Mon ressenti en Loge:
<<Ce n’est pas en contemplant la lumière que l’on devient lumineux, c’est en portant un regard sur sa propre obscurité. >>
JUNG
Je fus conduite ici, parmi vous mes chers frères et sœur par la recherche de la lumière, de la connaissance. Cela m’a permis d’avoir une ouverture d’esprit encore plus large ; et aussi de comprendre ce qu’est le symbolisme.
Le symbolisme de la sortie des ténèbres et de l’émergence dans la lumière se retrouve dans de nombreuses civilisations pour concrétiser les étapes complémentaires, cycliques, évolutives et néanmoins précaires, des ères sombres et des époques lumineuses.
Dans la Grèce antique et l’Égypte d’Akhenaton, le soleil, source de lumière, est considéré comme l’émanation et l’expression du divin. Les gnostiques comme les néo-platoniciens font du soleil l’incarnation de la lumière divine, de l’illumination spirituelle et de la chaleur des êtres et des choses créés.
Le Livre des morts des Anciens Égyptiens a pour véritable titre, à l'époque de l'Égypte antique, Livre pour Sortir au Jour. Le « jour » en question est celui des vivants, mais aussi de tous principes lumineux s'opposant aux ténèbres, à l'oubli, à l'anéantissement et à la mort. Dans cette perspective, le défunt égyptien cherche à voyager dans la barque du dieu soleil Rê ou Ra et à traverser le royaume d'Osiris (version nocturne du Soleil diurne en cours de régénération).
Pour les pythagoriciens, la lumière participe à l’harmonie de la connaissance. Aussi bien dans les civilisations extrême-orientales, où « l’illumination » est synonyme de la Connaissance, que dans l’Islam, où la lumière est identifiée à l’Esprit, que dans Saint-Jean, pour qui la lumière primordiale s’identifie au Verbe, ou encore chez Saint Paul, qui voit dans (le 5) la manifestation cosmique de la lumière succédant aux ténèbres « l’illumination intérieure de l’esprit et du corps », la lumière, sous ses diverses formes, est le point de départ d’expériences mystiques symbolisant la présence du Divin.
Dans son œuvre majeure, « La Divine Comédie » Dante évoque le mythe du labyrinthe, « la sombre caverne » lieu symbolique de l’initiation totale et représentation du cheminement de l’initié entre le Bien et le Mal, entre l’ombre et la lumière, métaphore de la destinée humaine, qui doit nous conduire, à travers les méandres et les impasses, de la Jérusalem terrestre à la Jérusalem céleste, de l’ombre à la lumière. Prisonnier des ténèbres nous errons dans ce labyrinthe à la recherche de la lumière. Nous sommes des "Thésée" qui doivent affronter le Minotaure de nos faiblesses cachées dans le labyrinthe de notre personnalité pour découvrir, au-delà des illusions, au-delà des apparences, après un long cheminement dans l’obscurité, l’homme nouveau émergeant en pleine clarté.
Ce thème de la lumière est omniprésent dans la mystique juive. En hébreu le mot lumière se dit « or » et la réception de la lumière « Qabbalat ha-or » ou, plus simplement, « qabbala » autrement dit « Kabbale ». Toute la structure de la Kabbale est construite selon un schéma simple qui illustre la tension permanente qui existe entre la « lumière d’en haut » ou « lumière de l’infini » et la réception de cette lumière dans « le monde d’en bas ».
Comme toutes les grandes œuvres mystiques juives, la Kabbale est une métaphysique de la lumière qui embrasse une immense vision, détaillée et cohérente de la relation de l’homme avec son univers ; elle est une aide pour dépasser un état d’esprit banal et découvrir au plus profond de soi une autre lumière. C’est par le rayonnement de la lumière à partir d’un point primordial de l’infini (En sof), d’une étincelle première, d’une « lumière supérieure infinie » qui s’est rétractée au centre de l’infini, qu’a été engendrée l’ordonnance du chaos à partir duquel la création a été rendue possible.
L’homme qui est une réduction du Cosmos est comme ce dernier infini ; c’est dans le cercle de l’éternel recommencement de la vie infinie que nous devons donc chercher la Lumière reflet de la Vérité.
Les deux principes opposés, ombre et lumière (un peu comme le pavé mosaïque), sont inséparables et donc complémentaires. Tout se joue sur la dualité permanente entre lumière et ombre ; cette opposition constitue un symbole universel matérialisé par trois aspects de la lumière opposés à trois formes de ténèbres :
1/Lumière/séparation face aux abîmes ténébreux symbolisant la création de l’Univers ; 2/Lumière/orientation contre l’obscurité structurant la symbolique de la connaissance universelle ; et 3/Lumière/transformation s’opposant à l’opacité symbole de la purification, de la catharsis libératrice. Toute notre culture repose sur ce conflit latent entre « l’effrayante obscurité de l’âme » et la lueur d’espoir, la lumière salvatrice symbolisée par l’étoile-guide. « Ordo Ab chao ». De cette opposition entre deux principes apparemment inconciliables va émerger l’ordre et engendrer l’unité du cosmos dans sa totalité.
L’une des étapes importantes sur le sentier menant à la réalisation (en taillant notre pierre brute) est la prise de conscience de l’Amour Universel. En faire l’expérience revient à naître une seconde fois, comme lors de notre initiation. Différentes cultures et religions en ont conservé la trace.
Un fort potentiel existe en chacun de nous, plus ou moins latent. L’éveiller est possible. L’idée que chacun se fait de l’amour universel peut varier en fonction de nos convictions propres. Suivant le cas, on pourra y voir une manifestation divine, une émanation de l’esprit universel ou encore celle de l’intelligence cosmique suprême.
Peu importent les termes utilisés afin de le désigner, l’essentiel est d’établir le contact avec cette part souvent insoupçonnée.
Lorsque la connexion a été établie, dans mon cas j’ai eu une sensation inhabituelle de certitude. Une conviction absolue que la connaissance, l’amour, la beauté et la sagesse contribueraient désormais à ma réussite pleine, entière, et donc à la perfection de ma pierre brute.
J’espère bien que ce sentiment sera ressenti par nos jeunes apprentis. Vous n’aurez plus envie de revenir à vos ténèbres antérieures.
Certaines lois semblent régirent le fonctionnement de l’univers et l’une d’entre elles a pour nom << Loi de trois >> parfois également désignée comme étant << Loi du triangle>> ou encore <<Loi trinitaire>>.
Le nombre << 3 >> qui est le chiffre de l’apprenti à donc une importance capitale pour nous, représentant ainsi :
- Les 3 états de l’homme : Corps, Âme et Esprit :
- Les 3 règnes : Minéral, Végétal, Animal ;
- Les 3 degrés : Apprenti, Compagnon et Maître :
- Les 3 niveaux d’existence : Etre, Accomplir, Avoir
- Autres: Être, Désir, Réflexion // Avoir, Acceptation, Manifestation// Accomplir, Confiance, Visualisation
Lorsque, nous prenons conscience du nombre 3 dans notre vie, nous comprenons donc que l’infiniment petit est inclus dans l’ensemble infiniment grand et l’impact que peut avoir une toute petite pensée sur celles-ci (notre vie et le monde).
Gustav Meyrink dans son livre ‘’ Le Golem’’, fait dire à son personnage Hillel, l’archiviste : << Le monde n’existe que pour être détruit par la pensée ... Alors seulement commence la vraie vie. >>
En quelques mots Meyrink nous livre la clé qui ouvre la porte du monde réel et permettant ainsi l’accès à la réalité suprasensible. Toutes les traditions possèdent des secrets des origines de notre univers, et ceux-ci sont soigneusement dissimulés aux profanes.
Il suffit à chacun d’entre nous d’avoir un esprit critique et d’être ouvert pour essayer d’approfondir ses recherches, nous permettant d’accéder à la perfection. Chacun des maîtres ici présents ont participé à cette envie de savoir plus au fur et à mesure que le temps passait.
Pas facile de décoder et de comprendre certaines choses si nous restons que cartésiens, car nos anciens parlaient de deux voies, l’une sèche ou brève et l’autre humide et longue.
Certains anciens dans leurs ouvrages, nous parlent de la <<PRIMA MATERIA>> et de la <<MATERIA PRIMA >> ; Platon comme tous les initiés égyptiens du <<NOUS>> ou << PNEUMA>> ; les Hébreux de <<OB, AOUR (racine de lumière) >> ou << RUACH>>, indiquant par ses vocables sa qualité d’énergie lumineuse.
Quand Hugo, expose dans Notre-Dame de Paris l’Émeraude des sages, la pierre philosophale au travers d’Esméralda (laquelle est Égyptienne de peau mâte comme ISIS) et lorsque Marcel Proust n’ignora pas ses traditions et que dans son œuvre l’épisode de la célèbre et ô combien étrange Madeleine en référence à Marie- Madeleine de l’évangile qui avoue avoir reçu du maître le secret de <<NOUS>> ou << PNEUMA>> ... le secret de l’énergie, qu’elle propose de transmettre aux apôtres ; je me dis que j’ai encore du chemin à parcourir et de nombreuses choses à apprendre auprès de vous maîtres. Devenant ainsi une sorte d’homme universel, faisant l’union du haut vers le bas.
Je suis un maillon de la chaîne, et lorsque je me tiens entre les deux colonnes je fais la liaison de notre corde à nœuds me rappelant ainsi que j’ai des frères et comme le courant électrique sans cette liaison au niveau du générateur l’énergie ne circule pas. Il nous faut donc bien intégrer ces principes et apprendre à lâcher prise afin que cette énergie ait un effet entier sur nous et notre entourage, a l'exemple donné par le PSAUME 133:
"Oh ! Quel plaisir, quel bonheur
De se retrouver entre frères ! ......
......là le seigneur a décidé de bénir :
C’est là la vie pour toujours."
"Ce psaume est utilisé chez les Coptes pour réconcilier des frères en discorde et leur rappeler ainsi leur lien de fraternité." “La magie des 151 psaumes de David’" de Gérald Le Gwen
Le vide ne se trouve nulle part, le hasard n’existe pas. Notre existence ressemble fortement à la trame d’un canevas, laquelle montre un enchevêtrement de fils en tissant un dessin.
Nous ne pouvons en comprendre la profonde signification qu’en découvrant le résultat final, l’œuvre finale.
J.°.K.°. R.°.L.°. "Les Cherchants Ecossais"