Traditionnelle question, souvent posée à contresens, il nous a paru judicieux en publiant cette revue et gérant un site qui rencontre un vif succès, de rappeler quelque vérités sur ce sujet. Le secret maçonnique par nature initiatique, ne se confond pas avec la prudente discrétion de nos assemblées qui sont en rapport direct avec notre histoire.
C’est la première réflexion que nous avons entendue lorsque, la cérémonie de fondation passée, j’annonçais aux agapes notre intention de communiquer avec internet. Bien entendu, il n’est pas question ici de révéler les secrets de la Franc-Maçonnerie dans la mesure ou ceux-ci n’existent que dans le for intérieur de chacun des maçons et que par définition il est incommunicable. Il suffit de fréquenter les bonnes librairies et les rayons de supermarché pour avoir communication des rituels de n’importe quel rite.
La notion de secret maçonnique n’est pas en rapport direct avec l’écrit.
Le secret est incommunicable, car le rite doit se vivre pour en ressentir les effets qui n’ont rien à voir avec l’intelligence dialectique, mais qui au contraire réveille cette fameuse intelligence du cœur, du ressenti, du vécu, qui active en nous des espaces insoupçonnés peu accessibles aux non-initiés. C’est cette quête et ses effets subtils et profonds que l’on appelle « initiation ». Cette initiation se transmet oralement dans un cadre rituelique précis et rigoureux, et dans un lieu spécialement consacré. Elle est transmise par ceux qui l’ont reçue, et met en jeu des facultés sensitives et intuitives souvent endormies dans les replis obscurs de l’être. L’initiation est donc une lumière éclairante.
Les mots écrits, seuls, ne peuvent en aucun cas provoquer les mêmes effets, d’autant que tout écrit reste soumis à la contingence. La verbalisation rituelique dans un cadre consacré dépasse le cadre de la contingence, voire même de la manifestation. Être initié c’est commencer une aventure qui s’analyse comme le début d’un chemin. Ce chemin est sans fin, ce qui compte ce n’est sûrement pas le but qu’on atteindra un jour peut-être, mais c’est le chemin pour ce qu’il est et pour ce qu’on en fait. Ce parcours sur le chemin fait naître en nous un « Nouvel Homme ».
L’initiation maçonnique nous ramène à des rites ancestraux qui ont toujours existé et qui nous relient avec force et puissance à tous les initiés sur le chemin qui nous ont précédés. Chacun de nous à son propre chemin qui est peut-être différent du voisin, mais qui atteint de toute façon le même but : se connaître soi-même pour mieux comprendre l’autre et par cette altérité commencer une œuvre de perfection. C’est ce qu’on appelle « bâtir son temple intérieur ». C’est tout ce que peut vous proposer la Franc-Maçonnerie initiatique et traditionnelle, vous n’y trouverez aucun avantage, ni aucun passe-droit. Vous y passerez du temps en étant assidu au tenues deux fois par mois, car il n’y a pas de maçon sans Loge et pas de Loge sans maçon. On ne devient pas maçon par une simple piqûre du jour au lendemain, c’est un travail permanent qui est en réalité un vrai bonheur.
Découvrir en soi des espaces en jachères qu’il faut mettre en culture, fascine tous ceux qui y sont venus, aussi bien ceux qui venaient chez nous avec de mauvaises raisons que ceux qui étaient animés d’un quête intérieure de nature spirituelle, ou plus simplement ceux qui cherchent à se réaliser. Il s’agit de conquérir de « nouveaux territoires ». Voilà ce qu’il en est du secret maçonnique, secret, car personne n’est en mesure de le divulguer sans le dénaturer. Plus qu’un secret c’est une richesse intérieure que développe l’initié.
Ce trésor si précieux ne peut se voir ni se lire, il se ressent, il se vit.
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