ou même guidés par les bâtisseurs de villes sumériens qui ont quitté leur pays suite au Grand Déluge, amenant les secrets et mystères de l'architecture. Ces « migrants » trouvent une vie réglée par le fleuve Nil dont la crue de fin août à septembre se répand depuis le Sud jusqu'à la Méditerranée et assure la vie de la nation égyptienne.

Le Nil subvient aux besoins de petits groupes de chasseurs nomades pendant des dizaines de milliers d'années. Au cours du 4ème millénaire, des « centres agricoles » apparaissent et se développent en « proto-royaumes avec des frontières territoriales ... ». Après une période d'affrontements vient le moment de la coopération, plus efficace que l'agression. Des communautés harmonieuses émergent et, en 3.100 avJC, un royaume unique est établi par l'unification des pays de la Haute et de la Basse-Égypte.

 

(p 158) Dans les premiers temps du royaume unifié, chaque cité conserve ses dieux originels issus d'« une époque antérieure à la mémoire » où ils avaient vécu de la même manière que les hommes, .... « Les dieux n'étaient ni immortels ni omnipotents », ce qui ne correspond pas aux « définitions classiques d'un dieu ». Alors « pourquoi ces habitants primitifs étaient-ils décrits comme des dieux ? …  une seule hypothèse : les hommes qui contrôlaient la région du Nil, il y a plus de cinq millénaires et demi, étaient des étrangers possédant une connaissance ou une technologie si avancées en comparaison de celles de la population indigène qu'ils semblaient capables de magie. « … magie et religion étaient inséparables et toute personne puissante pouvait être prise aisément pour un dieu ». Ces « dieux vivants » auraient-ils transmis les secrets de l'architecture aux bâtisseurs de pyramides ?

 

(p 158-159) Voici maintenant la représentation égyptienne de la Création :

- « Les Égyptiens croyaient que la matière avait toujours existé… il était illogique d'imaginer un dieu créant quoi que ce soit à partir de rien,… ex nihilo. … le monde avait commencé quand l'ordre avait surgi du chaos. Et depuis, il y avait toujours eu un affrontement entre les forces d'ordre et les forces de désordre. Cet ordre originel  fut amené par  un dieu qui avait toujours été : il n'était pas seulement là avant les hommes, le ciel et la terre, il existait avant le temps des dieux ».

- L'état chaotique primordial était appelé Nun. Alors – comme dans les descriptions sumériennes et bibliques de la pré-création - , tout était ténèbres, abîme aquatique sans soleil avec une puissance, une force créatrice en son sein, qui commanda à l'ordre de se manifester. Ce pouvoir latent qui se trouvait dans la substance du chaos ignorait qu'il existait ; c'était une probabilité, un potentiel qui était emmêlé dans ce chaos de désordre ».Cette représentation de la Création est proche de la science moderne et de la théorie du chaos.

 

(p 159-160) D'une cité à l'autre, les croyances relatives à ce temps primordial varient un peu. Les cités les plus influentes sont (noms grecs ultérieurs), Menphis, Hermopolis, Crocodilopolis, Dendérah, Esna, Edfou et Héliopolis(ou la cité du soleil qui s'appelait avant « On ») ; au centre de leur théologie, on trouve un « premier moment » dans l'Histoire : « à cet instant, une petite île ou une colline avait surgi du chaos aquatique, une terre fertile prête à servir aux besoins de la vie ». Dans Héliopolis et Hermopolis, l'esprit qui a donné l'étincelle de vie apportant l'ordre est le dieu-soleil Rê (ou Râ) ; à Menphis il est identifié comme le dieu de la terre Ptah. Rê/Ptah devient la source des bienfaits matériels, l'inspirateur de tous les arts, la source de tous les talents essentiels… et de l'architecture.

 

(p 160-161) Les souverains de l'Égypte - d'abord les rois et plus tard les pharaons - sont à la fois des dieux et des hommes. Chaque roi est le « fils de Dieu », et au moment de sa mort, il est réuni à son père pour ne faire plus qu'un dans le (ciel) cosmique. L'histoire du dieu Osiris raconte comment ce cycle des dieux et de leurs fils commence.

- La déesse du ciel, Nut, avait cinq enfants. L'aîné, Osiris [18] , homme et dieu, épouse sa sœur, Isis [19]. Aidé par le dieu Thot, son bras droit, Osiris gouverne sagement l'Égypte. Son frère Seth, jaloux du succès d'Osiris, l'assassine et met son corps en pièces qu'il jette en différents endroits du Nil. En l'absence d'héritier, Seth va pouvoir régner… Mais Isis, pleine de ressources, rassemble les morceaux du corps d'Osiris, lui insuffle un ultime instant de vie et engendre un enfant qu'elle porte… Osiris peut rejoindre les étoiles où il gouverne le royaume des morts. Son fils Horus** [ (**) page suivante) devient prince d'Égypte ; il combat Seth auquel il coupe les testicules, mais il perd un œil. Horus est déclaré vainqueur et devient le premier roi. À partir de ce moment, le roi est considéré comme le dieu Horus lui-même. Au moment de sa mort il devient Osiris et son fils le nouvel Horus.

 

La stabilité des Deux-Pays - Les deux colonnes - Ma'at -

 

(p 161-162) Les pyramides sont probablement inspirées des ziggourats à étages de Sumer. Avant l'apparition des pyramides, la colonne remplit la même fonction de relation entre le monde des hommes et celui des dieux. La Basse et la Haute-Égypte avaient chacune leur colonne principale pour relier le roi et ses prêtres aux dieux ; l'une serait dans l'ancienne cité d'Annu (appelée plus tard On dans la Bible, puis Heliopolis par les Grecs) et l'autre dans la cité de Nekheb (aujourd'hui El-Kab - Haute-Égypte) au moment de l'unification ; plus tard Waset qui devient Thèbes portera le titre de « Iwnu Shema » - colonne du sud - On considère que ces deux colonnes sont réunies par le linteau céleste incarné par Nut, déesse du ciel ; elles seraient la manifestation de l'union des deux pays et témoigneraient de la stabilité comme de la prospérité du « royaume des Deux-Pays ».

 

(p 162-163) Les deux colonnes se trouvant sur un axe nord-sud, l'ouverture se fait « naturellement face à l'Est, pour saluer le soleil levant »… comme une porte spirituelle qui, vue d'orient situe la colonne de droite en Basse Egypte ; elle correspondrait à Jakin(dans un temple maçonnique), et signifie l'« établissement »… Selon le mythe égyptien, ce serait en Basse-Égypte que le monde aurait surgi du chaos primordial ; Jakin représenterait l'« établissement du monde ». La colonne de gauche marquerait le lien de la Haute-Égypte avec le ciel ; elle est identifiée à Boaz(dans un temple maçonnique), et signifie la « force » ou « en lui est la force », ce dont la Haute-Égypte fait preuve alors que la Basse-Égypte était occupée par un ennemi puissant.

Le thème de la force naissant de l'unité de deux colonnes serait l'origine d'un concept adopté ultérieurement par les juifs et les f.m..

 

(p 163-165) Chris et Rob découvrent l'idéal de la civilisation égyptienne, le concept de Ma'at :

- « L'Égypte se caractérise par le besoin d'ordre. Les croyances religieuses égyptiennes n'avaient pas de grand contenu éthique. Mais en pratique, on considérait que la justice était un bien si fondamental qu'elle était une partie de l'ordre naturel des choses. L'adjuration du pharaon au vizir lors de sa désignation rendait cela très clair. Le mot utilisé, Ma'at, désignait un concept plus vaste que la justice. Originellement le mot était un terme physique ; il signifiait nivelé, ordonné, et symétrique comme le plan de fondation d'un temple. Plus tard, il en vint à signifier rectitude, vérité et justice »(P.H. Newby, Warrior Pharaohs).

- N'est-ce pas une définition succincte, mais très claire de la F.M. ? La F.M. n'est pas une religion ; de même le concept de Ma'at ne fait « pas partie d'une... structure théologique ou légende » ; ce sont « des prises de conscience pragmatiques sur la pérennité de la civilisation et du progrès social… ».« Les deux utilisent le motif et l'érection d'un temple comme modèle et considèrent que le comportement humain doit être égal et droit... » ; « il est rare de trouver un code moral hors d'un système religieux » ... « … le Ma'at et la maçonnerie, pierre par pierre, niveau par niveau, pourraient enseigner beaucoup au monde moderne. ». « Si les ingénieurs modernes s'émerveillent du talent difficilement égalable des constructeurs de pyramides, que peuvent penser nos spécialistes en sciences sociales de concepts comme celui-ci ? »

 

(p 165-166) La F.M. se serait-elle inspirée du concept de Ma'at ? C'est apparemment impossible en raison du décryptage  des hiéroglyphes égyptiens (pierre de Rosette) un siècle après la fondation de la Grande Loge d'Angleterre.

 

(p 166-168) Évolution du concept de Ma'at

- Ma'at devient « la base du système légal » et incarne « toute - rectitude - toute voie - droite - , de l'équilibre de l'univers et de tous les corps célestes jusqu'à l'attitude juste dans la vie quotidienne ». Tout ce qui est régulier ou harmonieux dans la pensée et la nature est « considéré comme une manifestation de Ma'at… l'appréciation de tout ce qui est - régulier - et - harmonieux - est central dans toute la F.M. ».

- Par l'histoire de Seth et d'Osiris, le peuple égyptien sait que le règne divin des rois légitimes ne peut être interrompu. Les textes anciens décrivent le roi ou pharaon comme « celui qui fait Ma'at »,... gage d'équilibre politique et social… et de maintien de la monarchie. Si le peuple vit en accord avec Ma'at, sa prospérité est assurée, avec la juste crue du Nil.

Vivre par Ma'at, c'est affronter les forces du chaos et vaincre ses ennemis avec l'aide des dieux.

- Ma'at devient une déesse, fille du dieu soleil Ré et vogue avec lui dans le ciel. Elle est à la proue du bateau auquel elle assure une course parfaite ; elle porte une plume d'autruche et un « ankh » (ou croix ansée, symbole de vie) pendant à chaque bras. Le frère de Ma'at, est le dieu-lune Thot… figure de légende importante dans la maçonnerie primitive. Thot enseigne aux Égyptiens l'architecture et la religion ; il « aurait établi ce qui est vrai ». Le roi qui combat le mal est un « Bon Dieu - un héritier de Thot ».

 

 

Le sacre d'un roi - La cérémonie secrète -

 

- (p 168) Les deux colonnes, la pyramide, l’œil d’Amon-Rê, le concept de Ma’at … « les traditions orales de la F.M. datent de 4.000 ans la fondation du rituel ». Est-ce surprenant ? Pour Chris et Rob « la certitude d’une relation » commence à s’imposer. Pour trouver plus de « preuves de ressemblances » ils considèrent les actions du roi et de sa cour. Ils étudient la cérémonie de sacre, … dont la liturgie n’a pas été conservée. Néanmoins cette cérémonie implique un rituel de résurrection qui identifie le roi défunt à Osiris.

- (p 169) au cours de la cérémonie, le dieu Amon est transporté dans une châsse en forme de bateau, porté à hauteur d’épaules… comme le sera Yahvé, transporté dans l’Arche, sa châsse également en forme de bateau. L’Exode, l’histoire de Moïse et des Hébreux seraient-ils d’abord égyptiens ?

- (p 170) « On sait que le rituel de sacre était  exécuté dans la pyramide d’Ounas. Comme dans le temple maçonnique, le plafond de la chambre principale représente le ciel étoilé »...

- (p 169-170) La cérémonie de résurrection ne se limiterait pas au sacre  du roi ; elle impliquerait une société secrète dont la preuve est apportée par  des inscriptions qui figurent sur  des objets du musée du Caire.

- (p 172-173) Les égyptologues n’auraient pas trouvé la signification de « - j’ai trouvé ma voie - en référence aux matières secrètes ». Une interprétation serait « le fait d’accéder à une connaissance secrète devant devenir ensuite un mode de vie…. les esséniens et l’Église de Jérusalem utilisaient le même terme pour l’observance de leur Loi. »

- (p 173) La « société secrète » évoquée serait « le cercle intérieur du roi » (p 172), groupe  détenteur de secrets du roi… Cette élite bénéficierait d’« une instruction à des pratiques secrètes » conférées au cours d’une cérémonie. Cependant, pour un homme qui est aussi un dieu, l’Horus, le processus de sacre est une cérémonie d’une importance capitale pour la pérennité et la prospérité de l’union des Deux Pays.

- (p 174-175) Le couronnement se ferait au cours d’une 1ère cérémonie « ouverte », suivie d’une 2nde étape (secrète) où le roi devient  dieu… Selon Chris et Rob, « le cercle intérieur de détenteurs de secrets royaux se serait réuni » …  Après avoir absorbé une « potion » administrée par les prêtres, le nouveau roi « aurait fait l’expérience d’une - mort - … les effets de la potion se seraient dissipés » au cours de la nuit et, « le tout nouvel Horus serait revenu de son séjour  parmi les dieux et les rois passés d’Égypte »… retour calculé « pour que le réveil du nouveau roi coïncide avec le lever de l’étoile du matin (Vénus). À partir de cet instant, plus aucun mortel n’aurait envisagé d’usurper son pouvoir, délivré par les dieux au sein de leur conseil dans les cieux ».

 

Prouver l’improuvable

 

(p 176) « Aucun témoignage hiéroglyphique » ne peut attester que le candidat à la royauté subissait « une mort temporaire » pour voyager vers les étoiles… mais le principal évènement ne peut être que la création de l’Osiris et celle implicite de l’Horus lors de cet évènement. Ce dernier point est conforté par « un certain nombre de preuves circonstancielles ».

Chris  et Rob rappellent qu’ils n’ignorent « jamais le moindre fait attesté » et signalent clairement les moments de spéculation. Mais, si aucune preuve ne confirme le processus de sacre, l’hypothèse émise précédemment vient combler un vide sur la connaissance des procédures de sacre égyptien.

 

La preuve silencieuse - Un rituel silencieux...

 

(p 177) L’époque de la construction des pyramides est très courte. Le véritable objet des pyramides serait toujours débattu ; il est peu certain qu’elles aient été seulement un lieu funéraire pour les rois défunts.

La principale source d’informations sur le rituel d’Osiris/Horus viendrait des « Textes des pyramides », inscrits à l’intérieur des 5 pyramides de Saqqarah près du Caire ; la plus importante est celle du roi Ounas, de la fin de la Vème dynastie, il y a 4.300 ans ; c’est « une pyramide très tardive ».

 

(p 177-178) Ces textes permettent la reconstitution  de certains éléments du rituel, « mais c’est ce qui manque qui est le plus instructif » (J. Spiegel, Das Aufstehungsritual Unaspyramide, op. cit.). L’interprétation du Texte de la pyramide d’Ounas ferait apparaître un autre rituel, silencieux, exécuté conjointement au rituel principal, et mettant en scène une sorte de résurrection ; ce rituel serait antérieur à la plus ancienne période de l’Histoire égyptienne qui daterait de 3.200 avJC.

 

(p 180-181) Concernant l’hypothétique prise d’une drogue narcotique par le candidat pour son voyage vers les étoiles, puis son retour, Chris et Rob font remarquer que « les drogues narcotiques ont été utilisées pour les cérémonies religieuses de presque toutes les anciennes cultures humaines ». Il serait surprenant que les Égyptiens dont la civilisation est avancée ignorent l’usage de telles drogues. Il est fait aussi allusion à des « principes relatifs au chamanisme » qui « s’accordent en tout point avec ce que nous savons des croyances égyptiennes »… en particulier « le pont funéraire, un lien entre la Terre et le Ciel que les être humains utilisent pour communiquer avec les dieux, est un symbole des anciennes pratiques religieuses…. »(Micea Eliade, Le Chamanisme : techniques archaïques de l’extase, op. cit.). La traversée du pont se fait généralement … à l’aide de drogues.

 

(p 182) Chris et Rob découvrent que l’égyptologue Henri Frankfort (1897-1954)« avait repéré que les rituels de renaissance pour le roi mort étaient exécutés parallèlement aux rituels de couronnement de son héritier».

Enfin, Chris et Rob pensent que les Égyptiens auraient également emprunté une bonne partie de leur théologie aux bâtisseurs de cités sumériens.

 

Etoile du matin tiré de l'ouvrage « La Clé d’Hiram » par C. Knight et R. Lomas – J’AI LU.

Etoile du matin tiré de l'ouvrage « La Clé d’Hiram » par C. Knight et R. Lomas – J’AI LU.

L’étoile du matin - Vénus -

(p 183) Nous avons vu que la communauté  essénienne/Église de Jérusalem

comme la F.M. « utilisaient l’étoile du matin comme symbole de renaissance ».

Les Textes des Pyramides 357, 929, 935 et 1707 font référence à Horus, fils du

roi défunt, comme étant l’étoile du matin. Le sens littéral de l’hiéroglyphe

égyptien qui désigne l’étoile du matin [20] est la « connaissance divine » ;

c’est cette connaissance des « grands mystères » que le nouveau roi

partageait avec les dieux dans le pays des morts, « avant de revenir

en dieu/roi Horus sur terre sous la forme de l’étoile du matin qui surgit de l’horizon, juste avant l’aube ».

 

(p 184) Au cours des recherches de Chris et Rob, « The Orion Mystery » (livre écrit par Robert BAUVAL et Adrian GILBERT) est publié, décrivant la fonction des pyramides, leurs plans et ordonnancements « astrologiquement inspirés » ; les auteurs montrent comment les pyramides de Gizeh imiteraient dans leur disposition les étoiles de la ceinture d’Orion ; ils feraient aussi référence aux rituels exécutés dans les grandes ziggourats à étages de l’ancienne Mésopotamie intégrant « l’étoile du matin, vue comme la grande déesse cosmique Ishtar »… ce que Robert et Chris auraient trouvé par un chemin très différent (en remontant le cours du temps à partir des rituels de la F.M.)… ainsi l’étoile du matin, « Vénus » [21] se révèle comme un lien très important dans la chaîne de cette recherche.

Reste à savoir s’il existe une voie faisant passer les idéaux de Ma’at, les secrets des rois égyptiens et un rituel de résurrection détaillé, de l’Égypte à la F.M. via les esséniens.

 

(p 184-185) « Le destin... d’Osiris, son meurtre… suivi de sa résurrection et de son élévation vers les étoiles, .. fut l’un des exemples les plus anciens de justification et de récompense pour une souffrance innocente… il donnait un sens et un but à la souffrance » ; « il rendait espoir aux classes inférieures de la société. Quand d’autres dieux demeuraient distants dans leurs temples, Osiris pouvait être vénéré n’importe où et par n’importe qui à côté du dieu local »(N. COHEN, Cosmos, Chaos, and the Xorld to Come, op. cit.).

« Changez le mot - destin - par - crucifixion - et cette description pourrait bien correspondre au Christ Jésus. »

 

(p 185) Chris et Rob sont maintenant persuadés d’être sur une bonne voie dans leurs recherches.

 

 

VIII. Le  premier franc-maçon

 

(p 188-189) Chris et Rob examinent la 2ème période intermédiaire de 1782 à 1570 avJC, soit « six générations » entre le Moyen et le Nouvel Empire, époque de la domination des « rois pasteurs » ou hyksos…[(cf. p 192) et notes complémentaires en dernières pages - « hyksos » ne signifie par « roi pasteur », mais « princes du désert » (hikau-khoswet en égyptien)]. L’Égypte se remettra de cette domination, atteignant même « de nouveaux sommets d’accomplissement... ». « Cette ère de changements - des rois égyptiens  aux gouvernants hyksos, avant le retour à la monarchie thébaine »  pourrait fournir des indices...

 

Hiram Abif retrouvé - « Le roi qui fut perdu » -

 

(p 189-190) Passé le grade de Maître maçon, Chris et Rob sont déconcertés par les références à Hiram Abif et à l’A.T., car aucune des versions de la Bible ne mentionnerait un architecte du Temple de Salomon. Le seul lien entre Hiram roi de Tyr et Hiram Abif serait une homonymie. Il se pourrait que Hiram Abif représente une autre personne. Pour Chris et Rob, l’explication serait le sens hébraïque de Hiram qui signifierait « noble » ou « royal », tandis que Abif (ou Abi) serait identifié au vieux français « perdu » ; Hiram Abif serait « le roi qui fut perdu »

 

(p 191) Dans le processus de sacre royal de l’Égypte ancienne, nous sommes convaincus qu’« il existait une cérémonie secrète fondée sur une mort temporaire et une résurrection … Comment les Hébreux avaient-ils pu entrer en possession de ces mystères... ? Des personnages aussi importants qu’Abraham, Jacob, Isaac, Joseph et Moïse sont tous... fortement impliqués dans les événements égyptiens ». Joseph et Moïse seraient même « des membres majeurs de la cour royale » (à des époques différentes). « Les derniers chapitres du livre de la Genèse brossent un tableau de tolérance et de coopération entre les Égyptiens et les proto-israélites ». Mais l’Exode décrit un changement rapide dans ces relations. Pourquoi ?

 

L’effondrement de l’État égyptien - Nomades sémites et hyksos -

 

(p 191-192) Vers la fin du 3ème millénaire avJC (fin de l’âge du bronze moyen), des étrangers arrivent du désert et se répandent dans toute l’Égypte qu’ils déstabilisent par l’insécurité qu’ils génèrent. Un peuple connu sous le nom d’« hyksos » infiltre peu à peu la société égyptienne, « attendant de se trouver dans une position assez forte pour imposer leur contrôle sur les Deux Pays ». L’époque de cet affaiblissement national de l’Égypte  est appelée aujourd’hui la  « deuxième période intermédiaire », à la fin du Moyen Empire.

 

(p 192-193) Vers 1720 avJC les hyksos s’emparent du pouvoir lors du saccage de Menphis, la capitale ; ils constitueraient  « un ensemble de peuples asiatiques distincts, principalement sémites... de Syrie et de Palestine »  et « parlaient tous la même langue sémitique de l’Ouest que le peuple qui serait plus tard connu sous le nom d’israélites ». Les Égyptiens  appellent « habiru » (hébreux) un ensemble d’asiatiques sémites qui parlent la même langue, mais ne représentent pas une race identifiable. Ultérieurement les hyksos/habiru auraient constitué une alliance tribale à l’origine des tribus d’Israël et du « peuple juif ... la première mention dans la Bible du peuple juif coïncide précisément avec l’époque où les égyptiens chassèrent les hyksos d’Égypte… »

 

(p 193-194) Pendant le 2ème millénaire avJC, il est prouvé qu’un changement climatique provoque une sécheresse dans tout le Proche-Orient. Fidèles au principe de Ma’at, les égyptiens auraient donné aux habiru errants l’eau et la terre quand les conditions à l’extérieur du delta du Nil devinrent insupportables. « La Genèse 12, 10 … offre un témoignage évident : Il y eut une famine dans le pays et Abraham descendit en Égypte pour y séjourner, car la famine pesait lourdement sur le pays ».L’Égypte aurait été submergée par ces peuples nomades et, les égyptiens pacifiques et confiants, n’auraient pu résister aux hyksos belliqueux.

 

Les rois hyksos

 

(p 194-195) Les rois hyksos adoptent la culture égyptienne et leur peuple s’intégrerait à la vie citadine. Les nouveaux rois écrivent leurs noms en hiéroglyphes, prennent les titres traditionnels des rois et se baptisent de noms égyptiens.

- Les hyksos étendent d’abord leur influence sur la Basse-Egypte à partir de leur cité d’Avaris nouvellement bâtie. Ils adoptent Seth(ou Set) comme dieu d’État, divinité qu’ils « importent »  de leur région initiale (Il y aurait des ressemblances avec Baal, leur dieu cananéen antérieur). Ils acceptent Rê comme dieu majeur qu’ils honorent sous les titres royaux qu’ils se confèrent. Plus tard, ils contrôleront les Deux-Pays depuis la vieille capitale de Menphis.

(p 196) Il y aurait une « symbiose » grâce à laquelle les envahisseurs acquièrent « un raffinement culturel et théologique », tandis que les Égyptiens apprennent de nouvelles technologies (chariots, armes…) et, beaucoup plus important, les Égyptiens tirent les leçons de l’expérience hyksos(les Égyptiens reverraient  la défense de leurs pays,...).

 

(p 196-197) Les rois hyksos, malgré leur puissance et leur volonté d’« intégration », n’avaient pas accès à l’ultime consécration par le processus initiatique de sacre qui reste secret. Autoproclamés « Horus », ils n’ont « pas d’autre choix que d’assumer un titre vide ». Ils revendiquent bientôt « le pouvoir spirituel ».

 

La perte des secrets originels - Apophis le serpent des ténèbres -

 

(p 198) A la 3ème ou 4ème génération, les rois hyksos embrassent totalement la théologie égyptienne. Ils estiment probablement « avoir le droit de posséder les secrets des Horus » et, de « devenir Osiris dans la mort,... être une étoile… pour l’éternité ».

 

(p 198-199) Vers la fin du règne hyksos,  Chris et Rob découvrent que le roi légitime Sekenenrê Taâ II(cantonné à Thèbes) s’affronte avec l’un des rois hyksos, Apepi, connu également sous le nom d’Apophis, qui prend « le titre de - Roi de Haute – et de Basse-Egypte – Fils de Rê ».

(p 199) « Les hyksos,... comme dieu principal… adoptèrent Seth, le meurtrier de son frère Osiris (le dieu que tout roi égyptien entendait devenir). En s’identifiant à Seth, les hyksos affichaient leur mépris pour le peuple égyptien et leur allégeance aux forces du mal… L’opposé de Ma’at était appelé - Isfet - … le mensonge, l’injustice… et d’après la mythologie égyptienne, le chef de ces personnifications d’ - Isfet – était un dieu serpent monstrueux… semblable à un dragon appelé… Apophis (ou Apopis). » Cette puissance du mal, personnification du chaos primordial, portait le nom du roi hyksos !  Sekenerê Taâ II serait donc au cœur d’une bataille spirituelle, rien moins qu’une répétition de la fondation de la nation par Osiris, Isis et le premier Horus.

 

(p 200-202) A 600 km au sud d’Avaris, Thèbes paye des impôts à Apophis et s’appauvrit ; mais Thèbes maintient la lignée des rois égyptiens. Vers la trente-quatrième année de son règne, on suppose qu’Apophis aurait exigé du roi de Thèbes de lui fournir les secrets pour devenir Osiris. Il y aurait des exemples significatifs d’un conflit entre Apophis et Sekennenrê (cf. page 201, une lettre de Apophis). Sekenerê Taâ II est un jeune homme tenace ; il est le véritable Horus, face à Apophis, homonyme du « serpent des ténèbres » ; sa résistance aurait abouti à son assassinat puis … à l’expulsion des hyksos et au retour du pouvoir des rois égyptiens sur les Deux-Pays.

Sekenenrê Taâ II pourrait bien être « l’Hiram Abif originel - Le Roi qui fut perdu - ».

 

La preuve biblique - Chronologie reconstituée - Joseph  contemporain d’Apophis -

 

(p 203-205) On connaît l’histoire de Joseph, de sa venue comme esclave jusqu’à son accession à la plus haute fonction en Égypte comme vizir du roi. On admet que cette histoire est fondée sur une personne réelle. Les versets 8 et 9 du chap. 1 de l’Exode donnent une datation pour Joseph et le pharaon non identifié : « Un nouveau roi vint au pouvoir en Égypte, qui n’avait pas connu Joseph. Il dit à son peuple : regardez, le peuple des enfants d’Israël est devenu plus nombreux et plus fort que nous. » ; ce sont les paroles du monarche qui succède à Apophis après que les hyksos aient été vaincus. Joseph serait donc contemporain d’Apophis.

 

(p 206-208) « … dans les grandes lignes, les textes bibliques sont probablement un bon indicateur de ce qui se passa réellement dans ce lointain passé. » Mais si on considère les âges « invraisemblables » (p 204)des acteurs bibliques, il serait possible de dater approximativement les évènements en proposant des âges plausibles au regard des informations fournies par la Bible. Voici la chronologie revue de Joseph à Abraham (dates avJC) :

- 1570  Joseph Vizir (estimation autour de 50 ans...)

- 1620  Naissance de Joseph (On sait que son père Jacob est vieux, disons 60 ans)

- 1680  Naissance de Jacob (disons que son père Isaac avait 60 ans)

- 1740  Naissance d’Isaac (son père Abraham est réputé très vieux, disons 70 ans)

- 1780  Abraham arrive en Égypte pour la première fois (il a probablement 30 ans environ)

Ainsi Abraham entrerait en Égypte « dans l’année [… plutôt la décennie si on se fie à la chronologie en dernières pages ? (Note du rédacteur)]identifiée comme le commencement du règne hyksos... ».

Nulle part les auteurs de l’A.T.  ne font d’allusion claire à la conquête de l’Égypte par les Asiatiques dont on sait qu’elle est intervenue entre les époques d’Abraham et de Moïse… ???

 

 

 

Le meurtre d’Hiram Abif - La momie de Sekenenrê Taâ II -

 

(p 210) Voici le récit de la découverte de la momie de Sekenenrê (son corps est actuellement au musée du Caire) :

«  Quand en juillet 1881, Emil Brugsh découvrit la momie du pharaon Ramsès II, un autre corps royal se trouvait dans la même cache, mais il était plus vieux que celui de Ramsès de quelque trois cents ans, et il se distinguait par son odeur particulièrement putride. D’après le cartouche, c’était le corps de Sekenenrê Taâ, un des souverains égyptiens de souche condamné à vivre loin au sud, à Thèbes, pendant la période hyksos. Même pour un œil de néophyte, il était évident que Sekenenrê avait connu une fin violente. Le milieu de son front avait été enfoncé… Un autre coup avait fracturé l’orbite de son œil droit, sa pommette droite et son nez. Un troisième avait été porté derrière son oreille gauche, fracassant son mastoïde et terminant sa course dans la première vertèbre du cou … Après son décès, il ne connu apparemment pas un sort meilleur, puisque son corps semble avoir été délaissé quelque temps avant d’être embaumé pour la momification. C’est de là que viennent l’odeur putride et les signes de premières décompositions.

Les témoignages égyptiens ne disent rien des circonstances de la mort de Sekenenrê, mais il est presque certain qu’il mourut des mains des hyksos/cananéens. »(Ian Wilson, The Exodus Enigma).

«  Les terribles blessures sur le crâne de Sekenenrê furent causées par deux hommes au moins, l’agressant avec une dague, une hache, une lance et peut-être une masse. »(Peter Clayton, Chronicle of the Pharaos).

 

(p 211-213) Chris et Rob rappellent « le récit du troisième degré maçonnique »(cf. p 212) ; en faisant abstraction de l’époque du roi Salomon où est évoqué le meurtre d’Hiram Abif, « tout concorde » : les blessures, deux agresseurs au moins (en fait trois), des outils comme armes possibles du meurtre, la décomposition du cadavre de Sekenenrê qui montre que les embaumeurs tardent à recevoir le corps du défunt… et le roi Sekénenrê est « le seul corps royal de l’ancienne Égypte à montrer des signes d’une mort violente ». C’est l’histoire d’un homme tué par trois coups, tandis qu’il aurait empêché « les hyksos de s’emparer des secrets des rois égyptiens ».

Le récit maçonnique parle aussi des assassins…

 

Les assassins d’Hiram Abif et leurs complices -

 

(p 213) Dans la légende maçonnique, les tueurs d’Hiram sont Jubelo, Jubela et Jubelum (appelés collectivement les Jubes - En anglais, Juwes), probablement « des inventions symboliques ».  Alors qui sont les vrais assassins ?

 

(p 213-215) La Bible indique que Joseph est le vizir du roi hyksos Apophis. Joseph peut-il ne pas être impliqué dans un complot pour arracher les secrets à Sekenenrê ?

La Bible, version du roi James, relate (dans la Genèse 49, 6) des paroles de Jacob/Israël mourant, alors qu’il médite sur les actions de ses fils, les têtes des 12 tribus d’Israël :

« O mon âme, n’entrez pas en leur secret ; qu’à leur assemblée, mon honneur ne s’unisse pas : car dans leur colère ils ont tué un homme, et par leur volonté ils ont fait s‘effondrer un mur »(Voir la version anglaise en page 214).

Ce meurtre n’est pas expliqué, mais il est suffisamment important pour être cité, sans donner le nom de la victime. De plus, « n’entrez-pas en leur secret » peut être rendu en français (anglais) moderne par : « vous n’êtes pas parvenu à obtenir leur secret » ; « l’effondrement d’un mur » serait la retombée des conséquences de ce crime dévastateur sur les coupables. Les deux frères et les futures tribus qui seraient « tenus pour responsables de ce meurtre inconnu sont Siméon et Lévi ».

 

(p 216-217) Vraisemblablement, le roi hyksos Apophis vieillissant aurait « bien l’intention d’avoir une après-vie égyptienne », mais il faut arracher « le secret » au roi de Thèbes. Joseph, son vizir et homme de confiance (il interprète les rêves d’Apophis) serait chargé de l’« entreprise ». Pour cette mission, Joseph se tournerait vers ses frères (Siméon, Lévi,…?) qui, rappelons-le, l’avaient vendu comme esclave des années auparavant. Ne doivent-ils pas payer cette « vieille dette » ? Les deux frères seraient allés à Thèbes ; ils auraient pris contact avec « un jeune prêtre royal du temple d’Amon-Rê, réputé ambitieux et facilement influençable » (que Chris et Rob baptisent Jubelo). Sekenenrê est assassiné, « le secret » est perdu pour toujours et une guerre est menée par Kamès(ou Kamose) et Ahmose, les fils du roi assassiné. Les hyksos sont expulsés d’Égypte pour toujours… « Oui, les murs certainement s’effondraient sur leurs têtes ! »

 

(p 218-220) Les secrets étant perdus, Kamès ne peut devenir Horus ; il ne peut être fait roi. Un prêtre aurait proposé « une solution extraordinairement brillante »(développée pages 218-219) au terme de laquelle le prêtre Jubelo,considéré comme « la manifestation de Seth », sera castré, enroulé vivant dans les bandages de la momification et placé dans un cercueil scellé. Une nouvelle cérémonie est conçue pour ressusciter le nouveau roi d’une mort symbolique. La cérémonie substituée raconte « l’histoire de la mort du dernier roi de la première Égypte et la renaissance de la nation avec le nouveau roi ». De même que Kamès se relève d’une mort symbolique, la nation renaît. La période qu’on appelle le Nouvel Empire va commencer et l’Égypte deviendra une fière nation.

 

La preuve physique - Une « momie » hors norme -

 

(p 221-223) L’histoire relatée précédemment est « scénarisée ». Le témoignage de la Bible est utilisé, mais pas seulement. Chris et Rob sont confrontés à une étrange momie répertoriée, celle d’un jeune homme trouvé à côté de Sekenenrê (cf. p 223) ; son corps momifié (bandages enlevés) manifeste « une expression d’agonie extrême » ; tous ses organes sont à leur place, le corps n’est pas embaumé ni momifié de façon usuelle ; contrairement à la coutume, ses bras ne sont pas disposés le long du corps ou croisés sur la poitrine, mais tendus vers le bas, les mains couvrant la région pubienne… l’homme est castré. Chris et Rob donnent d’autres détails sur le corps (p 222-223). La momie est dans un sarcophage blanc sans la moindre inscription. Les spécialistes considèrent qu’il s’agit d’un noble ou d’un membre du clergé ; ils estiment qu’il date de la XVIIIème dynastie qui commença  avec Ahmose, après la mort de son frère Kamès.

 

Ainsi, Chris et Rob confortent leurs certitudes d’avoir retrouvé « Hiram Abif », d’avoir découvert les circonstances de son meurtre, et d’avoir identifié l’un de ses assassins… 3.500 ans après les évènements.

 

La preuve maçonnique - L’incantation de Ma’at…, les « observances » esséniennes -

 

(p 224-225) Lors de la cérémonie du « 3ème degré » ou résurrection du Maître maçon, « les mots secrets sont murmurés à l’oreille du Frère nouvellement relevé (« ressuscité ») ». Ces mots incompréhensibles semblent composés de courtes syllabes dans le style des anciens Égyptiens. En disséquant les syllabes, Chris les traduit phonétiquement (cf. Conclusion p 235) et obtient les mots murmurés en loge ouverte : « Ma’at-neb-men-aa, Ma’at-ba-aa ». Les f.m. devraient reconnaître « ces mots et seront étonnés d’apprendre qu’il s’agit de pur égyptien ». La traduction serait : « Grand est le Maître de la F.M., Grand est l’Esprit de la F.M. », sachant que Ma’at est traduit par F.M. « car aucun terme moderne ne s’approche davantage [de ce] concept originel complexe ». Ma’at est « une attitude face à la vie qui [fusionne] les trois valeurs les plus importantes de l’humanité… la connaissance scientifique, la beauté artistique et la spiritualité théologique. C’est l’art de la maçonnerie ».

(p 226-227) Ces mots survivent dans la tradition et les traductions linguistiques  parce qu’ils seraient considérés comme « magiques » … La résurrection du nouveau candidat ne serait pas simplement symbolique… « On avait probablement perdu depuis longtemps leur sens originel à l’époque du roi Salomon ».

« L’incantation égyptienne - fossilisée - relative à Ma’at s’est transmise aux f.m. via deux longues traditions orales et une période d’hibernation sous le Temple d’Hérode ».

 

(p 227-228) Chris et Rob découvrent « d’autres connexions abondantes avec la F.M. … [dans] la structure du clergé et des hautes fonctions du Nouvel Empire... ». Exemples :

- Le 1er Prophète de la reine Hatchepsout est également le « Surveillant des Travaux ».

- Le 1er Prophète de Ptah est le « Maître Artisan » ou le « Maître Bâtisseur ».

Rappelons que la maçonnerie n’a pu copier ces appellations sur l’Égypte ancienne puisque l’égyptien ne sera traduit que postérieurement à la fondation de l’Art Royal.

Le rituel maçonnique fait référence à Hiram Abif, « Fils de la Veuve », sans explications. Une interprétation serait que Horus est conçu alors que sa mère est déjà veuve. Tous les rois d’Égypte ou Horus qui suivent seraient donc aussi « Fils de la Veuve », ce qui est particulièrement adapté pour Kamès, le fils d’Ahmose-Inhapi, veuve de Sekenenrế Taâ II.

(p 228) Pour terminer ce paragraphe, on retrouverait même des « observances » égyptiennes chez les ésseniens. Les prêtres égyptiens porteraient « exclusivement des robes blanches » et consacreraient « de longues périodes à se nettoyer et à se purifier ». Ils s’abstiendraient de relations sexuelles et seraient circoncis… ils respecteraient « des interdits relatifs à certaines nourritures… ». Ils utiliseraient « de l’eau de façon presque baptismale » et se serviraient « d’encens pour purifier leurs vêtements ». « Les observances des esséniens », fondateurs de l’Église de Jérusalem, sont véritablement anciennes.

 

Sekenenrê Taâ le Sans Peur

 

(p 229-230) Après l’assassinat de Sekenenrê Taâ II, roi légitime d’Égypte, Ahmose (successeur de Kamès) chasse Apepi II (successeur d’Apophis) avec son peuple hyksos  ; ne pouvant s’échapper par la mer, « pas moins de 240.000 familles  auraient… traversé les déserts du Sinaï et du Néguev », renvoyées « à Jérusalem ».

 

(p 229-231) « Le sans peur », tel est le qualificatif donné à Sekenenrê par les Égyptiens reconnaissants d’avoir protégé les plus grands secrets des Deux-Pays, face à la mort. Mais, c’est « un tournant très important dans la théologie égyptienne : le moment où les secrets du culte de l’étoile et de la magie du sacre royal furent perdus pour toujours... À partir de ce moment, les secrets originels montrant comment Isis avait ressuscité Osiris furent remplacés par des secrets substitués et aucun roi d’Égypte n’a plus jamais rejoint les étoiles… les gouvernants d’Égypte ne furent plus des rois. Ils devinrent simplement des pharaonsde l’égyptien Per-aa… qui signifie - grande maison - (à l’image des Etats-Unis d’Amérique qui, parfois, pour parler du pouvoir à leur tête, font référence à la Maison-Blanche plutôt qu’au Président lui-même) ».

- « En dépit de la perte des secrets », l’Égypte parvient à ressusciter brillamment et le Nouvel Empire est la dernière grande période pour l’Égypte. La mort et la résurrection conduisent à une renaissance qui permet « à la nation d’acquérir une nouvelle force et une nouvelle vigueur ».

 

(p 231) On a pu croire que l’histoire ritualisée d’Hiram Abif était « inventée pour éclairer des points symboliques importants », mais ce serait l’inverse : le symbolisme est extrait de la réalité historique (cf. p 228-229). Alors,...

- Pourquoi  se souvenir de Hiram Abif comme d’un bâtisseur, d’un architecte ? Parce que « Sekenenrê était le plus grand protecteur du Ma’at, le principe de vérité et de justice, que l’on représente comme posant les fondations droites et carrées d’un Temple ».

- Pourquoi Hiram Abif/Sekenenrê est-il associé au Temple du roi Salomon ? Chris et Rob établiront que les israélites reprennent cette histoire dramatique et l’appliquent à la maison royale de David pour « fournir une structure de secrets royaux » que leur nouvelle monarchie sans culture ne possède pas. Les juifs auraient effacé l’origine égyptienne de cette histoire, l’attribuant au plus grand moment de l’histoire de leur propre nation : la construction du Temple du roi Salomon. La vie de Salomon étant connue, le héros du récit ne pouvait être roi ; le rôle de l’architecte du Temple qui possède les secrets de la construction et la sagesse, a été créé et compris par tous… une résurrection pour Sekenenrê « le Sans Peur ».

 

(p 231-232) « Hiram Abif n’adorait pas Yahvé, mais le dieu-soleil Amon-Rê - le plus haut - …  la bible nous dit que, avant que les israélites adoptent le nom de Yahvé, ils faisaient référence au - dieu de nos pères - comme el elion - , un terme cananéen signifiant le - dieu le Très Haut »,ce qui ramène à l’histoire originelle égyptienne que les israélites ont emportée avec eux.Aujourd’hui, les f.m. se rencontrent symboliquement à midi au moment où le soleil est « le plus haut ».

 

(p 233-236) Chris et Rob font le point sur tout ce qu’ils on découvert depuis le début de leurs recherches. En réexaminant chaque maillon de leur théorie, ils sont confortés dans le fait de se trouver dans « une nouvelle perspective de l’histoire factuelle ». Ils veulent maintenant « comprendre comment la légende d’un roi égyptien tué par des proto-israélites se [transforme] en un évènement de l’histoire de la nouvelle nation des juifs » ?

Ce sont 1.500 ans qui séparent cet évènement du seul groupe ayant pu enterrer des éléments d’informations et de connaissance pour que les templiers les trouvent ; il faut donc « suivre la trace du judaïsme jusqu’à l’épanouissement des esséniens ». En Égypte, c’est de Moïse, « la plus grande légende de l’histoire du peuple juif », qu’il faut partir.

IX. La naissance du judaïsme

 

Moïse le législateur

 

(p 237) Est-il « possible d'établir la permanence d'une cérémonie de type maçonnique du Nouvel Empire égyptien jusqu'à l'époque de Jésus » ? L'unique source d'information serait l'A.T. et le rituel maçonnique.

 

(p 237-238) La Bible montre sans équivoque que la nation juive commence avec un homme nommé Moïse dont l'existence est peu douteuse. Moïse est lié à un exode d'esclaves asiatiques venant d'Égypte, postérieurement à l'expulsion des hyksos. Les sémites qui restent en Égypte (après le départ des hyksos), notamment les habirus, sont réduits en esclavage au cours des décennies 1560 et 1550 ; on retrouve des preuves de leurs travaux forcés (Werner Keller , The Bible as History, op. cit.). Ces proto-juifs parleraient le cananéen, vénéreraient des dieux égyptiens et élèveraient des monuments à Osiris, Ptah et Hator ; ils sont loin de « l'image populaire des nobles fidèles de Yahvé… implorant le dieu de leurs pères » (Peake's Commentary on the Bible, op. Cit.).

 

(p 239) Selon la Bible catholique romaine de Douai, le nom de Moïse viendrait « de l'égyptien signifiant – sauvé des eaux - », mais « Moïse » signifie simplement « né de ». Ce terme « Moïse » ou « Mosis » (ou encore « mose », « msès »,…) est associé normalement à un autre nom en préfixe, comme « Thoutmosis » (né de Thot), « Amenmosis » (né de Amen/Amon), « Ramsès » (né de Ra). Si la Bible de Douai « véhicule quelque vérité historique », il est possible que le nom complet de Moïse soit « Hapymosis »(né du Nil) ; ce serait plutôt le nom d'un dieu égyptien qui aurait été supprimé en tête du nom de Moïse, par Moïse lui-même ou par un scribe.

Le nom de Moïse/Mosis est un des rares mots de l'ancien égyptien qui nous est parvenu, sous sa forme hébraïque « Moshé » et sa forme arabe « Musa ».

 

(p 239-243) Il serait « imposible... de savoir dans quelle proportion l'histoire de Moïse est authentique ou romancée ». Voici quelques éléments analysés dans le livre de l'Exode :

- L'ordre de jeter tous les nouveau-nés israélites mâles dans le Nil (Exode 1, 22) ne peut être historique, car contraire au principe de Ma'at cher aux égyptiens, et... risqué pour la seule source d'eau qui serait devenue insalubre avec des milliers de cadavres en décomposition.

- L'épisode de la naissance de Moïse (trouvé dans un panier au bord du Nil par la fille du pharaon) est presque identique à celui de la naissance de Sargon  qui régna sur Babylone et Sumer quelques siècles avant Moïse (cf. comparaison  p 240). Pour Chris et Rob cette histoire aurait été créée au VIème s. avJC « pour adapter à la naissance de la nation juive le vieux thème d'une création  émergeant des eaux ». Cette histoire « explique… [aussi] comment un général de l'armée égyptienne, membre de la famille royale d'Égypte, devint le père fondateur du peuple juif ».

- La mère de Moïse « une femme de la maison Lévi », ferait partie des inventions tardives pour adapter l'histoire dans un ordre convenu. « Moïse avait dû être un prêtre donc un lévite ».

« Le livre de l'Exode montre … qu[e Moïse] est un assemblage de trois versions orales de l'histoire traditionnelle de la sortie d'Égypte ».  Après examen (p 242-243), Chris et Rob considèrent qu'il est « suffisant d'admettre qu'un membre d'un rang extrêmement élevé de la cour égyptienne était devenu le chef de quelques tribus qui deviendraient la nation des juifs ».

 

(p 244) Les actes des Apôtres 7, 22, disent que « Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Égyptiens ». L'époque de Moïse serait celle du début du Nouvel Empire. Moïse, « membre majeur de la cour du pharaon », serait instruit des « secrets substitués »(qui auraient remplacé les secrets originels d'Osiris) et des « principes de résurrection reconstruits autour de la légende de Sekenenrê et de son sacrifice... [des] secrets du sacre, la plus haute expression du pouvoir et l'acquisition d'une marque de royauté ». Vraisemblablement « profondément » impressionné, « le jeune Moïse » emportera « le nouveau rite de passage secret nécessaire au sacre royal dans le nouveau pays d'Israël ». L'histoire du « roi qui fut perdu » aurait été transmise dans la lignée royale de David.

 

(p 244-245) « … le récit biblique de l'Exode montre... que le groupe conduit par Moïse [est]… égyptianisé et que le culte des divinités égyptiennes [est] la pratique courante ». Moïse reçoit les dix commandements sur des tablettes de pierre pour marquer la fondation d'un nouvel État. « Tout roi devait recevoir sa - charte royale - des dieux… preuve de sa capacité à gouverner… base de la loi et de l'ordre dans la nouvelle société ».

- Aujourd'hui nous sommes familiarisés avec l'écrit, mais au IIème millénaire avJC, le peuple ordinaire devait être « fasciné par le fait que des messages puissent surgir de simples marques dans la pierre », en l’occurrence des hiéroglyphes égyptiens… « Moïse n'aurait pas compris d'autre écriture… On sait que les Égyptiens appelaient les hiéroglyphes - les Paroles de Dieu - expression que l'on retrouvera souvent dans la Bible ».  

 

Le dieu de la guerre des montagnes du Sinaï - Moïse rencontre le dieu des madiânites -

 

(p 245) Ce sont Chris et Rob qui parlent :« … l'histoire de l'Exode nous horrifia…  Au lieu de la description d'un noble et grand peuple conquérant sa liberté et trouvant sa - Terre promise - , nous lisions un déconcertant catalogue de pratiques de démonologie primitive, de meurtres de masse, de viols, de vandalisme et de vols en tout genre. Concernant la naissance d'une nouvelle nation, nous avions le récit le plus ignominieux imaginable ».

 

(p 245-246) S'étant rendu coupable d'un meurtre en Égypte, Moïse qui est un « soldat » égyptien, s'enfuit vers l'Est et le Sinaï. Il est accueilli par les tribus madiânites (appelés aussi qénites, l’un des peuples cités par Genèse 15, 19 – cf. bas de page 262), épouse la fille du roi, Cipporah, et… rencontre le  dieu de ces tribus, « un dieu de la tempête et de la guerre dont le symbole [est] un motif en forme de crucifix [22] qu'ils arbor[ent] sur leurs fronts ». Ce signe sera plus tard « la marque de Yahvé Ce Dieu vivant dans les montagnes » avec lequel Moïse a des conversations, va inspirer « le thème central du Dieu des Juifs ».

 

(p 246-249) « De par son éducation égyptienne, Moïse [sait] que les dieux [ne sont] pas toujours supérieurs aux humains et que, si un homme [peut] obtenir le nom d'une divinité, il [peut avoir] un pouvoir sur celle-ci ». A la question sur son nom, le dieu madiânite répondrait : « Je suis celui qui est »(cf. p 246) ;Yahvé ou Jéhovah, prononciations hébraïques modernes de Dieu, serait « un titre issu de la réponse signifiant – Je suis - ».

Notons que la théologie et la magie étaient synonymes jusqu'à ce que l'homme sépare ces deux aspects du mysticisme. « Le concept d'un dieu des israélites vivant dans son arche n'est pas différent de celui d'un génie vivant dans une bouteille qui réalise les vœux de ses amis ... Aujourd'hui, nous séparons... les contes arabes des Mille et une Nuits et les histoires de la Bible, mais il ne fait aucun doute qu'ils ont une origine commune ».

 

(p 248-249) Selon la Bible Moïse retourne en Égypte pour libérer de l'esclavage la communauté habiru après avoir avoir infligé la misère et la mort sur l'Égypte en utilisant « les pouvoirs de son nouveau … dieu de la tempête ». Le nombre de personnes déplacées réellement au cours de l'Exode serait loin de ce que décrit la Bible ; Moïse conduirait « son peuple » vers le Sinaï et le campement madiânite où se trouve son beau-père, Jéthro. Moïse remonte sur la montagne sacrée pour rencontrer le dieu de la tempête ; ce dieu très exigeant accompagne ses demandes de menaces de lourdes représailles sur le peuple d'Israël en cas de non-respect de ses recommandations. Le nouveau dieu exige qu'« une arche totalement recouverte d'or » soit construite afin de résider parmi les israélites. Cette arche serait de style égyptien classique et il serait unanimement admis que les deux figures aux extrémités désignées comme des « chérubins » sont des sphinx ailés (lions à tête humaine). Le nouveau dieu ne semble pas impressionner  les israélites ; dès que Moïse est reparti sur sa montagne pour parler à Yahvé,  ils fondent un veau d'or ; cette effigie,vraisemblablement une représentation du dieu égyptien Apis, aurait contrarié le nouveau dieu… 3.000 « pécheurs » israélites sont tués sur l’exigence de ce « dieu de la guerre ».

 

Et les murs tombèrent -La « Terre Promise » -

 

(p 249-251) Quand les israélites prennent la route de leur « Terre Promise », « un seul obstacle se dresse, … la population indigène ». Le Deuteronome (version de Douai, chapitres 2 et 3) raconte comment le « peuple élu de Dieu » s'empare du pays de Canaan ; l'extrait en  p 250 raconte le pillage et la destruction de « soixante villes … sans parler d'innombrables petites villes... tuant… hommes, femmes, enfants. Ne laissant rien échapper. » … avec le soutien du « Seigneur notre Dieu ». Le « Seigneur » exprime aussi sa férocité envers son propre peuple dans les propos rapportés par le Deuteronome 8, 19-20 (cf. extrait p 251).

 

(p 251) Moïse meurtrier en Égypte, passe le restant de ses jours à tuer des « étrangers », parfois « ceux qui lui [font] confiance » ; « cet homme et sa vision de Dieu » sont-ils conciliables avec le Dieu des juifs et des chrétiens modernes ? Selon Chris et Rob, l'« image de Dieu se forme lentement jusqu'à devenir la personnification majeure idéalisée reflétant la moralité et les besoins du temps. Ce n'est pas tant ce Dieu qui a fait l'homme à Son image ; c'est plutôt l'homme qui continuellement remodèle Dieu à son image ».

 

La datation de l'Exode

 

(p 251-252) « De récentes fouilles archéologiques ont mis au jour les vestiges d'un grand nombre de villes et cités détruites. Celles-ci dateraient l'Exode de la fin de l'âge du bronze moyen, … quelque part entre l'expulsion des hyksos (1567 avJC - cf. chronologie en dernières pages de ces notes de lecture) et le milieu du XVème siècle avJC ».

1.500-1.450 serait la  période la plus probable de l'Exode.

- Ce serait la formation reçue en Égypte qui aurait donné à Moïse l'idée et la capacité de créer son propre dieu et d'établir une nouvelle nation, « face à de grandes difficultés » ; « ses méthodes cruelles » auraient été « la seule manière... de réussir », de mener son peuple qui devait être « très fruste », comparativement à son chef qui «...  fut instruit dans toute la sagesse  des Égyptiens ».

 

David  et Salomon  -Josué, Gédéon, Samuel et les autres...

 

(p 252-253) Sur les 12 tribus connues d’Israël, deux ou trois seulement seraient arrivées lors de l’Exode. A l’époque des Juges [23], les tribus de Siméon et Lévi auraient quasiment disparu et celle de Juda commencerait à être reconnue. Les tribus nomades habiru se sédentarisent peu à peu. Les cananéens survivants se fondent aux nouveaux venus et leur apprennent leurs techniques maîtrisées pendant des millénaires de société rurale.

 

(p 253-254) Le premier Juge serait « Josué [24] (Josuah), le célèbre chef de la bataille de Jéricho » (cf. p 263).

Yerubbaal [25] serait aussi un des plus anciens héros. Il change son nom en Gédéon [25] . Son nom originel, probablement cananéen, rendrait hommage au dieu Baal, preuve que Yahvé n’est pas si bien implanté comme l’A.T. veut le faire croire.

- (p 254-255) Gédéon refuse la royauté d’Israël qui lui est pourtant offerte, car il considère que Yahvé est le roi au-dessus de tous. Néanmoins, l’autorité de Gédéon découlerait directement de Moïse, ce qui lui donne plus d’importance que  les autres Juges. « Homme influent et de pouvoir », il aurait eu 70 fils, dont Abimelek, le plus connu. Abimelek  devient roi, mais sa monarchie balbutiante est éphémère (il n’est pas considéré comme le 1er roi d’Israël) ; son temple fortifié (un « migdal ») dédié à Baal-Berit comporte « deux piliers sacrés de chaque côté de la porte Les piliers représenteraient.. la connexion avec Dieu et la stabilité du nouvel État », stabilité qui sera de courte durée. Cependant, « La connaissance des secrets de la maison et du sacre royaux [perdurerait] chez les Juges de la lignée de Gédéon ».

 

(p 255-256) À cette période, Jérusalem appartient encore à ses fondateurs, les Jébusites (ou Yebousiens). Le centre politico-religieux israélite est la ville de Silo (Shiloh), trente km au nord ; cette ville est détruite vers 1050 avJC lors de la guerre avec les philistins.

- L’histoire biblique de Samson [26] qui est un nazir (ou nazarite, c.à.d. un saint homme), raconte qu’il détruit 3.000 philistins en écartant leurs piliers gauche et droit, les faisant s’effondrer. L’histoire serait une métaphore sur le fait que Samson aurait sapé leur stabilité nationale (on retrouve le symbole des deux piliers).

- Samuel [27]  est un autre Juge important, mais aussi prophète, prêtre et « faiseur de rois » ; c’est « Samuel  qui [sacre] roi le benjaminite (de la tribu de Benjamin)Saül [28], lors d’une cérémonie privée » dont aucune description n’est donnée. « La relation entre Samuel et Saül est celle des pouvoirs jumeaux du prêtre et  du roi, les deux piliers d’une société harmonieuse s’unifiant pour créer la stabilité. Une tension [perturbe] rapidement cette relation… Samuel [commence] à regretter son choix ». Mais un  autre candidat à la royauté émerge de la principale tribu de Juda, c’est David [29], originaire de Bethléem… « un homme doté de grands talents, qu’il [exerce] d’abord comme courtisan, puis comme soldat et enfin comme homme d’État ».

 

(p 256-258) Dans le célèbre combat contre Goliath, le géant philistin  de Gat, le véritable vainqueur est Elhanân (2 Samuel 21, 19), originaire aussi de Bethléem. Cependant, David, loin d’être « un simple berger, ignorant des choses de la guerre », est « un grand soldat et politicien émérite ». Au moment où Saül cherche à le supprimer, il commence par servir dans les armées philistines contre Israël. Finalement Saül perd la vie et Samuel sacre David « son second roi » vers 1.000 avJC.

David unifie les tribus pour ne faire qu’un peuple ; comme l’Égypte, Israël est formé de deux pays, au Nord et au Sud, qui sont mis sous la gouverne d’un seul chef. Après avoir gouverné pendant 7 ans depuis Hébron, dans le Sud du pays de Juda, David établit la nouvelle capitale à Jérusalem, « sise entre les deux moitiés du royaume uni » ; il fait bâtir un palais et déplace la tente abritant l’Arche d’alliance et son autel vers le site d’un temple qu’il propose de construire à Yahvé. David chasse définitivement les philistins et prend le contrôle de tous les territoires s’étendant de l’Euphrate au golfe d’Aqaba ; il signe enfin un traité de paix avec Hiram, roi de Tyr. « Mais le comportement indiscipliné de David et de sa famille [ramène] bientôt l’instabilité » ; la Bible relate une sorte d’« épopée hollywoodienne » au bout de laquelle Salomon [30] , un des fils de David, est sacré roi par Sadok (ou Zadok, le grand prêtre) avec le soutien de David.

 

(p 258-259) Salomon épouse la fille du pharaon et reçoit en dot la ville stratégique de Gaza à la frontière égyptienne. Salomon a soif de grandeur ; il fait construire des ouvrages dans tout le pays, et, par-dessus tout, la maison de Yahvé, le Temple sacré.

- (p 259) Comme déjà évoqué, le Temple est « une construction relativement mineure », mais les plus beaux matériaux sont utilisés. Il se dresse au sommet d’une colline et son porche fait face à l’Est… Situé approximativement sur la ligne de partage des deux pays, les piliers Nord et Sud du porche représentent l’harmonie et l’équilibre du royaume uni. On retrouve  le concept égyptien de stabilité politique par l’unité. Boaz le pilier au Sud représente le pays de Juda et signifie la « force » ; Jakin se dresse au Nord et représente la terre d’Israël et symbolise l’« établissement ». Les deux réunis par le linteau de Yahvé créent une stabilité politique durable. Ce concept emprunté des égyptiens indiquerait que « la structure de la monarchie et de la théologie israélites n’ont pas encore perdu leurs anciennes origines ».

- (p 259-260) Le poids financier des travaux ordonnés par Salomon pèse de plus en plus sur le peuple. L’intérêt pour Yahvé qui n’est « rien de plus que le dieu israélite de la guerre », est relatif ; « d’autres dieux [sont] tenus en égale – voire en plus haute – estime », notamment le dieu Baal. Vers la fin de son règne, Salomon se serait même complètement détourné de Yahvé. « … de l’époque de Moïse jusqu’à celle de Salomon, Yahvé ne semble pas avoir beaucoup impressionné - son peuple élu - . Quand Salomon – roi réputé pour sa sagesse – [meurt], le pays n’[est] pas seulement quasiment en faillite, il [est] sans Dieu ».

 

(p 261-262) Roboam (Réhoboam), fils du roi Salomon, lui succède. L’unité des deux pays se disloque, et le royaume nordiste d’Israël n’a plus rien à faire avec Juda qu’il voit comme la source de ses problèmes.

« Pendant ce temps, au sein du groupe royal se [transmettent] les secrets de la cérémonie d’initiation par la résurrection et de rectitude morale fondée sur les principes de l’érection  d’un temple ». Ce concept est maintenant bien réel, comme le Temple de Jérusalem qui contient l’Arche et le Dieu.

 

- Tout au long de cette étape Chris et Rob n’ont pas trouvé de référence à un architecte du Temple de Salomon assassiné, mais les preuves s’accumulent pour confirmer le fait que « Moïse aurait emporté en Israël les deux piliers et la cérémonie de résurrection conjointe... il en aurait fait le secret de la Maison royale d’Israël ».

 

(p 262 et 264) Il paraît maintenant logique pour Chris et Rob de s’intéresser à l’étape suivante de l’histoire de la nation juive… notamment pour « découvrir comment et quand Sekennenrê [est] devenu Hiram Abif » ?

 

Nous aborderons la 3ème partie des notes de lecture de« La Clé d’Hiram » par C. Knight et R. Lomas – J’AI LU. dans une prochaine publication.

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Ci-dessous les renvois numérotés de 15 à 30

[15] (p 145) [Cataclysme (du grec kataklusmos = inondation) grand bouleversement, destruction causée par un phénomène naturel.

[16] (p 148) [Abraham : - De l’hébreu Abhraham… variante dialectale de Abhram « le père est exalté » ; la Genèse en fait « le père de la multitude des nations » - Le Petit Robert des Noms Propres. - Selon le Grand Dictionnaire de la Bible, étymologie incertaine. Forme typique de l’ancien ouest-sémitique du nom propre Ab(i)ram, il signifie probablement « le père est exalté ». Lors de l’établissement de l’alliance de Dieu avec Abram, le Seigneur change son nom en « Abraham », « père d’une multitude » de nations.]

 [17] (p 152) [ « hyksos » : - De l’égyptien heka-khase « chefs d’un pays étranger ». Nom donné par Manéthon à des envahisseurs asiatiques venus de l’Est, qui dominèrent l’Egypte de 1785 à 1580 avJC... - Le Petit Robert des Noms Propres. - Ce nom ne figure pas dans Le Grand Dictionnaire de la Bible (œcuménique)]

[18] (p 160-161) [ Osiris : L’histoire du mythe d’Osiris est essentiellement fondée sur le récit de Plutarque (1er s. apJC). Le mythe d’Osiris se serait développé pendant 3500 ans à partir de la période préhistorique de l’Egypte. Voici comment Osiris apparaîtrait : - « Hors des eaux primordiales du Noun (Nun) surgit … la colline de la Création. Sur elle se trouvait le Créateur Atoum – le Tout. Il commença par crier son nom, puis il modela le couple divin primordial : le principe mâle, Chou - l’Air (sec) – et e principe femelle, Tefnout, l’Humide. Après s’être créé lui-même et avoir engendré ses deux enfants, le Créateur pleura : de ses larmes tombées sur le sol naquirent les hommes… Puis Chou et Tefnout engendrèrent à leur tour un fils Geb - la Terre - et une fille Nout (Nut) – Geb et Nut, plus prolifiques, eurent deux fils (Osiris et Seth) et deux filles (Isis et Nephtys). A la naissance d’Osiris, une voix retentit dans le ciel, annonçant que le « Maître du Tout » venait à la lumière du jour. Seth épousa Nephtys tandis qu’Osiris épousait Isis… Seth régnait sur les déserts entourant la vallée du Nil, qui était le royaume d’ Osiris . Celui-ci libéra les égyptiens de leur grossièreté primitive… il… leur donna des lois et leur enseigna le culte des dieux. Isis leur montra comment faire du pain… » Page 79 / 86 Notes de lecture de Tha.°. Coq.°. « Ecossais de l'Hermione » (Déc. 2019). « La Clé d’Hiram » par Christophe Knight et Robert Lomas – J’AI LU - « Sous le Nouvel Empire (1550-1069 av. JC) … le culte d’Osiris s’unit à celui de Rê, et Osiris devint un dieu sauveur éclairé, guidant les homme vers l’immortalité. … » - « A la Basse Epoque (1069-332 avJC) son culte se répandit dans tout le bassin méditerranéen. Comme la figure rédemptrice du dieu égyptien dominait le monde antique, on se mit à honorer Isis comme Vierge primordiale, et leur fils - Horus l’Enfant - comme le Sauveur du monde. » (Cf. « Osiris » - Flammarion 2007 par Bojana Mojsov, égyptologue)].

[19] (p 160-161) [ Osiris et Isis : «De leur mystérieuse union naquit l’enfant Horus, venu au monde le jour du solstice d’hiver...». (Cf. « Osiris » - Flammarion 2007 par Bojana Mojsov, égyptologue]

[20] (p 183) [ l’hiéroglyphe égyptien qui désigne l’étoile du matin : (en page187) « L’hiéroglyphe égyptien pour l’étoile du matin et du soir était la même étoile à cinq branches utilisée pour représenter les cinq points de la confrérie du troisième degré maçonnique »]

[21] (p 184) [« ... l’étoile du matin, « Vénus »... : « Vénus, l’étoile à cinq branches » car « elle trace en huit ans dans la zodiaque une étoile à cinq branches… cette étoile a été parfaitement identifiée par les peuples anciens… En Mésopotamie, Vénus était représentée par une étoile à huit branches rappelant les huit années de son cycle. Chez les Aztèques, Questzalcoatl renaissant sous la forme de Vénus, étoile du matin, était représenté comme un personnage portant sur le visage le chiffre cinq, sous la forme de cinq gros points en quinconce. C’est ainsi qu’après sa mort à l’ouest il ressuscitait à l’est. Comme le tracé de l’étoile à cinq branches est en rapport avec le nombre d’or, Vénus est doublement symbole de beauté, par son éclat d’une part et par cette beauté issue des nombres et de la géométrie d’autre part ». (Les Cahiers de la Franc-Maçonnerie - FRANC-MACONNERIE ET ASTROLOGIE p 43-45 - Ed. Oxus 2014)].

[22] (p 245-246) [ « un dieu de la tempête et de la guerre dont le symbole était un motif en forme de crucifix... » : La croix de la crucifixion est en fait un tau, lettre grecque figurée en majuscule par « T » - Cf. conclusion du chap. IX p 262].

[23] (p 252-253) [l’époque des Juges : « La période des Juges » correspond à quelque centaines d’années où les tribus d’Isrraël existent indépendamment. Les Juges sont des « héros » (du grec hèros, demi-dieu) locaux, plus précisément des « sauveurs ». On les appelle des « Juges », parce qu’ils exécutent le « jugement de Dieu », « Son action en faveur de Son peuple ». Le juge a un pouvoir sur une ou plusieurs tribus, mais finalement peu d’autorité. Les rois sont divinement désignés, mais pas les Juges.]

[24] (p 253-254) [ « Josué(Josuah), le célèbre chef de la bataille de Jéricho » : - De l’hébreu Yehôshua « Yâh(wèh), sauve ! »… fils de Noun. Compagnon et homme de confiance de Moïse, qui en fait son successeur pour entrer en Canaan... - Le Petit Robert des Noms Propres. - Le Grand Dictionnaire de la Bible donne la même étymologie (avec toutefois plus de précision) et indique qu’il est de la tribu d’Ephraïm.]

[25] (p 253-254) [Yerubbaal serait aussi un des plus anciens héros. Il change son nom en Gédéon : - Yerubbaal de l’hébreu « Baal se défend » … ou « que Baal fasse grandir » (Le Grand Dictionnaire de la Bible) - Gédéon de l’hébreu « coupeur, tailleur » dans le sens « vaillant soldat », vainqueur des madianites et Juge d’Israël (XII-XIème s. avJC) - Cf. Récit biblique : Juges. VI-VIII - (Petit Robert des Noms Propres). On retrouve ces éléments dans Le Grand Dictionnaire de la Bible.]

[26] (p 255-256) [ Samson : - De l’hébreu Shimshôn, « celui de Shemesh, du Soleil » … juge d’Israël (Juges XIII-XVI). Consacré à Dieu (nazir)… il lutta contre les philistins, en tue mille avec une machoire d’âne… il renverse le temple de Dagon sur lui-même et sur les philistins - Le Petit Robert des Noms Propres. - Selon Le Grand Dictionnaire de la Bible, … juge d’Israël sur lequel le texte bibilique s’attarde le plus avant de parler de Samuel (Jg 13-16). Son nom, simson, dérive de l’hébreu semes, « soleil ». Certains spécialistes ont suggéré à partir de là un lien avec la mythologie du soleil, et ils ont rapproché les exploits de Samson avec les « douze travaux » de Gilgamesh ou d’Hercule… Un nom cananéen aussi commun que celui-ci devait être également employé en Israël. Page 80 / 86 Notes de lecture de Tha.°. Coq.°. « Ecossais de l'Hermione » (Déc. 2019). « La Clé d’Hiram » par Christophe Knight et Robert Lomas – J’AI LU

[27] (p 255-256) [Samuel est un autre Juge important, mais aussi prophète, prêtre et « faiseur de rois ». - Samuel vient de l’hébreu Shemû’él « son nom est Dieu »… Consacré à dieu dès sa naissance, il est rattaché au temple de Silo, puis se déplace dans différents sanctuaires et dirige le peuple. C’est lui qui instaure la royauté en consacrant Saül, puis David… - Le Petit Robert des Noms Propres. - Selon Le Grand Dictionnaire de la Bible, Samuel vient de l’hébreu … « (?) nom de Dieu »… Fils de d’Ammihoud, chef de la tribu de Siméon…]

[28] (p 255-256) [ Saül : De l’hébreu Shâ’ûl « demandé (à Dieu) ». Selon la Bible, premier roi d’Israël (situé vers 1030-1010 avJC)… - Le Petit Robert des Noms Propres. - Le Grand Dictionnaire de la Bible donne la même étymologie…]

[29] (p 255-256) [ David : De l’hébreu Dâwid ,… de dôd « amour ». Selon la Bible, roi de Juda, puis d’Israël (situé vers 1010-970 avJC). Fils de Jessé de Bethléem… - Le Petit Robert des Noms Propres. - Selon Le Grand Dictionnaire de la Bible, en hébreu dawid, parfois dawîd ; la racine et le sens du mot sont incertaines… Plus jeune des fils d’Isaï, de la tribu de Juda, et deuxième roi d’Israël »...]

[30] (p 256-258) [… Salomon , un des fils de David, est sacré roi par Sadok ... : - Salomon : Etymologie, « homme de paix » (en rapport avec sâlôm « prospérité ; paix » ou « restaurer, récompenser »). Roi d’Israël de 972 à 932 avJC, fils de David et de Bethsabée… Son règne marque l’apogée de la puissance d’Israël... - Le Petit Robert des Noms Propres. Le Grand dictionnaire de la Bible ne fait aucun rapport avec shalom et la racine sémitique slm. - La racine « S-L-M » est vocalisée shalom en hébreu et salam ou islam en arabe. Elle recouvre un champ sémantique étendu, comprenant bien-être, sécurité affective et plénitude spirituelle. « S-L-M » a une dimension morale et spirituelle, c'est une plénitude multiforme. Cependant, islam veut aussi dire soumission, être en paix avec plus fort que soi, avec Dieu… (Voir « Soumission » dans le Petit lexique des idées fausses sur les Religions de Odon Vallet).

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30 juin 2020 2 30 /06 /juin /2020 18:24

«  LA CLE D’HIRAM »

par  Christophe Knight et Robert Lomas (1997) - Editions J’AI LU -      

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Arnaud d’Apremont

1ère partie des notes de lecture (en 4 parties)

de Tha.°. Coq.°.  et Elth.°. Bia.°.R.°.L .°. «  Ecossais de l'Hermione  »

Avertissement: rien ne remplacera la lecture captivante de cet ouvrage, ce sont ici de simples notes pour vous orienter vers une lecture personnelle et approfondie de l'ouvrage.

 

« Passé le 3ème grade (degré en anglais), je me posais les mêmes questions que Christophe et Robert. Je dirais maintenant que tout Maître Maçon écossais devrait avoir lu « La Clé d’Hiram ». Le conditionnel est le mode de conjugaison que j’utiliserai souvent pour partager ici quelques connaissances avec vous mes SS.°. et mes FF.°. ». (Le F .°. Tha.°. Coq.°.)

 

(p 7) « Il n’est rien de caché qui ne sera connu, et rien de secret qui ne sortira à la lumière. Ce que je vous dis dans l’obscurité, dites-le en pleine lumière. Et ce que vous entendez dans un murmure, proclamez-le sur les toits ». (Yehoshua ben Joseph connu sous le nom de Jésus-Christ)

 

 

Table des matières des notes de lecture (divisée par nos soins en 4 parties) Nous abordons ici la 1er Partie de nos notes.

(La pagination est celle de l’édition « J’AI LU »  ; elle sert d’indexation  pour les paragraphes et les chapitres de ces notes)

 

1ère partie   

                                                                 

INTRODUCTION  p 9

 

I. Les secrets perdus de la Franc-Maçonnerie  p   11-36

 

II. La recherche commence  p  37

Quelle est l’origine de l’Ordre ? p  37

Le Temple du roi Salomon  p  42

 

III. Les chevaliers du Temple  p  48                                                                                       

Les débuts de l’Ordre des Pauvres Soldats du Christ et du Temple - Hugues de Payns - p  48 

Que cherchaient-t-ils ? p 52

La règle de l’Ordre - Le Concile de Troyes (31 janv. 1128) - p 54

Le sceau de l’Ordre p  59

Organisation de l’Ordre p 59

 

IV. La connexion gnostique (et les premiers censeurs chrétiens)   p 63

Les Evangiles gnostiques  p  3

La résurrection gnostique contre la mort spirituelle  p 66

 

V. Jésus-Christ : homme, dieu, mythe ou franc-maçon ?  p   74

Un enfantement virginal parmi d’autres p  74

Les principaux groupes de Jérusalem (au Ier siècle) - Saducéens, pharisiens et esséniens - p 87

Le témoignage incontournable des manuscrits de la Mer Morte - Qumran -  p 93

La famille de Jésus  p 98

La naissance d’une nouvelle religion - L’Empereur Constantin -   p 99

Vérité dans les hérésies  p 108

Un lien positif entre Jésus et les templiers  p 116

L’étoile des mandéens - Merica - p 122

L’étoile de l’Amérique  p 124

 

Chaque partie des notes de lecture, de la 1ère à la 4 ème partie, comporte  à la fin :

-  Une chronologie

- Des renvois à des notes complémentaires sur l’histoire, les étymologies, etc.

(ces renvois sont numérotés  de [1] à [14] pour la 1ère partie).

 

INTRODUCTION

 

(p 9) Les auteurs, spécialistes de l’histoire de la F.M. ont entrepris des recherches durant six années dans le but de mieux appréhender le rituel maçonnique, « ces étranges cérémonies secrètes ».

- Au centre de la tradition maçonnique se dresse Hiram Abif. Son assassinat raconté à chaque maçon a eu lieu il y a environ 3.000 ans, lors de l’érection du Temple par le roi Salomon. Hiram Abif est « une énigme absolue » ; il est architecte du roi Salomon et son horrible mort est décrite clairement dans l’histoire maçonnique mais n’est pas mentionnée dans l’Ancien Testament.

 

(p 9-10 et 4ème de couverture) Ils établissent un lien entre le rituel maçonnique et l’ancien rituel égyptien du sacre du roi vieux de 4000 ans. Ce rituel s’enrichit en suite d’une cérémonie de résurrection après l’assassinat d’un souverain autour de 1.570 avJC [1] (Cf. renvois en dernières pages). Antécédent direct de la F.M. moderne, ce rituel secret évoluant, jouerait un rôle dans l’édification de la nation hébraïque et dans l’évolution de la théologie juive.

 

 

I. Les secrets perdus de la Franc-Maçonnerie

 

(p 11 à 35) Pour des FFSS maîtres confirmés, la lecture de ces pages peut se limiter à la conclusion sur l’Art Royal.

 

(p 35-36) Voici quelques extraits de la conclusion :

 

Les éléments du rituel maçonnique ne peuvent pas être décrits comme ordinaires :

- Lors de l’initiation, un bandeau couvre les yeux du candidat ; celui-ci est dépouillé de  tout argent et objet métallique, et « on l’habille comme  un hérétique en route pour le gibet… Finalement, on lui dit que l’objet de son dernier grade est d’apprendre à mourir ! »

Le voyage des ténèbres vers la lumière est évidemment important…

La F.M. prétend être plus ancienne que la Toison d’Or… . Elle a pour but l’amour fraternel, la bienfaisance et la vérité. Le personnage central de la F.M. est  Hiram Abif, l’architecte du Temple du roi Salomon. Cet architecte est assassiné par trois de ses « propres hommes »… La légende ou le mythe [ou l ‘histoire ? (Note du rédacteur)] de ce meurtre, est la base de la mort symbolique du candidat, puis de sa résurrection [2] qui le transforme en Maître maçon, quand il est relevé de la tombe et que, « la lumineuse étoile du matin brille à l’horizon ».

 

D’où viennent des idées aussi étranges ? Comment se sont-elles développées et, pourquoi ? Telles sont les questions que posent Chris et Rob.

II. La recherche commence

 

Quelle est l’origine de l’ Ordre ?

 

(p 37) Il existe quantité de preuves montrant que l’Ordre se formalise lentement pendant plus de 300 ans avant l’établissement de la Grande Loge Unie d’Angleterre en 1717, date de fondation où l’existence de l’Ordre est publique. Chris et Rob décident d’étudier l’histoire possible de l’Art Royal avant qu’il « ne devienne public ».

 

(p 38) Trois théories « sérieuses » auraient été considérées par les historiens maçonniques.

 

Première théorie : La F.M. serait la création du roi Salomon. L’A.T. (Ancien Testament) étant la seule source, Chris et Rob ne vont pas plus loin à ce moment de leurs recherches.

 

Deuxième théorie : Les tailleurs de pierre médiévaux auraient développé l’Art Royal pour leur propre progrès moral. Les recherches rigoureuses de Chris et Rob n’ont pas permis de trouver la moindre preuve dans toute l’Angleterre  de l’existence d’une guilde de tailleurs de pierre médiévale. Cependant, il existe des témoignages d’existence de telles guildes dans de nombreux pays européens (Cf. Histoire de la franc-maçonnerie de Gould – Paris  1989). Aucune de ces guildes n’est « britannique »

- (p 39-40) La « théorie des tailleurs de pierre » qui développent l’Art royal ne résiste pas aux multiples raisons évoquées par Chris et Rob. La preuve définitive qui élimine cette théorie se trouverait dans les « Anciens Devoirs »(Old Charges), dont les plus anciens dateraient de la fin du XVème. Les Anciens Devoirs fournissent des règles de conduite  et de responsabilité aux f.m. , règles considérées comme reprises des codes de conduite des guildes médiévales de tailleurs de pierre. Un de ces devoirs stipule qu’ « aucun F.°. ne doit révéler le secret légitime d’un autre F.°. si cela peut lui coûter la vie et la propriété ». A l’époque médiévale, le seul secret maçonnique légitime qui entraîne automatiquement une telle peine si ce secret est découvert par l’État, est l’hérésie, crime contre l’église ne pouvant vraisemblablement pas être commis (ou pardonné) par de simples tailleurs de pierre chrétiens. Alors, pourquoi prévoir un tel motif de culpabilité de ces constructeurs de châteaux et de cathédrales ?

- (p 41) Ces règles n’auraient pas été créées  par de simples tailleurs de pierre, mais par un groupe en marge de la loi du pays. Un autre Devoir de la même époque évoque une ancienne mission particulièrement clandestine… la provision d’ « emploi » pour un F.°. en visite pendant  deux semaines, « terme au bout duquel il fallait lui donner de l’argent et le mettre sur la route de la loge suivante »… vraisemblablement un F.°. en fuite.

Rien  ne soutiendrait la « théorie des tailleurs de pierre », et beaucoup d’indices l’infirment…

- L’image centrale de la F.M. est la construction du Temple du roi Salomon, mais il n’existerait « aucun fil reliant les tailleurs de pierres médiévaux à cet événement ». Voici maintenant la…

 

(p 42) Troisième théorie :L’ordre des Pauvres Soldats du Christ et du Temple de Salomon (Chevaliers Templiers) a été fondé  environ 600 ans avant l’établissement de la Grande Loge Unie d’Angleterre. Peut-être existe-t-il une connexion de cet Ordre avec la F.M. ? L’Ordre disparaît brutalement en octobre 1307, et l’Art Royal apparaît formellement en 1717, soit une cassure de 410 ans qui a fait rejeter l’ hypothèse des Chevaliers Templiers.

- Mais, des éléments découverts récemment viennent renforcer cette hypothèse et les recherches de Chris et Rob ne permettraient plus d’avoir le moindre doute. Chris et Rob s’intéressent à la construction du Temple qui a donné son nom aux templiers et  son thème à la F.M..

 

Le Temple [3] du roi Salomon

 

(p 42-43) « Au sens le plus large », 4 Temples [3] seraient associés au mont Moriah (cité de Jérusalem).

-  Le 1er Temple construit par le roi Salomon il y a 3.000 ans.

-  Le 2ème Temple apparaît dans une vision du prophète Ezéchiel durant la captivité des juifs à Babylone vers 570 avJC. Jamais concrètement construit, ce Temple aura un impact sur les croyances et écrits juifs qui passeront dans la croyance chrétienne.

-  Le 3ème Temple construit par Zorobbabel au VIème avJC après le retour des juifs de captivité.

Le 4ème Temple érigé par Hérode (à l’époque de JC), détruit par les romains en 70 apJC.

 

Le qualificatif de « sage » serait attribué au roi Salomon comme à tous les bâtisseurs et aux rois qui font construire durant les milliers d’années qui précédent le règne de Salomon. Les juifs n’ont pas de tradition architecturale, raison pour laquelle le Temple de Jérusalem est construit par des artisans empruntés à Hiram, roi phénicien de Tyr.

 

(p 44-45) Le rituel du degré de la Sainte Arche Royale (Holy Royal Arch traité au chap. XIII) montre aussi que Hiram de Tyr fournit les matières premières, tandis que Hiram Abif est l’architecte du Temple. Ce rituel mentionne queSalomon et les deux Hiram forment une loge importante et sont les seuls détenteurs conjoints des secrets d’un Maître maçon.

- Clarke et d’autres spécialistes considèrent que ce Temple est presque la copie conforme d’un temple sumérien érigé 1.000 ans plus tôt pour le dieu Ninurta, un petit bâtiment de la taille d’ « une église de village ordinaire anglaise ».

- Le Temple n’est pas construit pour être visité par des hommes comme le seraient une église, une synagogue ou une mosquée. Il est littéralement la Maison de Dieu, un lieu pour Yahvé seul. « Personne  ne peut... dire avec certitude s’il a ou non existé ».

 

(p 45-46) L’architecture du Temple est décrite. Son intérieur est vide, excepté le Sanctum Sanctorum où se trouve un coffre richement décoré en bois de Sethim (acacia), l’Arche d’Alliance qui renferme deux tablettes de pierre portant les 10 commandements et le dieu Yahvé lui-même. Au sommet de l’Arche se trouvent deux chérubins qui gardent le précieux contenu ; ces chérubins ne sont pas des enfants potelés avec des ailes déployées (Cf. peintres de la Renaissance). Ils sont de style égyptien, comme les figures représentées sur les murs et les sarcophages des pyramides.

« les deux piliers, Boaz et Jakin » se dressent devant la porte orientale du Temple.

 

Pourquoi les Templiers choisissent-ils leur nom en référence au Temple de Salomon ?

 

(p 47) L’idée selon laquelle l’Ordre peut venir de Salomon lui-même sous la forme d’une société secrète ininterrompue et cachée du monde, semble impossible. Il ne resterait qu’une origine plausible à étudier, les premiers chevaliers Templiers qui ont fouillé le site du dernier Temple. De plus, des connexions entre ces chevaliers et la maçonnerie sont évoquées par des écrivains.

III. Les chevaliers du Temple

 

Les débuts de l’Ordre  des Pauvres Soldats du Christ et du Temple - Hugues de Payns -

 

(p 48) La croix rouge sur la robe  blanche (ou le manteau blanc) n’est pas l’habit de tous les croisés, mais celui d’un groupe de moines guerriers : les chevaliers templiers. Pendant 200 ans, ils seront puissants ; leurs moyens dépasseront ceux de la plupart des rois ; leur aptitude au combat  sera légendaire et ils seront réputés pour leurs trésors… jusqu’à leur disgrâce le 13 oct. 1307.

Quel serait le lien entre cet Ordre médiéval disparu et les rituels maçonniques « modernes » ?

 

(p 49) Depuis le VIIème siècle, les musulmans gouvernent Jérusalem en bonne intelligence avec les juifs et les chrétiens. Fin du XIème, les turcs seldjoukides prennent le contrôle de Jérusalem et interdisent aux chrétiens de venir en pèlerinage. Les forces de la chrétienté se mobilisent ; les croisés massacrent les musulmans… les juifs meurent avec eux le 14 juin 1099.

(p 49 -50) Après la prise de Jérusalem, les chrétiens de toute l’Europe font le pèlerinage vers la Cité Sainte, un voyage long auquel il faut survivre. Les chevaliers hospitaliers créent une infrastructure  pour les besoins des pèlerins ; l’élément central est l’hostellerie Amalfi à Jérusalem. L’Ordre des Hospitaliers se développe rapidement ; le prieur ajoute « un bras militaire à son Ordre (« des chevaliers le rejoignent ») ; il change l’intitulé de l’Ordre en « Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem ». Ilreçoit la bénédiction pontificale en 1118 et une constitution formelle appelée « règle ».

(p 50) Cette même année, l’Ordre Hospitalier inspire probablement un noble de Champagne, Hugues de Payns(de Payens ou  encore de Payen, Hugo de Paganis en lat.) et huit autres chevaliers qui fondent l’Ordre non officiel desPauvres Soldats du Christ et du Temple de Jérusalem. Selon la « tradition », le roi Baudoin II, patriarche de Jérusalem, apporterait son soutien au nouvel Ordre.

 

(p 51) L’histoire officielle rapporte que, en 1118, ces neuf chevaliers débarquent de France et s’autoproclament« gardiens des routes du désert de Judée menant à Jérusalem ».

Cependant, Foucher de Chartres, chapelain de Baudoin II, ne mentionne pas ces chevaliers dans ses vastes chroniques couvrant les neuf premières années de l’existence de l’Ordre officieux. La plus ancienne preuve d’existence daterait de 1121, lorsque le comte de Foulques V d’Anjou se loge avec les templiers et leur laisse une annuité de trente livres.

De Payns reste 9 ans sur le site du Temple, puis retourne en Occident, peut-être pour recruter.

 

Que cherchaient-t-ils ?

 

(p 52) Il n’existe aucune preuve que les neuf chevaliers fondateurs de l’Ordre Templier accordent   leur protection aux pèlerins. Mais il existe une preuve décisive des fouilles qu’ils accomplissent sous les ruines du Temple d’Hérode. Le chercheur Graham Hancock utilise des commentaires de l’historien Gaétan Delaforge (Cf. « La Tradition Templière dans l’Age du Verseau ») et cite le rapport officiel d’un archéologue israélien qui établit ces fouilles.

(p 53-54) Le lieutenant Charles Wilson(Cf. « The Excavation of Jérusalem »)de la Royal Engineers dirige une expédition archéologique à Jérusalem « au tournant du siècle »(XIXème) ; il fouille profondément sous le Temple et exhume de nombreux objets « identifiés comme templiers ». Robert Brydon, archiviste templier et érudit basé en Ecosse a maintenant une bonne partie de ces objets sous sa garde.

Il est clair que les premiers templiers ont fouillé sous le Temple. Ont-ils vraiment trouvé quelque chose ? Pendant les fouilles, les chevaliers semblent modifier leur plan et, le voyage de Hugues de Payns vers l’ouest, en quête de nouvelles recrues, intervient quelques mois après la mort de  leur bienfaiteur, Baudoin II, en octobre 1126.

 

La règle de l’Ordre - Le Concile de Troyes (31 janv. 1128) -

 

(p 54-55) Sept chevaliers demeurent dans la Cité Sainte. Hugues de Payns part avec André de Montbard, « l’oncle du très jeune mais éminemment influent abbé de Clairvaux (le futur St Bernard) ». Impressionné par l’histoire de ces chevaliers qui reviennent de Jérusalem, Bernard attire l’attention du Pape Honorius II sur l’Ordre balbutiant ; il demande qu’une « règle » soit accordée au petit groupe de chevaliers qu’il a adopté. Cette constitution leur donnerait une légitimité et un statut au sein de l’Eglise ; elle est octroyée le 31 janvier 1128 par le concile de Troyes spécialement réuni. Les Templiers sont maintenant autant des moines que des chevaliers.

 

(p 55-56) Dans la « règle » qui est donnée, aucune mention n’est faite de la protection des pèlerins. Comment la seule raison de la création de l’Ordre pouvait avoir été « si totalement occultée » ?

Une fois admis chez les templiers, un « frère » ne possède plus que son épée dont il prend l’identité et qu’il dédie au service de l’Ordre. La tombe d’un Templier ne porte aucune inscription ; la pierre tombale est rectangulaire, gravée seulement de la forme de son épée.

 

(p 56-57) Dès l’octroi de sa règle, l’Ordre devient très prospère et influent. Deux ans après leur départ, Hugues de Payns et André de Montbard reviennent à Jérusalem. Leur réussite est exceptionnelle ; ils sont riches et accompagnés de 300 nobles recrues sous le commandement d’Hugues de Payns devenu Grand Maître d’un Ordre majeur.

Pour susciter un tel soutien, Hugues de Payns dut présenter quelque chose de très tangible.

Contrairement à la règle, Hugues de Payns serait resté marié à Catherine de Saint Clair, écossaise d’ascendance normande. Il établit le premier préceptorat templier hors de la Terre Sainte sur la terre de sa belle famille en Ecosse, un fait d’une grande importance pour la suite.

 

(p 57-58) Chris et Rob découvrent que, 10 ans après l’obtention de leur « règle latine » originelle, les Templiers se donnent unilatéralement une « règle française » pour remplacer l’ancienne. Il n’est toujours pas fait mention de la protection des pèlerins, mais Chris et Rob remarquent un changement de la base légale de l’Ordre :

- Dans la règle latine, une instruction se lit : « … en outre là où les chevaliers non excommuniés sont rassemblés vous devez aller ».

- Pour la règle française traduite et amendée, la même phrase devient : « … nous vous ordonnons d’aller là où les chevaliers excommuniés sont rassemblés », ce qui implique que les Templiers se trouvent hors de la loi vaticane.

Au regard de ce qu’on sait des Templiers, ce ne serait pas une erreur de traduction.

Le vendredi 13 octobre 1307, le pape et Philippe le Bel mettent « l’Ordre errant » à genoux.

 

Le sceau de l’Ordre

 

(p 59) Le premier sceau des templiers représente deux chevaliers chevauchant sur un même cheval. L’Ordre est prospère et ne manque pas de montures. Chris et Rob supposent que le sceau représente les deux degrés de chevaliers au sein de l’Ordre :

-  Ceux qui étaient les plus avancés et autorisés à partager le secret templier.

-  Ceux en retrait, à l’arrière, qui ne partagent pas ce secret.

 

Organisation de l’Ordre

 

(p 59-60) L’Ordre n’est pas composé que de chevaliers dont le vivier est la noblesse. Il existe deux classes inférieures à côté des « frères » de plein droit :

- Les sergents, recrutés dans ce qui serait aujourd’hui la « classe laborieuse » ; ils portent une croix rouge et leur manteau n’est pas blanc (signe de pureté) mais marron foncé. Ils occupent des fonctions subalternes de soutien…

- L’autre groupe comprend des ecclésiastiques. Ils portent la croix rouge sur un manteau vert et sont les seuls lettrés de l’Ordre. Ce sont des prêtres, chargés des communications ; ils utilisent parfois des codes complexes pour les écrits. Polyvalents, ils pratiquent les langue utiles à la mission (latin, arabe, hébreu, grec) ; ils sont aptes à lire les « textes » et porteraient des gants blancs...

 

La règle oblige à porter des culottes de mouton sous les vêtements extérieurs comme symbole d’innocence et de chasteté. Aujourd’hui les maçons mettent des tabliers blancs en peau d’agneau… Le baucent, étendard de combat des templiers, consiste en deux blocs verticaux blanc  et noir qui  reflètent le mouvement des ténèbres vers la lumière…

 

(p 61-62) Ces parallèles avec la F.M. ne sont pas des éléments de preuves. La question reste de savoir ce que les Templiers ont découvert pour avoir tant influencé leur développement.

IV. La connexion gnostique (et les premiers censeurs chrétiens)

 

(p 63) Au XXème s., les découvertes archéologiques les plus importantes sont :

- Les « manuscrits de la Mer Morte » trouvés dans des grottes du désert à Qumran, 35 km à l’Est de Jérusalem.

- Les nombreux « Evangiles gnostiques » découverts à Nag Hammadi en Haute-Egypte en 1947.

Il reste vraisemblablement bien des documents à découvrir. D’autres ont été exhumés et sont restés dans l’ombre. Les Templiers ont-ils trouvé de tels documents qu’ils ont dissimulés ?

La F.M. est souvent décrite comme « gnostique ». Chris et Rob commencent donc par la bibliothèque de Nag Hamadi, à la recherche d’indices sur ce que les Templiers auraient pu trouver.

 

Les Evangiles gnostiques

 

(p 64)Le mot « Gnose » vient du grec « gnosis » = « connaissance » ou « compréhension ».

La conscience de soi, la connaissance de la nature et des sciences naturelles, sont des chemins vers Dieu pour les gnostiques. La plupart des chrétiens gnostiques voient Jésus-Christ, non comme un dieu, mais comme l’homme qui éclaire ce chemin(Gautama Boudha et Mahomet sont perçus de la même façon par leurs fidèles).

 

(p 64-65) Les Evangiles gnostiques sont au moins aussi anciens que les Evangiles du N.T. (Nouveau Testament). Ecrits en copte sur 52 rouleaux de papyrus, ils datent de 350-400 apJC. La plupart sont des copies de travaux plus anciens de 300 ans. C’est par pur hasard que ces documents sont découverts. Le professeur Quispel de la fondation Jung à Zurich, constate qu’il s’agit de textes inconnus, enterrés 1600 ans plus tôt lors d’une période critique de la formation de l’Eglise catholique romaine. [ (Note du rédacteur ) Le 1er Concile a eu lieu à Nicée en 325 apJC ]

(p 66) La structure de l’Eglise catholique romaine a toujours été dépendante de l’éradication des idées contenues dans ces œuvres non canoniques ou apocryphes.

 

La résurrection gnostique contre la mort spirituelle.

 

(p 66) « Le Traité sur la résurrection », œuvre gnostique, décrit l’existence humaine ordinaire comme une mort spirituelle, alors que la résurrection serait le moment d’illumination où est révélé ce qui existerait. Comprendre cela, c’est devenir spirituellement vivant et « ressusciter d’entre les morts ». La même idée apparaît dans l’Evangile de Philippe qui se moque des « chrétiens ignorants qui prennent la résurrection au sens littéral » : « Ceux qui disent qu’ils vont d’abord mourir et ensuite ressusciter sont dans l’erreur ; ils doivent recevoir la résurrection de leur vivant. »ce qui rappellerait la cérémonie du 3ème degré maçonnique.

 

(p 67-68) L’Eglise gnostique appelle la conception littérale de la résurrection « la foi des fous » et cite la tradition secrète de l’enseignement de Jésus à ses disciples dans l’Evangile de Saint Matthieu (13, 11) : « il vous a été donné de connaître les mystères du Royaume des Cieux, mais à eux cela ne leur a pas été donné. »

 

(p 69) Dans l’Apocalypse de Pierre - gnostique - la prétention de l’Eglise « orthodoxe » (Eglise établie par Constantin) à l’autorité religieuse est sapée par un récit du Christ ressuscité qui explique à Pierre : 

« Ceux qui se donnent le nom d’évêque et de diacre et agissent comme s’ils avaient reçu leur autorité de Dieu sont en réalité des rivières à sec. Ils ne comprennent pas le mystère, et pourtant ils se vantent d’être les seuls détenteurs du mystère de la vérité. Ils ont mal interprété l’enseignement apostolique et ont fondé une initiation d’Eglise à la place de la vraie fraternité chrétienne ».

 

A la bibliothèque de l’université de Sheffield, Chris et Rob trouvent enfin un commentaire  de Elaine Pagels, spécialiste respectée du gnosticisme : « … l’enseignement orthodoxe sur la résurrection ... légitima une hiérarchie de personnes au travers de l’autorité desquelles toutes les autres devaient approcher Dieu. L’enseignement gnostique détruisait cet ordre. Il prétendait offrir à tout initié un moyen d’accès direct à Dieu dont les prêtres et les évêques eux-mêmes n’avaient peut-être pas connaissance. »(« The Gnostic Gospels »)

 

(p 70) La soif individuelle de connaissance sape l’autorité de l’Église « orthodoxe » et le groupe de chrétiens gnostiques est dénoncé comme hérétique pour des raisons politiques.

Ainsi, le concept de « gnose » - connaissance - s’oppose au concept de « foi ».

 

(p 70-72) Le rituel du 3ème degré maçonnique est très marqué par la « résurrection vivante » associée au récit d’un « meurtre... ». Les Evangiles gnostiques font aussi bien des références à la « résurrection vivante », mais Chris et Rob font d’autres rapprochements… on peut se reporter au livre.

 

(p 73) Les Evangiles gnostiques « renvoient de forts échos du rituel maçonnique ». Encouragés par ces découvertes, Chris et Rob décident d’approfondir leur connaissance de l’Eglise chrétienne primitive et considèrent « le caractère unique des affirmations de Jésus lui-même ».

V. Jésus-Christ  : homme, dieu, mythe ou franc-maçon  ?

 

Un enfantement virginal parmi d’autres

 

(p 74-76) « Les grandes lignes de l’histoire du Christ,… de son enfantement par une vierge dans un cadre humble jusqu’à sa mort sacrificielle pour sauver son peuple, … sont aussi anciennes que l’homme. … Il ne s’agit pas ici de ressemblance [4], mais d’une totale  « interchangeabilité » entre … « les figures religieuses majeures de nombreuses cultures ». Parmi ces figures, Gautama Bouddha,  …, Krishna, Zoroastre, Mithra, toutes antérieures au Christ (L’ouvrage donne plus de détails).

- L’histoire de Mithra, culte populaire dans l’Empire romain, est si proche de celle de Jésus, que les Pères de l’« orthodoxie » l’identifient comme l’œuvre du démon voulant parodier l’histoire du Christ. Le « mithraisme » est une ramification syrienne du culte perse  plus  ancien de Zoroastre ; il arrive en 67 avJC dans le monde romain. Sa doctrine inclut le baptême, un repas sacramentel, une croyance en l’immortalité, un dieu sauveur qui meurt et ressuscite pour servir de médiateur entre l’homme et Dieu, une résurrection, un jugement dernier, enfin un paradis et un enfer. Des bougies, de l’encens et des cloches sont utilisés dans les cérémonies. Les fidèles reconnaissent la divinité de l’empereur et sont tolérants vis-à-vis des autres cultes ; ils sont finalement absorbés par les chrétiens beaucoup moins tolérants.

 

(p 77) Le nom de « Jésus » vient de l’hébreu. L’adjonction du titre « Christ » est une traduction grecque de « messie »(messiah ou  mâshîah), terme hébreu/araméen signifiant « celui qui deviendra le roi légitime des juifs », loin du sens de « sauveur par la rédemption des péchés ».

** [Yehoshua signifie Yahvé sauve. « Jésus » est une forme grecque de Josué (Cf. Le Grand Dictionnaire de la Bilble)]

 

(p 78) Norman Cohen (Cf. « Cosmos, Chaos and the World to come ») décrit la situation quand il parle du messie :

« Il sera, tout au plus un grand chef militaire et un sage et juste dirigeant, guidé par Yahvé et mandaté par lui pour gouverner son peuple en Judée.

L’idée d’un sauveur transcendant à forme humaine, si importante dans le zoroastrisme et si centrale dans le christianisme, est totalement inconnue de la Bible hébraïque. »

 

(p 79-81) La Bible hébraïque précède l’’A.T., connu sous le nom de « Septante » [5] ou « LXX ». La bible hébraïque a été traduite en grec au IIIème s. avJC. 22 livres constitueraient le cœur de l’A.T. (Tanakh) [6] ; ils auraient été opportunément élargis par des écrivains chrétiens primitifs pour créer un A.T. « gonflé » avec les livres d’Esdras, de Judith et de Tobie, les deux Maccabées, le livre de la Sagesse, l’Ecclésiastique, Baruch, la prière de Manassé, et, à l’intérieur du livre de Daniel, le Cantique des Trois Jeunes Gens, l’histoire de Suzanne, et Bel et le Serpent. Les personnes qui auraient « bricolé  l’A.T. avec légèreté »  seraient aussi celles qui auraient assemblé le N.T. .

 

(p 81-82) A l’époque du Christ Jésus et de l’occupation de la Judée par les romains, « la politique » est « une matière théologique sérieuse », car la stabilité nationale dépend du jugement de Dieu. Mais nulle part dans l’A.T. il n’est prophétisé la venue d’un sauveur du monde. Les Juifs attendent l’émergence d’un chef qui sera un roi terrestre (un « sauveur » qui les libère de l’occupant romaine) sur le modèle de David. L’Eglise reconnaîtrait que les utilisations chrétienne et juive du terme « messie » n’ont rien en commun. Elle ne devrait donc pas utiliser l’A.T. comme source prouvant la venue de « son Christ ».

- La conception virginale de Jésus est un autre problème pour le courant « orthodoxe » chrétien. La conception issue de l’union dieu/femme est une condition indispensable dans les cultures moyen-orientales anciennes pour tous les dieux-hommes. La justification chrétienne est que Jésus lui-même s’attribue le titre de « Fils de Dieu », mais c’est un ancien titre dont hérite tout prétendant à la royauté. Depuis une époque antérieure aux pharaons, tous les rois ont fondé leur droit à régner sur le fait qu’ils descendent des dieux.

- (p 83) Le procès du Christ est un autre point embarrassant pour l’église « orthodoxe ». « Barabbas le meurtrier », aurait été libéré à la place du Christ lors de son procès. Cependant,  « Barabbas » signifie le fils du « père » [7],  en référence très probable à dieu le « Père ».

- Les premiers manuscrits de l’évangile de Matthieu (chapitre 27 verset 16) utilisent la désignation sous la forme complète : « Jésus Barabbas ». L’individu dont la foule demande la libération serait connu, comme le rapporterait l’Evangile, sous le nom de « Jésus fils de Dieu ». La première partie du nom est supprimée ultérieurement, ce qui permettrait d’éviter des questions gênantes pour l’Eglise. Depuis, il est accrédité que la foule a fait crucifier le Christ plutôt qu’un criminel, vilenie qui serait la cause de 2000 ans d’antisémitisme.

 

(p 84-86) Les Evangiles (N.T.) établissent que cet autre « fils de Dieu » est un rebelle et fanatique juif accusé de meurtre au cours d’une insurrection, accusation semblable à celle portée contre Jésus (Peake’s Commentary on the Bible). Ces similitudes font qu’il est difficile de savoir lequel est libéré.

 

(p 85-86) Considérant l’occupation romaine et la montée du nationalisme en Judée, Chris et Rob ont « une » [et non pas « deux » (Note du rédacteur)] hypothèse sur « la situation étrange rapportée par le N.T. ».

« Deux messies rivaux » ont pu émerger au sommet de leur popularité et être appelés Jésus car c’est le qualificatif donné au sauveur du peuple juif. Afin d’endiguer l’agitation, ces personnages messianiques sont arrêtés, peut-être l’un sous le nom de « Jésus roi des Juifs » et l’autre « Jésus fils de Dieu ». La situation politique devient explosive et Ponce Pilate laisse le choix à la foule pour libérer le « messie royal » ou le « messie sacerdotal ». Cette émergence simultanée de deux messies s’expliquerait peut-être par … l’obligation traditionnelle d’avoir deux messies œuvrant pour la victoire de Yahvé et de son peuple : un « messie royal » de la tribu de Juda, la lignée de David, serait rejoint par un « messie sacerdotal » de la tribu de Lévi. Les deux messies sont arrêtés et accusés d’appeler à l’insurrection. Le Jésus de la lignée royale meurt sur la croix, l’autre est libéré.

- (p 87) Chris et Rob posent la question : « Qui est qui ? ». Selon la croyance « orthodoxe », Jésus est le fils de Dieu. Mais Jésus, né de Marie, prétend être « messie » car issu de la lignée royale de David, cette ascendance étant fondée sur la généalogie de Joseph époux de Marie (premiers versets du N.T.). Cependant, Joseph n’est pas le père de Jésus qui ne peut donc être un messie royal. Sa mère est connue comme une parente de Jean le Baptiste qui est un lévite. Jésus doit donc bien avoir un peu de sang lévite lui-même. Ce ne serait donc pas lui qui serait mort sur la croix. Il y aurait un « vice évident  dans l’histoire chrétienne du messie ». Selon Chris et Rob, la situation réelle deviendra claire « après la résolution d’une énigme maçonnique plus profonde... ».

 

Les principaux groupes de Jérusalem (au Ier siècle) - Saducéens, pharisiens et esséniens -

 

(p 88) Les sadducéens constituent la bureaucratie sacerdotale et aristocratique de Jérusalem. On les appellerait maintenant les « collabos » de l’occupant romain. Ils ne sont « probablement pas très différents  des classes dirigeantes dans la plupart des pays à quelque époque que ce soit ».

(p 88-89) Les pharisiensne sont pas des prêtres mais se vouent à l’application de la Loi « en permanence, et dans tous les événements de la vie ». Ce sont eux qui donnent « les repères du judaïsme orthodoxe moderne ». C’est ainsi qu’aujourd’hui, parmi toutes les prescriptions de la Torah, le livre de la Loi juive, « l’allumage de feux »  est interdit le jour du sabbat.

 

(p 89-91) Les esséniens 

- « On ne peut plus aujourd’hui douter que les auteurs des manuscrits de la Mer Morte que nous appelons… la communauté de Qumran, sont des esséniens ». Ces écrits disent qu’on appartient à la communauté par un engagement individuel, et non par la naissance ; le fondateur sacerdotal désigné  comme le « Maître de Justice » est l’intermédiaire par lequel est établie une « nouvelle alliance », forme ultime de la parfaite union entre le peuple d’Israël et son Dieu. Mais cette alliance est réservée à la seule communauté qui respecte infailliblement les 613 commandements de la Loi. 

- « Les manuscrits de la Mer Morte décrivent un groupe ayant les mêmes conceptions du monde, la même terminologie particulière et précisément les mêmes croyances eschatologiques (attente de l’apocalypse [8]...) que l’Eglise de Jérusalem ».

- Le professeur Robert Eisenman démontre que, vers les 4ème-5ème décennies du Ier s., le chef de la communauté de Qumran est Jacques le Juste, frère de Jésus, que l’Eglise accepte comme 1er évêque de Jérusalem (ce qui est aussi confirmé par le professeur Phillip Davies). En fait, pendant les trois dernières décennies de son existence, la communauté de Qumran était l’Eglise de Jérusalem. Ainsi,...

… le vocabulaire qumranien pénètre le monde chrétien qui n’en comprend pas le sens.

- (p 92) George Wesley Buchanan observe :

« Quand on rapporte que Jésus a dit – Mon royaume n’est pas de ce monde – (Evangile de Jean 18, 36), il ne veut pas dire qu’il se trouvait dans le ciel. Dans l’Evangile de Jean, tous les individus sont divisés en deux groupes : 1/ Ceux du monde et,  2/ Ceux qui ne sont pas du monde. Ceux qui ne sont pas de ce monde incluaient Jésus et ses fidèles qui croyaient en lui. Ils vivaient sur terre. Ils n’étaient pas dans le ciel, mais ils n’étaient pas païens. Ils appartenaient à l’- Eglise - en contraste avec le - monde - . Le - monde - incluait tous les païens et ceux qui refusaient de croire en lui. » (Jésus : The King and His Kindom)

- (p 93) Le mot araméen  rendu en grec avec le sens de « royaume » signifie plus précisément « la terre d’Israêl gouvernée selon la loi mosaïque »(Loi reçue par Moïse). La référence à « la venue du Royaume des cieux » signifie que « le temps est proche où nous renverrons les occupants étrangers… hors de Judée et où nous reviendrons à une stricte observance des lois juives [9] ».

Quand les termes « Royaume des Cieux » et « Royaume de Dieu » sont adoptés par les chrétiens, ils y voient béatement un paradis où les bons se rendent après leur mort...

 

Le témoignage incontournable des manuscrits de la Mer Morte - Qumran -

 

(p 93-95) L’interprétation des manuscrits est dirigée par un groupe catholique. Les chercheurs indépendants (John Allegro, Edmund Wilson, ...) auraient des difficultés d’accès aux documents ; ils perçoivent de la part des chercheurs catholiques une volonté de séparer la communauté de Qumran du christianisme primitif, en dépit des évidences d’identité. Le père de Vaux soutient que « la communauté de Qumran est totalement différente des chrétiens primitifs » et que, Jean-Baptiste, « si proche des enseignements de la communauté », n’est qu’un « précurseur du christianisme ». Mais, « comme le N.T. montre que Jean-Baptiste » est « un personnage central  dans  la formation du ministère de Jésus, une telle connexion estdifficile à remettre en cause ».  En fait, le père de Vaux et son équipe déformeraient les faits pour prouver que la communauté de Qumran et l’Eglise hiérosolymite [10]  ne sont pas reliées. « Cette idée est aujourd’hui obsolète ».

 

(p 95-96) La petite communauté de qumran [11]est très hiérarchisée. Le Gardien ou Grand Maître est tout en haut ; parmi les êtres « inférieurs », se trouvent les hommes mariés, ou pire,... les femmes. L’appartenance à la communauté commence par « un large cercle extérieur » jusqu’à un « sanctum intérieur ». L’initiation aux plus hauts échelons réclame des vœux de secret qui incluent des menaces de châtiments terribles et réels en cas de trahison. Les qumraniens portent des robes blanches, prononcent des vœux de pauvreté et  posséderaient des connaissances secrètes. Tel est le groupe révolutionnaire auquel Jésus appartiendrait, au cœur de la révolte juive qui finalement entraîne une nouvelle fois la destruction de Jérusalem et de son Temple.

*

*    *

(p 96) Quand les Templiers fouillent les ruines du Temple d’Hérode, ils ne peuvent trouver que ce qui aurait été caché entre les 1ères années du Ier siècle et l’an 70, date de destruction du Temple.

Le Rouleau de cuivre, effectivement gravé sur des feuilles de cuivre et trouvé à  Qumran, raconte comment la communauté dissimule ses trésors et ses écrits sous le Temple avant 70, ce que les Templiers auraient découvert. Si la communauté de Qumran et l’Eglise de Jérusalem forment une même entité, les Templiers auraient trouvé des documents chrétiens les plus purs possibles, bien plus importants que les Evangiles synoptiques.

 

(p 97) Les esséniens de Qumran, les chevaliers templiers et la F.M. se retrouvent dans la reconstruction mystique et physique du Temple du roi Salomon. Ce n’est pas une coïncidence ni une manipulation, car « la Grande Loge d’Angleterre et ses enseignements relatifs à la construction d’un Temple… précèdent de plus de 200 ans la découverte des manuscrits de la mer Morte ».

(p 97-98) Le christianisme gnostique, le Nouveau Testament et la F.M. font référence à des « pierres d’angle » qu’on retrouve dans les textes qumraniens. Eisenman et Wise font entre autres cette remarque à propos des liens entre les manuscrits et le christianisme (Cf. texte p 97).

Outre la « pierre d’angle », « l’utilisation du « concept de fondation a des accents familiers ».

 

La famille de Jésus

 

(p 98-99) L’Eglise rechigne à débattre sur le fait que Jésus avait des frères et probablement des sœurs. Pourtant, leur existence est quasi-universellement admise, et depuis longtemps. Ya’acov (Jacob ou encore Jacques dans les versions grecques de la Bible), jeune frère de Jésus, lui survit d’environ 30 ans et sera « responsable de la préservation de ses enseignements authentiques pour qu’ils puissent triompher au milieu de circonstances incroyables ».

 

La naissance d’une nouvelle religion - L’Empereur Constantin -

 

(p 100-101) L’Eglise Primitive de Jérusam est balayée par la guerre contre Rome. A partir de 70, le christianisme s’éloigne de ses origines juives. A Rome, la légende de Romulus et Rémus est reprise avec « deux nouveaux dieux inférieurs… St Pierre et Paul ». L’ « anniversaire » du dieu solaire Sol tombe le 25 décembre et on décide que ce sera aussi le jour de la naissance de Jésus. Le sabbat est déplacé du samedi au jour du dieu-soleil, le dimanche (en anglais sunday, le jour du soleil). Le symbole du soleil se retrouve sur les têtes des représentations de divinités ou de saints sous la forme du halo ou auréole. Pour les citoyens de l’empire romain, la nouvelle religion est « familière et rassurante » ; ils peuvent même demander de l’aideà un Dieu maintenant unique. Le christianisme devient «  un culte de rituels plutôt que d’idées » et « le contrôle politique » prend « le dessus…  ».

(p101-103) Le christianisme fournit à Rome le moyen d’établir une puissance politique sans équivalent, fondée sur des masses peu éduquées qui se voient offrir une meilleure vie après la mort si elles respectent les commandements de l’Eglise. Thomas Hobbes, philosophe et penseur politique du XVIIème exprime la situation :

« La papauté n’est rien d’autre que le fantôme de l’Empire romain défunt, sur la tombe duquel elle trône ».(Thomas Hobbes, Léviathan)

- L’Empire romain est en déclin et se fragmente. Constantin veut reprendre le contrôle. Après l’élimination de son rival Licinius, empereur  de la « partie orientale », il devient l’unique empereur avec le total soutien du culte du Christ, de plus en plus influent. Constantin sent probablement que ce culte doit se développer encore pour maintenir l’ordre et la cohésion, car trop de religions sont encore actives, même dans son armée ; les chrétiens se disputent entre eux, menaçant d’éclater en différents cultes. C’est pourquoi Constantin réunit le premier Concile international des chrétiens, le 20 mai 325 à Nicée(aujourd’hui Iznik en Turquie) pour établir une seule conception officielle du culte chrétien et de leur prophète juif Jésus-Christ. Il fait venir  « des chefs de l’Eglise  de tous les coins de l’ancien monde... ». Les chrétien sont de loin la secte la plus voyante de l’empire et le concile se transforme en parlement du fait du nouvel empire unifié. L’évènement est superbement mis en scène ; Constantin siège au centre avec les évêques autour de lui ; il imprègne de son autorité toutes les discussions et « se positionne comme le Christ - présent - avec ses disciples autour de lui ».

 

(p 104) Constantin s’intéresse principalement au Dieu des chrétiens  qu’il voit comme une manifestation de son propre dieu solaire [12], et à la figure de Jésus-Christ qu’il voit comme un messie juif, exactement comme lui-même serait dans son esprit, le « messie impérial ». Le roi juif a échoué, Constantin réussit…

 

(p 104-106) Le résultat du concile est le « credo de Nicée » qui cherche à réconcilier les divergences  entre les factions et à éviter les « gouffres doctrinaux sur le point de séparer l’Eglise d’Orient et l’Eglise d’Occident ». Arius, un prêtre d’Alexandrie et Athanase un autre alexandrin s’opposent sur la « divinité de Jésus ». Après un vote, Arius perd et son nom est associé à l’ « hérésie arienne ».

 

(p 106) L’hérésie [13] devient tout ce qui n’est pas conforme à ce que dit l’empereur ; elle est considérée comme l’œuvre du diable (celui qui crée la division). De nombreuses Ecritures sont mises hors la loi ; elles sont dissociées des croyances chrétiennes avec l’étiquette « gnostique ».

 

(p 107-108) Constantin accomplit un travail phénoménal pour s’emparer de la théologie juive. Il est l’architecte de l’Eglise, mais ne devient jamais chrétien. L’impératrice Hélène, sa mère, vraisemblablement convertie, fait identifier et repérer tous les sites saints par une église ou un sanctuaire ; la recherche s’étend aux objets saints. Tout semble avoir été « retrouvé »… 300 ans après les évènements et 250 ans après la destruction de Jérusalem. Chris et Rob ne peuvent s’empêcher de penser que Hélène a trouvé ce qu’elle voulait trouver. Quand la famille impériale voit la valeur pratique du christianisme, elle s’intègre dans la célébration publique des légendes du nouveau culte.

 

Vérité dans les hérésies

 

(p 108-109) L’Eglise romaine primitive détruit tout ce qui ne suit pas son dogme au point que, jusque vers le milieu du XXème s., on ne sait presque rien de Jésus-Christ, l’ « homme » qui est le personnage central de la principale religion du monde occidental.

Flavius Josèphe, l’historien des juifs du Ier siècle, ne mentionne apparemment pas Jésus-Christ (sauf dans le Josèphe slavoniqe récemment découvert, à voir plus loin…). La presque totale absence de référence à Jésus serait « due aux ciseaux des censeurs » car l’Eglise romanisée supprime toute preuve qui représente « son Sauveur » comme un mortel et non comme un dieu.

Les chrétiens auraient brûlé la bibliothèque d’Alexandrie en Egypte parce qu’elle renfermait quantité d’informations sur la véritable Eglise de Jérusalem. La plus grande collection de textes anciens au monde a été ainsi anéantie. Néanmoins, toute trace ne pouvait disparaître, d’où l’importance des Evangiles Gnostiques et des manuscrits de la Mer Morte, et même des écrits des Pères fondateurs de l’Eglise officielle qui jettent une lumière... sur ce qu’ils cherchent à détruire.

 

(p 109-113) Certains ouvrages échappent aux censeurs.

-  Chris et Rob citent Clément d’Alexandrie, principal penseur chrétien du IIème s., considéré cependant comme plutôt gnostique. On se reporte à une de ses lettres (reproduite pages 109 à 112) où Chris et Rob trouvent la référence à un Evangile et à une cérémonie secrets, cérémonie dirigée par Jésus lui-même. Peu de doutes subsistent sur cette lettre par la ressemblance entre les références au « jeune homme nu à l’exception d’un drap de lin » et l’incident au moment de l’arrestation de Jésus à Gethsémani que décrit Marc dans son Evangile (14, 51-52) :

« Un jeune homme le suivait, n’ayant pour tout vêtement qu’un drap de lin autour de son corps nu. Et on s’empara de lui. Mais lui, laissa tomber le drap, s’enfuit nu ».

-  (p 113-114) Au vu de cette lettre, Chris et Rob consultent d’autres écrits de Clément dont : « Les Mystères de la foi à ne pas divulguer à tous ». Un passage suggère l’existence d’une tradition secrète en partie présente dans le N.T. ; loin des « paraboles évidentes », ils considèrent « les parties les plus étranges de l’histoire de Jésus-Christ… prises au pied de la lettre par les chrétiens modernes » : la transformation par Jésus-Christ de l’eau en vin, la résurrection des morts,… « Derrière les actes impossibles évoqués, y aurait-il un message crypté ? »

-  (p 114-116) Dans une œuvre attribuée à Hippolyte, un autre chrétien du IIème s., « La Réfutation de toutes les hérésies », Chris et Rob découvrent des récits relatifs aux « naasséniens », une secte hérétique dont les croyances remonteraient à Jacques, le frère du Seigneur. Le texte reproduit page 115 fait référence aux plus anciens mystères de l’humanité détenus par les Egyptiens (après les Phrygiens). Le terme « naasséniens » serait une autre forme de « nazôréens », les fidèles originels de Jésus qui constituent l’Eglise de Jérusalem. Le mode de vie de cette « secte » s’accorde sur bien des points avec celui de la communauté de Qumran.

Le passage cité page 115 serait de caractère nettement maçonnique. Pour identifier une connexion il faudra découvrir le degré de « Royal Arch »(Chevalier de l’Arche Royale)...

 

Un lien positif entre Jésus et les templiers

 

(p 116-117) Originellement, Jésus et ses fidèles sont appelés « nazôréens » (ou nazaréens). Jésus se voit donner ce qualificatif dans Matthieu (2, 23) : « Il vint s’établir dans une ville appelée Nazareth ; pour que s’accomplît l’oracle des prophètes :  il sera appelé Nazôréen. »

Ceci est unpassage sans doute ajouté à une date ultérieure, car Jésus est-il obligé, suivant l’oracle de prophètes disparus, d’aller à Nazareth, ville dont aucune source ne donnerait l’existence au Ier siècle, notamment les registres très précis de l’empire romain ? Etant « appelé Nazôréen », Jésus est désigné comme un membre de la secte nazôréenne et non comme issu de la ville « de Nazareth », affirmation du N.T..

 

(p 117-119) Lors d’une plongée dans la Mer Rouge, Chris apprend que l’endroit où il vient de rencontrer tant de zooplancton et de poissons (suite à l’éclosion annuelle de spores du corail) s’appelle  « Ras Nasrani », « Ras » signifiant « tête » ou « pointe » et « Nasrani »... « une grande quantité de petits poissons ». Peu après, au monastère de Ste Catherine, Chris apprend que « nasrani » est  « le mot arabe normal désignant les fidèles du grand prophète appelé Jésus ».

 

  (p 119) Le terme « nasrani » est-il en rapport avec le « pêcheur d’hommes »,

« qualificatif » donné à Jésus par l’Eglise ? … ou avec l’ancienne association

du prêtre et du poisson ? … ou encore avec les fréquentes ablutions des

esséniens ? Les nazôréens marquent leurs lieux sacrés avec deux arcs qui

forment le célèbre signe du poisson, et le symbole de l’organisation  est

originellement un poisson, pas une croix. Pierre et Jean, peut-être des membres de haut rang de la secte nazôréenne auraient été appelés « pêcheurs... à cause de leur activité de recrutement ».

 

(p 120) La communauté de Qumran est dans le secteur de la Mer Morte, mer qui n’a « pas vraiment de poissons », ce qui rend l’hypothèse de Chris et Rob très plausible. Le N.T. aurait déplacé l’origine de ces « pêcheurs » vers la mer poissonneuse de Galilée (lac de Tibériade), ce qui est prosaïquement cohérent.

Ultérieurement, des chercheurs et spécialistes (Epiphane, Lidzbarski,…) montreront que l’adjectif grec « nazôraios » est utilisé très tôt par les étrangers pour désigner ceux qui finiront par être connus comme des « chrétiens ». Jésus serait un simple membre de la secte, plutôt qu’un fondateur.

 

Conclusions de Chris et Rob :Jésus ne vient pas de la ville de Nazareth. Il appartient à la secte des nazôréens qui se considèrent certainement comme des « poissons ».

 

( p120-122) Chris et Rob découvrent que la secte nazôréenne n’aurait pas disparu et survivrait dans le Sud de l’Irak, « comme une partie de la plus grande secte mandéenne ». Leur héritage religieux remonterait à Yahia Yuhana, connu sous le nom de Jean-Baptiste ! Arkon Daraul écrit  : « Les mandéens, petite mais opiniâtre communauté demeurant en Irak, suivent une ancienne forme de gnosticisme et pratiquent l’initiation, l’extase et quelques rituels qui, a-t-on dit, ressemblent à ceux des francs-maçons ».(Secret Societies)

Aujourd’hui, les mandéens appelleraient leurs prêtres « nazôréens » . Leur nom découle du mot « manda » ou « connaissance secrète ». Ils utilisent une poignée de main rituelle appelée « kushta » = « rectitude, exécution de choses justes ». Quand leurs initiés sont rituellement morts, ils récitent une prière silencieuse. « De la même manière, les mots les plus secrets de la maçonnerie sont... murmurés dans l’oreille d’un candidat Maître maçon quand il se relève de la tombe... ». Selon les mandéens, Jésus aurait trahi les secrets qui lui auraient été confiés...

 

L’étoile des mandéens - Merica -

 

(p 122-123) Selon Flavius Josèphe, les esséniens croient que les bonnes âmes habitent au-delà de l’océan, une terre idyllique vers l’Ouest, parfois vers le Nord, croyance partagée par de nombreuses cultures, des juifs aux grecs et aux celtes. Les mandéens croient que les habitants de cette terre lointaine sont si purs que les yeux mortels ne peuvent les voir. Cet endroit serait marqué par une étoile, « Merica »,de l’autre côté de l’océan. Serait-ce A-Merica ? L’étoile du matin est importante pour les nazôréens et, l’étoile du soir ou étoile de l’Ouest est le même corps céleste, la planète Vénus. Nous verrons que les Etats Unis d’Amérique seront créés sur des principes maçonniques…

 

(p 123) L’étoile du matin est celle vers laquelle tout Maître maçon qui vient d’être « relevé » doit tourner les yeux. Dans le rituel de clôture de la tenue, le V. M. interroge les 1er et 2nd Surveillants :

- Frère 1er Surveillant, où dirigez-vous vos pas ?

- Vers l ‘occident, Vénérable Maître.

- Frère 2nd Surveillant, pourquoi quittez-vous l’orient pour aller vers l’occident ?

- En quête de ce qui fut perdu, Vénérable Maître.

- Frère 1er Surveillant, qu’est-ce qui fut perdu ?

- Les secrets authentiques d’un Maître maçon, Vénérable Maître.

Ces « connexions » peuvent être des « coïncidences », mais cela fait beaucoup de coïncidences.

 

L’étoile de l’Amérique

 

(p 124-125) Les mandéens sont les descendants directs des nazôréens, le même groupe que les Qumraniens. La terre mystique sise sous l’étoile « Merica » pourrait bien avoir été mentionnée dans les écrits secrets que les Qumraniens enterrent sous le temple d’Hérode. Ces manuscrits que les Templiers auraient trouvés, ont pu les informer de l’existence d’un pays merveilleux, de l’autre côté de l’océan. Les templiers ont-ils été « en quête d’une terre sise sous l’étoile du soir... Mérica ? » [14]

- Les navires templiers sont construits pour résister à toutes sortes de conditions, y compris les tempêtes du Golfe de Gascogne. Les techniques de navigation  utilisant boussole, compas et cartes astrologiques, sont « loin d’être rudimentaires ». Si les templiers ont connaissance du pays de l’étoile Mérica, ils sont aussi motivés pour trouver le Nouveau Monde et quitter l’Ancien afin de survivre quand leur Ordre est dénoncé comme hérétique en 1307. Arborant leur étendard de combat naval (un crâne et des os croisés), ils auraient trouvé le Nouveau Monde 185 ans avant Colomb. Reste à trouver les preuves directes de cette idée qui a beaucoup de signification.

 

(p 126-127) Continuant les recherches, Chris et Rob se rendent en Ecosse, au village de Roslin et à la chapelle de Rosslyn, quelques miles au Sud d’Edimbourg. Lors de visites précédentes dans la région, Chris et Rob avaient constaté la présence de nombreuses tombes templières et maçonniques ; ce pays a été important pour le développement de la F.M..

La chapelle de Rosslynest liée à l’histoire de la famille Sinclair. Elle a été réalisée en 1486 par William Sinclair. « Tout l’édifice est décoré intérieurement de motifs à significations maçonniques… et botaniques » ; parmi les plantes figurées, on trouve des cactus aloès et des épis de maïs. Ces plantes du Nouveau Monde  sont supposées inconnues à l’époque. Même si Colomb avait trouvé  ces végétaux lors de son premier voyage entre 1492 et 1494, la chapelle de Rosslyn avait été achevée six ans plus tôt.

 

(p 129) Les décors intérieurs de la chapelle de Rosslyn sont très chargés, avec de  nombreuses manifestations de l’ « homme vert », le personnage celtique symbole de fertilité, noyées dans la « végétation » des motifs botaniques. La chapelle de Rosslyn est un endroit remarquable et magique. Elle relie le christianisme à l’ancien folklore celtique et à la F.M. templière.

*

*      *

 

(p 129-130) Selon Chris et Rob, il s’agit maintenant de comprendre les nazôréens en  remontant aussi loin que possible dans le temps pour découvrir où [et comment (note du rédacteur)]  les éléments de la religion juive étaient initialement apparus. De plus, même si les rituels de la F.M. ont pu avoir été inventés par les qumraniens, Chris et Rob pensent qu’ils sont  plus anciens.

 

 

Nous renvoyons nos lecteurs à la chronologie  page 576 de l'ouvrage.

Renvois aux notes complémentaires (histoire, étymologies,…) numérotés  de [1] à [14]

 

[1]  (p 9-10)  [1.570 avJC... : Datations « avant ou après Jésus Christ », « avant ou après notre ère » ?

Chris et Rob se réfèrent systématiquement à « … notre ère ». La chronologie qu’ils donnent en dernières page indique la naissance de J.C. en l’an 6 avant notre ère. Mais « rien ne permet de dater et de localiser avec précision la naissance de Jésus qui n’est évoquée que dans les deux seuls évangiles de Luc et de Matthieu. Pour eux, Jésus est né sous Hérode, mort quatre ans avant le début de l’ère chrétienne, en 750 selon le calendrier romain (depuis la fondation de Rome). Mais à partir de là, les repères se brouillent. Selon Luc – et lui seul -, la naissance de Jésus a lieu lors d’un déplacement de ses parents à Bethléem - dont Joseph son père, est originaire – pour cause de recensement ordonné par Quirinius, gouverneur de Syrie. Or depuis l’historien Flavius Josèphe (Ier siècle de notre ère), on sait que le recensement  a eu lieu en l’an 6 ou 7 … après le début de l’ère chrétienne !

Jésus est-il né en l’an 4 avant… Jésus Christ ou en l’an 6 ou 7  après lui ? La première hypothèse est de loin la plus fiable, car la référence à Hérode figure chez les deux Evangélistes. La seconde reste cependant troublante. Si l’on en croit le récit de Matthieu, le roi Hérode a appris par des mages la naissance d’un nouveau roi des juifs et aurait fait massacrer tous les petits garçons âgés de moins de 2 ans. Hélas les historiens ne disposent d’aucune trace écrite confirmant à cette date, sous un règne pourtant familier d’actes de cruauté, la réalité de massacres d’enfants à Bethléem » (Henri Tinco – Le monde des Religions nov. déc. 2019).

Pour ces notes de lecture, la datation « avJC » ou « apJC a été adoptée dans un but de simplification.]

 

[2] (p 35-36)[résurrection, du verbe ressusciter qui vient du latin resuscitare - « réveiller » mais aussi « relever » (Dict. Etymologique de la langue française). La résurrection évoquée n’est pas celle du Dogme catholique, mais le fait de renaître en tant qu’initié, par exemple comme F.°.M.°. ou comme membre de la communauté essénienne dont Jésus est vraisemblablement issu. Dans une cérémonie maçonnique, l’initié est « relevé » quand il devient Maître Maçon. La cérémonie du relèvement est emblématique de l’« Art Royal », autre nom de la F.°.M.°..]

 

[3](p 42-43) [Le Temple … : « L’ESPACE SACRE. LE TEMPLE ET LE CIEL – Le mot temple est un terme astronomique. Il vient du latin -templum - qui signifie cercle d’observation. L’évolution de la langue en fit l’édifice sacré où se pratiquait l’observation du ciel, puis un lieu de culte. Son rôle était de relier l’homme au ciel. Il était donc symboliquement construit à l’image du ciel, comme l’affirme au XIIIème s. avJC l’inscription placée sur le parvis du temple de Ramsès II : - ce temple est à l’image du ciel en toute ses dispositions - ... »

(Les Cahiers de la Franc-Maçonnerie - FRANC-MACONNERIE ET ASTROLOGIE (p 31-32) – Ed. Oxus 2014)]

 

[4] (p 74-76) [Un enfantement virginal parmi d’autres… Il ne s’agit pas ici de ressemblance :

Pour la « ressemblance », rappelons ici le mythe d’Isis et d’Osiris : « A la Basse Epoque (1069-332 av. JC)Comme la figure rédemptrice du dieu égyptien (Osiris) dominait le monde antique, on se mit à honorer Isis comme Vierge primordiale, et leur fils - Horus l’Enfant - comme le Sauveur du monde. » - « Osiris » Flammarion 2007 par Bojana Mojsov, égyptologue - (Note du rédacteur)]

 

[5] (p 79-81) [« Septante » ou « Soixante-dix », parce que la légende veut que soixante-dix savants soient venus de Jérusalem à Alexandrie et auraient travaillé indépendamment pour produire des traductions identiques. En réalité, ces traductions s’échelonnent sur plus d’un siècle.]

 

[6] (p 79-81) [« Tanakh » : La Bible hébraïque ou Tanakh se compose de 24 livres divisés en  3 parties : La Torah ou Loi, les Prophètes et les Ecrits. Elle aurait été mise en forme entre les VIII et VIIème s. avJC ; les derniers écrits dateraient du IVème s. avJC après le retour des exilés de Babylone. Le texte définitif est élaboré entre 70 et 110 apJC. Elle a été traduite en grec au IIIème s. avJC pour prendre le nom de Septante. Au Ier et IIème s. apJC, la Bible chrétienne ou Vulgate est organisée en deux parties : l’A.T. et le N.T. traduits en latin par St Jérôme au Vème s.. Elle est officialisée au Concile de Trente en 1546 (Note du rédacteur d’après le site du Service Biblique Evangile et Vie – SBEV -)]

 

[7] (p 83) [« Barabbas » signifie le fils du « père » : Le Petit Robert des Noms Propre donne aussi cette étymologie araméenne : « fils (bar) du père (abba) ». Pour Le Grand Dictionnaire  de la Bible (œcuménique), « Barrabas » est un nom patronymique : « fils de Abba »]

 

[8](p 89-91)[« … les... croyances eschatologiques (attente de l’apocalypse) »

apocalypse : Au sens moderne, c. à d. « fin du monde » (ou fin d’un monde), et non au sens grec traditionnel de « révélation »]

 

[9] (p 93) [«... une stricte observance des lois juives » :

Pour les religieux, Yahvé a abandonné son peuple dans les malheurs parce que la Loi de Moïse n’est pas respectée.]

 

[10] (p 93-95) [ Eglise hiérosolymite :

Eglise hiérosolymite ou Primitive de Jérusalem.  

- Hiérosolymite vient de «  hierosoluma », nom grec de Jérusalem dans le N.T. ; il signifie « originaire de Jérusalem ».

- Parmi les étymologies possibles du nom de Jérusalem, on trouve le terme assyrien de « urusalim » avec « uru » = « fondation » et « salim » référence à la divinité cananéenne « slm » (terme aussi hébraïque) ; le sens du nom serait donc « fondation de Shalem ». L’évolution de la pensée juive aurait fait associer « Shalem » à l’idée de « paix », en hébreu « salom » - Extrait du Grand Dictionnaire de la Bible]

 

[11] (p 95-96) [« La petite communauté de qumran, … peut-être moins de 200 personnes ». Il n’y aurait pas plus de 4000 esséniens au total à l’époque de Jésus]

 

[12] (p 104) [Constantin et son dieu solaire : Il est admis que Constantin est un fidèle du culte du « Sol Invictus » (Soleil Invaincu) dont il est le « grand prêtre. »]

 

[13] (p 106) [hérésie  vient du grec hairesis - « action de choisir, de préférer » - … action qui serait ici contraire à la doctrine issue du concile de Nicée. L’hérésie sera la justification de répressions d’une terrible cruauté qui ne permettent plus de « choisir » ou de « préférer », pas plus dans le domaine temporel que spirituel (Note du rédacteur)]

 

[14] (p 124-125) [« Les templiers ont-ils été « en quête d’une terre sise sous l’étoile du soir... Mérica ? » :

Les trois caravelles de Christophe Colomb  auraient été ornées de la croix pattée des Templiers. Colomb avait épousé la fille d’un ancien Grand Maître de l’Ordre du Christ, qui, au Portugal, avait pris la suite de l’Ordre du Temple. D’autres grands navigateurs comme Vasco de Gamma et Henri le Navigateur étaient eux-mêmes Chevaliers du Christ ; le dernier cité étant  même Grand Maître.]

 

 

 

 

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Published by écossaisdesaintjean - dans MORCEAUX D'ARCHITECTURE
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