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25 juin 2014 3 25 /06 /juin /2014 16:29

Les Loges fêtent deux fois la St-Jean, lors des Solstices d’été et d’hiver.

Les fêtes solsticiales (fixées autour des 21 juin et 21 décembre) inaugurent pour le solstice d'hiver le début de la phase ascendante du soleil dans le ciel vers la lumière. Le solstice d'été amorce la phase descendante de l'astre vers l'obscurité

Ces fêtes sont des franchissements symboliques de portes donnant accès à la connaissance des mystères antiques liés à la lumière et à la vie. C’est un héritage de la tradition antique de l'initiation qui faisait de la lumière, l’élément essentiel de la compréhension de soi et de l’univers. Cette initiation qui n’est autre qu’un éveil à soi, en soi et au monde, s’est transmise dans le cadre rigoureux des traditions de métier

L’initiation de métier s'est transmise au monde chrétien pour se poursuivre au Moyen Âge au travers des corporations de constructeurs et du Compagnonnage qui eurent les Deux Saint-Jean pour patrons. Les Saint-Jean eux-mêmes sont les Héritiers du Dieu Janus qui présidait aux « Collegia Fabrorum ». Les constructeurs transmettaient l’initiation où était présente la lumière comme la condition nécessaire à l’exercice de leur “Art”qui deviendra "Art royal". Ceux qui bénéficiaient de leur transmission étaient jugés capables de percevoir la notion de mystère, autremenent de comprendre et de voir au-delà de l'apparence. Ils étaient donc initiés aux Mystères de la vie, de la création et donc de la lumière

La lumière est une notion diminutive du Logos et du Verbe Ces fêtes sont des franchissements symboliques de portes donnant accès à la connaissance des mystères antiques liés à la lumière et à la vie

La lumière est une notion diminutive du Logos et du Verbe divin et porte en elle une notion de puissance associée au mystère de la création et au mystère de la vie. La lumière est une philologie cognitive du « Commencement », une production mentale propre à chacun qui semble se fondre dans un seul et même archétype, celui de la lumière naissante !

Elle est à la fois une source universelle de vie et la source du trait du bâtisseur. Sans lumière point de forme, d’ombre ni de trait. La lumière emporte la structuration et l’ordonnancement du monde par l’apparition. La notion d’apparition, comprise au sens de la représentation mentale, porte aussi bien sur la forme, la structuration des choses et des êtres, les sens, l’intelligence de l’acte, l’intuition, etc. on peut affirmer que la lumière induit le monde des formes des sensations et des pensées qui fondent l’homme dans les profondeurs de son être.

Tout jaillissement implique une source. Si la lumière semble liée à la vie et à la création, elle est aussi une nourriture spirituelle pour l’homme pensant. La lumière semble donc une source de vie pour le corps, l’âme et l’esprit. La Lumière d’après la Genèse a pour écrin la ténèbre comprise comme la part de vérité inatteignable à l’homme, tout comme la notion divine est inaccessible dans sa totalité à nos esprits cheminant sur la voie de l’éveil. Il semble donc illusoire de vouloir opposer la ténèbre à la lumière d’autant que la dernière procède de la première et que la puissance divine préexistait dans la ténèbre avant de se manifester en lumière. La lumière prend sa source dans la pensée divine et apparaît par contraste.

La lumière nourriture de l’universel et du particulier.

Aucun instrument ou outil n’est agissant sans lumière. Le franc maçon donne à la lumière une valeur universelle et polysémique.

Le fondement vital de la Saint-Jean se situe dans la métamorphose du grain en épi. Il s’agit donc d’une dimension élévatrice et multiplicatrice propre à la germination jusqu'à l’épi, partant d’une unité initiale et répondant au Gn 1, 22 : « croissez et multipliez » du 5ème jour.. Dans la multiplication elle-même réside et se transmet le mystère de l’origine de la vie.

Cette part divine, inaccessible à notre intelligence est qualifiée depuis l’antiquité de « MYSTERES ». Rappelons que le soleil qui chasse l’inconnu et l’effroi fut la divinité Hélios chez les Grecs ou Ra chez les Égyptiens, la Lune apporta l’imagination et une lumière floue, intériorisée, donnant une forme imprécise et portant en elle une dimension parfois négative.

L’allégorisme agraire polythéiste succède à l’animisme, et va rapidement donner naissance à une évolution accompagnant l’homme dans sa destinée que sera caractérisée par le mythe de Perséphone : apparaît le symbolisme qui est une évolution puissante de l’allégorie à un niveau éthique. Désormais le symbole est signifiant au-delà du discours et occupe un vide qui n’est rien d’autre que l’angoisse de l’homme face au mystère de la vie (sous entendu que se passe-t-il après la mort ?).

Arrive enfin l’idée que la Lumière féconde l’âme et l’esprit… Il s’agit donc d’une lumière considérée comme nourriture spirituelle que l’on associera aux nourritures terrestres les plus symboliques.

Nous verrons dans la Bible, une assimilation extraordinaire faisant apparaître le pain et le vin, nés de la lumière, comme la nourriture du corps et de l’esprit… c’est ici notre héritage ancestral de la période polythéiste agraire qui se transmet dans la période monothéiste du Nouveau Testament sur un plan moral et psychique.

La lumière serait dans son essence, une nourriture pour l’esprit.

Le mystère personnifié

Les mystères de la Saint-Jean nous permettent d’établir que l’homme a toujours personnifié le mystère pour lui donner un sens qui soit à son image, car toute représentation mentale passe par le filtre du corps de matière. Ainsi les dieux du polythéisme agraire ont pris la forme humaine dans une représentation accessible à la compréhension humaine et à l’incantation.

L’incantation est passée par l’incarnation du concept suivant les anciens schèmes polythéistes. C’est ici que naîtra la confusion entre le symbole et sa représentation qui passe malheureusement par le filtre et les limites de la perception corporelle et de la représentation humaine. Ainsi sont nés les dieux et les saints à visages et formes humaines. Ceux-ci vont agir comme des modèles, des types comportementaux ou archétypaux qui vont « former » l’homme social et moral. En personnifiant le phénomène lumineux des solstices par deux Saint-Jean on veut dire et souligner la permanence de la fonction lumineuse dans l’esprit de l’homme, on veut institutionnaliser une notion qui fonde l’humain en regard du divin. Il nous appartient de tenter d’en découvrir les mécanismes secrets.

Naissance de la psyché, notion de limites.

La personnification johannique du mystère de la lumière et son dédoublement serait une réponse à deux angoisses, l’angoisse métaphysique et l’angoisse de la mort.

Face à l’angoisse de la mort et au désir de posséder et de comprendre, va naître la grande aventure de la psyché, perçue comme une intention consciente, et du soma, conçu comme le corps agissant, qui donneront au mystère de la vie et au mystère de la création, un visage « humanisé », et parfois idolâtre.

La psyché s’affirmera en l’homme en même temps que son évolution consciente. L’acquisition de la conscience de soi passe par l’épreuve d’une sorte de dédoublement où l’on est capable de se voir agir et être. C’est une projection de soi en soi comme si on se regardait dans un miroir. Cet exercice typiquement maçonnique de la conscience et plus qu’une autocritique, il est à l’origine de l’estime de soi et ne peut se départir de la notion éthique qui met en exergue ce qui est bon et bien et ce qui est mauvais et mal.

Mais il n’y a pas d’éthique sans la production préalable d’une norme surplombante. Donc l’éthique et les valeurs et vertus des hommes, s’inféodent historiquement à une origine plus haute et plus inaccessible, plus métaphysique, que l’homme retraduira en autorité divine et ses dérivées institutionnelles.

Il fallait en effet un miroir dans lequel se reflète la totalité des mécanismes mystérieux qui lient l’homme à la notion divine et sacrale. Ce miroir fut la conscience de soi, un moyen de voir en soi. Ce miroir à son tour, fut dépendant de la norme sociale inféodée au plus haut et se dérivées sociétales. C’est le plus haut sociétal qui donne les bornes dans l’agir et la morale, mais ce plus haut sociétal puise ses propres limites ou les justifient dans une pseudo origine divine. Or rien n’est plus significatif du divin que la lumière. La lumière fut donc analysée comme la volonté divine appliquée au monde. Il n’est pas étonnant de considérer les solstices comme les bornes du monde des vivants en considérant une porte pour les dieux située au solstice d'Hiver et une porte pour les morts, appelée porte des hommes située au solstice d'Eté.. Au milieu se situent les vivants et les 4 points cardinaux qui nous donneront les Quatre Vivants héritage des divinités polythéistes christianisées ordonnant le ciel et la terre.

La conscience éthique relative au mystère et au respect de la vie, ne s’est élevée qu’en humanisant le mystère, en pensant que l’homme était la mesure de toutes choses. C’est ainsi que, suivant les convictions éthiques de chacun, le divin descendit dans l’homme universel, ou que l’homme inventa le divin. Pour d’autres le divin est transcendant et universel de sorte qu’il échappe à la raison humaine et à toute tentative de représentation.

Les deux Saint-Jean vont encadrer et circonscrire le mystère à un espace-temps cyclique donnant naissance aux valeurs et aux vertus. A partir du jour et de la nuit synonyme de bien et de mal, va naître l’éthique. Les deux Saint-Jean vont encadrer la psyché comme ils encadrent la lumière et l’esprit.

Dans tous les cas nous pouvons dire que si l’homme est à l’image du divin c’est parce que l’homme peut concevoir le sacré comme une « présence » dans le particulier comme dans l’universel. Il y a donc une corrélation directe entre la création des 6 jours et la dimension sacrale du 7ème jour qui est le jour du repos et de la sanctification par dieu de son « chef d’œuvre ».

Ce chef d’œuvre et une double création, soit le monde et l’homme. Notre capacité à ressentir le sacré dépend ne notre acceptation « consciente » de la qualité de sujet mythiquement « crée » habitant un monde « manifesté » par le souffle et la lumière. Cette acceptation induit le double mystère et sa personnification pour le rendre lisible à tous. Nous aurons un Saint-Jean dédié à la frontière des petits mystères antiques et un Saint-Jean dédié aux limites inférieures des grands mystères. Le passage de l’un a l’autre impliquera un niveau de conscience plus approfondi, ce qui traduira un développement de la conscience dans le sens de l’éclairement voir de l’illumination.

Le ressenti s’appuie sur des notions concrètes telles des situations topographiques ancestrales et agraires (polythéistes et allégoriques), des notions célestes ou des dessins et objets (unitaristes et cosmogoniques), des lettres et nombres (individualistes, verbalisateurs et providentiels), etc.

Mais tout ressenti dépasse les cinq sens pour s’appuyer sur l’intuition qui nous relierait à l’ontologie.

L’apparence et le sacré

Le visible ne serait qu’un artefact de l’invisible.

Mais peut être que l’homme structure l’invisible, le pensant dans un ailleurs exogène alors que sans doute, cet invisible n’est qu’une donnée purement interne produite par une angoisse endogène.

C’est l’intuition qui nous parle d’invisible, car nous ne pouvons pas voir l’invisible ! Il y a donc un puissant travail de représentation mentale qui entre en action pour « voir » l’invisible. Ce travail de représentation mentale s’associe au langage du symbole et trouve à développer l’idée que la clef de lecture du monde se cache derrière les apparences.

Cette clef de lecture est du domaine de la révélation par le jeu de l’intuition imagée et représentée mentalement. Aucune révélation ne s’exonère de la représentation mentale.

Quoiqu’il en soit, le lien entre les deux notions, concrètes et intuitives, se fait par le symbole, le mythe ou sa cristallisation religieuse et dogmatique. Le langage qui en découle alimente le discours de la représentation mentale et le dépasse jusque dans le silence de la « non-représentation » où le vide est occupé par le divin créateur.

Le conjointement des deux notions, concrètes et intuitives, nous donnent l’Épiphanie. C’est une des potentialités dynamisantes du pavé mosaïque qui n’est rien d’autre qu’une table à tracer pour la représentation mentale de chaque maçon. On comprend alors les mécanismes originels de l’égrégore autour de ce pavé et du caractère agissant du diagramme symbolique qui en fait son écrin.

À partir de cette observation propre à tout espace consacré est délimité par le jeu de la lumière recréée, on comprend que la loge maçonnique est un outil pour assoir notre capacité à voir au-delà.

La Loge est un lieu symbolique de représentation traditionnelle du sacré où le temporel se marie à l’intemporel, le plein côtoie le vide, le blanc conjoint le noir. Ce sacré qui est une intuition puissante, va se situer dans trois approches relationnelles au divin :

1/ Celle relative à l’homme et sa raison universaliste, dans la tradition gréco-latine (« L’homme est la mesure de toute chose » Protagoras), le divin serait accessible à la raison proportionnée à l’homme en fonction du principe d’harmonie.

2/Celle inscrite dans une relation hermétique entre le visible et l’invisible (« ce qui est en bas et comme ce qui est en haut, et contribue au miracle d’une seule chose »Hermès Trismégiste), ce qui oblige à voir les correspondances et les analogies comme des éléments agissants.

3/Ou dans une transcendance universelle, innommable supérieure à l’homme, typique de la tradition Hébraïque iconoclaste (destruction des idoles par Abraham) Où l’image est bannie au point que l’esprit seul sans représentation reçoit la question…et interprète une absence... Il ne reste alors plus que l’écriture pour sa graphie à interpréter suivant les péri-schèmes archétypaux. C’est donc la lettre issue de la parole, elle-même issue du Verbe et du Logos qui sera imagée dans un travail cabalistique. On parlera de lettre-image, où de signe noir sur fond blanc est littéralement « signifiant ». Ceci nous rapproche de l’épellation vibratoire maçonnique où le silence inter-lettré fait puissance et supporte le signe comme les ténèbres sont écrin de la lumière.

Quoiqu’il en soit, le maçon bâtisseur utilisera la puissance intuitive du symbole pour construire sa spiritualité, offrant au divin la dimension construite issue du travail de la matière. À cette spiritualité « construite » se superposera à une spiritualité « révélée », celle du livre sacré qui contient la « Parole ». Mais la parole n’est-elle pas une expression humanisée de la lumière ?

Nous pouvons donc dire que dans un premier temps, c’est l’apparence qui fonde la lumière sacrale, puis dans un second temps c’est la représentation mentale pure qui fera passer l’homme d’une spiritualité matériellement réalisée à une spiritualité pure. Le lien se fera par les images archétypales, dont la loge est à la fois le conservatoire et le laboratoire, mais aussi par la parole qu’elle fut épelée lettre à lettre ou syllabe après syllabe.

La Parole ne sera qu’une production lumineuse de l’homme qui veut se rapprocher du Verbe. D’où le mythe de la parole perdue qui exprime la mécompréhension du sens profond de la lumière.

Avant le « Commencement » c’est « l’abîme » nous dit la Genèse, sans cycle ni puissance « apparente ». Après les six jours, c’est la sanctification soit l’arrivée du sacré qui accompagne l’apparence, laissant planer l’idée d’une puissance surplombante. Hors l’ensemble de cette pensée divine traduite en puissance réalisatrice a pour point central l’ordonnancement du chaos.

Cet ordonnancement est caractérisé par l’apparition de la lumière. Celle-ci est déclinée sous des aspects bien présents en loge, mais a pour point de départ les ténèbres.

Ces deux aspects, l’apparent et le sacré se tiennent en équilibre entre lumière et ténèbres, entre jour et nuit, entre plus haut et plus bas. Ils s’appliquent et s’imposent de manière surconsciente au Monde et à l’Homme pour l’espace symbolique qui lui est réservé par la Genèse.

Nous allons voir que la franc-maçonnerie, imitant la tradition antique solsticiale, conserve les rites qui célèbrent la conscience éclairée dans un espace borné et consacré de la Loge.

L’Œuvre et la Puissance ordonnatrice

Il n’y a pas de sacré sans espace ou lieu consacré.

Traditionnellement on dresse une pierre ou une colonne pour marquer un lieu en jonction entre la terre et le ciel.

Nous en revenons à la notion de bornes solsticiales, représentées par deux colonnes-Bethel dans le temple, qui marquent l’espace où sévit et agit la lumière et le souffle divin. Cet espace sera dûment consacré par le rituel d’allumage des feux au Rite Ecossais Primitif. Ces bornes sont au nombre de 4 (les deux colonnes le Soleil et la Lune) définissant le plan terrestre attribué à l’homme, après sont expulsion de la cité d’en haut, elles sont marquées par l’intersection du plan « terrestre » et de la course du soleil au jour le plus court et au jour le plus long tant pour le lever que pour le coucher du soleil. C’est cet espace qui est symboliquement reproduit en loge. Ceci reprend l’antique pratique du « Templum » qui faisait descendre un relevé céleste sur terre.

Donc derrière l’apparence des décors d’une loge est signifiée une présence, et une puissance créatrice et ordonnatrice d’origine céleste dont nous mimons rituellement la capacité à ordonner le Hékal de la loge à partir du Debhir. Cette présence se manifeste à nos yeux comme à notre conscience par la lumière répandue dans toute la loge.

L’aspect visible de la puissance divine est la lumière ordonnatrice. Quelque soit le point de vue religieux de chacun, le 6eme jour Dieu créa l’homme à son image (Genèse 1, 27), mais le premier jour Dieu dit : « que la Lumière soit », puis le troisième jour il la sépara des ténèbres (Gn 1 , 3-5), il sépara le jour de la nuit par les deux grands luminaires pour exprimer la puissance du jour et de la nuit et séparer la lumière et les ténèbres (Gn 1, 14-18). De ce qui précède nous concluons que la lumière précède la forme et l’homme.

Il n’y a pas d’image sans lumière et donc pas d’homme sans lumière intérieure, car l’homme produit lui aussi des images en lui qui elles précèdent son action réalisatrice dans la matière.

La lumière reste donc liée à l’ origine divine d’une Œuvre qui se fonde sur deux réalisations : la manifestation en général et l’apparition de l’homme en particulier, qui va chuter et s’éloigner de sa source première. Mais l’homme ainsi chassé du paradis conserve en lui, cette vision lumineuse et nostalgique qui éclaire sa pensée.

À bien relire la Genèse, celle-ci se déroule en trois phases que l’on retrouve dans la célébration rituelique de la Saint-Jean au REP :

1/La pensée divine émane dans le « vague » divin préalable à l’œuvre elle-même. Cette pensée va agiter (activer) la surface des eaux qui sépare le haut du bas,

2/puis la volonté intervient et s’impose au néant et enfin cette volonté va s’impliquer dans une coordination réalisatrice en six jours.

3/La réalisation : l’œuvre en 6 jours emporte l’exercice d’une puissance qui s’étend de la création du monde et au mystère de la vie.

Enfin la sanctification du 7ème jour viendra établir la « présence » dans cet espace.

La traduction dans la rituellie maçonnique du REP de la Saint-Jean d’Eté, celui de saint jean le Baptiste, introduit la pensée divine dans la structure même du rituel. Le nombre 6 installe la volonté organisatrice et illuminatrice dans le dessin d’une Étoile à cinq branches centré d’un foyer ontologique, et l’action se caractérise par l’eau versée du Jourdain à franchir, le sel de la vie jeté dans le centre, et le feu périphérique porté par les officiers de loge, réunie en son centre ontologique. (Au REP). Cette résorptions de la lumière de la périphérie au centre, corresponds a cette puissance décroissante du jour au profit de la puissance montante de la nuit. Ceci veut dire que l’homme plonge dans les tréfonds de son être à la découverte de lui-même.

Cette puissance divine en action dans la résorption comme dans l’accroissement sera représentée aux yeux des hommes par la lumière et son cycle. Il faut comprendre que si l’homme interprète le jour et la nuit comme une opposition apparente, c’est la même puissance agissante qui est à l’œuvre donnant à cette apparence un sens complémentaire dans une seule unité. Ainsi l’opposition apparente est en vérité une complémentarité réelle et nécessaire. Elle annonce la présence d’un cycle.

La complémentarité cyclique est le principe général qui conduit l’initiation maçonnique et qui se retrouve dans la lecture du tableau de loge intentionnellement placé sur un pavé d’une mosaïque des compléments.

L’Orientation et la Présence

La Lumière en tant que source ontologique reste l’artefact d’une indicible puissance, celle-ci va impliquer l’orientation du bâti sacré, jusqu'à l’orientation de la psyché. Avec l’évolution de l’homme, entraînant une perception consciente plus affirmée, la puissance sera perçue comme une « présence ». La Présence surplombante donnera la supraconscience en soi, comme le Temple de Salomon donnera le temple intérieur !

C’est elle, la « présence », qui va définir l’implantation de la porte du soleil levant appelée porte des Dieux et la porte du soleil couchant appelée porte des Hommes. Étant connue et reconnue par les bâtisseurs, c’est en fonction de cette lumière-présence que l’on décidait de l’emplacement des ouvertures dans les murs, ainsi que des vitraux dans la maison qui devait accueillir la « présence » divine.

Encore considérée comme exogène à l’homme, cette puissance devenue présence, fut l’apex de toutes pensées et civilisations. Dieu accompagna l’homme dans son évolution psychique, ce n’est qu’au Siècle des lumières que l’on envisagea le caractère endogène de la lumière et plus tard la mort de Dieu.

L’Orientation et la Présence sont bornées dans une échelle de temps propre à l’homme et à la nature. Le temps impacte la matière et l’homme sur lesquels il produit un effet.

Deux jours par an, pour les civilisations de l’hémisphère Nord, la lumière solaire présente un intérêt particulier impliquant la notion de cycle et de retournement. Ce sont les deux jours marquant l’expression antique d’une volonté divine marquée par le juste équilibre des forces centrifuges et centripètes, que nous retrouvons dans les rituels de la Saint Jean d’Eté et d’Hiver (REP).

Le point de retournement, bornage de l’espace et du temps

Un cycle est borné et implique un retournement consistant au passage du plus haut vers la plus bas et inversement.

Le jour le plus court de l’année correspond à la fête de St-Jean l’Evangéliste appelé solstice d’hiver et le jour le plus long correspond lui à la fête de St-Jean Baptiste appelé solstice d’été. Mais le paradoxe de cette définition, c’est qu’ils annoncent tous les deux le contraire de ce qui les caractérisent. Ainsi le jour le plus long annonce la décroissance de la journée et le jour le plus court sa croissance ! il s’agit d’un cycle elliptique fondé sur l’annonciation.

Les colonnes Jakin et Boaz viennent attester d’un espace limité, octroyé à l’homme par la puissance divine. Cette limitation en loge maçonnique suit les plans et dimensions du Temple de Salomon : seul le ciel est sans limites ! (« des pieds et des coudées sans nombres » !)

C’est à l’intérieur de ces limites que le les maçons perçoivent leur salaire de lumière, et plus précisément au pied d’une colonne. Donc les colonnes qui encadrent la porte du couchant sont une source d’enrichissement initiatique.

Ces deux Saints ont une valeur symbolique importante en maçonnerie par leur place dans le calendrier. C’est en effet un point de retournement du cycle des saisons et du temps cyclique. À ce sujet ce point de retournement est commun aux petits mystères et aux grands mystères en ce sens que le macrocosme (l’univers / création) est intervenant dans le microcosme (l’homme / vie). Ce point est donc une porte d’accès entre les petits et grands mystères, mais aussi un point commun entre le mystère de la manifestation et le mystère de la vie.

De plus le temps cyclique est parfaitement représenté dans les loges symboliques avec le cycle lunaire et solaire (grands luminaires du 3ème jour), avec les travaux qui s’effectuent de midi à minuit, conçu comme des plus hauts et des plus bas cycliques etc…

Les points de retournement sont présentés sur un plan éthique dans le cabinet de réflexion par le renversement du sablier, par la faux et la graine germinale, par la mort qui fait place à la vie….Il est représenté aussi par la marche à reculons du futur apprenti dans sa dernière épreuve, celle du feu de vérité ou feu purificateur.

Les deux baptêmes

Les loges de Saint-Jean sont héritières des loges opératives et des confréries de métiers consacrées à un saint, médiateur céleste.

Saint Jean-Baptiste, fut surnommé le « Baptiste » parce qu'il baptisait dans le Jourdain, et Jean le Précurseur prêchait le renoncement et le repentir. Il est le Saint jean de l’Ancien Testament, de l’ancien cycle.

C'est pour ses idées de fraternité et de justice qu'il fut décapité sur l'ordre d'Hérode d’où le sens ésotérique pour les Maçons. Sa décapitation marque la fin du cycle où la relation au divin était d’une nature descendante et craintive.

Il s’agit d’un signe qui nous invite à penser différemment, non plus avec nos habitudes et nos préjugés craintifs, mais avec notre nature spirituelle « renouvelée ».

Le baptême par l’eau est celui de la matière. C’est celui du franchissement du Jourdain du passage d’une rive à l’autre de l’Ancienne Loi à la Nouvelle Loi, de la Première Alliance à la Seconde Alliance. La tête tranchée est symboliquement un changement de repère, un changement d’état, une purification au sens alchimique (tête de corbeau).

La Maçonnerie moderne ayant une origine chrétienne, ceci nous fait comprendre pourquoi saint Jean-Baptiste, en analogie avec son rôle dans la Bible, représente dans le contexte maçonnique, l'initiateur et le purificateur par excellence, se purifier avant d’entrer dans la lumière du nouveau cycle ou le divin intègre le cœur de l’homme.

Les deux Jean et Jésus vont prendre symboliquement la place des « dieux » solaires. Ils vont définir la lumière dans sa forme apparente et dans son essence invisible et purement intérieure: le Baptiste annonce le lever du soleil. Il est donc représenté par un coq du réveil ou plus symboliquement de l’éveil. Le Rite Ecossais Primitif ne reprend pas le coq païen dans sa symbolique, il s’appuie sur le mercure qui est un métal à l’état liquide fort à propos en guise d’eau de la métamorphose de la matière et du passage d’état à un autre.

Ce mercure a donc la même signification par son aspect et sa capacité transformatrice et volatile que le coq situé au sommet de l’axe du clocher des églises.

Quant à l'Evangéliste, il était le disciple préféré de Jésus et c'est lui qui posa sa tête sur « le cœur » du maître assimilé « au centre » ou « lumière en soi » et fût logiquement symbolisé par un aigle, « l’Aigle de Patmos », le seul animal à pouvoir fixer et intérioriser le soleil dans tout son éclat.

Il reste à nos yeux le représentant du Nouveau Testament l’apôtre d’une parole d’amour fraternel et pour les francs-maçons celui qui dans sa grotte de Patmos transmet le message de lumière : « La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’on point reçue …». C’est une lumière illuminatrice dont il s’agit, celle d’une intériorité intemporelle, qui ne tient sa force de briller que d’elle même, au-delà des cycles.

La pureté prévaut et son association aux les épreuves purificatrices de l’initiation se justifient, comme dans le cas de la purification par l’eau lustrale de St Jean Baptiste. Cette pureté est bien une notion relative à notre intériorité que l’on veut inatteignable et inaltérable par le milieu extérieur, les vicissitudes et tentations, les désirs inassouvis et les refoulements…

Ni l’un ni l’autre ne se suffisent à eux-mêmes, ils sont dans une interdépendance typique du cycle lumineux. Les deux colonnes sont à la périphérie du cercle témoignant d’une unité centrale qui n’est autre que le centre générateur du cycle. C’est ici que se prépare l’intervention de celui qui va recentrer la signification de la lumière en lui donnant le sens final et purement intérieur et central.

La voie équinoxiale, la voie du milieu

Du double à l’unité : seul le père voie son enfant naître, l’enfant n’en conserve que l’interrogation.., il scrute la ressemblance et évalue la filiation. Le Jésus de l’Évangile aurait trouvé le point de jonction avec le centre des centres dans la figure qui le caractérise le mieux, la figure d’un schème absolu et directeur de l’esprit : le chrisme.

Enfin Jésus donne à cette lumière intérieure un aspect équinoxial et axial, c’est celui du juste équilibre de la chair et de l’esprit. Il s’agit de l’alliance de la matière et de l’esprit par l’amour fraternel.

En fait les deux colonnes trouvent à se conjuguer en un centre médiateur. Ainsi va naître à partir de cette figure antique et Jacobéenne la notion de médiateur céleste au rang desquels peuvent se situer le premier d’entre eux, le Christ, mais aussi tous les saints dont les deux Saint- Jean. Le fait qu’ils soient doubles dans deux domaines complémentaires corrobore la notion de provenance unitaire. On retrouve dans la notion de descendance céleste ayant échoué sur terre, Abel et Caïn issu d’une même parenté dans deux niveaux de spécialité différents : le nomade et le sédentaire, seulement l’éleveur va être tué par le cultivateur jardinier. La conciliation du lieu et du mouvement annonce les futurs conflits entre exilés et autochtones, entre indigènes du lieu dit sacré et détenteurs de l’interprétation des écritures. On retrouvera cette problématique dans la figure multiple d'Abraham à la fois tribale et universelle, mais aussi dans l’Épisode du retour d’Égypte, ou du retour d'exil à Babylone. Ainsi une colonne ne vaut que par sa base, le franc-maçon apprend à conjuguer les deux points d’appui de toutes spiritualités: le lieu et la pensée structurée du plus haut.

Le futur Christ du Nouveau Testament se tient dans le juste milieu qui est le centre d’une croix tridimensionnelle, comme le fera Saint-André suivant la légende. L’image archétypale des trois croix sur le sommet du Mont du Crâne (Golgotha) est suffisamment explicite, et suggère qu’entre les deux croix-colonnes se situe une troisième sommitale plus élevée.

Il ouvre la voie de l’esprit et de sa renaissance en soi, telle la lumière oubliée qui rejaillit des ténèbres. Le Christ prenant l’exemple de Saint-Lazare nous dit qu’il est possible de passer de l’autre coté de la nécessité et de la contingence, de l’insatisfaction de l’avoir, et de vivre en esprit de réveiller l’âme mourante en nous, de sortir de la grotte et de se libérer de ses bandelettes…soit renaitre en esprit libre de ses contraintes.

Comme l’apprenti chemine par trois pas dans l’axe de la lumière, comme le compagnon se tient entre la perpendiculaire et le niveau et comme le maître se tient entre l’équerre et le compas, il semblerait que la vérité lumineuse se tienne à la croisée des chemins, au centre de la croix formée de trois axes et six directions. Ce centre, foyer de l’origine, semble être la porte d’accès aux niveaux de conscience les plus éclairés.

C’est ici le sens universel de l’élévation initiatique fondée sur la fraternité des hommes. La fraternité ne tient que par l’amour au sens du Nouveau Testament. Cet amour est dit « fraternel » en maçonnerie et emporte dans sa définition la transmission des capacités transformatrices de l’homme par le devoir de mémoire. Ceci introduit au cœur de l’homme, et donc en son centre, la lumière des Saint-Jean pour une évolution spirituelle qui se traduit par une plus grande humanisation. C’est ainsi que le maçon arrive à situer sa lumière intérieure en son centre.

Esprit, tradition, humanisation sont les puissants moteurs de la méthode maçonnique johannique et donnent à l’initiation individuelle un cadre collectif intemporel et universel.

Synthèse de la voie du milieu

Ces deux notions, amour fraternel et devoir de mémoire, sont la base culturelle et symbolique que les francs-maçons mettent en œuvre dans leurs rituels johanniques. La transmission de la tradition dans la fraternité même, semble être le premier accès à l’intemporalité et à l’universalité. En effet la fraternité qui survit, intègre dans son « devoir » la mémoire lumineuse du FF passé à l’Orient éternel. Cette lumière mémorielle s’associe à la lumière de chaque maçon, et le jour de la Saint-Jean, comme à chaque chaîne d’union, les Frères du passé sont présents « en esprit ».

La « Saint-Jean d'été » et la « Saint-Jean d'hiver » furent établies par l'Église pour adapter et « christianiser » les coutumes païennes préexistantes qui étaient issues de la Grande Tradition Universelle.

C’est ainsi que la Saint-Jean-Baptiste fut placée le 24 juin.

Le choix du 25 décembre pour la nativité du Christ était destiné à « couvrir » les fêtes païennes du solstice d'hiver (le 13 décembre pour la Sainte Lucie des territoires du Nord).

Les fêtes de Saint-Jean, aux deux solstices sont la continuité de la fête de Janus le dieu des portes. . Les fêtes solsticiales renvoient au symbolisme romain de Janus, le dieu aux deux visages et, plus tardivement, aux fêtes chrétiennes de la Saint-Jean d'hiver (Jean l'Évangéliste fêté le 27 décembre) et de la Saint-Jean d'été (Jean le Baptiste fêté le 24 juin).

La fête de Janus qui « ouvre » et qui « ferme » sur un intérieur et un extérieur a soi, sont aussi les portes du cycle annuel, « Janua » signifiant « porte, accès ». Janus, le dieu bifront, regarde à la fois en direction de la phase ascendante et de la phase descendante du soleil, sous entendu a la fois à l’intérieur et à l’extérieur. Son unité corporelle suppose donc une double vue.

Après la christianisation des mythes traditionnels ancestraux, les deux Jean prirent la place d’une des deux faces du Janus.

Ceci souligne que le dédoublement est toujours issu de l’unité, soit un Saint-Jean aux deux visages ou plus précisément aux deux domaines d’intervention, celui qui intervient sur la matière (l’eau) et celui qui intervient sur l’esprit (la lumière). Le Christ, héritier du mythe d’Orphée, l’illuminateur réconcilié avec Apollon, viendra parfaire l’unité et le principe d’équilibre de la matière et de l’esprit, de la substance et de l’essence que nous retrouvons dans l’entrelacement du compas et de l’équerre.

Ce fut Jean le Précurseur, dit le Baptiste, celui qui baptisait d’eau et annonçait la venue de celui qui baptiserait du feu, puis ce fut Jean l’Evangéliste, le confirmateur, témoin de cet amour fusionnel et symbolique du feu et de l’eau et qui allait inaugurer baptême en esprit. Tous les deux avaient pour point de convergence Jésus.

Le nom de la « Noël », qui signifie « fête », n’est apparu que vers 330. Il s’agit encore d’une fête de la lumière, qui cette fois-ci renaît en l’homme, en son cœur comme le nouveau-né dans la grotte.

Au moment où le Soleil atteint son apogée, la lumière spirituelle trouve la perfection de sa forme concrète et porte en elle toutes les potentialités d’une moisson abondante tant matérielle que spirituelle. Le Baptiste inaugure la descente en soi, la décroissance de la lumière s’analyse en introspection jusqu’à la découverte de cette pierre de fondement ou pierre philosophale suggérée par l’acronyme maçonnique et alchimique V.I.T.R.I.O.L et par l’adage pythagoricien « connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux »

Saint-Jean d’hiver représenté par l’Evangéliste annonce l’élévation et la sortie de l’enferment corporel, il sera associé au passage des petits mystères aux grands mystères. Cette approche est fort ancienne : Elle nécessite l’usage de clé pour ouvrir les portes qui donnent accès à la connaissance. Janus alias les Saint-Jean, auront successivement une clé pour la porte des petits mystères (Le Baptiste) et une clé pour les grands mystères (L’Évangéliste).

Le Baptiste détient la clé d'argent (ou le sceptre) qui ouvre ou ferme la voie descendante vers l'obscurité ou l'ignorance (spirituelle) c’est l’eau descendante du baptême. L’Evangéliste possède en lui la clé d'or qui ouvre ou ferme la voie ascendante vers la lumière ou la connaissance spirituelle, c’est l’élévation de l’esprit hors du corps.

Les clés font de Janus le dieu de l'initiation aux “mystères”, pour passer la porte il faut avoir la clef. Cette clé n’est rien d’autre qu’une clé de lecture, un schème agissant en soi. L’association successive des deux clés ouvre sur un champ d’investigation qui remet l’homme au centre du Tout originel.

On peu dire que cette synthèse passe par un syncrétisme par étapes qui justifie la progression graduelle en franc maçonnerie. On comprend pourquoi au début de la Franc-Maçonnerie spéculative, les rites primitifs continentaux, aux rangs desquels se situait les rites écossais, se pratiquaient en deux grades avec des mots de passage inversés : Le sens Jakin –Boaz renvoyait aux Petits Mystères de la connaissance de soi, le sens Boaz-Jakin renvoyaient aux Grands Mystères de la connaissance du Tout. Autrement dit chacune des colonnes à salaire était représentative d’un état de conscience, résultant d’une direction et d’un parcours spirituel comme les deux faces du Bifront. Percevoir un salaire de lumière veut donc dire augmenter son niveau d’éveil.

L’arrivée du grade de Maître déplaça l’accès aux Grands Mystères avec un autre mot lié à la mort corporelle d’Hiram et sa survie axiale en esprit. L’apprenti et compagnon se partagèrent l’éveil des Petits Mystères par répartition entre la ligne et le plan, les deux mots furent scindés, perdant une partie du sens cyclique.

Ce que nous annonce le syncrétisme de la voie du milieu c’est bien plus qu’un simple retour à l’unité ou une faculté de double vue : C’est que la liberté se gagne par le centre lumineux de soi, par une conscience toujours plus éclairée et jamais asservie, indomptable, résistant à la force ou l’oppression, permettant l’accès aux niveaux supérieurs de la conscience et autorisant la joie de vivre et le réveil de l’âme.

Le rituel rappelle que c’est ainsi que les francs-maçons sont devenus les disciples de saint Jean, car bien qu’ils fussent enfants de la veuve, ils sont libérés des métaux et avant tout Enfants et « Fils de la Lumière », soit issus d’une unité originelle « essentielle » et vitale.

Le franc-maçon est un homme pris dans la matérialité de l’instant qui par son initiation renaît dans la lumière intemporelle. Acceptons que la lumière intemporelle ne soit pas visible en dehors de notre intériorité et quelle se traduise en actes positifs « lumineux ». Il est possible que cette lumière métaphysique ou divine surplombante, reste une modélisation inaccessible au commun des mortels, et ne relève finalement que du domaine éthique et de la nécessaire élaboration d’une norme sociale supérieure qui s’impose à tous. (Nous reviendrons sur cette question.)

L’initiation par l’esprit est en rapport symbolique avec la prise de conscience d’un point de retournement cosmogonique et éthique. Ce point de retournement est marqué par le cycle de la lumière et la germination de l’esprit au cœur de la matière. L’initiation réveille une parcelle lumineuse, une graine qui est et sera l’essence de l’homme, c’est l’éveil.

C’est en recevant et reconnaissant cette lumière par étapes successives et graduelles que le Maçon trouve en lui sa graine spirituelle qui va croître vers son propre chemin de Vérité.

C’est en célébrant la fête de la lumière à la suite de nos ancêtres que le franc-maçon, par son rituel, rend un hommage « illuminé » au mystère de la création et au mystère de la vie dont il se veut pleinement participant.

(pour aller plus loin voir le Livre de l'Apprenti au REP pages 219-226.)

E.°.R.°.

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